Manre

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Manre
Manre
Vue d'ensemble de la rue Principale avec la mairie, le monument aux morts et le clocher de l'église.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Ardennes
Arrondissement Vouziers
Intercommunalité Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise
Maire
Mandat
Gérald Lorfeuvre
2020-2026
Code postal 08400
Code commune 08271
Démographie
Population
municipale
103 hab. (2021 en augmentation de 7,29 % par rapport à 2015)
Densité 5,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 15′ 46″ nord, 4° 39′ 56″ est
Superficie 18,5 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Attigny
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Manre

Manre est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est à la limite sud du département des Ardennes : parmi les communes limitrophes, Gratreuil et Sommepy-Tahure appartiennent au département de la Marne.

Communes limitrophes de Manre
Aure Marvaux-Vieux
Manre Ardeuil-et-Montfauxelles
Sommepy-Tahure
(Marne)
Gratreuil
(Marne)

Ce village est à la confluence de deux cours d'eau, l'Allin (ou Alin, anciennement l'Aure) et les Viviers, encore appelé ruisseau de la Tannerie. À la sortie est du village, à l'endroit de cette confluence, près d'un ancien moulin, subsiste d'un ancien site médiéval un ouvrage de terre parfaitement circulaire, haut de 5 m, mesurant quelque 70 m de diamètre à la base et entouré d'un fossé en eau large d'une dizaine de mètres[1]. Plus à l'est, le ruisseau du Bois Isay vient renforcer encore le ruisseau d'Allin[2].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 816 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sommepy », sur la commune de Sommepy-Tahure à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 10,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 771,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Manre est une commune rurale[Note 2],[10]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31 %), forêts (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (1,4 %), prairies (1 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune a été un site celtique. Des squelettes ont été exhumés à plusieurs reprises au XIXe siècle, au nord du territoire de la commune[2]. Plus récemment au XXe siècle, dans les années 1960, plus d'une vingtaine de tombes ont été mises en évidence sur le Mont-Troté, dans la partie sud-est du territoire de la commune, ainsi qu'une tombe à char, datant de la culture de La Tène. Outre les squelettes, des objets divers ont été exhumés, torques, bracelets, fibules, vases, etc. Une tombe est reconstituée au musée de l'Ardenne, et des éléments sont également présentés au musée Saint-Remi de Reims[16],[17].

Vers l'an 1000, ce territoire est déjà la propriété de l'église de Reims, pour plusieurs siècles[18],[2]. Les comtes de Grandpré en sont les avoués : ils en deviennent dans les faits les maîtres absolus, sauf l'hommage qu'ils rendent aux archevêques de Reims[2]. Une charte de franchise est accordée en 1273 aux habitants, avec l'élection d'échevins, contre une contribution annuelle[1].

Le , le duc de Lancastre investit le bourg malgré ses remparts, le ravage et l'incendie lors de la chevauchée vers Reims[2].

Pendant la Première Guerre mondiale, le front se stabilise de à à Tahure, au sud de la commune de Manre. Tahure est détruite complètement par le conflit et ne s'en relève pas[19]. Fin , la 4e armée française du général français Henri Gouraud, épaulée par la première armée américaine du général Pershing, mène dans cette région la dernière attaque, l'offensive Meuse-Argonne. Manre est un des premiers villages libérés lors de cette attaque[20].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1875 après 1879 Galloy[21]    
mars 1983 mars 2008 Dominique Mainsant   Agriculteur
mars 2008 janvier 2017 René Bruaux   Agriculteur
avril 2017 23 mai 2020 Michel Mendes   Retraité
23 mai 2020 En cours Gérald Gérald Lorfeuvre [22]   Administrateur de biens
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[24].

En 2021, la commune comptait 103 habitants[Note 3], en augmentation de 7,29 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
295321347375427427407376377
1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
335288275278290260254243250
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
248196204227220184218165138
1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 -
13812511410812395100103-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église.

Église Saint-Martin[modifier | modifier le code]

Construire dans les années 1920, elle remplace une église détruite au cours de la Première Guerre mondiale[27].

Moulin de Manre[modifier | modifier le code]

Un moulin existe depuis plusieurs siècles à l'extrémité est du village et à la confluence de l'Allin et du ruisseau de la Tannerie[1],[2]. Il est cité dans la charte de 1273[28]. Ce moulin a appartenu notamment à deux grandes familles de meuniers des Ardennes, les Périnet puis les Payer (la famille des Payer s'est divisée en plusieurs branches ; le botaniste Jean-Baptiste Payer, fils de meunier, est issu d'une de ses branches implantée dans le Vouzinois)[29]. Cet ancien moulin conserve des installations industrielles du XIXe siècle, en particulier une roue à augets verticale, en fer, et une turbine hydraulique. Le bâtiment de meunerie est en brique, à toit à deux pans, avec des planchers soutenus par des colonnes en fonte. Les façades montrent un décor géométrique à motifs de briques sur les façades. Un ancien logement patronal, en brique et pierre, dans un style Art déco est accolé à cette ancienne meunerie. Construit sur un soubassement surélevé, il est surmonté de toits à croupe et en pavillon débordants. Au XXe siècle, le moulin est utilisé pour moudre des farines pour animaux, puis converti en habitations en 1985[29].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Michel Veilande, (1767-1845), général de brigade du Premier Empire, homme politique sous la Restauration.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Daniel Hochedez, « À la découverte des sites médiévaux de l'Argonne du Nord », Horizons d'Argonne, no 88,‎ , p. 7-14 (lire en ligne)
  2. a b c d e et f Octave Guelliot, Dictionnaire historique de l'arrondissement de Vouziers, t. VI, Charleville-Mézières, éditions Terres ardennaises, , 112 p. (ISBN 2-905339-57-8), « Manre », p. 11-18
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Manre et Sommepy-Tahure », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Sommepy », sur la commune de Sommepy-Tahure - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Sommepy », sur la commune de Sommepy-Tahure - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  10. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  16. J. G. Rozoy, « Le cimetière gaulois du Mont Troté à Manre », Études Ardennaises, no 40,‎ , p. 40-42
  17. J. G. Rozoy, « La tombe 27 du Mont Troté (Ardennes) », Revue du Nord, t. 47, no 187,‎ , p. 615-622 (DOI 10.3406/rnord.1965.2549, lire en ligne)
  18. Patrick Demouy, Genèse d’une cathédrale. Les archevêques de Reims et leur église aux XIe et XIIe siècles, Éditions Dominique Guéniot, , 814 p., p. 102, 503, 504? 521, 711
  19. Jean-Pierre Husson, « Les 7 villages détruits de la Marne », sur Centre national de documentation pédagogique
  20. (en) Francis W. Halsey, The Literary Digest History of the World War : Compiled from Original and Contemporary Sources, Cosimo, Inc., (lire en ligne), p. 26
  21. Almanach Matot-Braine, Reims, 1879, p292.
  22. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. « Église paroissiale Saint-Martin - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire-patrimoine.cr-champagne-ardenne.fr (consulté le )
  28. Marie-France Barbe, Sylvie Laverdine et Françoise Parizel, Moulins des Ardennes. Par monts et par vaux, Éditions Terres Ardennaises, , p. 97
  29. a et b Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, « Manre, Moulin (rue du). Moulin à blé, puis usine de produits pour l'alimentation animale, actuellement maison », dans Patrimoine industriel des Ardennes, Conseil départemental des Ardennes, (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), p. 156

Liens externes[modifier | modifier le code]