Maurice Grevisse

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Maurice Grevisse
Maurice Grevisse.
Biographie
Naissance
Décès
(à 84 ans)
La Louvière
Nationalité
Belge
Formation
Université de Liège (doctorat) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant
Marie-Thérèse Goosse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
André Goosse (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Œuvres principales

Maurice Grevisse (Rulles La Louvière, ) est un grammairien belge francophone.

Le nom « Grevisse » ne prend pas d'accent, mais il est couramment prononcé [ɡʁe.vis][1]. Familièrement, « le Grevisse » désigne son ouvrage Le Bon Usage.

Biographie

Par tradition familiale, Maurice Grevisse est pressenti pour reprendre la forge paternelle, mais il affirme sa volonté de devenir instituteur. Il entre à l'école normale de Carlsbourg, où il reçoit son diplôme d'instituteur en 1915. Il s'inscrit ensuite à l'école normale de Malonne et devient régent littéraire. Il occupe ensuite un poste de professeur de français à l'École des Pupilles de l'armée de Marneffe. Durant cette période, il apprend seul le latin et le grec ancien. Tout en poursuivant sa carrière, il suit des cours de philologie classique à l'université de Liège. En 1925, il reçoit le titre de « docteur en philologie classique ». Il devient, en 1927, professeur à l'École royale des cadets à Namur.

Instituteur, puis professeur, il se rend compte que les grammaires existantes ne répondent pas au besoin de son enseignement, il reprend ses annotations en un nouveau concept qu'il intitule Le Bon Usage. Féru de grammaire, Raoul Grosjean, professeur puis directeur du gymnase de Neuchâtel, a été longtemps en contact avec Grevisse auquel il a transmis de nombreux manuscrits sur ses réflexions de grammairien. De nombreux éditeurs de renom refusent son manuscrit, c'est finalement un modeste éditeur de Gembloux qui le publie en 1936. La maison Duculot était lancée, et le succès de l'ouvrage ne s'est jamais démenti même pendant la Seconde Guerre mondiale. André Gide citera Le Bon Usage comme la meilleure grammaire de langue française à son époque. Le lexicographe Paul Robert émettra un autre avis superlatif en 1980 : Le Bon Usage est « la meilleure grammaire de la langue française[2] ».

Plusieurs distinctions viendront ponctuer sa carrière, comme le prix De Keyn de l’Académie royale de Belgique en 1939 et la médaille d’or de l’Académie française en 1946. Maurice Grevisse a été nommé officier de la Légion d'honneur en 1971. De 1967 à sa mort en 1980, il a siégé au Conseil international de la langue française. L'Institut Jules Destrée, à la suite d'un vote émis par des personnalités politiques et académiques, l'a classé parmi les « Cent Wallons » du siècle.

Maurice Grevisse disparaît le après avoir confié les rênes du Bon Usage à son gendre, André Goosse.

Références

  1. Maurice Grevisse lui-même évoque un accent « moitié ouvert, moitié fermé ». Voir « Maurice Grevisse », sur INA, (consulté le ).
  2. Paul Robert, « Préface de la 11e édition », Le Bon Usage (Paris-Gembloux : Duculot, 1980), vii.

Bibliographie

Couverture de la 13e édition du Bon Usage.

Outre le Bon Usage, Maurice Grevisse a publié plusieurs ouvrages scolaires ou utilitaires traitant de difficultés :

  • Précis de grammaire française (1939) (aussi connu sous le titre Le petit Grevisse)
  • Exercices sur la grammaire française (1942)
  • Cours de dictées (1944)
  • Le Français correct (1973)
  • Savoir accorder le participe passé (1975)
  • Quelle préposition ? (1977)
  • La force de l'orthographe (1982)
  • Nouvelle grammaire française (1982)

On mentionnera spécialement les Problèmes de langage (1961-1970) où il réunit les chroniques littéraires publiées dans le journal La Libre Belgique. Avec une plume alerte et ce grand souci d'exactitude concernant les faits de langue qu'on lui (re)connaît, Maurice Grevisse, libéré de l'expression guindée qui s'impose à tout rédacteur de grammaire de référence, ne manque pas, à l'occasion, de renvoyer les puristes à leurs chères études en conjuguant avec élégance humour, finesse et sérieux. De même, en 1961, s'affirmait-il déjà comme un partisan résolu de la féminisation des noms de métiers, quelque 40 ans avant que l'Académie française ne la combattît ardemment.

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