Madame de Sévigné

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Marquise de Sévigné
La marquise de Sévigné vers 1665 par Claude Lefèbvre.
Biographie
Naissance
Décès
(à 70 ans)
GrignanVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Marie de Rabutin-ChantalVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Madame de SévignéVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Mère
Conjoint
Henri de Sévigné (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Mouvement
Classicisme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
  • Lettres
signature de Madame de Sévigné
Signature
Vue de la sépulture.

Marie de Rabutin-Chantal, connue comme la marquise[n. 1] ou, plus simplement, Madame de Sévigné, née le à Paris à la paroisse Saint-Paul[1], et morte le au château de Grignan (en Provence), est une épistolière française.

Les lettres qu'elle écrivit à sa fille, Madame de Grignan, sont devenues un incontournable de la littérature française.

Elles constituent également une source remarquable de l'analyse des relations intergénérationnelles et de leur histoire.

Biographie

Origine et famille

Hôtel Coulanges à Paris.

Fille d'un gentilhomme bourguignon Celse-Bénigne de Rabutin (1596-1627), baron de Chantal, et d'une fille de financier Marie de Coulanges (1603-1633), son épouse, elle naît à l'hôtel Coulanges, domicile de ses grands-parents maternels, Philippe Ier de Coulanges (1565-1636) et Marie née de Bèze (1576-1634), au n° 1 bis de la place Royale (actuellement entre le 1 bis place des Vosges et le 11 bis, rue de Birague) en plein cœur de la capitale[2], où demeurent alors ses parents. Baptisée le lendemain, , à l'église Saint-Paul de Paris, son certificat d'ondoiement ou de baptême révèle qu'elle a pour parrain Charles Le Normand[3], seigneur de Beaumont, « maître de camp d'un vieux régiment, gouverneur de La Fère et premier maître d'hôtel du Roi » et pour marraine sa grand-mère « dame Marie de Bèze, femme de messire Philippe de Coulanges, conseiller du Roi en ses conseils d'État et privé. »[4]. On donne à l'enfant le prénom de sa grand-mère (et marraine), Marie.

Celse-Bénigne de Rabutin de Chantal est tué en 1627 au siège de La Rochelle, sous les ordres du marquis de Toiras[5], laissant Marie de Coulanges veuve et la petite Marie orpheline de père à l'âge d'un an. Six ans plus tard, elle perd aussi sa mère.

Marie de Rabutin de Chantal vit néanmoins une jeunesse choyée et heureuse, d’abord auprès de sa grand-mère paternelle Jeanne de Chantal, qui l'élève de sa huitième à sa dixième années, puis, après la mort de Philippe de Coulanges, en 1636, chez l'aîné de ses oncles maternels, Philippe II de Coulanges (1595-1659). Celui-ci est le père de Philippe-Emmanuel Coulanges (1633-1716), futur « chansonnier », jeune cousin germain inséparable de Marie de Rabutin. Il épousera en 1659 Marie-Angélique du Gué de Bagnols (1641-1723), également connue comme épistolière de renom sous son nom de femme mariée Marie-Angélique de Coulanges.

Un autre oncle, frère benjamin de sa mère, l'abbé Christophe de Coulanges (v. 1607-1687), dit « le Bien bon », sera son ami paternel et l'administrateur de ses biens. La future Madame de Sévigné doit à sa solide éducation, en partie guidée par l'oncle Christophe, une connaissance parfaite de l’italien et assez bonne du latin et de l'espagnol.

Quant à sa grand-mère paternelle, Jeanne Frémyot, baronne de Chantal (1572-1641), veuve en 1601, elle avait fondé l'ordre de la Visitation et un grand nombre de couvents tant en France que dans les pays limitrophes (Lorraine et Barrois) et prit le voile sous la direction spirituelle de l'évêque de Genève François de Sales. Elle mourut de la variole[6] en 1641, après un entretien avec la reine Anne d'Autriche (elle sera canonisée en 1767).

Le , Roger de Bussy-Rabutin écrivait : « J'ai cherché nos Rabutin, je les ai trouvés fort bons et fort anciens ». Deux ans plus tôt, le , la marquise avait écrit à son cousin Bussy : « Ce commencement de maison me plaît fort. On n'en voit point la source et la première personne qui se présente est un fort seigneur, il y a plus de 500 ans, des plus considérables de son pays, dont nous découvrons la trace jusqu'à nous. Il y a peu de gens qui peuvent trouver une si belle tête. ». Madame de Sévigné évoquait Mayeul de Rabutin, qui possédait au XIIe siècle en Charolais le premier fief connu des Rabutin, ainsi que le fief de Montessus, situé à proximité[7].

