Mata Utu

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Mata Utu
Mata Utu
Mata Utu vue par un drone depuis le lagon en 2018.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité Wallis-et-Futuna (chef-lieu)
Royaume coutumier Uvea (chef-lieu)
Île Wallis
District Hahake (chef-lieu)
Code postal 98600
Démographie
Population 984 hab. (2023)
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 13° 16′ 54″ sud, 176° 10′ 25″ ouest
Superficie 75,64 km2
Localisation
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Mata Utu

Mata Utu (en wallisien : Matāʻutu) est une localité française qui n'a pas le statut de commune mais le statut de village, située sur l'île Wallis dans l'archipel de Wallis-et-Futuna, dont elle est le chef-lieu.

Toponymie[modifier | modifier le code]

En wallisien, le nom de la ville est Matāʻutu (prononcé : /mataːʔutu/). En français, la transcription « Mata-Utu » est notamment donnée par le code des collectivités d'outre-mer de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)[1], et par le décret qui en fait le chef-lieu du territoire[2]. L'Institut d'émission d'outre-mer écrit « Mata’Utu »[3].

Plusieurs villages des SamoaUpolu et à Savai'i) portent également le nom de Matautu (en).

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de Mata Utu
Baie d'ouest Aka'aka Luaniva et Fugalei
Ahoa Mata Utu Baie de Mata Utu
Océan Pacifique Falaleu Océan Pacifique

Mata Utu est située sur la côte est de l'île de Wallis, au bord de la baie de Mata Utu.Administrativement, Mata Utu fait partie du district de Hahake, au centre de l'île, dont elle est également le chef-lieu. Les villages avoisinants sont Aka'aka au nord et Ahoa au sud . Comme le reste de l'île, le climat de Mata Utu est équatorial.

Histoire[modifier | modifier le code]

XIXe début de l'urbanisation[modifier | modifier le code]

Gravure de la Cathédrale en 1862 par Dr Fasken.

L'histoire de la ville de Mata Utu est assez courte par son urbanisation assez tardive. Ce qui est initialement un village s'agrandit avec la christianisation de Wallis dans les années 1840 puis avec l'implantation de l'administration française à partir de 1888 et le protectorat de Wallis-et-Futuna.

Les missionnaires maristes ont beaucoup participé au développement de l'actuel chef-lieu avec la construction de la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Mata Utu en 1857[4]. Vingt ans plus tard, en 1876, la construction du Palais royal d'Uvea permettant d'implanter totalement le roi coutumier (Lavelua) dans la ville[5]. À partir de 1888 et le début du protectorat, les résidents de France s'installent à Mata Utu. À cette époque, l'urbanisation est encore très faible. Un débarcadère est installé pour permettre aux navires d'accoster.

Post Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le wharf (quai) de Mata Utu construit en 2013 est le point d'entrée de l'essentiel des marchandises qui sont importées à Wallis.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine investit Wallis à partir de mai 1942 et bâtit de nombreuses infrastructures[6]. On note notamment l'aménagement de routes et surtout la création d'une piste d'aviation pour bombardiers qui se devient en 1957 l'Aéroport de Wallis-Hihifo. Au départ des Américains en 1944 et dans les années qui suivent, le coût financier pour entretenir ces infrastructures est important et ce sujet crée des tensions au sein des rois coutumiers[6]. Le Statut de Wallis-et-Futuna de 1961 acte la fin du protectorat et instaure le territoire d'outre-mer de Wallis-et-Futuna. Plusieurs institutions s'implantent alors à Mata Utu : l'administration supérieure, la Banque de Wallis-et-Futuna à Mata Utu en 1991 et un an plus tard celle de la Maison d'arrêt de Mata-Utu[7]. En 1999, Mata Utu est officiellement désigné chef-lieu du territoire, par décret[2].

Depuis la fin du XXe siècle et le début du XXIe, Mata Utu cherche à s'ouvrir à l'Océanie avec l'agrandissement de l'aéroport en 1967. On retrouve également l'envie du territoire d'accueillir avec l'organisation des Mini-Jeux du Pacifique de 2013 mais aussi l'extension du wharf la même année permettant de meilleurs échanges maritimes avec l'extérieur.

Administration[modifier | modifier le code]

Mata Utu est le chef-lieu du territoire d'outre-mer de Wallis-et-Futuna : outre le palais royal d'Uvea, elle abrite l'administration supérieure de la collectivité ainsi que le tribunal de première instance, le tribunal du travail, le tribunal de commerce[8], son unique tribunal administratif ainsi que sa maison d'arrêt. L'Institut d'émission d'outre-mer possède une agence dans la localité[3]. L'hôpital de Sia est également situé à Mata-Utu[9]. On y retrouve aussi le vice-rectorat des îles Wallis-et-Futuna ainsi que la gendarmerie et une caserne de pompiers de l'île wallisienne.

Palais royal d'Uvea, résidence du Lavelua.

