Sudd

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Sudd
Prairies inondées du Sahara
Description de cette image, également commentée ci-après
Pêcheurs dans le Sudd.
Classification
Caractéristiques
Superficie[1] :
57 000 km2
Rivières et
zones humides[2] :
Conservation
Ressources web :

Localisation

Description de l'image Sudd location map.svg.

Le Sudd est un vaste marais du Soudan du Sud formé par le Nil Blanc. Avec plus de 10 000 km2 à la saison humide, c'est l'une des plus grandes zones humides du monde et la plus grande zone humide d'eau douce dans le bassin du Nil.

Pendant longtemps, le Sudd, tout particulièrement son épaisse végétation, s'est révélée être un obstacle infranchissable à la navigation sur le Nil. Les anciens Égyptiens ne réussirent jamais à pénétrer le marais et à atteindre les régions au sud de celui-ci[3]. Une exploration romaine initiée par Néron en 61 apr. J.-C. n'arriva pas non plus à le traverser. Pour les mêmes raisons, les colonisateurs européens du XIXe siècle échouèrent dans leur exploration des sources du Nil, qui ne furent découvertes qu'en débutant les explorations à partir de la côte est-africaine, afin de ne pas avoir à traverser le Sudd.

Le Sudd est un site Ramsar classé depuis 2006[4] ; la superficie protégée atteint 57 000 km2.

Nom[modifier | modifier le code]

Le marais est nommé en arabe سد, sadd, signifiant en français « barrière[5] » ou « obstruction[6] », et qui lui donne son nom en français. On trouve également les formulations « as-Sudd » ou « al-Sudd ». En dinka, le marais est nommé Toc.

La région est parfois nommée d'après la rivière qui le traverse, le Bahr el-Ghebel ou « rivière de la Montagne ».

Localisation[modifier | modifier le code]

Le Sudd s'étend dans le centre-nord du Soudan du Sud, depuis Mongalla (en) jusqu'à la confluence du Sobat et du Nil Blanc en amont de Malakal, et à l'ouest le long du Bahr el-Ghazal. Du nord au sud, il mesure 500 km ; d'est en ouest, il atteint 200 km.

S'étendant sur une région plate et peu profonde, sa taille est fortement variable, atteignant 30 000 km2 en moyenne. Pendant la saison humide, il peut recouvrir 130 000 km2, soit 20 % du pays, selon le flux du fleuve, qui dépend essentiellement du débit au sortir du lac Victoria. Comme le Sudd est constitué de nombreux méandres, lacs et champs de roseaux et papyrus, il perd la moitié de son eau par évapotranspiration dans ses plaines d'inondation permanentes et saisonnières[7]. Le canal de Jonglei, inachevé et vraisemblablement abandonné, a pour but de permettre au Nil blanc d'éviter de traverser le Sudd, de réduire les pertes par évaporation et d'accroître le débit en aval du marais.

Après avoir traversé Mongalla, le lit du Bahr el-Ghebel (nom de la section du Nil Blanc qui forme le Sudd) s'évase dans une vaste plaine d'inondation, le cours du fleuve s'étendant sur de nombreux lacs et canaux pendant la saison sèche. Pendant la saison humide, les eaux innondent les prairies avoisinantes.

En aval de Bor, le Bahr el-Zeraf déflue du Bahr el-Ghebel vers l'est, déviant une partie du début, avant de le rejoindre avant Malakal. Entre les deux, le Bahr el-Ghebel traverse le lac No où il reçoit les eaux du Bahr el-Ghazal. À Malakal, le Sobat rejoint le systême. Les eaux combinées coulent alors vers le nord sous le nom de Nil Blanc, dans un lit défini, avant de rejoindre le Nil Bleu à Khartoum et de former le Nil.

Écorégion[modifier | modifier le code]

Le Sudd constitue l'écorégion terrestre des prairies inondées du Sahara selon la classification du Fonds mondial pour la nature (WWF), et appartient au biome des prairies et savanes inondables de l'écozone afrotropicale[8].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) R. Abell, M. L. Thieme, C. Revenga, M. Bryer, M. Kottelat, N. Bogutskaya, B. Coad, N. Mandrak, S. Contreras Balderas, W. Bussing, M. L. J. Stiassny, P. Skelton, G. R. Allen, P. Unmack et al., « Freshwater Ecoregions of the World : A New Map of Biogeographic Units for Freshwater Biodiversity Conservation », BioScience, vol. 58, no 5,‎ , p. 403-414.
  2. (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), données et carte consultables sur The Atlas of Global Conservation.
  3. (en) H. J. Dumont, The Nile, vol. 89, Springer Science + Business Media B.V, coll. « Monographiae Biologicae », (ISBN 978-1-4020-9725-6), « A Description of the Nile Basin, and a Synopsis of Its History, Ecology, Biogeography, Hydrology, and Natural Resources », p. 1–21
  4. (en) « Sudd », sur Service d'information sur les sites Ramsar (consulté le )
  5. (en) J. J. Gaudet et A. Falconer, Remote sensing for tropical freshwater bodies. The problem of floating islands on Lake Naivasha, Nairobi, Regional Remote Sensing Facility,
  6. (en) New Oxford American Dictionary, Oxford University Press,
  7. (en) J. V. Sutcliffe et Y. P. Parks, IAHS Special Publication No 5, Wallingford,
  8. (en) Fonds mondial pour la nature – Saharan flooded grasslands