Mazagran (Mostaganem)

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Mazagran
Mazagran (Mostaganem)
Rue de Mazagran
Noms
Nom arabe algérien مزغران
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Mostaganem
Daïra Hassi Mameche
Code postal 27017, 27049
Code ONS 2727
Démographie
Gentilé Mazaghrani
Population 22 016 hab. (2008[1])
Densité 1 101 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 53′ 44″ nord, 0° 04′ 17″ est
Superficie 20 km2
Divers
Saint patron Sidi Belkacem
Localisation
Localisation de Mazagran
Localisation de la commune dans la wilaya de Mostaganem.
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Mazagran
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Mazagran
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Mazagran

Mazagran (également orthographiée Mazaghran ou Masagran) est une commune côtière limitrophe de la ville de Mostaganem en Algérie, dans la wilaya du même nom.

Mazagran est entourée par les communes de Hassi Mameche et de Stidia. Elle est située à trois kilomètres du centre-ville de Mostaganem.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Mazagran est une expression berbère composée de deux mots : ma (l'eau) et zagran (abondance)[2]. L'historien El Yagoubi cite le nom de Mazagran dans l'un de ses ouvrages, paru en 905, tandis que le géographe Abou Abid nomme la ville Tamazaghrane dans ses écrits en 1094[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

La commune est située à l'ouest de la wilaya de Mostaganem, à 3 km au sud du centre-ville de Mostaganem sur la côte méditerranéenne, c'est une seconde agglomération urbaine aux abords de la ville de Mostaganem[2].

Communes limitrophes de Mazagran
Mostaganem
Mer Méditerranée Mazagran Hassi Mameche
Stidia

Climat[modifier | modifier le code]

Routes[modifier | modifier le code]

La commune de Mazagran est desservie par plusieurs routes nationales:

  • Route nationale 11: RN11 (Route d'Oran).
  • Route de chemin des crête
  • Route de Hassi Mamach
  • Route de Sablette
  • Route de nouveaux quartiers (El Grave)

Histoire[modifier | modifier le code]

La cité est fondée en 905 par l'émirat des Houaras, qui y érigèrent une citadelle donnant naissance à la première ville de Mazagran[2].

En , les troupes espagnoles dirigées par le comte d'Alcaudète, gouverneur d'Oran y subirent une sévère défaite lors de la première bataille de Mazagran, qui empêcha les Espagnols de s'emparer de Mostaganem[3].

Bataille de Mazagran[modifier | modifier le code]

Défense héroïque du capitaine Lelièvre à Mazagran, tableau de Jean-Adolphe Beaucé représentant la bataille.

En , Mazagran fut à nouveau le lieu d'un célèbre combat, la bataille de Mazagran, qui opposa 124 chasseurs (et deux sapeurs du génie) de la 10e Cie du 1er bataillon d'infanterie légère d'Afrique sous les ordres du capitaine Lelièvre, à plusieurs milliers de soldats de l'émir Abd-el-Kader, dirigés par Mustapha ben Tami, qui tentèrent sans succès d'investir une redoute sommaire. Une colonne fut élevée sur ce lieu pour commémorer ce combat qui fut, à l'époque, popularisé par la presse française.

Les soldats français se donnaient habituellement du courage en buvant du café additionné d'eau-de-vie. L'eau-de-vie venant à manquer, les hommes burent le café sucré et étendu d'eau fraîche. Plus tard, les militaires continuèrent à prendre le café « comme à Mazagran », et cette expression, bientôt réduite à « Mazagran » se répandit dans l'armée, puis les civils l'adoptèrent. Dans les cafés parisiens, on employait le nom de mazagran pour désigner le café servi dans un verre, afin de pouvoir y ajouter de l'eau, une tasse étant trop petite.

On donna ensuite le nom de mazagran à un type de récipient adapté à cette boisson. C'est une tasse haute à pied et sans anse fabriquée à l'origine à la manufacture de Bourges. La majorité des « lapins » du capitaine Lelièvre étaient berrichons (le «lapin» est le surnom en argot militaire du chasseur).

Plusieurs voies de villes françaises, dont une voie 10e arrondissement de Paris ouverte en 1840, ont été nommées rue de Mazagran d'après cette bataille. Mazagran est aussi devenu le nom de lieux-dits de l'Est de la France, nom rapporté par des soldats.

La propriété de l'Hermitage, à Mazagran, qui appartenait à Maître Henry Giroud (mort en 1940), avocat célèbre à Mostaganem, a été pour un temps la résidence du général Giraud, durant la seconde guerre mondiale, qui a été, dans les lieux même, la cible d'une tentative d'attentat. Charles de Gaulle a rendu visite au général Giraud dans cette propriété.

Administration[modifier | modifier le code]

En 1869, Mazagran obtient le statut de commune à part entière, indépendante de la ville de Mostaganem, avec comme seconde agglomération, la localité d'Ouréah[2]. En 1965, elle perd son statut de commune et elle est rattachée comme en qualité d'agglomération secondaire de la commune de Mostaganem. Elle devient de nouveau une commune à part entière à la suite du découpage administratif de 1984[2].

La commune possède plusieurs établissements scolaires publics. En 2011, elle comptait sept écoles primaires, cinq collèges et un lycée[2].

Démographie[modifier | modifier le code]

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Mazagran est évaluée à 22 016 habitants contre 15 120 en 1998[4]. C'est la commune de la wilaya de Mostaganem qui enregistre le plus fort taux de croissance annuel (3,9 % contre 1,6 % pour l’ensemble de la wilaya sur la période 1998-2008[1].)

Économie[modifier | modifier le code]

Mazagran est devenu un pôle touristique avec l'aménagement de la plage Les Sablettes et la station balnéaire d'Oureah. Elle connait des affluences record pendant les saisons estivales[5]. Les terres agricoles représentent 60 % de la superficie de la commune. La culture dominante y est l'arboriculture, en particulier les agrumes, l'olivier et le grenadier[2].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Mosquée de Sayyida Khadija, transformée en église pendant la colonisation française.

Mazagran abrite la mosquée Oum El Mouminine, une mosquée construite en 1098[6], et transformée en église pendant la colonisation française[2].

Vie quotidienne[modifier | modifier le code]

La tradition du maraboutisme demeure ancrée dans la région, un saint personnage de la région: Sidi Belkacem y étant particulièrement vénéré. Son tombeau accueille quotidiennement, et surtout le vendredi de nombreux pèlerins, en particulier des femmes[7]. Ce mausolée perché sur un mamelon et dominant la mer est également un point de passage des cortèges nuptiaux. Selon la tradition de la région du Dahra, la visite rituelle des mausolées est une étape importante pour les nouveaux mariés qui viennent obtenir la bénédiction du saint[8].

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]