Margaret du Royaume-Uni

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Margaret du Royaume-Uni
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La princesse Margaret en 1965.
Biographie
Titulature Princesse du Royaume-Uni
Comtesse de Snowdon
Vicomtesse Linley
Dynastie Maison Windsor
Nom de naissance Margaret Rose
Naissance
Glamis, Écosse (Royaume-Uni)
Décès (à 71 ans)
Londres (Royaume-Uni)
Sépulture Chapelle Saint-Georges
Père George VI
Mère Elizabeth Bowes-Lyon
Fratrie Élisabeth II
Conjoint Antony Armstrong-Jones (1960-1978)
Enfants David Armstrong-Jones
Sarah Armstrong-Jones

Description de l'image Coat of Arms of Margaret, Countess of Snowdon.svg.

Margaret du Royaume-Uni (Margaret Rose), née le à Glamis en Écosse et morte le à Londres, est un membre de la famille royale britannique, sœur cadette de la reine Élisabeth II.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

La princesse Margaret avec sa grand-mère, la reine Mary, et sa sœur, la future reine Élisabeth II.

La princesse Margaret naît au château de Glamis, la demeure ancestrale de son grand-père maternel, Claude Bowes-Lyon, 14e comte de Strathmore et Kinghorne. Elle est la seconde fille d'Albert, duc d'York (futur roi George VI), et d'Elizabeth Bowes-Lyon (dite plus tard « the Queen Mother », « la reine mère »).

Elle est baptisée dans la chapelle privée du palais de Buckingham et a pour parrain son oncle le prince de Galles, futur Édouard VIII, et pour marraine la princesse Ingrid de Suède, devenue reine de Danemark quelques années plus tard.

En 1936, son oncle Édouard VIII abdique et son père devient roi sous le nom de George VI. Durant toute son enfance, elle est éduquée avec sa sœur par des précepteurs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle reste avec sa famille au château de Windsor en dépit des nombreux bombardements à Londres et dans sa banlieue.

En 1952, son père meurt et sa sœur aînée devient la reine Élisabeth II.

Vie sentimentale[modifier | modifier le code]

En 1953, Élisabeth II est couronnée. Margaret et sa mère quittent le palais de Buckingham laissé au nouveau couple royal, et s'installent à Clarence House. La même année, le Regency Act (en) statue qu'en cas de décès de la souveraine, la régence reviendrait à son époux, le duc d'Édimbourg, et non à Margaret comme la loi le prévoyait jusqu'alors[1]. Au printemps 1953, la princesse Margaret se lie avec le group captain Peter Townsend, pilote de chasse à la Royal Air Force, héros de la Seconde Guerre mondiale. Quoique roturier, l'homme est écuyer de l'ancien roi George VI et de la reine Élisabeth II. Il est donc admis au palais de Buckingham et dans le cercle de la famille royale. Cependant, il est divorcé et père de famille, ce qui rend tout projet de mariage impossible avec la princesse Margaret : l'Église anglicane, Église d'État, ne permet pas à l'époque le remariage d'une personne divorcée[a],[2].

Pour se marier avec le group captain, la princesse Margaret aurait dû, conformément aux règles de la cour, attendre d'avoir 25 ans, renoncer à son titre royal et à sa liste civile, puis obtenir l'autorisation du gouvernement. Au bout de plusieurs années de romance reprise par les journaux, Margaret annonce publiquement sa rupture avec Peter en raison de « ses devoirs envers son pays ».

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

La princesse Margaret en 1965.

Margaret devient une figure de la jet set londonienne et la cible des paparazzi, en raison de son physique avantageux et de ses fréquentations inhabituelles pour un membre de la famille royale. Après plusieurs aventures, notamment avec John Turner qui devient par la suite Premier ministre du Canada, elle épouse le Antony Armstrong-Jones, photographe de métier, anobli et titré à cette occasion comte de Snowdon et vicomte Linley. Ce mariage, célébré à l'abbaye de Westminster, est considéré comme le premier mariage moderne de la famille royale. En effet, de nombreux artistes et chanteurs figurent parmi les invités. La cérémonie, première à être diffusée en direct à la télévision, est suivie par 300 millions de téléspectateurs[3]. Le couple s'installe dans un appartement du palais de Kensington.

De ce mariage naissent deux enfants :

En 1978, en raison des multiples infidélités du comte de Snowdon et d'une infidélité devenue publique de la princesse, le comte et la comtesse de Snowdon divorcent. Il s'agit du premier divorce royal depuis celui d'Henri VIII et d'Anne de Clèves en 1540.

Vie privée et mort[modifier | modifier le code]

Margaret en 1948.

Très vite surnommée la « princesse rebelle » en raison de ses fréquentations et de ses excès, la princesse Margaret devient une habituée des clubs londoniens et se montre volontiers en compagnie de rockeurs à la mode, notamment Mick Jagger[4],[5] et les Beatles[6]. Elle s'installe une partie de l'année sur l'île Moustique, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, royaume du Commonwealth situé dans les Caraïbes, où la princesse et son époux possèdent une villa, Les Jolies Eaux (en). Le , le News of the World publie des photos prises à Moustique de la princesse avec son amant Roddy Llewellyn. Les clichés, exposant en public pour la première fois la vie intime d'un membre de la famille royale, font scandale et précipitent la fin de son mariage de façade[7].

