Marcelle Meyer
(sauf Louis Durey), Jean Wiener et Jean Cocteau.
| Nom de naissance | Marcelle Madeleine Laure Meyer |
|---|---|
| Naissance |
Lille, |
| Décès |
(à 61 ans) Paris, |
| Activité principale | Pianiste |
Marcelle Meyer, née le à Lille et morte le dans le 15e arrondissement de Paris, est une pianiste classique française.
Figure artistique de l'entre-deux-guerres, elle fréquente le Groupe des Six ainsi qu'Erik Satie, Henri Sauguet, Igor Stravinsky et Jean Cocteau. Parallèlement à son engagement auprès des compositeurs contemporains dont elle crée plusieurs pièces, elle fait redécouvrir les grands maîtres anciens, de Bach à Schubert.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formation
[modifier | modifier le code]Marcelle Meyer naît à Lille le 22 mai 1897, dans une famille de négociants[1].
Dès l'âge de cinq ans, elle prend ses premières leçons de piano avec sa sœur aînée Germaine (1888-1976), future épouse du peintre Léopold Survage. En 1911, elle entre au Conservatoire de musique et de déclamation de Paris. Elle fréquente la classe de Marguerite Long puis d'Alfred Cortot. Elle remporte le premier prix du Conservatoire en 1913 ; à la fin de son interprétation d'un Concerto de Saint-Saëns, Cortot la rejoint sur scène et l'embrasse.
Sous le patronage de Ricardo Viñes, elle fait la connaissance de Maurice Ravel[2]. Elle fréquente le Groupe des Six (Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Louis Durey), se lie d'amitié avec les compositeurs Erik Satie, Igor Stravinsky, Roger Désormière et l'écrivain Jean Cocteau.
Défense de la musique contemporaine pour piano
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| Fichier audio | |
| Invention à 2 voix de Jean-Sébastien Bach BWV 772 en do majeur par Marcelle Meyer | |
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En 1917 elle épouse à Paris le futur comédien Pierre Bertin[3], lié aux milieux de la musique et du théâtre. Le , il met en scène Le Piège de Méduse, une comédie écrite et mise en musique par Erik Satie. Il présente à l'auteur sa jeune épouse, qui devient à 20 ans son interprète préférée. Peu avant le décès de Claude Debussy, elle étudie avec lui ses Préludes qu'elle crée, salle Gaveau, lors du premier récital entièrement consacré au compositeur.
Elle compte aussi parmi les interprètes français qui font redécouvrir Jean-Sébastien Bach, Jean-Philippe Rameau, François Couperin ou Domenico Scarlatti, dont elle grave des sonates pour les Discophiles français. André Tubeuf la présente comme « celle des grandes pianistes françaises du XXe siècle qui fut le plus formidablement polyvalente, et aussi le plus exemplairement et constamment française dans cette polyvalence même »[4].
Fin de vie
[modifier | modifier le code]Après avoir divorcé de Pierre Bertin en 1927, elle épouse l'avocat italien Carlo di Vieto puis s'installe à Rome.
En réponse à une invitation du chef d'orchestre Dimitri Mitropoulos, elle envisage d'effectuer une tournée en Amérique [réf. souhaitée]. Mais le 17 novembre 1958, rendant visite à sa sœur Germaine, elle meurt d'un accident cardio-vasculaire à l'hôpital Boucicaut[5].
Elle repose au cimetière communal de Clamart, auprès de sa sœur et de son beau-frère[6].
Créations
[modifier | modifier le code]Marcelle Meyer crée des partitions de :
- Darius Milhaud (Printemps en 1920 ; L'Automne en 1932 ; Scaramouche en 1937) ;
- Francis Poulenc (Impromptus, dont elle est dédicataire, en 1922) ;
- Henri Sauguet (Trois Françaises, dont elle est dédicataire, en 1923)[7] ;
- Igor Stravinsky (Les Noces en 1923 avec Francis Poulenc, Georges Auric et Hélène Ralli ; Sérénade en 1925) ;
- Igor Markevitch (Partita)[7].
Influences
[modifier | modifier le code]Alexandre Tharaud exprime son admiration : « Marcelle Meyer, c'était avant tout un jeu qui ne ressemblait à aucun autre, un piano solide, charpenté, mis au service d'un chant d'une constante fluidité. […] à mon sens la plus grande pianiste française »[8] et comme elle, a enregistré Jean-Philippe Rameau ou Maurice Ravel au piano.
Discographie
[modifier | modifier le code]Marcelle Meyer est « une des rares interprètes de sa génération dont on puisse considérer les enregistrements comme une œuvre à part entière »[9].
Sa discographie comprend :
- L'intégrale : Ses enregistrements 1925–1957 : Chabrier, Ravel, Debussy, Couperin, Bach, Rameau, Domenico Scarlatti, Stravinsky, Mozart, Rossini, Haydn, Schubert, Milhaud, Poulenc, Manuel de Falla, Albéniz (17 CD, EMI, 2007) ;
- les Inédits Marcelle Meyer : Chopin, Barcarolle ; Debussy, Images ; Falla, Nuits dans les jardins d'Espagne* - Orchestre de la RAI de Rome, dir. Mario Rossi (, *, RAI/INA / Tahra TAH 564).
