Maître des demi-figures féminines

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Maître des demi-figures
Biographie
Activité
Période d'activité
Œuvres principales
Vierge à l'Enfant (d), Le Jugement de Pâris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Le Maître des demi-figures féminines, ou Maître des demi-figures[1], est un peintre anonyme des Pays-Bas du début du XVIe siècle[2].

Tentatives d'identification[modifier | modifier le code]

Les tentatives d'identification du Maître des demi-figures sont toutes restées infructueuses.

On compte parmi celles-ci :

Style[modifier | modifier le code]

Le style de ce peintre non identifié, actif à Anvers vers 1530-1560, se caractérise par ses représentations, souvent à mi-corps, de personnages de l'histoire sainte (Madeleine, Marie, Joseph, Jésus, etc.) ou antique (Lucrèce), reconnaissables à leurs jolis visages idéalisés[8] de forme ovale tournés de trois quarts aux yeux mi-clos, qui peuvent s'inscrire dans un paysage vu en plongée. Ses figures sont assez proches de celles d'Ambrosius Benson ou du Maître au perroquet[9].

Ses paysages évoquent ceux de Joachim Patinier, avec lequel il a été, et reste, souvent confondu. La perspective atmosphérique de ses paysages est cependant plus réaliste que celle de ce dernier. En outre, quelques motifs spécifiques que le Maître des demi-figures féminines intègre volontiers dans ses tableaux, permettent souvent d'identifier ses œuvres[10] : arbres de premier plan qui sortent du cadre mais laissent voir quelques feuilles en haut de la composition, herbes et fleurs se détachant sur le vert sombre du premier plan, châteaux massifs avec tours rondes et crénelées sur des collines de second plan, fontaines dorées dans le bas de la peinture qui évoquent le Manneken-Pis, pont en arc aux abords duquel cheminent paysans, cavaliers ou caravanes.

Les trois musiciennes[modifier | modifier le code]

Deux tableaux représentant un groupe de trois musiciennes sont à l'origine du catalogue des œuvres du maître anonyme découvert par G. F. Waagen[11]. L'un d'eux est conservé au château de Rohrau (en) en Basse-Autriche (fig. A)[12] et l'autre au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (fig. B)[13].

Les trois musiciennes de la collection Harrach du château de Rohrau jouent et chantent L'Adolescence, pièce identifiée grâce aux partitions. Il s'agit d'un poème de Clément Marot mis en musique par Claudin de Sermisy.

Au moins trois autres tableaux également attribués au Maître des demi-figures et représentant approximativement la même scène sont parvenus jusqu'à nous. L'un d'eux est conservé au Los Angeles County Museum of Art[14].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Depuis 1866, date à laquelle Waagen a publié une courte notice sur Les trois musiciennes de la collection du comte d'Harrach où il évoque le style de ce peintre non identifié[15], le corpus des œuvres du Maître s'est progressivement enrichi au fil des ans grâce à Scheibler et à Justi d’abord, puis à Friedländer[16], et à de nombreux autres contributeurs ensuite, jusqu'à intégrer abusivement des œuvres de suiveurs et d'artistes anonymes proches par le style, comme le Maître au perroquet. On compte aujourd'hui plus d'une centaine de tableaux attribués au Maître des demi-figures.

  • Les trois musiciennes, huile sur panneau de chêne (fragment)[17], 60 × 53 cm, Collection Harrach, château de Rohrau (en), Basse-Autriche.[réf. 1]
  • Les trois musiciennes, huile sur panneau, 53,2 х 37,5 cm, The State Hermitage Museum, Saint-Pétersbourg, inv. ГЭ-435.[réf. 2]
  • Les trois musiciennes, huile sur panneau, 53,02 × 37,94 cm, Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles, inv. AC1992.152.142.[réf. 3]
  • Repos pendant la fuite en Égypte, vers 1550, huile sur panneau, 38,5 × 51,5 cm, Kunsthistorisches Museum, Gemäldegalerie, Wien, inv. GG 950 (cf. Galerie : 1).[réf. 4]
  • Triptyque avec l'adoration des mages, huile sur panneau de chêne, panneau central : 113 × 69 cm, panneaux latéraux : 114 × 28 cm, Gemäldegalerie, Berlin, inv. 1863 (cf. Galerie : 2).[réf. 5]
  • Triptyque de la nativité (panneau central), vers 1520-1540, 68 × 61 cm, Musée des Beaux-Arts, Strasbourg, inv. 366 (cf. Galerie : 3).[réf. 6]
  • Saint Jean à Patmos, vers 1525-1550, huile sur panneau de chêne, 36,2 × 24,1 cm, National Gallery, London, inv. NG717 (cf. Galerie : 4).[réf. 7]
  • Repos pendant la fuite en Égypte, vers 1525-1550, huile sur panneau de chêne, 81,9 × 62,2 cm, National Gallery, London, inv. NG720 (cf. Galerie : 5).[réf. 8]
  • Repos pendant la fuite en Égypte, vers 1520-40, huile sur panneau, 84,1 × 62,1 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphia, inv. 389 (cf. Galerie : 6).[réf. 9]
  • Vierge à l'Enfant, Première moitié du XVIe siècle, huile sur panneau, 53,2 × 42,4 cm, The State Hermitage Museum, Saint-Pétersbourg, inv. ГЭ-4090 (cf. Galerie : 7).[réf. 10]
  • Vierge des sept douleurs, Seconde moitié du XVIe siècle, huile sur panneau, 75 × 56,7 cm, Museu Nacional d’Art de Catalunya, Barcelona, inv. 008327-000 (cf. Galerie : 8).[réf. 11]
  • Jeune Femme lisant, Première moitié du XVIe siècle, huile sur panneau, 42 × 54 cm, Musée du Louvre, Paris, inv. RF 1973-32 (cf. Galerie : 9).[réf. 12]
  • Vierge à l'Enfant, vers 1520-1540, huile sur panneau, 24 × 19 cm, Rijksmuseum, Amsterdam, inv. SK-A-3130 (cf. Galerie : 10).[réf. 13]
  • Marie-Madeleine écrivant, vers 1530, huile sur panneau, 53 × 41 cm, Musée Czartoryski, Cracovie, inv. XII-254 (cf. Galerie : 11).[réf. 14]
  • Sainte Marie-Madeleine à son écritoire, panneau, 54 × 42 cm, Galerie De Jonkheere, Paris.
  • Marie-Madeleine jouant du clavicorde, vers 1530, huile sur panneau, National Museum, Poznań, inv. Mo 115 (cf. Galerie : 12).
  • Jeune Femme écrivant, Collection Bentick-Thyssen.[réf. 15]
  • Descente de croix, XVIe siècle, huile sur panneau, 44,2 × 28,5 cm, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal, inv. 1945.900.
  • Repos pendant la fuite en Égypte, vers 1525, huile sur panneau, 64,5 × 64 cm, Statens Museum for Kunst, Copenhague, inv. KMS1743.[réf. 16]
  • Paysage avec saint Jérôme pénitent, huile sur panneau, 35,24 × 48,74 cm, The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City, inv. 61-1.[réf. 17]

