Mont-Blanc (département)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Département du Mont-Blanc

17921815

Description de cette image, également commentée ci-après
Le sud de l'Empire français (1811). Le département du Mont-Blanc est situé dans le coin nord-ouest de la carte.
Informations générales
Statut Ancien département de la Première République, du Consulat, du Premier Empire et du royaume de France
Chef-lieu Chambéry
Démographie
Population (1799) 283 106
Superficie
Superficie (1799) 6 404 km2
Histoire et événements
Invasion de la Savoie par les troupes françaises
Création du département
Perte des communes du nord au profit du département du Léman
Perte du massif du Mont-Blanc au profit du département du Léman
Traité de Paris : suppression du département du Léman et réintégration de plusieurs communes
Traité de Paris : suppression du département
Préfets
(1er) 1800-1802 Antoine de Sauzay
(Der) 1815 Jean Louis Rieul de Viefville des Essarts

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Mont-Blanc est un département français ayant existé de 1792 à 1815 et dont le chef-lieu était Chambéry.

La nouvelle circonscription administrative fait suite au duché de Savoie envahi en et définitivement incorporé à la République française par la loi du 27 novembre, selon les vœux de l'Assemblée des Allobroges.

Premier département du Mont-Blanc (1792-1798)[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 21 au , les troupes françaises du général Montesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, dépendant alors du royaume de Sardaigne[1]. Le roi (de la dynastie des Savoie) est alors en résidence à Chambéry et est contraint de se réfugier côté piémontais avec son armée, de nombreux fonctionnaires et des membres du clergé[1]. Fin octobre, l’Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des corvées et de la gabelle, ainsi que la fin de la milice. Le , l'assemblée se dissout après avoir émis le vœu d'un rattachement du duché à la France. Les députés Doppet et Simond sont chargés d'aller porter ce vœu auprès de la Convention nationale à Paris.

Le suivant, les Savoyards deviennent français pour 23 ans, par le Décret portant sur la réunion de la Savoie à la France[1]. C'est ce texte qui crée le département du Mont-Blanc correspondant aux actuels départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. On donne à ce département le nom du mont Blanc, le plus haut sommet de la région alpine.

Le nouveau département a pour chef-lieu Chambéry, qui accueille le Directoire départemental et le Conseil général. Il est divisé en sept districts, qui correspondent aux anciennes provinces du duché[1], eux-mêmes subdivisés en 83 cantons et en 652 communes :

  1. le district de Chambéry, composé de 22 cantons et 184 communes ;
  2. le district d'Annecy, composé de 15 cantons et 117 communes ;
  3. le district de Thonon, composé de 7 cantons et 64 communes ;
  4. le district de Carouge, composé de 8 cantons et 85 communes ;
  5. le district de Cluses, composé de 10 cantons et 61 communes ;
  6. le district de Moûtiers, composé de 10 cantons et 71 communes ;
  7. le district de Saint-Jean-de-Maurienne, composé de 10 cantons et 70 communes.

Chambéry accueille aussi le Tribunal criminel, alors qu'Annecy recueille l'évêché constitutionnel.

De 1791 à 1793, ces sept districts du département du Mont-Blanc fournirent cinq bataillons de volontaires nationaux.

Carte du département du Mont-Blanc (1792)

Deuxième département du Mont-Blanc (1798-1814)[modifier | modifier le code]

À la suite de l'annexion du canton de Genève, le département du Mont-Blanc est amputé par la loi du 8 fructidor an VI () de sa partie nord (Bonneville, Cluses, Thonon-les-Bains), rattachée au nouveau département du Léman centré autour de la ville de Genève[1]. Sont ainsi transférés :

De plus, par la loi du 28 pluviôse an VIII (), le massif du Mont-Blanc passe lui aussi au département du Léman, mais le département du Mont-Blanc garde son nom[1] faute d'une solution satisfaisante. Sont aussi transférés les cantons de Chamonix, de Saint-Gervais (aujourd'hui Saint-Gervais-les-Bains), de Megève, de Flumet et de Sallanches.

Cette loi substitue également les arrondissements aux districts et divise le département du Mont-Blanc en quatre arrondissements :

  1. arrondissement de Chambéry qui est en outre le chef-lieu du département du Mont-Blanc (Chambéry est aujourd'hui celui du département de la Savoie)
  2. arrondissement d'Annecy (aujourd'hui chef-lieu du département de la Haute-Savoie)
  3. arrondissement de Moûtiers (aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Savoie ; il a existé un arrondissement de Moûtiers de 1860 à 1926)
  4. arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne (aujourd'hui encore chef-lieu d'arrondissement du département de la Savoie)

Au début du Consulat le département du Mont-Blanc comptait 283 106 habitants pour un territoire de 6 404 km2.

Troisième département du Mont-Blanc (1814-1815)[modifier | modifier le code]

Frontière Sud-Est, à la suite du traité de Paris (1814).

Sous la Première Restauration, le premier traité de Paris du ramène la France à ses frontières du avec quelques gains parmi lesquels la partie occidentale de l'ancien duché de Savoie. En conséquence, le département du Léman est supprimé et le département du Mont-Blanc récupère ceux des territoires qu'il avait perdus en 1798 et qui sont restés français ; mais les communes concernées ne sont pas énumérées par les historiens. Le département du Mont-Blanc conserve son chef-lieu à Chambéry (la deuxième ville en importance étant Annecy) et est administré par son préfet confirmé par Louis XVIII.

Les parties restant à la France sont les cantons de Frangy, de Saint-Julien, moins quelques communes, de Reignier, ainsi que celui de La Roche. L'arrondissement de Chambéry sauf les cantons de l'Hôpital-Conflans, de Saint-Pierre-d'Albigny, La Rochette et de Montmélian. Enfin, l'arrondissement d'Annecy à l'exception d'une partie du canton de Faverges[2].

Si l'ancienne appellation du département est conservée, le mont Blanc ne se trouve cependant plus en territoire français[1].

Le reste de l'ancien duché, la partie orientale, est rendu au royaume de Sardaigne : les autorités sardes sont privées de la capitale traditionnelle du duché, Chambéry : le Sénat sarde est ainsi contraint de sièger à Conflans (aujourd'hui Albertville). Les « Sardes » doivent aussi renoncer à recouvrer la commune de Carouge au profit de Genève qui rejoint bientôt la Confédération suisse.

Proclamation du général Sonjeon appelant les militaires à soutenir le retour de l'Empereur, 26 mars 1815.

Au deuxième traité de Paris du la France doit rendre à la Sardaigne la partie du duché de Savoie qu'elle avait conservée[1]. Celle-ci ne récupère cependant pas la commune de Carouge et quelques autres communes, cédées au canton de Genève par le traité de Turin de 1816[3].

La France supprime alors le département.

Liste des préfets[modifier | modifier le code]

Consulat et Premier Empire[modifier | modifier le code]

Liste des préfets napoléoniens (Drapeau de l'Empire français Consulat et Premier Empire)
Période Identité Fonction précédente Observation
mars 1800 1802 Antoine de Sauzay
1804 Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau Préfet de la Corrèze Disgracié pour manque de rigueur dans les opérations de conscription
1804 1810 Charles Poitevin de Maissemy 1er Préfet du Pas-de-Calais Préfet de la Somme (1810-1813)
1814 Antoine Bernard Finot

Première Restauration[modifier | modifier le code]

Liste des préfets de la Première Restauration (Royaume de France Royaume de France)
Période Identité Fonction précédente Observation
1814 Antoine Bernard Finot Préfet du Mont-Blanc Confirmé par Louis XVIII en 1814

Cent-Jours[modifier | modifier le code]

Liste des préfets napoléoniens (Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours))
Période Identité Fonction précédente Observation
1815 1815 Jean Louis Rieul de Viefville des Essarts Auditeur au Conseil d'État
Sous-préfet d'Orange (Vaucluse)
Préfet du Sègre
Préfet de la Mayenne (1813)
Refuse la préfecture de Maine-et-Loire (Cent-Jours)

Seconde Restauration[modifier | modifier le code]

Liste des préfets de la Seconde Restauration (Drapeau du Royaume de France Royaume de France)
Période Identité Fonction précédente Observation
Antoine Bernard Finot Préfet du Mont-Blanc

Liste des députés[modifier | modifier le code]

Le département envoie à la Convention nationale 10 députés (4 suppléants).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 12-13, « Le Mont-Blanc et le Léman, départements français (1792-1815) ».
  2. Jules-Joseph Vernier, Étude historique et géographique sur la Savoie, Le Livre d'Histoire - Res Universis, (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 137 p. (ISBN 978-2-7428-0039-1 et 2-7428-0039-5, ISSN 0993-7129), p. 117-118. Voir aussi le traité sur le site de « Recueil des traités et conventions entre la France et les puissances alliées en 1814 et 1815. suivi de l'acte du Congrès de Vienne. 1815 », sur Gallica de la Bibliothèque Nationale de France (consulté le ) : « Articles 7 et 8 », p. 10.
  3. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 13, « De la Restauration à l'Annexion (1814-1859). L'achèvement du territoire ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]