Maurice Duault

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Maurice Duault
Image illustrative de l’article Maurice Duault
Statue du saint en l'église Saint-Ronan de Locronan.
Serviteur de Dieu
Naissance v. 1115
Croixanvec (Bretagne, France)
Décès  
Abbaye de Carnoët (Bretagne, France)
Ordre religieux Ordre cistercien
Canonisation XIIIe siècle
par vox populi
Fête 29 septembre
5 octobre (diocèse de Quimper et Léon)[1].
Saint patron Loudéac

Maurice Duault ou Maurice de Carnoët, né vers 1113 ou 1115 au village de Kerbarth en Croixanvec, est abbé de l'abbaye de Langonnet puis fondateur de l'abbaye Notre-Dame de Carnoët.

Biographie[modifier | modifier le code]

Abbaye Saint-Maurice de Carnoët de Clohars-Carnoët : les restes de la salle capitulaire (XIIIe siècle)

Fils de tenanciers installés à Croixanvec puis près de Loudéac. Son enfance a été marquée entre autres par un prodige connu sous le nom de « Miracle des oiseaux » si l'on en croit ce récit semi-légendaire :

« L'enfant fut chargé par ses parents de garder et de défendre contre les corbeaux un champ nouvellement ensemencé ; dès que ces oiseaux voraces eurent fait leur apparition, il leur ordonna de le suivre, à quoi ils obéirent ; il les conduisit dans une grange, les y enferma et put les étudier tout le jour sans avoir à s'occuper d'eux. Il y a quarante ou cinquante ans, on montrait encore à Loudéac la maison où le saint allait à l'école, et dans les débris de la peinture encore visibles sur les murs de la chapelle de Saint-Maurice, en cette même ville, on peut suivre le petit thaumaturge se faisant obéir des corbeaux[2]. »

Maurice Duault étudia à Pontivy puis à l’université de Paris et serait devenu un temps écolâtre. Mais, à peine prêtre, âgé de 23 ans, il choisit de devenir moine cistercien à la jeune abbaye de Langonnet où il fait son noviciat en 1140. À la mort de l’abbé, Maurice lui succède entre 1144 et 1147 (la date est incertaine) et reste abbé de Langonnet jusqu'en 1174 ou 1175, date où Hervé de Cabocel lui succède.

En 1170 le duc Conan IV donna aux moines cisterciens de l'abbaye de Langonnet plusieurs villages situés à proximité de la forêt de Carnoët dans le diocèse de Cornouaille pour y établir une communauté. En 1177, Maurice prend la tête d’un groupe de douze compagnons pour y fonder l’abbaye de Clohars-Carnoët consacrée initialement à Notre-Dame. Il y meurt le . Par la suite, l’abbaye prit son nom.

La légende lui attribue de nombreux miracles (dont le "fléau des rats"[3] et le "fléau des loups"[4]), et plusieurs autres, comme le pouvoir de changer l'eau en vin, ce qui en fait un saint aux yeux du peuple (saint Maurice) mais ce n'est cependant pas un saint reconnu par l'Église catholique. Seule la vox populi l'a canonisé. Une enquête préalable à sa canonisation fut effectuée à la demande du pape Honorius III, mais la procédure n'aboutit pas en raison d'un vice de forme et il semble que la sentence de canonisation ne fut jamais rendue. Sa fête a lieu le .

De nombreux autres miracles lui furent attribués après sa mort ; des malades guéris, des personnes possédées du démon délivrées du démon, etc., guérissant particulièrement les enfants, les malades, les épileptiques (Albert Le Grand énumère 16 d'entre eux dans sa "Vie des Saints"[5]).

Culte en Bretagne[modifier | modifier le code]

Saint Maurice de Carnoët est le second patron de Loudéac où une statue en marbre blanc de Carrare le représente dans l'église paroissiale Saint-Nicolas[6]. Il est aussi honoré à Noyal-Pontivy.