Galerie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles
  • (ang) Otto Benesch, « The Name of the Master of Half-lengths », Gazette des Beaux-Arts, vol. XXIII,‎ , p. 269-282.
  • (es) Matías Díaz Padrón, « Una tabla del maestro de las medias figuras atribuída a Ambrosio Benson en la galería Phillips de Londres », Boletín de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, no 69,‎ , p. 169-178 (lire en ligne).
  • (es) Ana Diéguez Rodríguez, « Una pequeña Virgen de la leche del Maestro de las medias figuras en el convento de Carmelitas descalzas de San José de Ávila », BSAA arte, vol. LXXI,‎ , p. 343-348 (lire en ligne).
  • R. Genaille, « À propos du Maître dit des Demi-Figures », Koninklijk Museum voor Schone Kunsten-Antwerpen Jaarboek,‎ , p. 137-176.
  • R. Genaille, « Sur trois tableaux du Maître des Demi-Figures féminines », Belgisch Tijdschrift voor Oudkheidkunde en Kunstgeschiedenis. Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, no 56,‎ , p. 49-73.
  • (ang) Ellen Konowitz, « The Master of the Female Half-lengths Group, Eclecticism, and Novelty », Oud Holland, vol. 113, nos 1/2,‎ , p. 1-12 (lire en ligne).
  • (ang) Anabelle Križnar, María del Valme Muñoz, Fuensanta de la Paz, Miguel Ángel Respaldiza et Mercedes Vega, « A panel painting by the Master of Female Half-lengths analysed by portable XRF », Coalition, no 21,‎ (lire en ligne).
  • (es) Jahel Sanzsalazar, « Una pintura del maestro del Pagagayo en el museo Mayer van den Bergh de Amberes », Archivo Español de Arte, vol. LXXVI,‎ , p. 433-436 (lire en ligne).
Catalogues
  • Le siècle de Bruegel : La peinture en Belgique au XVIe siècle, Bruxelles, Musées royaux des beaux arts de Belgique, , p. 170-172.
Ouvrages
  • (it) G. T. Faggin, La pittura ad Anversa nel Cinquecento, Florence, , p. 21-22.
  • (de) M. Friedländer, Die altniederländische Malerei, vol. XII, , p. 18-21, 95-101, 134.
  • (ang) Robert A. Koch, Joachim Patinir, Princeton, Princeton University Press, , 116 p. (ISBN 978-0-691-03826-1).
  • Edouard Michel, Catalogue raisonné des peintures du Moyen-Âge, de la Renaissance et des temps modernes : Peintures flamandes du XVe et du XVIe siècle, Paris, Éditions des musées Nationaux, , pp. 160-161.
  • Leo Van Puyvelde, La peinture flamande au siècle de Bosch et Breughel, Paris, Elsevier, , 492 p., p. 363-364.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Également appelé Maître des demi-figures de femmes, ou Maître du buste de femmes.
  2. Cf. Koch 1968, p. 56.
  3. Cf. Benesch 1943.
  4. Cf. (de) Alfred Wolfgang von Wurzbach, Niederländisches Künstler Lexikon, t. 1, , p. 665-666.
  5. Cf. (de) « Drei Jahrhunderte flämische Malerei », Pantheon, vol. V,‎ , p. 133, n. 1.
  6. Cf. Benesch 1943.
  7. Cf. (ang) « Netherlandish Paintings in Polish Collections », Burlington Magazine, vol. 102,‎ , p. 366-68.
  8. Selon Axelle Corty, les tableaux du Maître des demi-figures, qui représentent l'idéal féminin du peintre, ne sont pas des portraits. Cf. Axelle Corty, « Amateur d’art, antiquaires », Connaissance des Arts, no 617,‎ , p. 2.
  9. Cf. Díaz Padrón 1989 et Sanzsalazar 2003.
  10. Cf. Koch 1968, p. 58-62.
  11. Cf. Benesch 1943.
  12. Cf. Notice du musée.
  13. Cf. notice du musée.
  14. Cf. notice du musée
  15. Cf. Gustav Friedrich Waagen, Die vornehmsten Kunstdenkmäler in Wien, Volume 1, 1866, p. 324, no 169.
  16. Cf. Michel 1953, p. 160.
  17. Le tableau a été rogné en hauteur et en largeur entre 1902 et 1920. Cf. notice RKD.

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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