Mesnil-en-Arrouaise
Mesnil-en-Arrouaise | |
![]() L'église Saint-Étienne. |
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![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Hauts-de-France |
Département | Somme |
Arrondissement | Péronne |
Canton | Péronne |
Intercommunalité | communauté de communes de la Haute-Somme |
Maire Mandat |
Alain Bellier 2014-2020 |
Code postal | 80360 |
Code commune | 80538 |
Démographie | |
Population municipale |
134 hab. (2015 ![]() |
Densité | 21 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 02′ 42″ nord, 2° 56′ 44″ est |
Altitude | Min. 99 m Max. 152 m |
Superficie | 6,5 km2 |
Localisation | |
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Mesnil-en-Arrouaise est une commune française au nord du département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Toponymie[modifier | modifier le code]
« Mesnil », toponyme très répandu en France, à partir de Mansionem, le bas-latin a créé un nouveau terme dérivé du mot latin mansionile[1], diminutif de mansio, demeure, habitation, maison. Devenu en français médiéval maisnil, mesnil, « maison avec terrain »[2].
Histoire[modifier | modifier le code]
La commune est située dans l'ancienne région de l'Arrouaise, qui était encore à l'époque de Jules César une « forêt-frontière », relique de la grande forêt préhistorique et gauloise[3].
La première occupation se fit autour d'un point d'eau, puis lors de période romaine un puits fut creusé. Il faudra attendre la période mérovingienne pour voir apparaître la construction d'une petite maison qui prendra le nom de « Mansionile ». La forêt appartenant ensuite aux religieux de Saint-Waast installés au village voisin de Moislains, cette mansionile fut confiée à un certain Arnould (Ernoult) et prit le nom de Ernoulmaisnil. Le défrichement de la forêt pour cultiver les terres permettant son expansion, elle devint un hameau. Sa situation en pleine forêt d'Arrouaise (Arrosiâ), à mi-chemin entre la grande abbaye d'Arrouaise et le village de Moislains, va permettre en 1177 la création d'une paroisse. Les religieux donneront à ce lieu le nom de « Mansionile in Arrosiâ » qui donnera Mesnil-en-Arrouaise. En 1322, c'est le déménagement de la prévôté de Moislains sur Mesnil qui favorisa fortement la croissance du village.
Le village ne connut pas de seigneurs, les abbés de Saint-Waast d'Arras en restant les propriétaires avec le titre de seigneur de Mesnil. Quelques fiefs seront rattachés au village avec çà et là quelques petits seigneurs (de 1547 à 1646).
À la Révolution, la prévôté fut détruite.
Le 26 décembre 1870, pendant les vêpres, les Prussiens firent leur première entrée à Mesnil. Le 2 janvier 1871, le canon tonnait sur Bapaume et plusieurs régiments ennemis traversèrent la commune pour rejoindre le front. Le 4 janvier, certains régiments ennemis se replièrent en direction de Saint-Quentin après avoir essuyé une lourde défaite lors de la bataille de Bapaume. Le 16 janvier, les troupes françaises traversèrent le village pour aller vers Saint-Quentin. En raison du sol gelé, les habitants répandirent des cendres et de la paille sur les chemins pour permettre le passage des troupes.
En 1914, lors des premiers combats de la Somme, le 263e régiment d'infanterie presque entièrement anéanti se retrouve à Mesnil, composé d'une petite poignée d'hommes. Sous le feu de l'ennemi, les derniers poilus sont abattus sauf le lieutenant Bonnefont et le sergent Philippon qui confièrent le drapeau du régiment à la famille Lefebvre qui l'enterra dans sa cave. Les deux soldats quittèrent de nuit le village encerclé et le lieutenant Bonnefond reviendra en mai 1919 récupérer la précieuse relique qui fut versée le 21 février 1962 au musée de l'Armée à Paris.
Au début de 1915, le curé de la paroisse, est chargé par l'occupant de remplacer l'instituteur mobilisé. Jusqu'à l'été 1916, les vingt élèves vont à l'école « comme au temps de la jeunesse du prêtre », d'abord dans la salle de classe puis dans un cabaret[4].
Lors du dernier conflit, le village fut bombardé le 17 mai 1940, faisant trois victimes civiles. Le 29 avril 1944, un bombardier américain se posa contraint au village voisin et tout proche de Sailly-Saillisel, ce qui provoqua l'arrivée d'Allemands. Le village sera libéré le 2 septembre 1944 par les Américains.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[8].
En 2015, la commune comptait 134 habitants[Note 1], en diminution de 4,96 % par rapport à 2010 (Somme : +0,2 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Enseignement[modifier | modifier le code]
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église Saint-Étienne :
- Entièrement détruite en 1914, elle a été reconstruite à l'identique mais en inversant sa position. Ainsi le clocher, qui se situait autrefois en arrière-plan, est aujourd'hui au premier plan. Le porche est surmonté de gravures représentant une partition musicale.
- Chapelle dédiée à la Vierge. construite en 1950 à un endroit où était située une chapelle avant 1914[11].
- La mairie possède en façade des pierres sculptées provenant d'un ancien estaminet.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Jean-Louis Le Gall, capitaine au 25e régiment d'infanterie territoriale, natif de Plounérin dans les Côtes-du-Nord (Bretagne). Il fut tué le 26 septembre 1914 aux combats du Transloy, commune voisine, et fut enterré dans le cimetière communal de Mesnil-en-Arrouaise.
Pour approfondir[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Norbert Quint, Mesnil en Arrouaise : Approche sur l'histoire d'un petit village picard, .
Liens internes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
Références[modifier | modifier le code]
- Albert Dauzat, Les noms de lieux, origine et évolution, Libraire Delagrave, Paris, 1926, p. 153.
- – Marianne Mulon –Noms de lieux d’Île-de-France, Bonneton, Paris, 1997 (ISBN 2862532207)
- Voir à ce propos 1) la thèse de Jean Jacques Dubois : 1989, Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogéographie historique. Thèse d’État, Université Paris -I Panthéon-Sorbonne, 2 vol., 1 023 pages, et 2) et l'ouvrage de R.Dion, Les frontières de la France (1947)
- La Somme sous l'occupation allemande - 27 août 1914-19 mars 1917, Charles Calippe, 1994, office de diffusion et d'édition du livre d'histoire, Chaulnes, p. 165
- Réélue pour le mandat 2008-2014 : « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le 21 février 2009)
- « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le 9 juin 2014)
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 254 (ASIN B000WR15W8)