Michel Galabru

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Michel Galabru
Description de cette image, également commentée ci-après
Michel Galabru en 1999.
Nom de naissance Michel Louis Edmond Galabru
Naissance
Safi (Maroc)
Nationalité Drapeau de la France Français
Décès (à 93 ans)
Paris (France)
Profession Acteur
Films notables Le Gendarme de Saint-Tropez
Le Juge et l'Assassin
Subway
Uranus
L'Été meurtrier
Le Grand Bazar

Michel Galabru, né le à Safi et mort le à Paris, est un acteur français.

En 1977, il obtient le César du meilleur acteur pour son rôle dans le film Le Juge et l'Assassin.

Biographie

Enfance et formation

Né le 27 octobre 1922 à Safi au Maroc[1], Michel Galabru est le fils de Paul Galabru (1892-1988)[2], ingénieur et professeur à l'École nationale des ponts et chaussées, et d'Yvonne Payré. Il passe les sept premières années de sa vie à Safi, au Maroc, où son père participe à la construction du port de la ville, puis une grande partie de son enfance dans la maison familiale au Bousquet-d'Orb, dans l'Hérault[3].

Il a deux frères, Marc Galabru (1929-2014), médecin, et un autre, l'aîné, qui écrivait des poèmes, mort à l'âge de 18 ans de la tuberculose[4].

Se destinant d'abord à devenir joueur de football professionnel (il est d'ailleurs depuis son enfance un grand supporter du Stade Olympique Montpelliérain[5]), c'est finalement le métier de comédien qui l'attire. Le parcours de Sacha Guitry, piètre élève à l'école, tout comme lui, mais avec la carrière de comédien que l'on connaît, a une grande influence sur son désir de devenir artiste. « J'ai été mis dehors de sept écoles différentes. Remarquez, Guitry a été viré douze fois. Ça prouve bien qu'il avait plus de talent que moi. » Il écrit d'ailleurs un livre sur lui, en 2001 : Galabru raconte Sacha Guitry. Un autre artiste qui a une influence sur lui, durant sa jeunesse, fut Tino Rossi, qu'il admire au point de se coiffer comme lui.

Après des études au collège Saint François-Pierre Rouge de Montpellier puis au lycée jésuite Saint-Louis de Gonzague à Paris 16e, il suit, après le bac, une année de droit pour obéir à l'injonction de son père : « Fais ton droit, je te ferai entrer chez Schneider au contentieux. Ce mot m'a effrayé. »

Requis par le STO, il est envoyé comme ouvrier dans un camp de travail à Klagenfurt en Autriche puis forgeron en Yougoslavie où il est libéré par les Partisans de Tito[6].

Débuts

Michel Galabru gagne Paris afin d’y préparer le Conservatoire national d'art dramatique. Après trois ans d’études dans la classe de Denis d'Inès, couronné par un premier prix du Conservatoire, il est engagé à la Comédie-Française le . Il débute dans George Dandin ou le Mari confondu, et interprète les différents auteurs classiques et modernes : Shakespeare, Molière, Marivaux, Feydeau, Courteline, Jules Romains. Il y reste jusqu'au .

Il travaille également pour le cinéma, il y débute en 1951 avec Ma femme, ma vache et moi de Jean-Devaivre[1].

Carrière au cinéma

Années 1960 à 1990

Acteur de la comédie populaire française, Michel Galabru a tourné dans plus de 250 films et téléfilms ; si certains de ces films ont connu un grand succès, d'autres très nombreux ont été, de son propre aveu, des films purement alimentaires. À propos de ces films, il confia, dans une interview, avoir entendu le producteur de la saga du Gendarme de Saint-Tropez déclarer au réalisateur : « Tu me prends Louis de Funès, et je ne veux que des ringards autour ». Exacte ou non, cette anecdote révèle en tout cas la modestie de l'acteur. Cependant, il a su aussi briller dans le registre dramatique, notamment dans Le Juge et l'Assassin, rôle pour lequel il a reçu le César du meilleur acteur en 1977.

À l'affiche des théâtres de boulevard, Michel Galabru tourne en 1961 dans La Guerre des boutons d'Yves Robert. À partir de 1964, la saga du Gendarme de Saint-Tropez le révèle au grand public. Il joue ensuite plusieurs rôles dramatiques. Il revient au théâtre avec La Femme du boulanger et Le Bourgeois gentilhomme. En 1972, il interprète le rôle du docteur dans Viager de Pierre Tchernia. À la suite de la mort de Louis de Funès en 1983, Galabru le remplace dans le film Papy fait de la résistance pour le rôle de Jean-Robert Bourdelle, alias « Papy ».

Dans les années 1980 et suivantes, il sera notamment le père conservateur de La Cage aux folles, le commissaire des Sous-doués, le proviseur dans Le bahut va craquer, le papy de Papy fait de la résistance, le collabo d'Uranus, le chef du village dans Astérix et Obélix contre César.

