Man (Côte d'Ivoire)

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Man
Man (Côte d'Ivoire)
Ville de Man
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
District District des Montagnes
Région Tonkpi
Département Man
Maire Aboubakar Sidiki Fofana
Démographie
Gentilé Manoise, Manois
Population 241 969 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 7° 24′ nord, 7° 33′ ouest
Divers
Langue(s) parlée(s) Français, Yacouba,
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
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Man
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
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Man
Man entourée de montagnes

Man est une grande ville de l'ouest de la Côte d'Ivoire, la capitale du district des Montagnes et le chef-lieu de la région du Tonkpi[1],[2].

La ville est surnommée la ville aux 18 montagnes et est située dans une cuvette entourée d'une chaîne de montagnes[1],[3]. Elle tire le nom Man du sacrifice du patriache Gbê, chef de canton de Gbêpleu à la fin du XIXe siècle. Celui-ci a donné en sacrifice sa fille unique prénommée Manlé, enterrée vivante dans la forêt sacrée de Gbêpleu, pour le développement et la croissance harmonieuse de la ville en création[4]. La forêt de Gbêpleu est aujourd'hui protégée, et est l'habitat de singes sacrés[5]. La ville de Man est située à 570 km d’Abidjan par la route et 455 km par avion. Man est l’une des plus grandes villes de Côte d’Ivoire et la plus grande ville de l’Ouest de la Côte d’Ivoire avec 241 969 habitants[6]. Ce qui en fait la onzième ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire.

Le département de Man compte 461 135 habitants dont 245 091 hommes et 216 044 femmes[7] selon le recensement de la population ivoirienne en 2021.

L'Université de Man se trouve dans la ville.

Administration[modifier | modifier le code]

Man est le chef-lieu du département du même nom.

Une loi de 1978[8] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

Liste des maires successifs (Député Maire pour Dion Robert)
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1965 Dion Robert PDCI-RDA Homme politique élu
1970 Dion Robert (décédé le PDCI-RDA Homme politique réélu
1985 Jacquet Florent Droh (décédé le ) PDCI-RDA Homme politique élu
1990 Gilbert Bleu-Lainé PDCI-RDA Homme politique élu
1995 Phylippes Sianélé Bouys PDCI-RDA Homme politique élu
2001 Albert Flindé UDPCI Homme politique élu

Après les évènements de 2002, la ville, comme toutes les localités du nord du pays, a été placée sous l'administration du MPCI devenu les Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[9] et se trouvait de fait sous l'autorité unique d'un « commandant de zone » ( « com-zone » ). Ce « commandant de zone », comme pour chacun des 10 secteurs de la zone nord ivoirienne, était désigné par le secrétaire général des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire, à l'époque Guillaume Soro. Man était désigné depuis 2006 sous le terme de Zone n° 6[10]. Actuellement, il s'agit de Fofana Losseni. Cette autorité existe toujours en 2008 et cohabite avec les fonctionnaires de l'État, préfet et sous-préfet, revenus dans la région.

Représentation politique[modifier | modifier le code]

Député de Man
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
2012 Sidiki Konaté RDR Homme politique élu
Député maire de Sangouiné (sous-préfecture de Man)
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
2001 Siki Blon Blaise UDPCI Homme politique élu

Société[modifier | modifier le code]

La région de Man est célèbre pour ses danses traditionnelles et sites touristiques.

Démographie[modifier | modifier le code]

Selon le recensement de 2021, la ville compte 241 969 habitants[11]. La population est constituée principalement de Yacoubas, Wobés et Touras. D’autre ethnies du pays comme : les Guérés, les Mahou (ka), les Malinké, les Koyaka, les Sénoufo et les Baoulé s’y trouvent également. A côté de ceux-ci on y trouve les ressortissants des pays voisins et de la sous-région partagent l’espace avec ces derniers. Ainsi on rencontre des Burkinabé, des Guinéens, des Maliens, des Sénégalais et des Nigériens[12].

