Mamianqun

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Mamianqun (Chinois implifié : 马面裙 ; Chinois traditionnel : 馬面裙; pinyin : mǎmiànqún; lit. 'Jupe tête de cheval'), également connue sous le nom de mamianzhequn (Chinois simplifié : 马面褶裙 ; Chinois traditionnel : 馬面褶裙; lit. 'Jupe plissée tête de cheval'), parfois simplement appelée 'tablier' (un terme générique pour désigner les jupes de style chinois) ou paired apron en anglais bien qu'elles ne soient pas des tabliers tels que définis dans le dictionnaire, est un type de qun (chinois :  ; pinyin : qún ; litt. « jupe » ), une jupe chinoise traditionnelle portée par les femmes chinoises Han[1],[2],[3]. Elle est née sous les dynasties Song et Liao et est devenue populaire en raison de sa fonctionnalité et de son style esthétique[4]. Depuis lors, elle continua à être portée sous les dynasties Yuan[3], Ming et Qing, en république de Chine, et ne disparut que dans les années 1920 et 1930[4]. La mamianqun regagne en popularité au XXIe siècle grâce au mouvement Hanfu[5].

Chevauchement avant du mamianqun.

La jupe mamianqun est composé de deux tissus superposés qui s'enroulent autour du bas du corps[6]. Elle a un panneau droit à l'avant et à l'arrière de la jupe[2]. Il est orné de panneaux latéraux plissés[1],[2]. Des ouvertures à l'avant et à l'arrière de la jupe facilitent la pratique de l'équitation[5]. Les jupes étaient nouées avec des liens qui s'étendaient au-delà de la largeur de la jupe à la ceinture[6].

Sous la dynastie Qing, la ceinture était large, sans décorations ; elle était faite de matériaux différents de la jupe et était faite d'un tissu moins cher que la jupe car elle était cachée par les vêtements supérieurs[6].

Mamianqun de la dynastie Qing (aperçu), fin du XIXe siècle-début du XXe siècle

Histoire[modifier | modifier le code]

Les artefacts de jupes enveloppées portés par les femmes chinoises sont apparus dès les dynasties Zhou [3] et Han[6] .

Dynastie Song et Liao[modifier | modifier le code]

La mamianqun trouve son origine dans les dynasties Song (960 – 1279 apr. J.-C.) et Liao (916 – 1125 apr. J.-C.)[4]. Sous la dynastie Song, la mamianqun est apparue pour la première fois et semble avoir absorbée certaines influences des vêtements portés par ses voisins nomades[2].

Il existe deux formes de jupes enveloppées qui sont toutes deux liées aux premiers prototypes du mamianqun et la mamianqun a continuée à être utilisée sous la dynastie Qing. Ces deux formes de jupes enveloppées ont été trouvées dans la tombe de la dynastie Song de Huang Sheng à Fuzhou, dans la province du Fujian[6] .

La première jupe prototype de mamianqun trouvée dans la tombe de Huang Sheng était en soie unie avec une couche de renfort au centre de la jupe et des bordures de motifs sur un côté, sur l'ourlet et sur un côté du panneau central[6]. Elle était composée de 2 morceaux de tissu qui se chevauchaient dans la région centrale à l'avant et à l'arrière ; les ouvertures de la jupe permettaient l'équitation[2]. Elle avait également une large ceinture et était fermée par des liens[2]; la ceinture était faite d'un tissu différent de celui utilisé dans la jupe[3]. Cependant, la jupe ressemblait à une jupe enveloppante et n'avait pas de plis comme la mamianqun des siècles suivants et restreignait donc les mouvements[3]; cette forme de jupe est connue sous le nom de liangpianqun (chinois simplifié : 两片裙 ; pinyin : liǎngpiànqún ; litt. « jupe deux pièces »)[7],[8] ou xuanqun (chinois simplifié : 旋裙 ; pinyin : xuánqún ; litt. « jupe tourbillon »)[9].

