Michel-Ange-André Le Roux Deshauterayes

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Michel-Ange-André Le Roux Deshauterayes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
Pseudonyme
Mr. L. R. Desh. P. R.Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour
Collège de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Michel-Ange-André Le Roux Deshauterayes, né à Conflans-Sainte-Honorine le et mort à Rueil-Malmaison le , est un orientaliste français, professeur d'arabe au Collège royal.

Neveu d'Étienne et Michel Fourmont, il commence, dès son tout jeune âge, à étudier, chez son oncle Étienne, les langues orientales et plus particulièrement l'hébreu, le syriaque, l'arabe et le chinois. Il est admis à l'âge de dix-huit ans à l'École des enfants de langues, rattachée depuis le début du siècle au collège Louis-le-Grand, tout en ayant la permission de continuer à demeurer chez son oncle. Lorsque celui-ci meurt en 1745, Deshauterayes entre comme interprète à la Bibliothèque royale. En 1752, il succède à la chaire d'arabe laissée vacante au Collège royal par Pétis de La Croix. Après trente-deux ans d'exercice, il se démet de sa charge en 1784 et se retire à Rueil-Malmaison, où il demeure jusqu'à sa mort.

Publications[modifier | modifier le code]

Deshauterayes a très peu publié en son nom propre. D'un naturel modeste, il semble avoir étudié plus pour sa propre satisfaction que pour livrer le fruit de ses travaux au public.

L'alphabet mandchou dessiné par Deshauterayes pour l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

Il fut le premier en Europe[1] à dessiner un « alphabet mandchou[2] », dont la reproduction figure dans l'un des volumes de planches de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, où parurent également d'autres alphabets dessinés par lui ainsi qu'un extrait d'un de ses mémoires[3]. Ce fut lui aussi qui dirigea l'impression de l'édition en douze volumes de l’Histoire générale de la Chine, compilée à Pékin par le père Moyriac de Mailla et publiée à Paris par l'abbé Grosier entre 1777 et 1783, édition à laquelle il apporta en outre de nombreuses notes et révisions.

Avec Joseph de Guignes, lui aussi élève d'Étienne Fourmont, il publia par ailleurs en 1747 un Abrégé de la vie et des ouvrages de M. Fourmont. Plus tard, en réplique à un Mémoire dans lequel on prouve que les Chinois sont une colonie égyptienne du même Joseph de Guignes, il publia un opuscule qui le réfutait : cette dispute littéraire contribua peut-être à l'éloigner de l'Académie des inscriptions à laquelle son érudition lui permettait d'aspirer. En 1755, une Lettre à M. Desflottes sur l'histoire véritable de l'enfant chinois de la maison de Tchao, écrite par Deshauterayes, fut imprimée à la suite de L'Orphelin de la Chine, tragédie de Voltaire, avec qui il correspondait.

Enfin, en 1775, il publia un prospectus annonçant la parution d'un ouvrage intitulé Triomphe de l'Église dans la destruction de Jérusalem et du Temple[4]. Deshauterayes y avançait la thèse selon laquelle l’Apocalypse devient intelligible lorsque l'on sait qu'elle fut rédigée originellement en syriaque, dans le style hautement figuratif des langues orientales, et que les prophéties qu'elle renferme se rapportent, non pas à la fin des temps, mais aux événements survenus entre la naissance du Christ et la prise de Jérusalem par Titus. Ainsi, le fameux nombre de la bête se référait selon lui à l'empereur Caligula ; si l'apôtre Jean crut devoir le déguiser ainsi, c'est qu'il craignait d'attirer de nouveaux malheurs sur les chrétiens[5]. Cet ouvrage ne vit jamais le jour.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Julius von Klaproth (trad.), Lettres sur la littérature mandchou, traduites du russe de M. Afanasii Larionowitch Leontiew, Imprimerie de Fain, Paris, 1815, p. 24.
  2. « Les Mantchoux qui règnent aujourd'hui en Chine, ont un syllabaire de 1347 groupes qu'il est aisé de réduire aux six voyelles et à un petit nombre de consonnes, en observant les différentes formes qu'elles prennent au commencement, au milieu et à la fin des mots. » Note de Deshauterayes dans l’Histoire générale de la Chine, vol. IX, p. 311. Cité par Julius von Klaproth, op. cit.
  3. Encyclopédie, planche XXV, Clefs chinoises. Texte en ligne : [1]. Ce mémoire fut publié en entier par Jean-Raymond de Petity dans la Bibliothèque des artistes et des amateurs, ou Tablettes analytiques et méthodiques sur les sciences et les beaux-arts, Imprimerie de P.-G. Simon, Paris, vol. III, 1766. L'abbé de Petity reproduisit également l'alphabet mandchou de Deshauterives dans son Encyclopédie élémentaire, ou Introduction à l'étude des lettres, des sciences et des arts, Hérissant fils, Paris, vol. III, 1767.
  4. Le titre complet est : Prospectus d'un ouvrage intitulé Triomphe de l'Église dans la destruction de Jérusalem et du Temple, ou l'Apocalypse expliquée dans son premier sens littéral, par l'Histoire sainte et la connaissance des mœurs, des usages et du style des Orientaux, avec le texte de l'Apocalypse, revu sur le syriaque, par M. des Hauterayes, conseiller du Roi, lecteur et professeur royal, et interprète de Sa Majesté pour les langues orientales.
  5. Un compte rendu de l'ouvrage de Deshauterayes parut dans La Suite de la Clef, ou Journal historique sur les matières du temps, vol. CXVIII, novembre 1775, p. 347-350.

Sources biographiques[modifier | modifier le code]