Évolution démographique
1975 Rec. 1988 Rec. 1998 Est. 2012 Est. 2015 Rec. 2021[13]
50 288 88 294 116 657 172 867 214 220 241 969

Éducation[modifier | modifier le code]

L'université de Man est un établissement d'enseignement supérieur public de la ville. L'université est dédiée aux formations en Agroforesterie, Tourisme, Mines et Géologie, Énergie, Métallurgie et Mécanique[14].

La ville de Man abrite 44 écoles primaires qui accueillent 14 000 élèves et 2 lycées et 8 collèges pour 11 000 élèves.

Écoles de formation professionnelle
Public.centre de formation professionnelle de Man (mécanique générale, mécanique automobile, construction métallique)

  • Lycée professionnel de Man
    (mécanique, électronique)
  • CAFOP supérieur de Man.

Université & Grande école

  • Université de Man
  • École supérieure Gué Pascal
  • l’Université Evangélique Internationale de Man (UEIM)[15]

Enseignement secondaire
Lycée public

  • Lycée moderne de Man
  • Lycée moderne 2 de Man
  • Lycée Florant Droh Jacquet de Man

Lycée privé

  • Collège Jean de la Mennais

Collège public

  • Collège moderne

Collège privé

  • Collège Domoraud
  • Collège Blon
  • Collège Saint Henri de Osso (catholique fille)
  • Collège Saints Martyrs de l'Ouganda (catholique garçon)
  • Collège Saint Brice
  • Collège Gueu Pascal
  • Collège moderne Saint André

Le département compte aussi une Institution de formation et d'éducation féminine située au chef-lieu, l'un des 90 centres de cette nature au pays. Cette institution a pour but de permettre aux femmes analphabètes, aux jeunes filles non scolarisées ou déscolarisées et aux femmes agricultrices de trouver une opportunité pour le développement d'aptitudes nouvelles permettant leur insertion, leur empouvoirement et leur autonomisation[16].

Économie[modifier | modifier le code]

Tisserand à Man

On y travaille les pierres et des métaux précieux pour l'exportation. Jusqu'au milieu des années 1980, le travail de l'ivoire constituait une ressource économique importante pour la ville, mais depuis cette ressource a tari par l'interdiction du commerce international de l'ivoire[réf. souhaitée]. La région vit aujourd'hui principalement de son agriculture (bois, cacao, café) destinée à l'exportation.

Langues[modifier | modifier le code]

Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula mais les langues vernaculaires de la région sont le Dan (langue maternelle des Yacoubas) et le (parlé par les Wês et le peuple Wobé)[17]. Le français effectivement parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de dago[Note 1] qui se distingue du français standard par la prononciation et qui le rend quasi inintelligible pour un francophone non ivoirien. Une autre forme de français parlé est le nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont écrits 2 magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Sassandra accueillant de nombreux ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées.

Religion[modifier | modifier le code]

La ville de Man a une grande communauté Islamique

Masque traditionnel des Boonis

Man est le siège d'un évêché catholique créé le .

Sports[modifier | modifier le code]

Les compétitions sportives se déroulent exclusivement au chef-lieu du département, les autres localités ne disposant d'aucune infrastructure dédiée : la ville dispose d'un club de football, le Man FC qui évolue en MTN Ligue 2. Un autre club, le Angelique FC de Man évolue en Championnat de Cote d'Ivoire de football de division régionale, équivalent d'une 4e division. Comme dans la plupart des villes du pays, il est organisé, de façon informelle, des tournois de football à 7 joueurs qui, très populaires en Côte d'Ivoire, sont dénommés Maracana. Le handball est également pratiqué, particulièrement par les filles, élèves du lycée de la ville.

La région[modifier | modifier le code]