Sa devise était : « Le froid me chasse » avec pour emblème « l'hirondelle »[8].

Mariage

Le , âgée de dix-huit ans, elle épouse Henri de Sévigné (1623-1651), de vieille et bonne noblesse bretonne[9], possédant le fief de Sévigné[10]. Le mariage est célébré en l'église Saint-Gervais de Paris. Selon Roger Duchêne, les Sévigné n'ont pas de titre de noblesse, mais ont fini par sacrifier à l'usage en se faisant appeler barons[11]. C'est Henri qui, le premier, adopte le titre de marquis[n. 2]. En l'épousant, Marie devient donc marquise « par approximation bien plus que par usurpation[12] ».

Elle devient veuve à vingt-cinq ans, le , quand son époux est tué lors d'un duel avec François Amanieu, seigneur d'Ambleville, chevalier d'Albret, pour les beaux yeux de Mme de Gondran, sa maîtresse. Il est inhumé à Paris, rue Saint-Antoine, dans l'église du couvent des Filles de la Visitation Sainte-Marie (de nos jours, le temple protestant du Marais).

Le couple a eu deux enfants[13] :

Généalogie

Christophe
de Rabutin-Chantal
(1563-1601)
 
Jeanne-Françoise
Frémyot

(sainte Jeanne de Chantal)
(1572-1641)
 
 
 
 
 
 
 
Philippe Ier
de Coulanges
(1565-1636)
 
Marie
de Bèze
(1576-1634)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Celse-Bénigne
de Rabutin-Chantal

(1596-1627)
 
Marie
de Coulanges
(1603-1633)
 
Philippe II
de Coulanges
(1595-1659)
 
Marie Le Fèvre
d'Ormesson
(1606-1654)
 
François Le Hardy
de la Trousse
(v. 1606-1638)
 
Henriette
de Coulanges
(1606-1672)
 
Christophe
de Coulanges

(v. 1607-1687)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henri
de Sévigné
(1623-1651)
 
Marie
de Rabutin-Chantal

(1626-1696)
 
Pierre
de La Mousse
(né en 1617)
 
Philippe-Emmanuel
de Coulanges

(1633-1716)
 
Marie-Angélique
du Gué de Bagnols

(1641-1723)
 
Philippe Auguste
Le Hardy de La Trousse
(1635-1691)
 
Marguerite
de
La Fond
 
Suzanne
de La Trousse,
Mlle de Méri
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
François Adhémar
de Monteil de Grignan

(1632-1714)
 
Françoise Marguerite
de Sévigné

(1646-1705)
 
Charles
de Sévigné
(1648-1713)
 
Jeanne Marguerite
de Bréhant de Mauron
(1659-1737)
 
 

Œuvre

Les lettres sont rédigées principalement à l'intention de sa fille, la comtesse de Grignan, mais aussi de son cousin, le comte de Bussy.

Jeu de lettres et de masques

Que ce soit dans le théâtre ou le roman, en passant par le mémoire et la lettre, toute la littérature du XVIIe siècle explore un nouveau territoire du moi dans la foulée d’un mouvement individualiste qui voit les Belles-Lettres étendre leur activité jusque dans la sphère privée[14]. L'œuvre de Madame de Sévigné s'inscrit dans le développement d'une subjectivité propre à son époque.

Construction d'un ethos

L’auto-représentation donne le ton à la correspondance de Sévigné. Le cas de cette dernière coïncide avec l'émergence d'un sujet féminin dans un contexte de modernisation esthétique et affective[15]. Les lettres de la marquise sont marquées d'une profonde humilité avec laquelle elle se dépeint. À son cousin, Madame de Sévigné se fond en excuses pour les « torts » dont l'accuse Bussy-Rabutin (notamment par rapport à son manque d'assiduité épistolaire) et se décrit comme un être irrationnel et inintelligible, y compris vis-à-vis d'elle-même[16]. Dans une lettre à sa fille, l'épistolière brosse un portrait très modeste de sa personne, alors qu'elle raconte à la comtesse de Grignan le déroulement d’une soirée au théâtre à laquelle le roi a assisté :

