Marie de Brabant (1254-1322)

Marie de Brabant | |
![]() Sceau de Marie de Brabant |
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Fonctions | |
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Reine de France | |
– (11 ans, 1 mois et 14 jours) |
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Prédécesseur | Isabelle d'Aragon |
Successeur | Jeanne de Navarre |
Biographie | |
Dynastie | Famille de Brabant |
Date de naissance | [réf. nécessaire] |
Lieu de naissance | Louvain (Brabant) |
Date de décès | (à 67 ans) |
Lieu de décès | Mureaux (France) |
Sépulture | Couvent des Cordeliers de Paris |
Père | Henri III de Brabant |
Mère | Adélaïde de Bourgogne |
Conjoint | Philippe III de France |
Enfants | Louis d’Évreux Marguerite de France Blanche de France |
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Marie de Brabant[1], née le 23 mai 1254[réf. nécessaire] à Louvain et morte aux Mureaux[2] tout près de Meulan, le [3], reine de France[4] , fille du duc de Brabant Henri III le Débonnaire et d'Adélaïde de Bourgogne. À 20 ans, elle devint, le 21 août 1274, la deuxième épouse du roi Philippe III le Hardi. Elle fut couronnée le 24 juin 1275 à la Sainte-Chapelle.
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Philippe III lui constitua un douaire avec Anet, Bréval, Nogent-le-Roi, Montchauvet et Mantes, une des plus anciennes possessions du royaume de France. Ce douaire devait revenir à la couronne à son décès, mais Louis d’Évreux conserva Mantes à la demande de Louis X de France, contre une dette de 1700 livres qu'il avait sur le trésor royal, et le domaine d'Anet, Bréval, Nogent-le-Roi et Montchauvet échut à Louis d'Évreux.
Le prince Louis, héritier de la Couronne, décède brutalement en 1276. Marie de Brabant soupçonnée d'avoir voulu favoriser l’élévation de son propre fils au trône, accusa le grand chambellan du roi de France Pierre de La Brosse qui lui retourna l'accusation pour se défendre car elle avait l'appui de la cour. Le roi de France, Philippe III, accusa Pierre de La Brosse d'avoir des accointances à la cour de Castille et, à la demande de Marie de Brabant, il le fit condamner sans preuves et sans aveu de culpabilité par les seigneurs d'Artois et le duc de Bourgogne. Le peuple fut surpris de cette exécution sommaire car Pierre de La Brosse ne fut pas jugé par le Parlement.[réf. nécessaire]
De son mariage, Marie de Brabant a donné naissance à :
- Louis (Paris mai 1276 † 1319), comte d'Évreux, tige de la maison capétienne d'Évreux-Navarre
- Marguerite e (1275 † 1318), mariée en 1299 à Édouard Ier (1239 † 1307), roi d'Angleterre
- Blanche (août 1282 † 1306), mariée à Rodolphe III de Habsbourg (1282 † 1307), duc d'Autriche et roi de Bohême.
Marie de Brabant a engagé son mari à soutenir son oncle Charles Ier d'Anjou, chassé de Sicile par les Vêpres siciliennes en 1282. C'est ainsi que Philippe le Hardi prend la tête de la croisade d'Aragon.
Après la mort du roi, le 5 octobre 1285, Marie se retira dans son douaire aux Mureaux près de Meulan, où elle mourut trente-six ans plus tard, en 1321, alors qu'elle avait soixante-sept ans. Elle fut inhumée au couvent des Cordeliers de Paris.
Postérité[modifier | modifier le code]
Romans[modifier | modifier le code]
- F.-P.-A. Maugenet, Marie de Brabant, reine de France ou le calomniateur, roman historique, Paris, L. Collin, 1808, 2 volumes
- Daniel Riche, Marie de Brabant, la royale magicienne, Paris, Baudinière, 1932
Théâtre[modifier | modifier le code]
- Marie de Brabant, reine de France, tragédie versifiée en 5 actes de Barthélemy Imbert[5], créée par la Comédie-Française à Paris au théâtre de la Nation le 9 septembre 1789 avec Blanche Alziari de Roquefort, dite Mademoiselle Saint-Val cadette, dans le rôle-titre; la pièce a été représentée entre 8 et 11 fois de 1789 à 1790[6],[7]
- Marie de Brabant, drame historique versifié en 5 actes de Jacques-François Ancelot, créé à l'Odéon le 18 novembre 1828 avec Henriette Charton dans le rôle-titre[8]. Il s'agit d'une adaptation d'une œuvre poétique parue en 1825 sous le même titre.