Vitrail de l'église Saint-Hilaire à Clohars-Fouesnant représentant saint Maurice de Carnoët.

Plusieurs chapelles lui furent dédiées :

Une bannière de procession de l'église Notre-Dame de Clohars-Carnoët le représente en robe blanche typique des moines cisterciens[13]. De même pour un vitrail de l'église paroissiale Saint-Hilaire à Clohars-Fouesnant.

Le reliquaire dit "châsse de Saint-Maurice"[14], daté de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle, et provenant de l'ancienne église abbatiale de Saint-Maurice de Carnoët et qui se trouva ensuite dans la chapelle domestique du château de Carnoët[15] détruite par la suite, se trouve désormais dans la chapelle des fonts baptismaux dans l'église Notre-Dame de Clohars-Carnoët. Le , une des reliques du saint, placée dans une chasse, fut transportée en grande pompe de Clohars-Carnoët jusqu'à l'abbaye de Langonnet où les moines souhaitaient en obtenir, la procession traversant la forêt de Carnoët, passant par l'église Sainte-Croix de Quimperlé, Tréméven, Querrien, Lanvénégen, Le Faouët, suivie par de nombreux pèlerins faisant preuve d'une intense dévotion[16].

Le pardon de Saint-Maurice est célébré chaque dernier dimanche de juillet à l'abbaye Notre-Dame de Langonnet[17].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Andrejewski, Saint-Maurice, abbé de Langonnet et Carnoët, 1980

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « Maurice de Carnoët », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  2. Albert Le Grand,... ; revu et corrigé par messire Guy Autret, Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..., 5e édition, J. Salaün, Quimper, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f507.image.r=Clohars-Fouesnant.langFR
  3. Les rats pullulaient dans l'abbaye de Carnoët et mangeaient même les semelles des chaussures des moines ; ceux-ci supplièrent leur abbé Maurice Duault de maudire les rats, ce qu'il consentit à faire ; deux corbeaux gigantesques leur firent alors une guerre sans merci et les turent jusqu'au dernier, emportant même leurs cadavres jusqu'à ce qu'il ne restât plus une trace de cet étrange carnage
  4. Les loups, nombreux, s'attaquaient même aux enfants du voisinage ; là aussi Maurice de Carnoët les maudit et « le lendemain même, l'on trouva sur le territoire de Moëlan un loup et une louve morts sur le bord d'une fontaine, et jusqu'à la mort de saint Maurice jamais loup n'osa, dans le pays, s'attaquer à une créature humaine » (cité par Albert Le Grand,... ; revu et corrigé par messire Guy Autret, Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..., 5e édition, J. Salaün, Quimper, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f508.image.r=Clohars-Fouesnant.langFR
  5. Albert Le Grand,... ; revu et corrigé par messire Guy Autret, Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..., 5e édition, J. Salaün, Quimper, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f510.image.r=Clohars-Fouesnant.langFR
  6. « Saint Maurice Duault, Loudéac », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).
  7. « Rosporden : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune chef lieu de canton) », sur infobretagne.com (consulté le ).
  8. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Chapelle Saint-Maurice (Inguiniel) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le ).
  9. « Chapelle Saint-Maurice », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).
  10. « L'église Saint-Renan de Locronan (Finistère », sur infobretagne.com (consulté le ).
  11. http://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/locronan-rue-saint-maurice
  12. « Plonéis : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Plogastel-Saint-G… », sur infobretagne.com (consulté le ).
  13. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Le mobilier de l'église paroissiale Notre Dame », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le ).
  14. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Reliquaire dit "châsse de saint Maurice" », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le ).
  15. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Château, Carnoët (Quimperlé) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le ).
  16. Albert Le Grand,... ; revu et corrigé par messire Guy Autret, Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches..., 5e édition, J. Salaün, Quimper, 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f513.image.r=Clohars-Fouesnant.langFR
  17. http://www.abbayedelangonnet.fr/le-pardon-de-st-maurice.html