Manifestations de 2023 en Géorgie

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Manifestations de 2023 en Géorgie
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Manifestation le 7 mars 2023 à Tbilissi.
Informations
Date -
Localisation Drapeau de la Géorgie Géorgie
Caractéristiques
Revendications Arrêt de la promulgation de la loi sur les agents étrangers
Protection de la liberté de la presse en Géorgie
Protection des relations de la Géorgie avec l'Union européenne
Parties au conflit civil
Opposition
Mouvement national uni
Girchi - Plus de liberté
Pour la Géorgie
Nouveau centre politique - Girchi (en)
Soutenu par :
Présidente de la Géorgie
Gouvernement de Géorgie
Ministre des affaires intérieures
Police de Géorgie
Majorité parlementaire
Rêve géorgien
Pouvoir au peuple
Pertes
Plusieurs blessés

Les manifestations de 2023 en Géorgie sont une série continue de manifestations de rue qui se déroulent dans toute la Géorgie en mars 2023, sur le soutien parlementaire d'une nouvelle loi pro-russe sur les agents étrangers. La police aurait utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestations, en particulier dans la capitale Tbilissi[1],[2].

Contexte[modifier | modifier le code]

En vertu du projet de loi, les ONG et les médias indépendants qui reçoivent plus de 20% de leur financement de l'étranger doivent se déclarer agents étrangers.

Le projet de loi a été adopté en première lecture, avec 76 voix pour et 13 contre, au parlement[3].

Les critiques disent que le projet de loi représente un virage autoritaire et pourrait nuire à ses espoirs d'adhésion à l'Union européenne. Ils considèrent que la loi étouffe la liberté de la presse. Ils ont également déclaré, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022, que cela rappelait une loi de 2012 en Russie qui a depuis été utilisée pour réprimer la dissidence.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 7 mars, des policiers géorgiens ont utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau devant le bâtiment du Parlement géorgien au centre-ville de Tbilissi contre des manifestants qui s'opposent à un projet de loi que certains voient comme empêchant la liberté de la presse[4]. Le 8 mars, les manifestants ont tenté de pénétrer par effraction dans le bâtiment du parlement en Géorgie.

Le ministère de l’intérieur géorgien annonce que « près de 50 policiers » ont été blessés dans les manifestations, faisant état de « violents incidents ». Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées.

Le 9 mars, le Gouvernement géorgien annonce avoir retiré sans condition le projet de loi en cause[5]. Plus tard le même jour, le ministère de l'Intérieur affirme que toutes les personnes arrêtées les 7 et 8 mars ont été libérées[6].

Réactions[modifier | modifier le code]

Gouvernement de Géorgie[modifier | modifier le code]

La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a apporté son soutien aux manifestants, affirmant que "la voie de l'intégration européenne doit être protégée." Elle a dit qu'elle opposerait son veto et abrogerait le projet de loi.

Le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a réaffirmé le 7 mars son soutien à la loi, affirmant que les dispositions proposées sur les agents étrangers étaient conformes aux "normes européennes et mondiales"[7].

Le ministère géorgien de l'Intérieur a demandé aux manifestants de se disperser, avertissant que des "mesures légales" seraient prises pour rétablir le calme. Le ministère aurait déclaré que la manifestation avait dépassé le cadre d'un rassemblement pacifique et s'était transformée en violence. Le ministère a également déclaré que la police avait également été contrainte d'utiliser la force proportionnelle pour rétablir l'ordre public.

Plus de 60 organisations de la société civile et médias ont déclaré qu'ils ne se conformeraient pas au projet de loi s'il était promulgué.

États-Unis[modifier | modifier le code]

L'ambassade des États-Unis en Géorgie a publié une déclaration sur l'avancement de la législation du Parlement le 7 mars. L'ambassade a déclaré que les lois inspirées par le Kremlin sont incompatibles avec le désir clair du peuple géorgien d'intégrer l'Europe et son développement démocratique. La déclaration mentionne également que ces lois nuiront aux relations de la Géorgie avec ses partenaires stratégiques[8].

Union européenne[modifier | modifier le code]

Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré que le projet de loi géorgien était une "très mauvaise évolution" pour la Géorgie et son peuple. Il a déclaré que la forme de loi risquait d'avoir un effet dissuasif sur la société civile et les organisations médiatiques. Estimant que le projet de loi pourrait sérieusement affecter ses liens avec l'UE, il a exhorté la Géorgie à maintenir son engagement en faveur de la promotion de la démocratie[9].

Les États-Unis et l'Union européenne ont déclaré qu'il serait difficile pour la Géorgie d'adhérer à l'OTAN ou à l'Union européenne si cette loi devait être adoptée. Des organisations internationales se sont dites préoccupées par le projet de loi, affirmant qu'il allait à l'encontre du développement démocratique de la Géorgie.

Notes et références[modifier | modifier le code]