Monastère de Batchkovo
Monastère de Batchkovo | ||
Complexe monastique de Bačkovo | ||
Présentation | ||
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Nom local | Бачковски манастир | |
Culte | Église orthodoxe | |
Type | Monastère | |
Début de la construction | 1083 | |
Géographie | ||
Pays | Bulgarie | |
Région | Province de Ploviv | |
Village | Batchkovo | |
Coordonnées | 41° 56′ 35″ nord, 24° 48′ 52″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Bulgarie
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Le monastère de Batchkovo (en bulgare Бачковски манастир, translittération internationale Bačkovski manastir) se trouve près du village du même nom (translittération internationale Bačkovo), en Bulgarie méridionale, environ 30 km au sud de la deuxième ville du pays Plovdiv, à côté de la ville d’Asenovgrad (environ 8 km au sud), sur la bordure septentrionale densément boisée du massif des Rhodopes.
Il est situé sur la rive droite de la rivière Asenica (également appelée Čepelarska reka, rivière de Čepelare, ou Čaja). Le monastère de Bačkovo est par sa taille le deuxième de Bulgarie après le monastère de Rila.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le monastère[1],[2] fut fondé en 1083 par Grégoire Pakourianos et son frère Abas - des militaires byzantins d'origine géorgienne[3],[4],[5],[6],[7]Son nom provient du mot bačko, frères. Grégoire Pakourianos était un chef de guerre byzantin à qui l’empereur byzantin accorda d’importants domaines fonciers dans les Balkans en remerciement de ses mérites militaires. Les deux frères firent construire le monastère sur leurs terres, grâce à de nombreuses donations. Ils le dédièrent à la Vierge Marie – c’est pourquoi il porte le nom de Sveta Bogorodica (Sainte Mère de Dieu) ou Uspenie Bogorodično (de la Dormition de la Vierge)[8]. Le monastère servait à la formation de moines et d’enseignants. Le premier hôpital Ibérien[9] y fut également créé. L’histoire du lieu fut très mouvementée. Jusqu’au XIIe siècle, conformément aux souhaits de son fondateur, le monastère accueillit essentiellement des moines Ibériens[10]. Lorsqu’il passa sous le contrôle de l’État bulgare, il bénéficia de généreuses donations de la part des souverains bulgares, en particulier des tsars Ivan Asen II (1218 - 1241) et Ivan Alexandre (1331 - 1371). À l’époque du Deuxième royaume bulgare (XIVe siècle), le monastère devint l’un des principaux centres intellectuels de Bulgarie et se fit en particulier connaître pour son école littéraire. C’est vraisemblablement à Bačkovo que mourut le dernier patriarche bulgare Euthyme de Tărnovo (1327-1402). Le monastère survécut à la première vague d’invasion ottomane, mais fut pillé et détruit à la fin du XIVe siècle. Il fut refondé à la fin du XVe siècle. Au début du XVIIe siècle commença une nouvelle vague de constructions : le réfectoire fut construit en 1601, et l'église Sveta Bogorodica fut achevée en 1604. Pendant les cinq siècles de domination ottomane, il contribua efficacement au maintien de la langue et de la culture bulgares, notamment en conservant de nombreux manuscrits.
Architecture
[modifier | modifier le code]Le monastère possède aujourd’hui trois églises et un ossuaire. Le réfectoire, l’entrepôt et l’ancien chais ont également un grand intérêt touristique, ainsi que l’arbre surnommé par les moines Džindžifil (jujubier), apporté il y a des siècles de d'Ibérie (duché), dont les fruits sont utilisés pour la fabrication de la rakia (Džindžifilova rakia) du monastère[11]. Sur les murs qui bordent la cour nord, des fresques en partie dues au peintre bulgare Antoni Atanasov (il les acheva en 1846), représentent des scènes de l’histoire du monastère. La cuisine se trouve dans la partie sud de l’aile de la cour nord, qui a été construite en 1601 et a échappé aux incendies. Au rez-de-chaussée de cette aile se trouve également le réfectoire et le grand chais. À l’étage supérieur se trouvent les appartements de l’abbé.
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Partie sud de l’aile de la cour nord, représentant des scènes de l’histoire du monastère peintes par Alexi Atanasov (1846).
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Entrée principale vue de la cour intérieure.
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Cour intérieure (à l’arrière-plan, l’église du monastère).
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Cour intérieure
Ossuaire
[modifier | modifier le code]L’ossuaire de Bačkovo est le plus ancien bâtiment, vraisemblablement construit à l’époque de la fondation du monastère. Des fresques datant des XIIe, XIVe et XIXe siècles y sont conservées. Ce bâtiment à deux étages est construit sur le modèle d’une basilique à une seule nef. Au rez-de-chaussée se trouve l’ossuaire proprement dit, et une église funéraire est installée à l’étage. Ce type de construction, étrangère aux traditions locales, semble avoir été inspiré par des modèles orientaux. Parmi les fresques les plus connues, il faut noter une représentation de la vision du prophète Ézéchiel, qui date du XIIe siècle. On y voit également des portraits des fondateurs du monastère. Dans le narthex, à l’étage supérieur, se trouve aussi un portrait du tsar bulgare Ivan Alexandre.