  • La région de Man a un riche patrimoine culturel et touristique. Elle est le porte-drapeau du tourisme ivoirien avec ses sites naturels, ses danses et fêtes traditionnelles[18].
  • Concernant le patrimoine des villages environnants, à diverses occasions, dans les moments joie et même de grandes tristesses, on assiste à l’exécution de diverses danses folkloriques. Le « Toua Tan » avec le cor comme instrument de musique, le « Medy », les masques sacrés et aussi les échassiers[19].
  • Nombreux et impressionnants ponts de lianes toujours construits nuitamment (déconseillés aux personnes sujettes au vertige). Seuls les initiés ont le droit de construire les ponts de lianes. Le plus haut de la région est le pont de Vatouo, à 100 km au sud-est de Man.
  • Nombreuses cascades spectaculaires dans les environs, dont celle de Zadepleu à 5 km de Man. Elle est la plus grande de Côte d'Ivoire, et se trouve dans une zone sacrée. Chaque année, au pied de la cascade, l'autel de rituels accueille des sacrifices par les sages.
  • Parc national du Mont Sangbé à proximité.
  • Mont Tonkoui, l'un des plus hauts sommets du pays (1189 m.)
  • Mines de Fer de Kirao, construites par la société Panafrica en 2007. Ces mines abandonnées forment à présent des grottes interminables dans le mont Kirao.
  • La dent de Man : ce mont de 881 m à 8 km de Man trône sur la ville. Ce mont est un terrain de randonnées pour les touristes, qui doivent compter en cinq et six heures de marche AR.
  • Des festivals de danses traditionnelles sont nés mais ont vite sombré. Un des festivals le FECADAN (Festival de la Culture et des arts Dan), chaque année (en juin) nous permet de voir, les danses traditionnelles et les concours culinaires, la célébration de la fête des ignames, les courses de   masques[20].               
  • Danses sur échasses, typiques des Yacouba.
  • Fôret sacrée de Gbêpleu : sacrée à la suite d'un sacrifice humain au XIXe siècle, la forêt se situe à 3 km du centre-ville. Elle est aujourd'hui connue pour sa forte concentration en singes verts (Chlorocebus Sabaeus) friands de bananes douces, et qui font la joie des touristes.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Jumelage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle de français de Moussa, dans l'ouest du pays, on parle de français de Dago

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « La ville de Man – Man-ville.net – l'Ouest à portée d'un clic! » (consulté le )
  2. « Man et les 18 Montagnes », sur www.tourisme-ci.com (consulté le )
  3. « HISTOIRE DE A VILLE DE MAN – VISITER MAN » (consulté le )
  4. « Rezo-Ivoire .net | man richesses et singularites dune ville », sur rezoivoire.net (consulté le )
  5. « Man et les 18 Montagnes », sur www.tourisme-ci.com (consulté le )
  6. « Map - World - MAP[N]ALL.COM », sur www.mapnall.com (consulté le )
  7. « recensement de la population et de l'habitat en Cote d'Ivoire en 2021 » [PDF], sur plan.gouv.ci
  8. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  9. Le site officiel des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire
  10. Organisation des 10 secteurs du nord ivoirien sous la tutelle du MPCI
  11. « RGPH, 2021 », sur ins.ci
  12. « La ville de Man – Man-ville.net – l'Ouest à portée d'un clic! » (consulté le )
  13. https://www.ins.ci/RGPH2021/RGPH2021-RESULTATS%20GLOBAUX_VF.pdf
  14. « Université de man : un pôle scientifique au service du développement du grand ouest », sur GOUV.CI (consulté le ).
  15. « Université Evangélique Internationale de Man », sur UEIM (consulté le )
  16. « APPUI INSTITUTIONNEL A LA REDYNAMISATION DES STRUCTURES SOCIALES ET DES INSTITUTIONS DE FORMATION ET D’EDUCATION FEMININE EN ZONE CENTRE - NORD - OUEST », sur Site du SNDI
  17. Partage de territoire : coexistence du français et des autres langues locales dans une ville ivoirienne. Cécile Van den Avenne. Université de Provence.
  18. Fondation Atef OMAÏS, Le Fatom Côte d'Ivoire, Côte d'Ivoire, Malika, , 367 p., p. 263
  19. Fondation Atef OMAÏS, Le Fatom Côte d'Ivoire, Côte d'Ivoire, Malika, , p. 263
  20. Fondation Atel OMAÏS, Le Fatom Côte d'Ivoire, Côte d'Ivoire, Malika, , p. 263

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les populations Yacouba - Toura - Ouobé dans la subdivision de Man (Côte d’Ivoire). Résultats d’une enquête démographique 1948-1949. Bulletin Médical de l’AOF, vol. 7, fasc.2, 1950, pages 149-160

Liens externes[modifier | modifier le code]