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Mary Beard

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Winifred Mary Beard, née le [1], est une historienne britannique.

Elle est professeure de littérature ancienne à l'université de Cambridge puis à la Royal Academy of Arts. Elle est aussi chargée de l'édition des œuvres classiques pour le supplément littéraire du Times, et elle écrit régulièrement un blog pour ce journal, Don's Life[2]. Ses fréquentes apparitions dans les médias et ses déclarations publiques l'ont conduite à devenir l'une des personnalités féminines les plus connues de Grande-Bretagne[3].

Origines et études

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Mary Beard est née le [4] à Much Wenlock (Shropshire). Elle est fille unique. Sa mère, Joyce Emily Beard, est une directrice d'école et une fervente lectrice. Son père, Roy Whitbread Beard[5], travaille comme architecte à Shrewsbury. Elle effectue ses études à la Shrewsbury High School, une école privée pour filles. Durant l'été, elle participe à des fouilles archéologiques. À dix-huit ans, elle est admise au Newnham College. Elle a aussi envisagé d'intégrer le King's College à Cambridge, mais renonce quand elle apprend que le collège n'offre pas de bourses aux femmes.

Elle devient féministe, ce qui la marquera pour le reste de sa vie[6].

Elle obtient un Bachelor of Arts, bientôt converti en Master of Arts[7],[8]. En 1982, elle soutient une thèse à l'université de Cambridge intitulée The state religion in the late Roman Republic: a study based on the works of Cicero (« La religion de l’État à la fin de la République Romaine : une étude basée sur les œuvres de Cicéron »).

Carrière et interventions publiques

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Entre 1979 et 1983, elle enseigne la littérature ancienne au King's College de Londres. Elle retourne à Cambridge en 1984, au Newnham College, où elle est la seule femme professeur de la faculté de littérature ancienne. Rome à la Fin de la République, qu'elle a co-écrit avec l'historien Michael Crawford, est publié la même année. En 1992, elle accède à des responsabilités éditoriales au département des lettres classiques du Times Literary Supplement. En 1994, elle fait sa première apparition à la télévision pour la BBC, dans l'émission Weird Thoughts[9], aux côtés de Jenny Randles et James Randi.

Peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center, elle est invitée avec d'autres auteurs à réagir à ce sujet dans la revue London Review of Books. Elle émet l'idée que les États-Unis payent en partie par cet événement terroriste, leur politique étrangère : « quelles que soient les formes qu'on y mette, les États-Unis l'ont bien cherché ». [...] Nous sommes à l'origine des problèmes du monde - impérialisme, exploitation, mondialisation [...] De ce point de vue, si les États-Unis n'avaient pas semé la folie meurtrière, propulsé leur puissance et leurs missiles de croisière à Panama, au Soudan, en Irak et en Afghanistan, nous ne subirions pas un châtiment aussi cruel »[10],[11].

En 2004, elle devient professeure de littérature ancienne à l'université de Cambridge[12]. En 2008-2009, elle est Visiting Sather Professor of Classical Literature à l'université de Californie à Berkeley[13].

Elle intervient dans les médias sur des sujets très divers, par exemple sur la question des immigrés pour l'émission de la BBC Question Time en [14],[15]. Elle affirme son droit d'exprimer publiquement et avec authenticité des opinions impopulaires[16].

En , elle est nommée professeure de littérature ancienne à la Royal Academy of Arts[17]. Le , elle est menacée sur Twitter[18]. En , elle est l'une des 200 personnalités publiques signataires d'une lettre parue dans le journal The Guardian, exprimant leur espoir que l'Écosse vote pour continuer à faire partie du Royaume-Uni en septembre, lors du référendum portant sur cette question[19].

En 2017, elle émet des doutes sur l'intérêt de faire disparaître une statue de Cecil Rhodes présente sur la façade du bâtiment d’Oriel College, à Oxford, indiquant que la bataille contre les idées de Rhodes ne se gagnerait pas en faisant comme s'il n'avait jamais existé[20]. Elle intervient aussi sur les réseaux sociaux à propos d'un dessin animé de la BBC, Roman Britain, faisant apparaître dans ses personnages un soldat de l'armée romaine noir, marié à une femme blanche, avec des enfants métis : le dessin animé est notamment critiqué par des militants américains de droite radicale. Mary Beard répond à ces accusations : « Une chose est sûre, l’Empire romain, dont la Grande-Bretagne, était culturellement et ethniquement divers »[21]. Le statisticien Nassim Nicholas Taleb estime que Mary Beard raconte « des foutaises », la BBC ne faisant selon lui qu'appliquer « des quotas rétrospectivement », ce à quoi Mary Beard répond en réaffirmant la nécessité de se « battre non seulement pour la vérité sur la Grande-Bretagne romaine, mais aussi pour le privilège de débattre avec courtoisie »[21].

Elle reçoit en 2016 le prix Princesse des Asturies en sciences sociales[22]. En 2018-2019, Mary Beard est invitée à Édimbourg pour la tenue des Gifford Lectures.

  • SPQR. Histoire de l'ancienne Rome, Perrin, 2016.
  • Pompéi, Seuil, 2008.
  • Le Colisée, Tallandier, 2019.
  • Le Parthénon, Tallandier, 2020.
  • Imperator : une histoire des empereurs romains, Seuil, 2024

Références

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  1. (en) « Prof. Mary Beard profile », Debrett's People of Today, sur Debrett's People of Today (consulté le )
  2. (en) « A Don's Life », The Times Literary Supplement, sur The Times Literary Supplement (consulté le )
  3. (en) Paul Laity, « The dangerous don », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Robert McCrum, « Up Pompeii with the roguish don », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Beard, Prof (Winifred) Mary », sur Debrett's People of Today, (consulté le )
  6. (en) Ashley Chhibber, « Interview: Mary Beard », The Cambridge Student,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « The Cambridge MA », University of Cambridge, sur University of Cambridge,
  8. (en) Nick Collins, « Oxbridge students' MA 'degrees' under threat », The Daily Telegraph, London, UK,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Weird Thoughts (1994) », sur The Encyclopedia of Fantastic Film and Television (consulté le )
  10. (en) Mary Beard, « 11 September attacks », London Review of Books, vol. 23,‎ , p. 20–25 (lire en ligne)
  11. Tony Judt, « L'Amérique et la guerre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. (en) « Appointments, reappointments, and grants of title », Cambridge University Reporter]volume=CXXXV.20,‎ (lire en ligne)
  13. (en) « The Sather Professor », sur University of California, Berkeley College of Letters and Science (consulté le )
  14. (en) Ben Dowell, « Mary Beard suffers 'truly vile' online abuse after Question Time », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  15. (en) « Cambridge professor under fire for Boston immigration comments on BBC Question Time », Boston Standard,‎ (lire en ligne)
  16. (en) Lark Turner, « In Britain, an Authority on the Past Stares Down a Nasty Modern Storm », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  17. (en) Nick Clark, « Mary Beard named as Royal Academy of Arts professor of ancient literature », The Independent,‎ (lire en ligne)
  18. (en) « Bomb threat tweet sent to classicist Mary Beard », BBC News,‎ (lire en ligne)
  19. (en) « Celebrities' open letter to Scotland – full text and list of signatories », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  20. Philippe Bernard, « Le "Hitler de l’Afrique du Sud" garde sa statue à Oxford », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  21. a et b Eric Albert, « La Rome antique de la BBC énerve les trolls identitaires », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  22. « Prix Princesse Des Asturies : Mary Beard Récompensée », sur euronews.com, (consulté le ).

Liens externes

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