Réfectoire
[modifier | modifier le code]Le réfectoire du monastère ainsi que la cuisine ont été construits en 1601 et décorés en 1643 de fresques récemment restaurées. Le programme pictural de la partie est du réfectoire comprend des scènes bibliques telles qu’un Jugement dernier, une représentation du paradis, et, dans l’abside, une représentation de la Vierge assise. Sur la voûte est représenté un arbre de Jessé, généalogie du Messie depuis Abraham. Parmi les autres fresques décorant le réfectoire, on trouve :
- des portraits de philosophes, savants et écrivains de la Grèce antique ;
- la sybille (censée avoir annoncé la venue du Christ, selon une tradition chrétienne s’appuyant en particulier sur Virgile) ;
- des figures de l’Ancien Testament.
La longue table de marbre date de l’année 1601 et possède huit pieds formant une seule rangée.
L’église Sveti Arhangeli (des saints archanges)
[modifier | modifier le code]Il s’agit de la plus ancienne église du complexe monastique et de la seule qui n’ait pas été détruite lors de l’incendie de 1595. Elle a vraisemblablement été édifiée au XIIe siècle et était utilisée pour les offices pendant l’hiver.
Les fresques de la voûte au premier et les fresques murales au deuxième étage ont été réalisées entre 1841 et 1846. Elles sont l’œuvre de Zaharij Zograf, l’un des maîtres de l’école de Samokov. Parmi les fresques les plus connues, on notera :
- la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare (Évangile selon Luc, 19, 31) ;
- la parabole des vierges sages et folles (Évangile selon Matthieu, 25, 13) ;
- la veuve de Sarepta (Premier livre des Rois, 17, 8-24).
Église Sveti Nikola (Saint-Nicolas)
[modifier | modifier le code]La troisième église du concept est consacrée à saint Nicolas. Elle a été construite en 1846 et décorée par Zaharij Zograf, dont l’église présente les premiers travaux. Dans le narthex ouvert, on peut notamment voir les compositions Le Jugement dernier et Le Paradis. Au-dessus de celles-ci se trouve un autoportrait du peintre, un portrait de l’higoumène et de son adjoint. D’autres compositions sont :
Musée
[modifier | modifier le code]Le musée du monastère expose une vaste collection comportant des livres liturgiques anciens, des objets rituels (notamment de nombreuses icônes), des monnaies anciennes et divers objets précieux. On y voit également un firman du sultan Mehmed II, datant de 1452, ainsi qu’une épée qui, selon la légende, aurait été laissée sur place par l’empereur romain germanique Frédéric Barberousse lors de la troisième croisade (1189-1190).
Utilisation actuelle
[modifier | modifier le code]Des moines vivent encore aujourd’hui dans le complexe monastique. Les pèlerins et touristes ont également la possibilité d’être hébergés.
Le monastère a été inscrit sur la liste indicative au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1984[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cet article utilise le système de l'Organisation des Nations unies de translittération de l'alphabet cyrillique (également appelé « système scientifique de translittération »), le seul qui constitue une norme scientifique internationalement reconnue.
Références
[modifier | modifier le code]- Paul Gautier, « Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos », in : Revue des Etudes Byzantines, 42, 1984, p. 5-145.
- Louis Petit, « Typikon de Grégoire Pacourianos pour le monastère de Pétritzos (Batchkovo) en Bulgarie », texte original in : Vizantijskij Vremennik, XI, Suppl. no 1, SPB, Moskva, 1904, XXXII+63 p.
- Anne Comnène, L'Alexiade, Livre II, chapitre 4.
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 317.
- (ru) Viada Arturovna Arutjunova-Fidanjan, Типик Григория Пакуряна (Le Typicon de Grégoire Pakourianos), Erevan, 1978, p. 249 (34-43).
- Petritzos/Pakourianos in : Encyclopaedia Universalis.
- Cf. Cunan, Byzantines Names.
- (bg) Бачковски манастир "Успение Богородично" (site de l'Église orthodoxe bulgare, consulté le 22 mai 2009).
- Les citoyens d'Ibérie (duché).
- Edouard Selian. The Iberian Monks of the Petritzos (Bachkovo) Monastery
- (bg) [1]
- UNESCO Centre du patrimoine mondial, « The Bachkovo Monastery - UNESCO World Heritage Centre », sur whc.unesco.org (consulté le )
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Kloster Batschkowo » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (de) www.travelbilder.de, galerie proposant 29 photos du monastère (site consulté le ).
- (bg) Бачковски манастир "Успение Богородично"/Bachkovo Monastery (site de l’Église orthodoxe bulgare, avec une présentation complète du monastère et de nombreuses photos, site consulté le ).
- (en) The BACHKOVO Monastery "Uspenie Bogorodichno" (site peakview.bg, consulté le ).
- Monastère de Batchkovo, Bulgarie - la-bulgarie.fr
- Monastère chrétien fondé au XIe siècle
- Édifice religieux fondé en 1083
- Monastère chrétien détruit au XIVe siècle
- Monastère chrétien fondé au XVe siècle
- Monastère chrétien incendié au XVIe siècle
- Édifice religieux incendié en 1595
- Monastère chrétien transformé au XVIIe siècle
- Monastère orthodoxe en Bulgarie
- Monastère dédié à sainte Marie
- Rhodopes
- Monastère chrétien en activité en Bulgarie
- Liste indicative du patrimoine mondial en Bulgarie