« La mesure de l’approbation qu’on donne à cette pièce, c’est celle du goût et de l'attention. J'en fus charmée, et le maréchal aussi, qui sortit de sa place pour aller dire au Roi combien il était content, et qu’il était auprès d’une dame qui était bien digne d’avoir vu Esther. Le Roi vint vers nos places, et après avoir tourné, il s’adressa à moi, et me dit : « Madame, je suis assuré que vous avez été contente ». Moi, sans m'étonner, je répondis : « Sire, je suis charmée ; ce que je sens est au-dessus des paroles. » […] Et puis Sa Majesté s'en alla, et me laissa l'objet de l’envie. Comme il n'y avait quasi que moi de nouvelle venue, il eut quelque plaisir de voir mes sincères admirations sans bruit et sans éclat. […] Je vis le soir Monsieur le Chevalier. Je lui contai tout naïvement mes petites prospérités, […] il en fut content, et voilà qui est fait. Je suis assurée qu'il ne m’a point trouvé, dans la suite, ni une sotte vanité, ni un transport de bourgeoise ; demandez-lui »

— Lettres choisies[17].

La représentation de soi dans ce passage, où la franchise, la noblesse et le naturel priment, contribue à l'élaboration d'un mythe de l'épistolière, que celle-ci alimente au fil des lettres[18]. Malgré une pudique réticence à parler de soi au vu des normes et tabous de la sociabilité, Madame de Sévigné se permet toutefois de le faire dans sa correspondance pour combler l'absence de sa fille. L'épistolière reconnaît la nécessité de se donner à voir, de se laisser aller aux confidences, de manière à donner l'illusion d’une présence et d'alimenter l'imagination de sa lectrice[19]. La marquise ne lésine dès lors pas sur les détails :

« Je fus hier dîner chez la princesse ; j’y laissai la bonne Marboeuf. Voici comme votre mère était habillée : une bonne robe de chambre bien chaude, que vous avez refusée, quoique fort jolie, et cette jupe violette, or et argent, que j’appelai sottement un jupon, avec une belle coiffure de toutes cornettes de chambres négligées. J’étais en vérité fort bien. […] Dites-moi un mot de vos habits, car il faut fixer ses pensées et donner des images. »

— Sévigné, 29 novembre 1684.

Madame de Sévigné construit dès lors un ethos qui traverse tout son discours en projetant une image détaillée de soi pour se plier à l'art de plaire, pour communiquer ses états d'âme et pour faire tomber la distance qui la sépare de sa destinataire.

Style

Par bienséance, les femmes qui écrivent au XVIIe siècle ne doivent pas paraître travailler leur style[20], mais Madame de Sévigné fait pourtant de l’écriture sa quotidienne passion—et reste préoccupée de la qualité de ce dernier[21],[22]. Elle développe ainsi pour la comtesse de Grignan, telle une maîtresse à son élève, un certain nombre de qualités que l'épistolière doit mettre en pratique dans ses lettres : la tendresse, la simplicité, la vérité, la force, l'originalité, l'agrément, la vivacité et l'harmonie de la composition[23]. Elle a par ailleurs la conviction d’être rebelle dans sa pratique épistolaire, ne puisant son inspiration que dans le naturel et la vie[24].

Elle critique de façon virulente sa plume qu'elle juge par moments « négligée », ses lettres « écrites d’un trait » et son style « ajusté », qualifiant sa correspondance de « rapsodies », « bonnes à brûler », d'« ennuyeuses prôneries » et de « monstrueuses écritures »[25]. Madame de Sévigné pousse toutefois la réflexion sur l'acte d'écrire à son paroxysme dans une lettre désarmante qu'elle adresse, incrédule face aux compliments qu'elle reçoit, à sa fille : « Est-il possible, ma fille, que j’écrive bien ? »[26].

L'esthétique des lettres de Mme de Sévigné a une particularité chère aux mondains : la variété. Dans le but de ne pas ennuyer le lecteur, notre épistolière change rapidement de sujet pour ne pas tomber dans la monotonie. Souvent ce changement se fait avec un avertissement de la marquise lorsque le sujet se prolonge (« Je ne veux pas pousser plus loin ce chapitre », « Je hais mortellement à vous parler de tout cela ; pourquoi men parlez-vous ? Ma plume va comme une étourdie » ou encore un simple « ma basta » - « mais suffit » en italien).

Passion maternelle et création

Au fil des lettres qu'elle destine à sa fille, une corrélation entre maternité et écriture se dessine : la coexistence de la figure de la mère et celle de la femme de lettres s'entremêle et donne naissance à Madame de Sévigné en tant qu'épistolière. La passion d'une mère pour sa fille, la comtesse de Grignan, signe le début d'une correspondance marquée par l'intensité du désir d'entretenir cette relation en dépit de la distance et des circonstances qui les séparent.

