Meurtres d'aviateurs alliés

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Croix commémorant l'assassinat de pilotes américains à Steffenshagen. L'assassin était dans ce cas un représentant de l'organisation paysanne du NSDAP.

Sous le terme de meurtres d'aviateurs alliés, on regroupe les cas de meurtres d'aviateurs alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La grande majorité des agresseurs étaient des responsables locaux du NSDAP et des membres de la Kriminalpolizei ou de la Gestapo ; le Kommandobefehl d'Adolf Hitler, qui stipulait l'exécution sommaire de tout membre d'un commando fait prisonnier, a parfois été utilisé pour justifier ces assassinats[1].

Sur un ancien site internet allemand, plus de 300 cas d'assassinat ou de non assistance à personne en danger ont été documentés[2]. Après la guerre, des participants à ces meurtres ont été retrouvés, jugés et condamnés par des tribunaux militaires alliés. Plus de 150 accusés ont été exécutés[3].

Après la défaite de la Luftwaffe au cours de la Bataille d'Angleterre, entre juillet et , la Royal Air Force renforce sa flotte de bombardiers. À partir de , la supériorité aérienne des alliés s'impose grâce à l'utilisation des bombardiers américains et des installations de décollage et d'atterrissage supplémentaires après le débarquement des alliés en Italie. Les bombardements massifs de l'Allemagne ont pour objectif de casser le moral de la population.

Le traitement du personnel navigant abattu au-dessus de territoire ennemi ou ayant dû faire un atterrissage d'urgence en raison d'avaries a été déterminé dans le Règlement de La Haye de 1907 et la Convention de Genève de 1929 (en). Ces deux accords internationaux étaient reconnus par le Reich allemand et sont restés de facto en vigueur jusqu'à la fin de la guerre[4]. Pour le traitement des prisonniers de guerre, la Convention de Genève stipule : « Ils doivent être traités avec humanité et en particulier protégés à tout moment contre les actes de violence, les insultes et la curiosité publique. Les mesures de représailles à leur égard sont interdites. »[5]

Pierre commémorative à Borkum.

Le nombre exact de meurtres ainsi commis reste inconnu. 225 cas sont attestés, le nombre total est estimé à 300 environ.[6]

Exemples[modifier | modifier le code]

Sur ordre du chef d'arrondissement du NSDAP Benedikt Kuner, cinq aviateurs américains sont fusillés le à Schollach près d'Eisenbach, après un saut en parachute[7].

Vers le , un aviateur américain est capturé peu après son atterrissage[réf. souhaitée] en parachute près de Bad Neustadt an der Saale et conduit au poste de police proche à Bastheim. Le même jour l'aviateur est emmené par le chef d'arrondissement du NSDAP et aussitôt tué d'une balle dans le dos afin de faire croire à une tentative d'évasion[8].

Sur l'ile de Borkum, le , sept membres de l'équipage d'un bombardier américain qui avait fait un atterrissage d'urgence sont lynchés à coups de pelle par des membres du Reichsarbeitsdienst avant qu'un soldat allemand ne les achève avec son pistolet[9].

Stolperstein pour Cyril William Sibley

Cyril William Sibley, un sergent de la Royal Air Force âgé de 21 ans, ayant survécu en à la chute de son avion près de Dirmstein, est fusillé peu après par le chef du groupe local du NSDAP Adolf Wolfert[réf. souhaitée]. Wolfert et d'autres complices ont été jugés en 1946 par un tribunal militaire britannique et condamnés à la pendaison[réf. souhaitée]. Depuis 2009, a été placée en souvenir une Stolperstein[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ralf Blank: „… der Volksempörung nicht zu entziehen“. Gauleiter Albert Hoffmann und der „Fliegerbefehl“. In: Märkisches Jahrbuch für Geschichte 98 (1998), pages 255–296.
  • Barbara Grimm: Lynchmorde an alliierten Fliegern im Zweiten Weltkrieg. In: Dietmar Süß (Hrsg.): Deutschland im Luftkrieg. Geschichte und Erinnerung. Oldenbourg Wissenschaftsverlag, Munich 2007, (ISBN 3-486-58084-1), pages 71–84.
  • Georg Hoffmann / Nicole-Melanie Goll: Mechanismen der Gewaltentgrenzung. Analysen von Tätergruppen und Dimensionen von Täterschaft der sogenannten NS-Fliegerlynchjustiz am Beispiel von Graz In: Ursula Mindler u.a. (Hrsg.): Zonen der Begrenzung. transcript Verlag, Graz 2012, (ISBN 978-3-8376-2044-3), S. 237–251.
  • Klaus-Michael Mallmann: „Volksjustiz gegen anglo-amerikanische Mörder.“ Die Massaker an westalliierten Fliegern und Fallschirmspringern 1944/45. In: Alfred Gottwaldt, Norbert Kampe, Peter Klein (Hrsg.): NS-Gewaltherrschaft. Beiträge zur historischen Forschung und juristischen Aufarbeitung. (= Publikationen der Gedenk- und Bildungsstätte Haus der Wannsee-Konferenz; Bd. 11). Édition Hentrich, Berlin 2005, (ISBN 3-89468-278-7), S. 202–213.
  • August J. Nigro: Wolfsangel. A German city on trial, 1945–1948. Brassey, Washington D.C. 2000, (ISBN 1-57488-245-7) (sur les meurtres d'aviateurs à Rüsselsheim et les procès).
  • Robert Sigl: Im Interesse der Gerechtigkeit. Die Dachauer Kriegsverbrecherprozesse 1945–1948. Campus-Verlag, Francfort sur le Main 1992, (ISBN 3-593-34641-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kevin T. Hall, « Luftgangster over Germany: The Lynching of American Airmen in the Shadow of the Air War », Historical Social Research, vol. 43, no 2,‎ , p. 277–312 (ISSN 0172-6404, DOI 10.12759/hsr.43.2018.2.277-312, lire en ligne, consulté le )
  2. Archives de flieger-lynchmorde.de
  3. Hans Michael Kloth : Systematischer Mord, Der Spiegel , 47/2001, p. 47 & suivantes.
  4. Mallmann «justice populaire». 2005. 202. Le règlement de La Haye a été publié dans le Reichsgesetzblatt 1910 (p. 134); l'accord sur le traitement des prisonniers de guerre du 27 en juillet 1929 Reichsgesetzblatt 1934 .. la partie 2, p. 227 ff (scan à la Bibliothèque nationale d'Autriche)
  5. Reichsgesetzblatt 1934 partie 2, page 233
  6. Zahlenangaben bei Grimm: Lynchmorde. 2007, p. 75
  7. Urteilszusammenfassung bei Justiz und NS-Verbrechen
  8. Grimm: Lynchmorde. 2007, page 81, Urteilszusammenfassung sur le site « Justiz und NS-Verbrechen ».
  9. Mallmann: „Volksjustiz“. 2005, page 208; Zusammenfassungen der Urteile bei Justiz und NS-Verbrechen: US043, US044; englische Übersetzung eines Berichtes der Borkumer Zeitung vom 5. August 2003.
  10. Marie-Christine Werner: Der englische Flieger – Der Mord an Cyril William Sibley. Sendung des Südwestrundfunks à Mayence am 10. Februar 2001, 21 bis 22 Uhr, Typoskript, 47 pages. Voir aussi Eintrag 21 février 1945 sur le site flieger-lynchmorde.de.

Source[modifier | modifier le code]