Circonscription[modifier | modifier le code]

Le territoire est représenté à l'Assemblée nationale par le député du groupe Renaissance Mikaele Seo depuis 2022. Au Sénat, le territoire est représenté depuis 2020 par le sénateur apparentée Renaissance Mikaele Kulimoetoke.

Transport[modifier | modifier le code]

L'Aéroport de Wallis Hihifo, à 6 km de Mata Utu.

Mata-Utu est traversée du nord au sud par la route territoriale 1 (RT1), qui fait le tour de l'île de Wallis. La RT3 relie Mata-Utu à Falemei, à l'ouest de l'île. La RT4 relie Mata-Utu à Liku, plus au nord, par Afala. La passe Honikulu, au sud du lagon de Wallis, mène par un chenal balisé au wharf de Mata-Utu qui permet de ravitailler toute l'île par cargos[10].

Mata-Utu est reliée par la route à l'Aéroport de Wallis Hihifo, à 6 km au nord. Il est desservi par la compagnie calédonienne Aircalin, qui possède une agence dans la ville. L'aéroport est le plus grand du territoire et relie Wallis à Futuna et à Nouméa.

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2018, Mata Utu compte 1 029 habitants[11]. Il s'agit de la localité la plus importante de tout le territoire de Wallis-et-Futuna, rassemblant 9 % de la population du territoire, 12 % de celui de Wallis et 30 % du district de Hahake[12]. Depuis 1990, comme partout dans le territoire, Mata Utu perd légèrement à chaque recensement des habitants. En 28 ans, le chef-lieu a perdu un total de 193 habitants qui pour une grande partie ont migré pour la Nouvelle-Calédonie.

Évolution démographique
1976 1983 1990 1996 2003 2008 2013 2018 2023
5588151 2221 1371 1911 1261 0751 029984
(Source : INSEE 2018 et STSEE[13],[14])

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Le centre de Mata-Utu est dominé par la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, proche du palais royal d'Uvea. La ville compte aussi un musée, le Uvea Museum Association qui retrace l'histoire de Wallis-et-Futuna pendant la Seconde Guerre mondiale. Près de la localité se situent deux sites archéologiques : le fort Talietumu et Tonga Toto. Mata-Utu est le siège du diocèse de Wallis et Futuna de l'Église catholique romaine.

Mata Utu à travers le monde[modifier | modifier le code]

Le bateau de croisières du Club Méditerranée, appelé Club Med 2, est immatriculé à Mata Utu. Le nom de la province apparaît donc sur la poupe, au-dessous du nom du bateau. Un autre bateau de croisière pouvant sillonner les mers arctiques et antarctiques nommé Le Boréal de la compagnie Ponant est également immatriculé à Mata Utu. Ses trois navires-jumeaux, L'Austral, Le Soléal et Le Lyrial le sont également[réf. souhaitée]. Les nouveaux yacht de croisière de cette compagnie sont également immatriculés à Mata-Utu ; il s’agit des bateaux nommés Le Laperouse, Le Champlain Le Bougainville et égalementLe Dumont d'Urville.[réf. nécessaire]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Code des collectivités d'outre-mer (COM) - Wallis et Futuna », INSEE.
  2. a et b Décret du 14 décembre 1999 fixant le chef-lieu du territoire des îles Wallis-et-Futuna, JORF no 295 du 21 décembre 1999, p. 18995, texte no 15, NOR INTM9900049D.
  3. a et b « Institut d'émission d'outre-mer ».
  4. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés : Chroniques d'une micro insularité, Bordeaux-Talence, Centre de recherche sur les espaces tropicaux, coll. « Îles et archipels » (no 21), , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5), p. 58 [lire en ligne], d'après Jean-Claude Roux, Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-et-Futuna (Pacifique central), vol. 1 (thèse de doctorat en géographie), Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, (présentation en ligne, lire en ligne), p. 86.
  5. Frédéric Angleviel, Les missions à Wallis et Futuna au XIXe siècle, Talence, Centre de recherche des espaces tropicaux, coll. « Îles et archipels » (no 18), , 243 p. (ISBN 2-905081-25-2), p. 158 [lire en ligne].
  6. a et b Marc Soulé, « Les bouleversements de la société coutumière lors de la présence américaine à Wallis (1942 - 1946) », dans Sylvette Boubin-Boyer (dir.), Révoltes, conflits et Guerres mondiales en Nouvelle-Calédonie et dans sa région, L'Harmattan, (ISBN 9782296051225)
  7. CGLPL, « Rapport de visite du CGLPL - Première visite - 2019 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  8. « Les juridictions », Cour d'appel de Nouméa.
  9. « Agence de santé des îles de Wallis & Futuna » [archive du ].
  10. « Wallis et Futuna - Présentation », Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
  11. « Décret n° 2018-1152 du 13 décembre 2018 authentifiant les résultats du recensement de la population 2018 des îles Wallis et Futuna » (consulté le ).
  12. « Wallis et Futuna : Recensement de la population de 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), INSEE.
  13. Recensements généraux de population.
  14. Historique des recensements et enquêtes réalisés à Wallis-et-Futuna.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Wallis-et-Futuna (Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales)