Michel Voisin (résistant)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


Michel Jules Victor Voisin, né à Lille (Nord) le , et décédé à Sceaux (alors Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) le , est un normalien, membre de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Voisin, fils du professeur Eugène Voisin, fait ses études au lycée Saint-Louis. Reçu en 1942 à l'École normale supérieure, où il a comme professeur Alfred Kastler, futur Prix Nobel, il y est remarqué par une intelligence et un esprit de recherche particulièrement développés[non neutre]. Il était déjà entré en Résistance à la fin de 1940 et rédige des articles dans un journal publié par la résistance[1], sous le pseudonyme de Louis Mathurin. Il organise et développe plusieurs groupes armés de lutte contre l'occupant, ravitaille des réfractaires et permet à des milliers de jeunes d'échapper au Service du travail obligatoire (STO). Il paie de sa personne dans des coups de main audacieux et s'impose à ses camarades par sa personnalité et ses qualités de caractère[non neutre]. Il coordonne et utilise ses groupes dans la banlieue sud de Paris, qui contribueront à la Libération à faciliter la progression de la 2e division blindée vers la capitale.

Michel Voisin est arrêté le [2] à la Schola Cantorum de Paris, puis incarcéré à la prison de Fresnes[3] et ensuite déporté pour des faits de résistance[4] à Buchenwald (matricule 81.485) dans le convoi du 18 août 1944 au départ de Compiègne[5]. Dès la nouvelle de sa libération en 1945, il est nommé conseiller municipal de Sceaux. Arrivé épuisé le , il meurt cinq semaines après d'une maladie contractée à Buchenwald. Il repose à Sceaux, où une rue porte son nom.

Postérité[modifier | modifier le code]

Un décret signé par Georges Bidault rappelle l'action héroïque du jeune Résistant, le cite en exemple pour les services rendus à la cause française au sein des Forces françaises de l'intérieur (FFI) et lui décerne à titre posthume la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palme.

En 1948, des camarades d'école, des amis, des professeurs, des Résistants avec qui il avait agi, des survivants de captivité, ont publié un recueil de témoignages sur Michel Voisin[6].

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Son nom figure sur une des deux plaques commémoratives de l'École Normale Supérieure[9] ;
  • Son nom figure sur le monument aux morts de la ville de Sceaux[10] ;
  • À Sceaux, une rue et une infrastructure sportive et de loisirs, l'Espace Michel Voisin, portent son nom ;
  • Un vitrail placé dans la chapelle Notre-Dame-des-Dunes à Merville-Franceville-Plage rappelle son souvenir[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Laëtitia Blandelet, Lucille Delbecchi, Coline Guillamot et Astrid Pion, Sceaux pendant la Seconde Guerre mondiale, Sceaux, 2009-2010, 48 p. (lire en ligne), p. 24.
  2. Alain Vincenot, La France résistante : Histoires de héros ordinaires, Syrtes, , 574 p. (ISBN 978-2-84545-089-9), p. 94.
  3. Laëtitia Blandelet, Lucille Delbecchi, Coline Guillamot et Astrid Pion, Sceaux pendant la Seconde Guerre mondiale, Sceaux, 2009-2010, 48 p. (lire en ligne), p. 26.
  4. Stéphane Israël, Les Études et la guerre : Les Normaliens dans la tourmente (1939-1945), Éditions Rue d'Ülm, , 334 p. (ISBN 978-2-82182-978-7, lire en ligne), p. 238.
  5. « MémorialGenWeb Fiche individuelle », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  6. Michel Voisin (1920-1945) vu par ses camarades et par ses maîtres, français, Imprimerie Frazier-Soye, Paris, 1948, réédition en 2003. 171p.
  7. « Michel Voisin (1920-1945) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  8. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  9. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  10. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  11. « Vitrail de la Chapelle Notre-Dame-des-Dunes », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Vincenot, La France résistante : histoires des héros ordinaire, Syrtes, coll. « Histoire et document », , 574 p. (ISBN 978-2-84545-089-9), p. 94.
  • Stéphane Israël, Les Études et la guerre : Les Normaliens dans la tourmente (1939-1945), Éditions Rue d'Ülm, , 334 p. (ISBN 978-2-82182-978-7, lire en ligne), p. 238.

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Laëtitia Blandelet, Lucille Delbecchi, Coline Guillamot et Astrid Pion, « Sceaux pendant la Seconde guerre mondiale » [PDF], TPE, sur lyc-mariecurie-sceaux.ac-versailles.fr, Lycée Marie Curie, Sceaux, 2009-2010 (consulté le ).