Françoise Marguerite de Sévigné naît le  : à l'époque, il est rare qu'une mère s'attache à son nourrisson puisque leur espérance de vie n'était pas très élevée ; or, dans sa lettre du , Madame de Sévigné parle de son rôle de mère à sa fille et du ressenti « des craintes, des inquiétudes, des prévoyances, des tendresses, qui mettent le cœur en presse » […. et ] « le trouble que cela jette sur toute la vie. » L'enfant ne mourra pas et deviendra une jeune fille adulée dans les ballets[27]. Elle a dix-sept ans lorsqu'elle se fait repérer dans un ballet de cour (le « Ballet des Arts », créé fin ). Mlle de Sévigné continuera de danser dans les ballets sous l'œil attentif de sa mère : en , elles sont toutes deux invitées à Versailles pour une fête de plusieurs jours organisée par Molière. Grâce aux charmes et au talent de sa fille, Madame de Sévigné peut paraître à la cour du roi : le lien affectif qui relie les deux femmes donne à la mère la sécurité de pouvoir se présenter et vivre en société grâce au physique de « la plus jolie fille de France » (mot de Bussy[28]). Le départ de Paris le de la Comtesse de Grignan signe pour la mère le début d'une dépendance affective, physique et sociale. Avec une première lettre le , Madame de Sévigné commence l'écriture afin d'exprimer tous les sentiments qu'elle éprouve à l'égard de sa fille.

Dès lors, Madame de Sévigné a dû trouver un équilibre sentimental et affectif qui tient compte de l'opposition des caractères et des différences de statut social entre elles ; chaque lettre a sa propre essence dans la mesure où elle reflète les circonstances de vie des deux femmes. Les lettres de Madame de Sévigné favorisent « l'écriture du quotidien, de l'ordinaire, de la routine, pour être au plus près de la vérité du moment  »[29] : dans chaque lettre, l'épistolière s'attache à peindre ses élans d'amour envers sa fille et la vie quotidienne rythmée par les rencontres, les mariages, les salons, les querelles, les sentiments… comme en témoigne la lettre du . Madame de Sévigné évoque « son extraordinaire envie de savoir de » [ses] « nouvelles. » […] « Je me dévore, en un mot ; j'ai une impatience qui trouble mon repos », mais aussi l'incendie de la maison de Guitaut : « c'étaient des cris, c'était une confusion, c'étaient des bruits épouvantables, des poutres et des solives qui tombaient », et d'autres nouvelles encore (le mariage annulé de Monsieur de Ventadour, le déroulement d'un repas chez Monsieur du Mans...) pour enfin conclure sa lettre par d'affectueuses salutations : « Mais toujours vous dire que je vous aime, que je ne songe qu'à vous, que je ne suis occupée que de ce qui vous touche, que vous êtes le charme de ma vie, que jamais personne n'a été aimée si chèrement que vous... » Un dialogue se construit entre la mère et sa fille fondé sur l'alternance entre les nouvelles de la vie et de la Cour et des démonstrations d'amour passionnelles ; ainsi, « un tel projet d'écriture permet de sortir la maternité de l'espace privé tout en illustrant son caractère intime »[29]. Madame de Sévigné vit, selon les mots d'Adrienne Rich, une « maternité-expérience » dans la mesure où elle a établi une relation entre son pouvoir reproducteur et son enfant[29].

Ce lien passionnel fait apparaître Madame de Sévigné dans l'écriture comme une mère dolente qui fonde son dialogue sur des élans d'amour. Grâce à l'espace épistolaire, Madame de Sévigné « ravage »[30] sa fille dans la mesure où l'écriture devient le théâtre des remous de l'amour possessif maternel qui doit céder sa place à l'acceptation des désirs sexuels de Madame de Grignan. Il y a une « apparition torturante de la haine sourde présente dans l'amour exclusif entre mère et fille. Il révèle l'impossible harmonie de cet amour qui se heurte sur l'impossible activité sexuelle »[31]. Cette cession est un arrachement qui laisse la mère blessée à jamais et seule dans son amour platonique comme l'atteste la lettre du  : « Vous savez comme je suis à vous, et que l'amour maternel y a moins de part que l'inclination. » Cette force intérieure naturelle guide la mère vers des désirs incestueux, une « folie maternelle » selon le mot d'André Green[32], est à l’œuvre. Cette folie se tourne vers un horizon excessif et persistant et va s'inscrire profondément dans la relation de Madame de Sévigné envers sa fille. Néanmoins, elle va être le déclencheur d'une force créatrice épistolaire : le sacrifice de la séparation des deux femmes va nourrir une blessure qui permettra la naissance du langage. Une nouvelle grossesse a débuté : « La maternité n'est pas incompatible avec cette exploration, puisqu'il s'agit sans doute de la même fécondité, l'une symbolique, l'autre physique, mais le dévouement que demande cette exploration a souvent des exigences terribles qui se heurtent à celles que l'on attend d'une mère »[33]. L'épistolière passionnée, avec le geste sacrificiel de l'écriture, expose une nécessité intérieure d'écrire en réponse au traumatisme de la séparation. Madame de Sévigné invente un « langage pour traduire l'intraduisible, pour faire entendre l’innommable »[34] : avec ses missives, elle est alors un tant soit peu à l'abri grâce à la création d'un monde, d'un réel, via l'intermédiaire de l'écriture, où elle est de nouveau réunie à sa fille.

