Mitsuharu Kaneko

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Mitsuharu Kaneko
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
Nom dans la langue maternelle
金子光晴Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Conjoint
Michiyo Mori (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Ken Mori (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Mitsuharu Kaneko (金子 光晴?), né le à Tsushima et mort le , est un peintre et poète antimilitariste japonais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Kaneko Mitsuharu naît en 1895 à Tsushima dans la préfecture d'Aichi, fils du propriétaire d'un magasin d'alcool du nom d'Ōga Yasukazu (大鹿 安和). Son père dont l'entreprise n'est pas florissante le donne pour adoption à la famille aisée Kaneko de Nagoya alors qu'il a deux ans. Kaneko Sōtarō, le père adoptif est le fils d'un fermer pensionné d'Edo, qui lui a confié les rênes de l'entreprise de construction Shimizu-gumi et qui est un homme de la vieille école (通人, tsūjin). La famille déménage à Kyoto en 1901 et à Tokyo 5 ans plus tard. À partir de 1908 Mitsuharu fréquente l'école de la mission française Gyosei Gakuin dont la sévérité ne lui convient pas. À la fin de 1914, il fréquente brièvement l'école préparatoire à l'Université Waseda[1].

Dès l'âge de 6 ans il reçoit de Hyakkei (百圭) des leçons sur le style classique tsuketate-hō. À 11 ans (1906) il est élève de Kobayashi Kiyochika (小林 清親; 1847-1915). Après avoir terminé l'école préparatoire, il fréquente le département de peinture de style japonais (nihonga) de l'Université des arts de Tokyo. Il n'est cependant diplômé d'aucune grande école.

Premier voyage en Europe[modifier | modifier le code]

Sous le titre Akatsuchi no Ie (« La maison d'argile rouge ») paraît en 1919 le premier recueil de poèmes de Kaneko qu'il édite lui-même. En février de cette année-là, il quitte Kobe à bord du Sado Maru en direction de l'Europe en compagnie de Kōjirō Suzuki, antiquaire et ami de la famille. Suzuki se rend compte au cours de la traversée que son compagnon n'est pas doué en tant que marchand mais devrait étudier l'art. Pour ce faire, il le présente en mai au collectionneur d'art belge Ivan Lepage (1883-1947). Lepage introduit Kaneko à l'art européen et lui facilite les contacts. Kaneko devient un ami de la famille et demeure à l'époque dans une maison d'hôtes à proximité de leur résidence à Diegem près de Bruxelles. Il dessine et peint des aquarelles en même temps qu'il lit les œuvres de Baudelaire et Émile Verhaeren. En , il visite Paris pendant deux semaines puis descend à Marseille d'où il retourne au Japon en décembre.

À son retour, il publie Koganemushi (こがね蟲?), « Un scarabée ») en . Peu après, il fait la connaissance de Michiyo Mori (1905–1977), qu'il épouse en juillet 1924 après l'avoir mise enceinte. La relation est turbulente mais aussi « ouverte ».

Deuxième voyage en Europe[modifier | modifier le code]

Entre autres raisons pour éloigner sa femme de ses amants, Kaneko entreprend en son deuxième voyage en Europe, ce qui amène les deux à Paris en janvier 1930 après plusieurs étapes en Asie. Le couple est toujours à court d'argent de sorte que Michiyo prend un emploi dans une société japonaise à Anvers. Dans un premier temps Mitsuharu reste à Paris puis se rend à Bruxelles en où il renouvelle son amitié avec la famille Lepage et commence à peindre, principalement des aquarelles. Le le couple se sépare par consentement mutuel au consulat d'Anvers mais dès l'automne ils vivent de nouveau ensemble à Bruxelles. Lepage aide Kaneko à exposer ses toiles, dont la famille conserve quelques-unes qui ne seront pas vendues. L'inspiration poétique n'est pas au rendez-vous à cette époque.

Après 1932[modifier | modifier le code]

Après son retour au Japon en 1932, Kaneko écrit des poèmes symbolistes qui critiquent l'impérialisme militariste japonais. Pendant la guerre, il ne publie rien, puis se tourne vers le réalisme.

D' à début 1938, il voyage avec Michiyo dans la partie nord de la Chine occupée par les Japonais.

