Margot la Hennuyère

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Margot la Hennuyère
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Margot la Hennuyère ou Margot de Hainaut (1401-?) est une joueuse de paume originaire du Hainaut. Elle est l'une des premières sportives — le mot sport sera inventé des siècles plus tard — à avoir laissé une trace écrite de son existence.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Margot est née en 1401 dans le Hainaut dans la période bourguignonne de celui-ci[1].

Jeu de paume[modifier | modifier le code]

Éducation des enfants royaux à la cour de Charles V de France (vers 1360) ; en bas de l'image, le jeu de paume.

La paume (qui se joue initialement avec une balle nommée « esteuf » et la paume de la main) est un jeu ancêtre du tennis, inventé en France par des moines avant qu'il ne s'étende dans toute l'Europe[1]. Paris comptait déjà en 1292 treize tenanciers de jeu de paume ; ce jeu deviendra une passion collective sous le règne du roi Henri IV[1] (1553-1610). Du fait de l'énergie requise par le jeu, il fait partie de ceux qu'on juge dévolus aux puissants[1]. En général, les femmes restent spectatrices de ce jeu et n'en sont pas actrices[1].

Illustration montrant le jeu de paume, vers 1510, par Simon Vostre (1486?-1518).

Le Journal d'un bourgeois de Paris (de 1405 à 1449) relate ainsi ses exploits :

« En cette année 1427, vint à Paris une femme nommée Margot, assez jeune, comme de 28 à 30 ans, qui était du pays de Hainaut, laquelle jouait le mieux à la paume qu'oncques homme eût vu, et avec ce jouait devant main derrière main très puissamment, très malicieusement, très habilement, comme pouvait faire un homme, et peu venait d'hommes à qui elle ne gagnât, si ce n'était les plus puissants joueurs. » -- Paragraphe 472 du Journal d'un bourgeois de Paris, rééd. 1990, Paris, Le livre de poche

Elle fait partie de la suite de Philippe le Bon[1] (duc de Bourgogne et seigneur des Pays-Bas bourguignons de 1419 à 1467), qui joue au jeu de paume. Elle y affronte des adversaires masculins. Lorsque Margot est remarquée en tant que bonne joueuse à Paris, Philippe le Bon et sa suite sont dans la ville pour trois semaines et le duc voulait jouer au jeu de paume[1].

Par la suite, Margot — munies de bonnes finances — retourne en Flandre et en Brabant où elle poursuit sa carrière de joueuse de paume[1].

Elle est l'une des premières femmes « sportives » dont on ait une trace écrite de l'existence[2].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Elle finit sa vie religieuse à l'abbaye de Soleilmont[2]. On ignore la date de sa mort[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Lorraine Kaltenbach et Clémenine Portier-Kaltenbach (historienne et journaliste), Championnes : Elles ont conquis l'or, l'argent, le bronze, Paris, Flammarion, coll. « Arthaud poche », , 25 p. (ISBN 978-2-0814-4497-3, lire en ligne)
  2. a et b « Margot la Hennuyère », dans Clémentine Portier-Kaltenbach, Lorraine Kaltenbach, Championnes, Flammarion, , 192 p. (EAN 9782081324763)