Religion

Mme de Sévigné garde en général une attitude libre face à la religion, mais elle se dit chrétienne (voir par exemple sa lettre du 13 décembre 1671 : "cette répétition est d'une grand-mère chrétienne"), parle souvent de théologie et indique souvent prier (lettre du 1er mars 1676 : « Nous lisons, nous écrivons, nous prions Dieu. »). Mme de Sévigné aime tout particulièrement les auteurs et la pensée des jansénistes.

Son écriture reste très libre et l'art épistolaire de la marquise use souvent du vocabulaire religieux qu'elle maîtrise à la perfection, dans un contexte profane, ce qui démontre une légère désinvolture de la marquise face à un certain vocabulaire religieux.

Ainsi par exemple, elle exprime ses sentiments à sa fille dans une formule qui rappelle celle du canon de la messe (« Nous vous aimons en vous, et pour vous, et par vous »), se sert du lexique augustinien (« Je suis épouvantée de la prédestination de ce M. Desbrosses », « prédestination » étant synonyme de destinée), fait des jeux de mots sur la notion (hautement débattue à l'époque) de grâce (« M. Nicole est tout divin. Vraiment, il faut bien qu'il s'aide de la grâce suffisante, qui ne suffit pas, mais pour moi, elle me suffit, car c'est la grâce efficace en paroles couvertes »), etc. De même, certaines de ses images mêlent des passages bibliques de l'Ancien Testament et des représentations romanesques (« Je vous aiderai à l'exposer sur le Rhône dans un petit panier de jonc, et puis elle abordera dans quelque royaume où sa beauté sera le sujet d'un roman »).

Cercles amicaux de Madame de Sévigné

Madame de Sévigné passait beaucoup de temps dans les différentes sociétés de Paris qu'elle affectionnait, mais elle recevait également fréquemment ses amis et ses connaissances chez elle.

Ses sociétés favorites étaient celles du duc de La Rochefoucauld et de Madame de Lafayette ; elle y passait souvent ses soirées[35]. Ses lettres notées “du faubourg” provenaient de la demeure de Madame de Lafayette, alors que celles “du cabinet” ont été écrites chez le duc de La Rochefoucauld. Madame de Sévigné affectionnait particulièrement le fait que, dans la société de ses deux amis, on adorait sa fille.

Elle entretenait avec ses deux amis des conversations à tonalité littéraire. Par exemple, avec le duc de La Rochefoucauld, elle discutait de maximes, car il en était un grand adepte. Madame de Sévigné avait alors pris goût d'en composer elle-même. Elle en avait formulé quelques-unes par correspondance à sa fille et c'était devenu un sujet de conversation fréquent entre les deux femmes par la suite[35]. “Votre maxime est divine, M. de La Rochefoucauld en est jaloux ; il ne comprend pas qu'il ne l’ait pas faite ; l'arrangement des paroles en est heureux” (Lettre du ). De plus, chez le duc de La Rochefoucauld, ils lisaient en petit comité les fables et les contes de La Fontaine[35]. Madame de Sévigné les adorait et elle avait appris celle du singe et du chat par cœur (Lettre du ). Elle avait tenté à plusieurs reprises de convaincre sa fille de partager son enthousiasme pour ces fables, sans succès (Lettre du et du ).