Kaneko épouse de nouveau Michiyo en 1953, sans avoir eu d'autres relations. Cette même année, il reçoit le prix Yomiuri de littérature dans la catégorie poésie. Il meurt en 1975, juste avant que tous les volumes de ses œuvres complètes ne soient publiés.

Famille[modifier | modifier le code]

Son épouse Michiyo est aussi poétesse et spécialiste de littérature classique dont elle adapte plusieurs œuvres, entre autres le Tosa nikki, en japonais moderne. Elle a avec lui un fils qui porte le nom de sa mère, Mori Ken (* ).

Œuvres[modifier | modifier le code]

Poésie
  • Kohro (« Le Censeur »), édition privée, Tokyo, 1916
  • Sekido no ie (« La maison d'argile rouge »), édition privée, Tokyo, 1919
  • Koganemushi (« Scarabée japonais »), Shinchosha, Tokyo, 1923
  • Dai-furan shoh (« Ode à la grande putréfaction »), non publié, 1923
  • Mizu no ruroh (« Promenades sur l'eau »), Shinchosha, Tokyo, 1926
  • Fuka shizumu (« Le requin chante »), coécrit avec Mori Michiyo, Shinchosha, Tokyo, 1927
  • Same (« Requins »), Jinminsha, Tokyo, 1937
  • Rakkasan (« Parachute »), Nihon mirai-ha hakkosho, Tokyo, 1948
  • Ga (« Papillon de nuit »), Hokutoshoin, Tokyo, 1948
  • Onna-tachi e no eregii (« Élégies aux femmes »), Sogensha, Tokyo, 1949
  • Oni no ko no uta (« Chansons d'un enfant du diable »), Jyuhjiya Shoten, Tokyo, 1949
  • Ningen no higeki (« Tragédie humaine »), Sogensha, Tokyo, 1952
  • Hijoh (« Sans pitié »), Shinchosha, Tokyo, 1955
    • Poèmes choisis (5 volumes), Shoshi Yuriika/Shoushinsha, Tokyo, 1960–1971
  • He no yoh na uta (« Chansons comme un pet »), Schichosha, Tokyo, 1962
  • IL, Keisoshobo, Tokyo, 1965
  • Wakaba no uta (« Chansons de jeunes feuilles »), Keisoshobo, Tokyo, 1967
  • Poèmes complets, Chikumashobo, Tokyo, 1967
  • Aijyo 69 (« Amour 69 »), Chikumashobo, Tokyo, 1968
  • Hana to akibin (« Fleurs et bouteilles vides »), Seigashobo, Tokyo, 1973
Essais
  • Marei Ran’in Kikoh (« Carnet de route malais et des Indes néerlandaises »), 1940
  • Shijin (Poète), Heibonsha, Tokyo, 1957, autobiographie
  • Dokuro-hai (« Coupe de crâne »), Chuoh kohron sha, Tokyo, 1971
  • Nemure pari (« Va dormir, Paris »), Chuo kohron sha, Tokyo, 1973
  • Nishi higashi (« Orient et Occident »), Chuoh kohron sha, Tokyo, 1974

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Œuvres complètes : Kaneko Mitsuharu zenshū. Tokio 1975-77, 15 volumes
  • A Wandering Poet-Painter: Kaneko Mitsuharu. in: W. F. Vanden Walle, David de Coonman (Hrsg.): Japan & Belgium: Four Centuries of Exchange. Brusseles/Aichi 2005, (ISBN 2-9600491-0-1)
  • Iijima Kōichi (éditeur) : Nenkan koganemushi: Kaneko Mitsuharu kenkyū. Tokio 1988 (Kaneko Mitsuharu no kai; Serie 6 éditions)
  • Peintures : Kawamura Bun’ichiro: Kaneko Mitsuharu gajō. Tokio 1981
  • James Morita : Kaneko Mitsuharu. Boston 1980, Twayne's World Author Series, № 555

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. zum Schulwesen der Zeit vgl.: Hermann Bohner (de): Japans Bildungswesen. in: E. Schwartz (Hrsg.): Evangelisches Pädagogisches Lexikon. Velhagen und Clasing, 1929, Volltext

Source de la traduction[modifier | modifier le code]