Miniopterus schreibersii

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Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) est une espèce de chauves-souris que l'on trouve à travers toute l'Eurasie, en Afrique du Nord et jusqu'en Australie. En France, cette espèce est protégée sur tout le territoire métropolitain par l'article 2 de l'arrêté du du ministère de l'Écologie et du Développement durable[1].

L'adulte mesure entre 5 et 6,2 cm (pour l'ensemble tête et corps) avec une masse de 9 à 16 g et une envergure comprise entre 30,5 et 34,2 cm[2],[3].

Le Minioptère de Schreibers hiberne et met bas dans des cavités souterraines naturelles ou artificielles, telles que des entrées de galeries de mines, si bien que la pause de grillages pour fermer ces sites constitue une menace pour l'espèce[4].

Reproduction et gestation[modifier | modifier le code]

En Europe, le Minioptère de Schreibers se reproduit de la mi-septembre à la mi-octobre, avant de rejoindre les sites d'hibernation[réf. nécessaire].

Contrairement à la plupart des espèces de chauves-souris, la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde a lieu directement après la reproduction, avant l'hibernation. La corps jaune, ou corpus luteum, reste alors actif afin de produire les hormones nécessaires (principalement de grandes quantités de progestérone) pour le maintien de la paroi utérine jusqu'à l'implantation de l'embryon. Ce processus est appelé « implantation différée ».[réf. nécessaire]

L'implantation peut survenir relativement tôt dans l'hibernation, ou juste à la fin, avec une grande variation entre les deux dépendant de l'individu. Lorsque l'implantation a lieu, le développement de l'embryon commence très lentement à cause de la léthargie de la femelle en hibernation. Le processus commence à se dérouler à une vitesse normale uniquement à la sortie de l'hibernation et à la réactivation des fonctions vitales de la mère[5] Les jeunes naissent six à dix semaines après le réveil, à partir de la fin du mois d'avril et au mois de mai[6].

Habitat[modifier | modifier le code]

Répartition du Minioptère de Schreibers et de ses différentes sous-espèces.

C'est une espèce adaptée aux milieux karstiques, jusqu'à 1 000 m d'altitude. Elle se rassemble en colonies de plusieurs milliers d'individus (parfois plus de 50 000, dans une grotte de Bulgarie ou du sud de la France par exemple)[7].

Taxonomie intraspécifique[modifier | modifier le code]

En Europe, on ne trouve que l'espèce Miniopterus schreibersii, bien que le genre Miniopterus soit répandu sur tous les continents.

Au sein de l'espèce, la taxonomie est peu connue. Certaines études tendent à montrer qu'on trouverait trois sous-espèces de Minioptères de Schreibers en Australie[8], suggérant la présence de l'espèce jusqu'en Océanie.

Au Japon, la sous-espèce Miniopterus s. fuliginosus est identifiée, différente des sous-espèces d'Europe ou d'Australie[5]. En Europe, c'est la sous-espèce Miniopterus s. schreibersii qui est présente.

Au total, une quinzaine de sous-espèces auraient été identifiées à travers l'aire de répartition de l'espèce. Cependant, il semblerait que le nom Miniopterus schreibersii, considéré comme une espèce distribuée largement du Sud-Ouest de l'Europe à l'Australie, puisse être en réalité un agrégat d'espèces cryptiques morphologiquement très proches[9]. Aucune donnée moléculaire n'est disponible pour confirmer ou infirmer les hypothèses actuellement émises.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir le Journal Officiel de la République française, 10 mai 2007, texte 152.
  2. Miniopterus schreibersi (Kuhl, 1817) sur le site de l'INPN, consulté le 19 avril 2015.
  3. Le Minioptère de Schreibers sur le site Natura 2000 du Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, consulté le 5 septembre 2008.
  4. « Minioptère de Schreibers | Plan National d'Actions Chiroptères », sur plan-actions-chiropteres.fr (consulté le )
  5. a et b .(en-US) T. Mōri et T. A. Uchida, « Sperm storage in the reproductive tract of the female Japanese long-fingered bat, Miniopterus schreibersii fuliginosus », Reproduction, vol. 58, no 2,‎ , p. 429–433 (ISSN 0022-4251 et 1471-7899[à vérifier : ISSN invalide], DOI 10.1530/jrf.0.0580429, lire en ligne, consulté le ).
  6. CCO Genève, « Le Minioptère de Schreibers », CCO Genève,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  7. Mammifères d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02525-3).
  8. (en) B. R. Cardinal et L. Christidis, « Mitochondrial DNA and morphology reveal three geographically distinct lineages of the large bentwing bat (Miniopterus schreibersii) in Australia », Australian Journal of Zoology, vol. 48, no 1,‎ , p. 1–19 (ISSN 1446-5698, DOI 10.1071/zo99067, lire en ligne, consulté le )
  9. « Miniopterus fuliginosus », sur bio.bris.ac.uk (consulté le ).
  • Won, Byeong-o (원병오), 한국의 포유동물 (Hangugui poyudongmul, Mammals of Korea), Séoul, Dongbang Media,‎ (ISBN 978-89-8457-310-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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