En 1999, il assiste à l'inauguration de la chaîne TV i-Télé. La même année il tourne dans la première adaptation d'Astérix au cinéma, tournage qui marque l'un des derniers films de Claude Zidi et les retrouvailles de Galabru avec Christian Clavier, qu'il avait rencontré sur le plateau de Papy fait de la résistance.

Années 2000 et 2010

Michel Galabru lors d'une représentation de La Femme du boulanger, en 2012.

En 2003, il tourne avec Gérard Depardieu et Gérard Lanvin dans San-Antonio, et accepte de se faire raser complètement le crâne pour les besoins du tournage[7]. Cette même année, il se lance dans le doublage pour les besoins du film d'animation La prophétie des grenouilles : il prête sa voix à d'autres dessins animés comme Le manège enchanté (2005) et Louis la chance (201?, non sorti). En 2008, il fait une brève apparition remarquée dans le film Bienvenue chez les Ch'tis, qui connu un grand succès en salle avec 20 489 303 entrées, en interprétant le rôle de l’oncle de Julie qui se remémore sa jeunesse dans le Nord. Cette scène est une parodie de la rencontre du capitaine Willard (Martin Sheen) avec le colonel Kurtz (Marlon Brando), dans Apocalypse Now évoquant « le Nord » et non « l'horreur ». En 2009, il tourne des petits rôles dans Neuilly sa mère et dans Le Petit Nicolas.

En 2010, il est présent au festival de Luchon pour le téléfilm À deux c'est plus facile, et au Festival de Cannes avec le film Un poison violent. En 2011, il reçoit le Brigadier d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière ainsi que la Grande médaille de vermeil de la ville de Paris[8].

À 90 ans, en 2012, Michel Galabru est sur tous les fronts : au cinéma avec La Mémoire dans la chair de Dominique Maillet, à la télévision avec les séries Scènes de ménages, Storsky et Futch, Bref et Profilage et le court-métrage Le Jeu de cette famille, et au théâtre avec La Femme du boulanger puis Tartarin de Tarascon retransmis en direct sur France 2. Par décret du , il est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre national du Mérite[9].

Du 22 au 26 juillet 2014, il préside le Jury de la 27e édition du Festival International du Film de Vébron en Lozère aux côtés de sa fille Emmanuelle et des actrices Sophie Barjac, Alice Béat et du jeune comédien Nassim Boutelis. Un hommage lui est rendu avec la projection du film Le Juge et l'Assassin.

Carrière au théâtre

En 1984, Michel Galabru rachète et reconstruit, pour sa fille Emma, la salle de spectacle délabrée du conservatoire Maubel qui ouvrira par la suite sous le nom du Théâtre Montmartre Galabru[10].

En 1985, il achète le Théâtre de 10 heures pour en faire un tremplin pour les jeunes auteurs et comédiens, mais ne parvient à l'exploiter que durant quatre années.

Au milieu des années 1980, il crée « Les estivales de Malaucène », dans le Vaucluse. Ce festival qui réunit plus de 50 000 spectateurs, accueille de nombreuses personnalités et amis de Michel dont Rosy Varte, Micheline Dax ou encore Yolande Folliot, mais cesse au bout de 8 ans.

Tout en exerçant son métier sur les planches et sur l'écran, Michel Galabru a donné, à partir du début des années 1980, des cours de théâtre, au Théâtre Montmartre Galabru, puis au Théâtre des Variétés, et enfin au Théâtre du Gymnase.

En 2008, le Molière du meilleur comédien lui est décerné, à 85 ans, pour son rôle dans Les Chaussettes – opus 124.

En 2014, on le retrouve sur scène au théâtre avec Les Diablogues après plus de 60 ans sur les planches. Michel Galabru adore jouer sur les planches les pièces de Marcel Pagnol, comme le prouvent ses rôles au théâtre entre 1980 et 2015.

À la fin 2015, l'acteur joue Cancre, un texte autobiographique dans lequel il revient avec humour sur sa carrière. Il met fin aux représentations à la mort de sa femme en août 2015[11].

Vie privée

Marié avec Anne Jacquot, puis avec Claude Etevenon[12], il a trois enfants : Jean, Emmanuelle — tous deux acteurs — et Philippe.

Mort

Très marqué par la mort de son frère Marc en , puis celle de son épouse Claude en , Michel Galabru meurt le , « dans son sommeil », à l'âge de 93 ans[13].