Madame de La Fayette était l'amie la plus intime de Madame de Sévigné, même si elles étaient très différentes, tant au niveau de la personnalité que des connexions : La Fayette était une femme puissante politiquement, car elle avait accès aux cercles fermés de la royauté française. Elle utilisait d'ailleurs cette proximité pour servir ses amis, par exemple. Il s'agissait d'une des amies de l'épistolière qui possédait le plus de pouvoir politique[36]. Madame de La Fayette avait écrit, vers l’année 1659, un portrait très flatteur de son amie, qui avait été publié sous le nom d'un inconnu. Madame de Sévigné en avait fait mention dans une lettre envoyée à sa fille : “il vaut mieux que moi ; mais ceux qui m'eussent aimée, il y a seize ans, l'auroient pu trouver ressemblant” (lettre du ). Avec les années, on a émis l'hypothèse que La Princesse de Clèves, écrit par Madame de La Fayette, est inspirée de Madame de Sévigné[37]. Les amitiés entre les femmes auteures à cette époque étaient très significatives, car une certaine solidarité féminine naissait à force de s'encourager dans l'écriture, et ce même si Madame de Sévigné était épistolière et non auteure à proprement parler ; les deux femmes partageaient toutefois un intérêt commun[38].

Réception et postérité de l'œuvre

Les lettres écrites par Madame de Sévigné à sa fille, Mme de Grignan, sont rapidement célèbres (Saint-Simon, par exemple, en parle à plusieurs reprises de façon élogieuse), et sont devenues un incontournable de la littérature française alors que cette correspondance était initialement privée et que, de son vivant, Madame de Sévigné n’avait pas l'ambition de publier ses différentes correspondances.

Malgré les lacunes de sa transmission, la correspondance entre Madame de Sévigné et sa fille est une source essentielle de la connaissance et de l'analyse des relations intergénérationnelles et de leur histoire[39].

Publication posthume

L’œuvre recensant les lettres de la marquise à sa fille, telle que nous la connaissons aujourd'hui, a connu de nombreuses modifications au fil du temps.

Les lettres de Madame de Sévigné firent l’objet, en 1725 et 1726, de trois éditions. La première se compose uniquement de 28 lettres. Quelques mois plus tard, la deuxième édition est critiquée par la petite fille de la marquise, Pauline de Grignan, marquise de Simiane. Elle affirme qu’elle ignore l'origine du texte proposé et qu'une lettre au moins est mal retranscrite. La troisième édition se prétend plus sérieuse que les deux précédentes. Toutefois, ces trois éditions sont fautives, arrangées et surtout incomplètes[40].

En 1734, les descendants, désireux de remplacer les éditions dites « furtives », font publier quatre volumes. Denis-Marius Perrin, éditeur, publie 614 lettres agencées chronologiquement. Il décide également de couper plusieurs passages jugés peu intéressants. En 1754, Perrin publie une nouvelle édition composée de 722 lettres toujours coupées et cette fois, parfois modifiées[40].

En 1818, Louis Monmerqué établit, d'après toutes les éditions précédentes, sa propre édition. En 1827, il tire, d'un manuscrit incomplet et fautif proposé par le marquis Grosbois, des Lettres inédites. En 1862, Adolphe Régnier publie, sur base du manuscrit Grosbois, une nouvelle édition[40].

C'est en 1873 que Charles Capmas acquiert six volumes manuscrits comprenant 319 lettres copiées à la main par Amé-Nicolas de Bussy, fils de Bussy-Rabutin, cousin de la marquise de Sévigné. Ces lettres ne sont pas parfaites ; elles sont coupées et retouchées, mais le texte est de meilleure qualité que dans toutes les publications précédentes et, surtout, le style de l'épistolière est respecté[40].

L'édition de la Pléiade a principalement suivi le manuscrit Capmas jugé comme le plus fiable, et quand cela était nécessaire, la première édition Perrin[40].

C'est donc grâce aux destinataires principaux de la marquise, sa fille et son cousin, que nous pouvons encore lire les lettres de Madame de Sévigné. Sa fille a en effet pris grand soin de conserver toutes les lettres provenant de sa mère. Bussy-Rabutin, déjà de son temps, avait, dans le manuscrit de son œuvre Mémoires envoyé à Louis XIV, inséré quelques lettres de sa correspondance avec la marquise[41].

La question de l'authenticité se pose donc de manière cruciale pour ces lettres. Sur les 1 120 connues, seules 15 % proviennent des autographes, lesquels ont été presque totalement détruits après usage.

Intérêt historique et littéraire

Vivant à la cour de Louis XIV, Madame de Sévigné renseignait sa fille partie vivre en province sur les faits survenus à Paris et ses lettres permettent dès lors de pénétrer dans le monde de la société de cour, de connaître les relations sociales de la marquise, les grandes affaires de l’époque… Madame de Sévigné y rapporte par exemple la déchéance de Pomponne ou encore l’affaire Fouquet[42]. Les lettres permettent donc aux lecteurs d'avoir une peinture des mœurs et des caractères des contemporains de l'épistolière, mais aussi de la vie à la cour de Louis XIV et des principaux événements du règne du Roi Soleil[43].