- Philippe III, tragédie en 5 actes en vers d'Antoine Andraud[9], écrite vers 1824[10], créée par la Comédie-Française à Paris à la salle Richelieu le 13 juillet 1838 avec Alexandrine Noblet dans le rôle de Marie de Brabant[11].
Opéras[modifier | modifier le code]
- Maria di Brabante (Marie de Brabant), opera seria italien (mélodrame héroïque en 2 actes), livret de Gaetano Rossi et musique d'Albert Guillon (de)[12], créé le 2 mars 1830 à La Fenice de Venise, avec Rosalbina Carradori Allan dans le rôle-titre[13],[14].
- Maria di Brabante, reprise du livret de Gaetano Rossi, avec musique d'Alessandro Gandini (it); la première a lieu en octobre 1833 à Modène, au Teatro di Corte, avec Sofia Dall'Occa Schoberlechner dans le rôle de Marie de Brabant[15],[16]
- Maria di Francia, livret de Francesco Guidi, musique de Teodulo Mabellini, créé le 14 mars 1846 à Florence au Teatro della Pergola, avec Marianna Barbieri Nini dans le rôle de la reine de France[17].
- Maria di Brabante, opéra italien en 3 actes, livret de Francesco Guidi et musique d'Achille Graffigna (es), créé le 16 octobre 1852 à Trieste, avec Augusta Albertini Baucardé dans le rôle-titre[18]
Poésie[modifier | modifier le code]
- Jacques-François Ancelot, Marie de Brabant : poème en six chants, 1825[19], adapté au théâtre en 1828 sous le même titre.
Peinture[modifier | modifier le code]
Contrairement à des personnalités historiques féminines qui ont marqué l'imaginaire comme Marie Stuart, la reine Marie de Brabant a très peu inspiré les artistes visuels: ainsi, parmi les œuvres exposées au Salon de peinture et de sculpture à Paris entre 1802 et 1850, 48 avaient pour sujet la reine d'Écosse, alors qu'une seule représentait la seconde épouse de Philippe III le Hardi[20].
Cette oeuvre unique, un tableau de Gillot Saint-Evre intitulé Marie de Brabant, reine de France, expliquant au poète Adenez les données sur lesquelles il composa depuis son roman de Cléomadès, exposé au Salon de 1839 et dont la localisation actuelle est inconnue, mettait en scène un épisode célèbre du patronage artistique de la reine, la commande du roman Cléomadès au trouvère Adenet le Roi[21].
Ascendance[modifier | modifier le code]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]
- Charles-Victor Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi : [Suivi du] catalogue des mandements de Philippe III, Paris, Hachette, (lire en ligne)
Reproduction en fac-similé : Charles-Victor Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, Genève, Mégariotis, , XIV-466 p. (lire en ligne).
- L'affaire Pierre de la Brosse
- Xavier Hélary, « La reine, le légat, et le chambellan : Un "péché contre nature" à la cour de Philippe III », dans Passions et pulsions à la cour (Moyen Âge - Temps modernes), Florence, SISMEL / Edizioni del Galluzzo, coll. « Micrologus' Library » (no 68), (ISBN 978-88-8450-653-5), p. 159-170.
- Xavier Hélary, « Trahison et échec militaire : le cas Pierre de La Broce (1278) », dans Maïté Billoré et Myriam Soria (éd.), La trahison au Moyen Âge : De la monstruosité au crime politique (Ve-XVe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-0950-4), p. 185-195.
- (en) William C. Jordan, « The Struggle for Influence at the Court of Philip III : Pierre de la Broce and the French Aristocracy », French Historical Studies, vol. 24, no 3, , p. 439-468
- Mécénat
- (en) Tracy C. Hamilton, Pleasure, politics, and piety : the artistic patronage of Marie de Brabant (Thèse d'histoire de l'art), Austin, The University of Texas at Austin, (lire en ligne)
Version publiée : (en) Tracy Chapman Hamilton, Pleasure and Politics at the Court of France : The Artistic Patronage of Queen Marie de Brabant (1260-1321), New York, Harvey Miller, coll. « Studies in Medieval and Early Renaissance Art History » (no 64), (ISBN 9781905375684, OCLC 893647858, présentation en ligne)
- Philippe Plagnieux, « Une fondation de la reine Marie de Brabant : la chapelle Saint-Paul Saint-Louis », dans Mantes médiévale, la collégiale au cœur de la ville (catalogue d'exposition), Paris, Somogy, (ISBN 2850564346), p. 110-116.
