Marie Auxiliatrice

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Marie Auxiliatrice, Cathédrale de Trévise

Marie Auxiliatrice, ou Marie, Secours des chrétiens (du latin Auxilium Christianorum) est un des vocables ou titres sous lesquels les fidèles catholiques vénèrent la Vierge Marie, Mère de Dieu. Mentionné une première fois par Jean Chrysostome vers 345 il eut une popularité très grande après la victoire de la coalition d'armées chrétiennes sur la flotte turque, au large de Lépante, en 1571. Liturgiquement Marie Auxiliatrice est fêtée le .

Origine

Saint Jean Chrysostome semble être le premier à avoir mentionné ce titre marial. C’est aux environs de 345. Il fut repris par après par d’autres. À partir du Moyen Âge le titre de Marie Auxiliatrice (Secours des chrétiens) est particulièrement associé à la défense de l'Europe chrétienne (latine et grecque) y compris l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, contre les peuples non-chrétiens qui la menacent. Face à l’Empire ottoman dont les armées envahissaient et subjuguaient de plus en plus de régions chrétiennes le pape Pie V appelle à la formation d’une coalition des forces chrétiennes d’Europe pour faire face à cette menace. Il appelle tous les croyants à prier Marie, Secours des chrétiens, pour soutenir les soldats. En 1571 les Turcs subissent une défaite navale majeure au large de Lépante, et leur suprématie maritime est brisée. La défaite des Turcs musulmans est attribuée à l'intercession de Marie Auxiliatrice.

Histoire

Deux inscriptions anciennes grecques datant des premiers siècles du christianisme donnent à la Vierge Marie les titres de θεοτοκος (Théotokos, Mère de Dieu) et Βοετεια (Boeteia, l’Aide, ou le ‘Secours’). Après Jean Chrysostome (vers 345) plusieurs pères de l’Église font référence à la Vierge Marie comme la "Βοετεια". Tel Proclus de Constantinople en 476, Sebas de Césarée en 532. À la fin de l’ère patristique (Ve siècle) d’autres continuent l’usage, ainsi le poète grec Romano Melone in 518, le patriarche de Jérusalem Sophrone en 560, Jean Damascène en 749, et Germain de Constantinople en 733. Un texte litanique de 1524 donne à Marie le titre de ‘Advocata Christianorum’, mais un autre circulant plus tard - aux environs de 1576 (peu après la victoire de Lépante) - au sanctuaire de Lorette (Italie) est identique aux litanies mariales d’aujourd’hui. Marie y est appelée ‘Auxilium Christianorum’. Ce texte approuvé en 1601 par le pape Clément VIII devient officiel et est encore en usage aujourd’hui.

Le plus important sanctuaire à Marie Auxiliatrice se trouve à Turin

Au XXe siècle, le concile Vatican II confirme le titre marial d’Auxiliatrice dans sa Constitution dogmatique sur l’Église, ‘Lumen Gentium’: « Aussi la bienheureuse Vierge est-elle invoquée dans l'Église sous les titres d'Avocate, d'Auxiliatrice, d'Aide et de Médiatrice. Tout cela doit pourtant s'entendre de manière qu'on n'enlève ni n'ajoute rien à la dignité et à l'action du Christ, seul Médiateur » (n°62).

La fête liturgique

La fête liturgique de Marie Auxiliatrice fut instituée dans des circonstances dramatiques par le pape Pie VII. Arrêté par Napoléon en 1808 et retenu prisonnier, d’abord à Grenoble puis à Fontainebleau, Pie VII ne se laisse pas intimider par l’empereur, ce qui lui donna un immense prestige dans toute l’Europe, même protestante et orthodoxe. Ramené à Savona (Ligurie) en , après la défaite napoléonienne de Leipzig de 1813, il fut libéré le suivant, veille de la fête de Notre-Dame de Miséricorde, patronne de la ville de Savona. Le voyage de Pie VII de Savona à Rome est triomphal. Reçu partout avec enthousiasme le vénérable vieillard - il a 72 ans - attribue cette libération personnelle et victoire de l’Église à l’’intercession de la Vierge-Marie. Aussi en visite-t-il les sanctuaires qui se trouvent sur sa route de retour dont, entre autres, l’ abbaye de Santa Maria del Monte à Cesena, où il avait fait son noviciat comme religieux bénédictin en 1756. Il entre à Rome le où il est reçu avec une égale ferveur populaire. Le , dans une première marque de reconnaissance mariale, il étend la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs à l’Église universelle.

Lorsque Napoléon s’évade de l’ile d'Elbe et Marat envahit les États pontificaux, Pie VII doit de nouveau s’exiler à Savona (). Après la bataille de Waterloo et la chute définitive de l’empereur français, Pie VII rentre définitivement à Rome le . En nouvelle marque de reconnaissance à Dieu et la Vierge Marie il institue la fête universelle de la Vierge Marie Auxiliatrice,choisissant la date du , date de son premier retour d’exil à Rome.

Vénération et dévotion

La dévotion envers la Vierge Marie-Auxiliatrice se répand. En Italie elle est particulièrement encouragée par saint Jean Bosco, fondateur des Salésiens, qui, en 1865, construit à Turin une grande basilique en son honneur et plaça la congrégation féminine qu’il fonda sous sa protection : les ’Filles de Marie Auxiliatrice’. À la suite de Don Bosco les sœurs et pères salésiens ont beaucoup contribué à promouvoir la vénération à Marie Auxiliatrice. Nombre de leurs établissements sont placés sous sa protection.

Vénération

Le jour de sa fête l’Église souligne deux aspects de l’assistance que peut donner la Vierge Marie Auxiliatrice. Son assistance est demandée dans la lutte contre la tentation et le péché que connait le croyant. Son assistance est également demandée par les communautés chrétiennes dans leurs luttes contre des forces antichrétiennes.

  • Bien que considérée comme « dévotion catholique », la vénération de Marie Auxiliatrice et demande de son intercession n’est pas inconnue dans le monde orthodoxe, cela depuis le XIe siècle lorsque l’Ukraine se défendait contre une invasion barbare.
  • Les pères des Missions étrangères de Paris, à la suite d’un vœu fait en 1891 célèbrent la fête de Marie Auxiliatrice avec une solennité particulière.
  • Le seul sanctuaire marial de Chine, la Basilique Notre-Dame de Sheshan (près de Shanghai), est dédiée à Marie Auxiliatrice. Il est très fréquenté. Pour la journée de prières pour les chrétiens persécutés de Chine () le pape Benoît XVI composa une prière spéciale, adressée à Notre-Dame de Sheshan.

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