Sous l'Ancien Régime, dans une société où tout est contrôlé, même les lettres sont extrêmement codifiées. L'exigence du naturel notamment est incontournable du genre épistolaire mais cette exigence ne s'obtient pas sans une certaine qualité d'écriture[41] que la marquise, par son talent et son éducation, possède parfaitement[43],[42]. Néanmoins, l'art de Madame de Sévigné ne s'épanouit que s'il lui reste une liberté d’écriture qui n'est possible que dans une correspondance entre égaux[44]. Ainsi, le talent de la marquise de Sévigné apparaît pleinement dans les lettres à sa fille, avec un style vif, travaillé et clair et non lorsqu'elle écrivait à des personnes lui étant supérieures en rang et avec qui la correspondance doit se plier aux conventions en vigueur.

Finalement, Madame de Sévigné a été élevée au rang d'auteur classique et de modèle à suivre grâce à son style incomparable, à la proportion parfaite entre la pensée et la forme[43] et au mélange de raison et de sentimentalité.

La volonté de Mme de Sévigné de faire partager ses lettres à un cercle mondain, même restreint, demeure cependant fortement ambivalente. L'expérience de publicité de ses écrits est surtout associée pour elle à la situation délicate qu'elle a connue pendant le procès de Fouquet, un de ses amis, chez qui les autorités royales retrouvent un certain nombre de ses billets, créant chez elle une vive inquiétude. À de nombreuses reprises dans la Correspondance, on retrouve cette angoisse vis-à-vis d'une possible incompréhension ou des mauvaises interprétations qu'un tiers qui n'appartiendrait pas au dialogue épistolaire pourrait produire (notamment lorsque son cousin Bussy-Rabutin entend présenter au roi Louis XIV ses Mémoires dans lesquels figurent quelques lettres écrites par Mme de Sévigné). La diffusion mondaine de ses écrits est donc fortement sujette à caution, même si force est de constater que l'esprit des lettres se joint naturellement à cet univers.

Dans la culture

Le musée Carnavalet conserve de nombreux objets en rapport avec Mme de Sévigné, sa famille et son époque : portraits, autographes, éléments de mobilier, la pièce la plus importante étant un secrétaire en laque de Chine lui ayant appartenu, provenant du château des Rochers, qui porte les armes dites « d'alliance » des familles de Sévigné et de Rabutin.

Une médaille à l'effigie de Mme de Sévigné a été réalisée par le graveur Raymond Joly en 1976 ; un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0942).

Une rose (obtenteur Moreau-Robert) porte son nom[45].

Représentations cinématographiques

Dans Peau d'âne (1970) de Jacques Demy, le héraut annonce « la marquise de Rabutin-Chantal » lors de la séance d’essayage de la bague.

Documentaires

L'émission Secrets d'histoire sur France 2 du , intitulée La marquise de Sévigné, l'esprit du Grand Siècle, lui était consacrée[47].

Textes littéraires

Hommages

Notes et références

Notes

  1. Cf. #Mariage en ce qui concerne la légitimité du titre.
  2. . Selon certains, le titre d'Henri de Sévigné serait baron. Ainsi, apprenant le mariage d'Henri et de Marie, le généalogiste Guy Autret de Missirien écrit-il à son confrère Pierre d'Hozier : « Je me réjouis de la bonne rencontre du baron de Sévigné… » Cité par Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 90. « La jeune fille épousa un gentilhomme, le baron (qui depuis peu se faisait donner le titre de marquis) Henri de Sévigné. » Alain Viala, in Laffont, Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, coll. « Bouquins », Laffont, 1994, t. III, p. 2950. « Lorsque Henri de Sévigné parut à la Cour, il ne prit pas le titre de baron, peu en usage au XVIIe siècle, et il n'eut garde de se dire chevalier banneret, qualification que les Parisiens auraient trouvée provinciale et « gothique ». Conformément à un usage très répandu dès cette époque, il s'octroya le titre de marquis. Il ne demanda point au Roi une confirmation légale qui aurait été vraisemblablement refusée. » Henri Bourde de La Rogerie, cité in « La terre patrimoniale : Sévigné » sur infobretagne.com. Madame de Sévigné, quand elle écrit à sa fille, appelle parfois son fils « le Baron » (lettre du 16 juin 1677) ; et Roger Duchêne l'explique ainsi en note : « C'est son vrai titre. Mme de Sévigné n'est marquise que par façon de dire. » Roger Duchêne, in Madame de Sévigné, Lettres choisies, op. cit., p. 339, note 14. Mais le spécialiste de madame de Sévigné va changer d'avis sur ce point : quatorze ans plus tard (en 2002), il affirme que la famille était « sans titre nobiliaire français » : Henri n'était ni baron ni marquis. Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 96.