- études avant 1900
- Edward Van Even, Marie de Brabant, Louvain / Paris, Van Linthaut / Librairie archéologique Victor Didron, 1853 [lire en ligne]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Jean Ier de Brabant, dit le Victorieux, frère de Marie.
- Pierre de La Brosse, favori du roi Philippe III
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Bases de données
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Marie de Brabant sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale
- Page 83 dans Histoire de Mantes et des Mantois (1971) de Marcel Lachiver
- Page 86 dans Registres du trésor des chartes Archives nationales (France) 1958, de Robert Fawtier, historien médiéviste, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
- Son sceau la représente debout, couronnée, tenant un sceptre et entourée de onze fleurs de lys. Son contre-sceau porte : parti d'azur semé de fleurs de lys d'or, qui est de France, et de sable, au lion d'or, armé et lampassé de gueules, qui est de Brabant.
- Barthélemy Imbert, Marie de Brabant, reine de France : tragédie en cinq actes et en vers, Paris, Prault, 1790 [lire en ligne]
- Liste des représentations de Marie de Brabant sur CESAR - Calendrier électronique des spectacles sous l'Ancien régime et la Révolution (page consultée le 28 juillet 2016).
- Marie de Brabant, reine de France, notice de la base documentaire La Grange, sur le site de la Comédie-Française (page consultée le 31 janvier 2017).
- Jacques-François Ancelot, Marie de Brabant : drame historique en cinq actes et en vers, Paris, Bréauté, libraire-éditeur, 1828 [lire en ligne]
- Antoine Andraud, Philippe III: tragédie en cinq actes, Paris, Marchant, éditeur (coll. Magasin théâtral), 1838 [lire en ligne]
- J. B., « Théâtres de Paris - Premières représentations - Revue dramatique », Le monde dramatique, volume 7, 1838, p. 24 [lire en ligne]
- Philippe III, roi de France, notice de la base documentaire La Grange, sur le site de la Comédie-Française (page consultée le 31 janvier 2017).
- Denis Havard de la Montagne, Albert Guillon, musicien-sériciculteur, premier Français admis à La Fenice (1801 - 1854), sur Musica et Memoria, 2001-2017
- (it)Maria di Brabante, Stagione di Carnevale, notice de la base documentaire Archivio storico, sur le site Teatro La Fenice de Venezia (page consultée le 10 avril 2017).
- (it) Gaetano Rossi et al., Maria di Brabante : melo-dramma eroico in due atti, Venise, Tipografia Casali, 1830 (OCLC 82770988) [lire en ligne]
- (en) Maria di Brabante (1833), notice de la base de données Opening Night! Opera & Oratorio Premieres, Stanford University Libraries (page consultée le 10 avril 2017).
- (it) Alessandro Gandini et al., Maria di Brabante : melo-dramma eroico in due atti di Gaetano Rossi, da rappresentarsi nel Teatro R. di Corte in Modena, l'autunno del 1833, Modène, dalla R. tipografia Eredi Soliani, [1833] (OCLC 70232780)
- Francesco Guidi, Maria di Francia, dramma tragico in tre atti con prologo, Florence, Tip. Galletti, 1846 [lire en ligne]
- Achille Graffigna, Maria di Brabante : dramma tragico in quattro atti, Trieste : Dalla tipografia Weis, 1852. (OCLC 73232154)
- Jacques-François Ancelot, Marie de Brabant : poème en six chants, Paris : U. Canel, 1825 [lire en ligne (Internet Archive)] [lire en ligne (Google Livres)]
- Stéphane Paccoud, « Indexation des personnages historiques des Moyen Âge, XVIe et XVIIe siècles représentés dans les œuvres exposées au Salon parisien entre 1802 et 1850 », dans Stephen Bann et Stéphane Paccoud (dir.), L'invention du passé : Histoires de cœur et d'épée en Europe, 1802-1850, t. II (catalogue d'exposition), Hazan / Musée des Beaux-Arts de Lyon, , Annexe CD, p. 6 (Marie de Brabant) et 38 (Marie Stuart)
- Stéphane Paccoud, « Répertoire des peintures illustrant des sujets historiques des Moyen Âge, XVIe et XVIIe siècles exposées au Salon parisien entre 1802 et 1850 », dans Stephen Bann et Stéphane Paccoud (dir.), L'invention du passé : Histoires de cœur et d'épée en Europe, 1802-1850, t. II (catalogue d'exposition), Hazan / Musée des Beaux-Arts de Lyon, , Annexe CD, p. 301-302