78 tours
- Bach, Concerto italien, Fantaisie en do mineur, toccate en ré mineur, Les Discophiles français, Album 13, 4 disques (60-63)
- Rameau, Onze pièces pour clavier, Les Discophiles français, Album 14, 4 disques (64-67)
- Scarlatti, Les sonates pour clavier, Les Discophiles français, Album 15, 4 disques (68-71)
- Couperin, Neuf pièces pour clavier, Les Discophiles français, Album 16, 4 disques (72-75)
- Bach, Fantaisie en la mineur, Toccatas en do mineur et ré majeur Les Discophiles français, Album 17, 4 disques (76-79)
- Bach, Partitas en la mineur et si bémol, Les Discophiles français, Album 18, 4 disques (80-83)
- Debussy, Images et préludes, Les Discophiles français, Album 21, 4 disques (92-95)
- Bach, Fantaisie chromatique et fugue en ré mineur, Partita en do mineur, Les Discophiles français, Album 22, 4 disques (96-99)
- Bach, Partita en mi mineur, Les Discophiles français, Album 23, 4 disques (100-103)
- Ravel, Valses nobles et sentimentales, Gaspard de la nuit, Les Discophiles français, Album 25, 4 disques (108-111)
- Bach, Inventions à 2 et 3 voix, Les Discophiles français, Album 27, 6 disques (116-121)
- Schubert, Danses allemandes, op. 33, Ländler, op. 171, Ländler op. Post, Valses nobles, Valses sentimentales, Les Discophiles français, Album 31, 6 disques (134-138)
- Mozart, Sonate K. 310, Adagio, K. 540, Menuet, K. 355 et Gigue, K. 574, Les Discophiles français, Album 37, 4 disques
- Bach, Suite anglaise en fa majeur et Toccata en fa dièse mineur, Les Discophiles français, Album 38, 4 disques
Vinyle
- Bach, Concerto italien, Les Discophiles français, DF 13, 25 CM
- Rameau, Onze pièces pour clavier, Les Discophiles français, DF 14, 25 CM
- Scarlatti, Sonates, Les Discophiles français, DF 15, 25 CM
- Schubert, Valses nobles, valses sentimentales, Les Discophiles français, DF 31, 17 CM
- Mozart, Concertos pour piano, K. 466 et K. 488, avec L'orchestre Hewitt, dirigée par Maurice Hewitt, Les Discophiles français, DF 37, 30 CM
- Stravinsky, Petrouchka, Ragtime et Sérénade, Les Discophiles français, DF 48, 25 CM
- Couperin, Rameau, Debussy et Ravel Concert de musique française, Les Discophiles français, DF 86, 30 CM
- Rameau, L'œuvre pour clavier, Les Discophiles français, DF 98-99, 30 CM
- Ravel, L'Œuvre de piano, Les Discophiles français, DF 100-101, 30 CM
- Scarlatti, Les sonates pour clavier, Les Discophiles français, DF 139-140, 30 CM
- Chabrier, L'Œuvre de piano (avec Poulenc, Les Discophiles français, DF 151-152, 30 CM
- Stravinsky, Petrouchka, Ragtime, Sérénade, piano rag music et sonate, Les Discophiles français, DF 163, 30 CM
- Debussy, Les Préludes, Les Discophiles français, DF 211-212, 30 CM
- Mozart, Sonate en la majeur, K. 331, Les Discophiles français, EX 17.008, 17 CM
- Mozart, Sonate et Rondo, K. 533 et K. 494, Les Discophiles français, EX 17.009, 17 CM
- Rossini, Pièces pour piano, Les Discophiles français, EX 25.008, 25 CM
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Archives départementales du Nord. Lille, actes de naissance de mai à août 1897, vue 117 / 618, acte n° 2489.
- ↑ article de Glenn Armstrong, consulté le 8 mai 2008.
- ↑ Archives de Paris. 7e arrondissement, actes de mariage du 19 novembre au 31 décembre 1917, vues 16 et 17 / 38, acte n° 794.
- ↑ André Tubeuf, « Marcelle Meyer, Paris qui joue du piano », présentation de ses enregistrements 1925-1957, livret du coffret 17 CD EMI classics.
- ↑ Archives de Paris. 15e arrondissement, actes de décès du 17 novembre au 14 décembre 1958, vue 4 / 31, acte n° 3578.
- ↑ Landrucimetieres - Cimetières de France et d'ailleurs. Clamart (92) : cimetière du Bois Tardieu.
- Pâris 2015, p. 652.
- ↑ Alexandre Tharaud.
- ↑ Marc Vignal (dir.), Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, (lire en ligne), p. 649.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Tubeuf, « Marcelle Meyer, L'Imprévisible », Classica-Répertoire, no 76, , p. 56–57 (ISSN 1287-4329).
- Alain Pâris (dir.), Le nouveau dictionnaire des interprètes, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (1re éd. 2004), 1366 p. (ISBN 978-2-221-14576-0).
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Biographie de Marcelle Meyer par Jean-Marc Harari sur bach-cantatas.com