Références

  1. « Extrait du registre des baptèmes [sic] de la paroisse de Saint-Paul, pour l’année 1626 » In : Jules Antoine Taschereau : Revue rétrospective, ou bibliothèque historique contenant des mémoires et documents authentiques inédits et originiaux …, Paris, H. Fournier Aîné, 1834, p. 310.
  2. Le petit livre de Paris, éd. du Chêne, Paris, 2013, p. 60.
  3. Charles Le Normand, seigneur de Beaumont, premier maître d'hôtel (en 1624), meurt en 1630.
  4. « Vendredi 6e jour, fut baptisée Marie, fille de messire Celse Bénigne de Rabutin, baron de Chantal, et de dame Marie de Coulanges, place Royale : parrain messire Charles Le Normand, seigneur de Beaumont, maître de camp d’un vieux régiment, gouverneur de La Fère et premier maître d’hôtel du Roi ; marraine, dame Marie de Bèze, femme de messire Philippe de Coulanges, conseiller du Roi en ses conseils d'État et privé. »
  5. M. Suard, Notice sur Madame de Sévigné, Paris, Librairie de Firmin Didot frères, .
  6. Donald R. Hopkins, The greatest killer : smallpox in history, Chicago et Londres, University of Chicago Press, 2002, p. 37.
  7. « Madame de Sévigné et notre département », article de Denise Ruffin paru dans la revue Images de Saône-et-Loire, juin 1996, no 105, p. 3-6.
  8. Jacques Bourgeat, Mille et un petits faits vrais, Hachette, 1966, p. 236.
  9. Voir lettre à Bussy-Rabutin du 4 décembre 1668. La famille est maintenue dans sa noblesse lors de la Réformation, le 7 novembre 1670. Roger Duchêne, in Madame de Sévigné, Lettres choisies, coll. « Folio classique », Gallimard, 1988, p. 316, note 5.
  10. Michel de Mauny, Le Château des Rochers et Madame de Sévigné, Y. Floc'h, , p. 21
  11. Roger Duchêne, Madame de Sévigné, Fayard, 2002, p. 96.
  12. « Ces désignations, ajoute Roger Duchêne, comptaient peu chez les gens de qualité du moment qu'on était reconnu de bonne et ancienne maison. Dans la noblesse d'épée, la seule ligne de partage passait entre les ducs et tous les autres. » Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 96.
  13. Henri Gourdin, Les héritiers : vingt-deux histoires inattendues de succession d'artistes, Grasset, (ISBN 978-2-246-81877-9 et 2-246-81877-X, OCLC 1257761117, lire en ligne).
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  16. Cartmill 1998, Inventions du moi à l'âge classique : Sévigné et Bussy-Rabutin, p. 122.
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  31. Marie - Magdeleine Lessana, Entre mère et fille : un ravage, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », , 403 p. (ISBN 978-2-01-270533-3), p. 109
  32. Sylvie Dreyfus - Asséo (dir.), Jacques André (dir.), Hélène David, Dominique Guyomard, Caroline Thompson et Mi-Kyung Yi, La folie maternelle ordinaire, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Petite bibliothèque de psychanalyse », , 129 p. (ISBN 2-13-055404-0), p. 47
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Voir aussi

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Bibliographie

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  • Cécile Lignereux, La déformalisation du dialogue épistolaire dans les lettres de Mme de Sévigné, Littératures classiques, 2010.
  • Cécile Lignereux, À l'origine du savoir-faire épistolaire de Mme de Sévigné, Paris, Presses Universitaires de France, 2012.
  • Fritz Nies, Les lettres de Madame de Sévigné : conventions du genre et sociologie des publics, Paris, Honoré Champion, .
  • Édouard Sommer, Lexique de la langue de Madame de Sévigné, avec une introduction grammaticale et des appendices, Paris, Hachette, coll. « Grands écrivains de la France », (lire en ligne), réédité en 1973 : idem (2 volumes fac-similé), Hildesheim, Georg Olms, , LXXXIV, 496 + 603 p. (ISBN 978-3487050010).

Articles connexes

Liens externes