Filmographie

Théâtre

Période à la Comédie-Française

Après la Comédie-Française

Années 1950 et 1960

Années 1970 et 1980

Années 1990 et 2000

Années 2010

Metteur en scène

Autres œuvres

Livres

Œuvres audiophoniques

  • 1989 : Le malade imaginaire de Molière (audio), enregistrement de la pièce de 1964, éditions Hachette (CD audio).
  • 1999 : Autoportrait d'un Funambule, autobiographie en 20 épisodes par Grégory Choquené de Radio France.
  • 1999 : La danse des Gaulois (CD audio), éditions La Tribu.
  • 2001 : Michel Galabru raconte Pierre et le Loup (Livre CD audio), éditions Didier Jeunesse.
  • 2003 : Le Prince de Nicolas Machiavel (CD audio), éditions Fremeaux & Associés, (ISBN 978-2878622294).
  • 2003 : Les fables de la Fontaine vol. 1 (CD audio), éditions Frémeaux & Associés.
  • 2005 : La chèvre de Monsieur Seguin et autres lettres de mon moulin (CD audio).
  • 2006 : Les fables de la Fontaine vol. 2 (CD audio), éditions Frémeaux & Associés.
  • 2010 : Michel Galabru raconte la véritable histoire des santons de Provence (Livre CD audio), éditions Eponymes.
  • 2010 : De la Terre à la Lune de Jules Verne (CD audio), éditions La Compagnie du savoir.
  • 2010 : Le Bourgeois gentilhomme de Molière, enregistrement de la pièce à la Comédie Française de 1955, (CD audio), éditions Eponymes.
  • 2011 : Michel Galabru raconte Ali Baba et les 40 voleurs (Livre CD audio), éditions Eponymes.
  • 2011 : Michel Galabru raconte Peter Pan (Livre CD audio), éditions Eponymes.
  • 2011 : Michel Galabru raconte Le petit chaperon rouge (Livre CD audio), éditions Eponymes.
  • 2011 : Michel Galabru raconte Tom Pouce (Livre CD audio), éditions Eponymes.
  • 2012 : Les 20 contes indispensables pour enfants sages (CD audio), éditions Eponymes.
  • 2012 : L'Avare" de Molière (CD audio), éditions La Compagnie du savoir.
  • 2012 : L'Iliade et l'Odyssée de Homère (CD audio), éditions La Compagnie du savoir.
  • 2013 : Histoires de loup (CD audio), éditions Eponymes.
  • 2014 : Contes de Grimm (CD audio), éditions Eponymes.
  • 2014 : Contes des mille et une nuits (CD audio), éditions Eponymes.
  • 2014 : De la Terre à la Lune : autour de la lune, document parlé de 1958, (CD audio), éditions BNF.
  • 2014 : Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand, enregistrement de la pièce de 1960, (CD audio), éditions BNF.
  • 2014 : Michel Galabru raconte de Funès, série de 10 interviews par Eric Bastien de France Bleu.

Reconnaissance

Hommages

  • La ville de Safi lui a rendu hommage en faisant installer une plaque commémorative sur sa maison natale au mois de septembre 2010. Sur la plaque figure cette inscription en français et en arabe : « Maison Michel Galabru. Dans cette maison, le 27 octobre 1922, est né Michel Galabru. Le comédien y passa sa plus tendre enfance avant de rejoindre la France ».
  • Le 19 juin 2009 a été inaugurée à Nissan-lez-Enserune dans l'Hérault une salle polyvalente, également centre culturel, à son nom.
  • Il est le parrain du théâtre Millandy de Luçon (Vendée)
  • Il est le parrain de TV Diffusion, la télé locale de l'Yonne depuis le 6 septembre 2013
  • Il parraine une seule et unique troupe de théâtre originaire de Luc-La-Primaube (Aveyron) qui s’appelle Bruits de Couloirs
  • La salle de spectacles du Comité d'établissement de Thales Air Systems à Rungis porte le nom de Michel Galabru depuis le 17 septembre 2013. L'acteur était présent lors de la cérémonie d'inauguration.
  • Le 27 octobre 2015, il fête ses 93 ans dans l'Yonne.

Notes et références

Notes

Références

  1. a et b Jacques Mandelbaum et Brigitte Salino, « Mort de Michel Galabru, figure du cinéma et du théâtre français », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  2. Biographie sur Planète TP
  3. Galabru, les pieds dans l'eau, Consulté le 20 octobre 2012.
  4. « Michel Galabru, 75 ans, bouffon et tragédien, fromage et dessert, enchaîne les rôles en boulimique, au théâtre, au ciné. L'ogre de barbarie. » (consulté le )
  5. « Entretien avec Michel Galabru », sur montpellierinteractif.com (consulté le )
  6. Michel et Marc Galabru, émission C’est de famille sur Europe 1, 27 juillet 2011, 33 min 10 s
  7. http://www.cinemotions.com/interview/708
  8. Michel Galabru, « monument de talent et de générosité », honoré par Paris, Consulté le 20 octobre 2012.
  9. « Décret du 14 mai 2013 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier », sur Journal officiel de la République française, (consulté le ).
  10. « Théâtre Montmartre Galabru », sur evene.fr (consulté le )
  11. [facebook], Le Figaro
  12. « Qui était Claude, la femme de Michel Galabru qui vient de disparaître  [Photos] - telestar.fr », sur telestar.fr, (consulté le ).
  13. « L'acteur Michel Galabru est mort à l'âge de 93 ans », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  14. « Décorations », sur assocnsmd.fr (consulté le ).

Annexes

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