À partir des années 1980, elle connaît de nombreux ennuis de santé en raison de son tabagisme et son alcoolisme (la presse rapporte qu'elle fume 60 cigarettes et boit plusieurs bouteilles de gin par jour) : elle est notamment atteinte d'une hépatite alcoolique et doit subir l'ablation partielle d'un poumon.

La princesse Margaret à la fin de sa vie.

La princesse meurt le à l’hôpital King Edward VII (en), dans le quartier de Westminster, à Londres, à la suite de plusieurs accidents vasculaires cérébraux, précédant sa mère d’un peu moins de deux mois. Selon ses dernières volontés, ses funérailles sont célébrées dans l'intimité au château de Windsor ; son corps est incinéré et ses cendres sont enterrées dans la chapelle Saint-Georges, près de son père[8].

En 2005, un documentaire intitulé Princesse Margaret, une love story retrace la vie de la princesse Margaret, en lui imputant toutes les rumeurs dont la presse l'a accusée durant sa vie, sa consommation de drogues et ses amours tumultueuses avec des hommes et des femmes[9].

Vente successorale[modifier | modifier le code]

Pour acquitter auprès du trésor britannique les frais de succession déjà payés pour un montant de 4 millions de livres sterling, soit 40 % d'une succession estimée à 10 millions de livres, ses enfants, Lord Linley et Lady Sarah Chatto, ont confié en 2006 à Christie's de Londres le soin de disperser aux enchères un certain nombre d'objets souvenirs personnels de la princesse défunte[10].

Plus d'un millier de collectionneurs du monde entier, auxquels s'ajoutent plus de cinq mille enchérisseurs, ont participé à cette vente aux enchères exceptionnelle quant au nombre — 596 lots — et à la qualité des objets proposés. Le produit total de la vente s'est monté à 9,57 millions de livres.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Titres et honneurs[modifier | modifier le code]

Titulature[modifier | modifier le code]

Margaret, comtesse de Snowdon
Description de l'image Coat of Arms of Margaret, Countess of Snowdon.svg.
Formules de politesse
Indirecte Son Altesse Royale
Directe Votre Altesse Royale
Alternative Madame

La princesse Margaret est connue successivement sous les titres de :

  •  : Son Altesse Royale la princesse Margaret d'York ;
  •  : Son Altesse Royale la princesse Margaret ;
  •  : Son Altesse Royale la princesse Margaret, comtesse de Snowdon.

Comme ce fut le cas pour Diana Spencer, princesse de Galles et Sarah Ferguson, duchesse d'York, elle portait toujours officiellement le titre de comtesse de Snowdon après son divorce, mais sans l'utiliser.

Décorations[modifier | modifier le code]

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Dans le film Le Discours d'un roi, sorti en 2010 et ayant pour sujet son père, Ramona Marquez (en) prend les traits de la princesse durant sa jeunesse[15].

Dans la série télévisée The Crown, son rôle est interprété successivement par Vanessa Kirby dans les saisons 1 et 2, par Helena Bonham Carter dans les saisons 3 et 4, puis par Lesley Manville dans les saisons 5 et 6[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette règle avait contraint la princesse Anne, princesse royale, à se remarier, en 1992, devant l'Église d'Écosse, Église presbytérienne qui autorisait le remariage des divorcés. L'Église anglicane, quant à elle, autorisera ces remariages en 2002.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Britain to Amend the Regency Act, Removing Margaret From a Role », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Church of England. House of Bishops, Marriage in Church After Divorce: A Discussion Document from a Working Party Commissioned by the House of Bishops of the Church of England, Church House Publishing, , 98 p. (ISBN 978-0-7151-3833-5, lire en ligne), p. 27.
  3. (en) Sandra Choron et Harry Choron, Planet Wedding, Houghton Mifflin Harcourt, , p. 84.
  4. « Mick Jagger : son flirt princier avec Margaret », sur Gala, (consulté le ).
  5. (en) « Did Mick Jagger have an affair with Princess Margaret? », sur The Sunday Times, (consulté le ).
  6. « Banque d'images de Margaret », sur gettyimages.fr.
  7. (en) Charles Carlton, Royal Mistresses, Routledge, , p. 172.
  8. « L'adieu des Windsor à Margaret », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Mark Lowson, « Royals on the box », sur theguardian.com, (consulté le ).
  10. Stéphane Bern, « Les souvenirs de la princesse Margaret sont à vendre », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  11. (en) Hugo Vickers, Royal Orders, Boxtree, (ISBN 9781852835101), p. 147.
  12. (en) The London Gazette, (Supplement) no 39863, p. 2940, 26 mai 1953.
  13. (en) The London Gazette, no 40818, p. 3803, 29 juin 1956.
  14. (en) « Princess Margaret », sur royal.uk, (consulté le ).
  15. « Le discours d'un roi » ((en) distribution et équipe technique), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  16. « The Crown » ((en) distribution et équipe technique), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]