Le deuxième prototype issu de la tombe de Huang Sheng était en soie fine imprimé d'un motif à gros points sur toute la jupe ; cette jupe était densément plissée à l'exception des deux sections aux deux bords de la jupe et la ceinture était faite du même tissu que la jupe[6]. Cette forme de jupe est maintenant appelée baidiequn (百迭裙)[10].

Dynastie Yuan[modifier | modifier le code]

Sous la dynastie Yuan, la mamianqun, composée de deux tissus que l'on pouvait retrouver plissé, fit son apparition[3]. La ceinture était faite d'un tissu différent de celui utilisé dans la jupe[3].

Dynastie Ming[modifier | modifier le code]

Sous la dynastie Ming, la mamianqun était composé de deux tissus et était profondément plissé[3]. La ceinture était faite d'un tissu différent de celui utilisé dans la jupe[3].

Dynastie Qing[modifier | modifier le code]

Sous la dynastie Qing, la mamianqun était un vêtement à la mode[11]. La mamianqun a également continué à être portée par les mariées chinoises suivant les coutumes vestimentaires de la dynastie Ming[12].

Au cours de cette période, la confection du mamianqun n'a pas montré de changements significatifs, à l'exception des panneaux latéraux qui ont commencé à montrer quelques variations en termes de largeur et de nombre de fuseaux et de techniques de plis[3]. La ceinture du mamianqun à cette époque était plus grande que celle portée dans les dynasties précédentes[3]. Plusieurs mamianqun sont conservées dans des musées hors de Chine[13],[14],[15]. Les variantes du mamianqun comprenaient la jupe arc -en-ciel (une jupe composée de 12 fuseaux, chaque fuseau ayant un tissu de couleur différente)[3],[16].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Au XXIe siècle, le mamianqun de style Ming est devenue une forme de jupe populaire pour les amateurs de hanfu[5].

Jupe de mariage[modifier | modifier le code]

Mangchu with mang (front view)
Mangchu with mang (side view)
Mangchu with Chinese dragons
Mangchu, Qing dynasty

La mangchu, qui pouvait apparaître sous la forme d'une mamianqun, faisait partie de la tenue traditionnelle chinoise de la robe de mariée. Elle était portée avec la mangao[17].

Apparition et médias[modifier | modifier le code]

Un mamianqun rouge mi-mollet avec des broderies de chrysanthèmes a été porté par la princesse Diana le 23 février 1981 lorsqu'elle a posé avec le prince Charles à Clarence House[18],[19],[20]. [note 1]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Hanfu
  • Liste des Hanfu
  • Ruqun
  • Maweiqun - un jupon introduit dans la dynastie Ming en Chine depuis Joseon

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) « Skirt (China), 19th century », Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum (consulté le )
  2. a b c d e et f Alexandra B. Bonds, Beijing opera costumes : the visual communication of character and culture, Honolulu, University of Hawaiʻi Press, , 54–55 p. (ISBN 978-1-4356-6584-2, OCLC 256864936, lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k et l Hays, « Chinese Skirts of the Qing dynasty », The Bulletin of the Needle and Bobbin Club, vol. 72,‎ , p. 4–42 (lire en ligne)
  4. a b et c « From the Slitting Skirt to the Absorbing Essence,History of Art Development about the Horse-face Apron--《Art and Design》2016年10期 », en.cnki.com.cn (consulté le )
  5. a b et c (en-US) « Meet Shiyin, the Fashion Influencer Shaping China’s Hanfu Style Revival », Vogue (consulté le )
  6. a b c d e f et g Mary M. Dusenberry, Flowers, dragons and pine trees : Asian textiles in the Spencer Museum of Art, New York, 1st, , 144 p. (ISBN 1-55595-238-0, OCLC 55016186, lire en ligne)
  7. (zh) « 宋朝的"包臀裙"——宋制两片裙,触及到你的知识盲区了吗?_腾讯新闻 », sur new.qq.com (consulté le )
  8. (en) DayDayNews, « The Song-made Hanfu, which is at the forefront of the trend, combines fashion and classics to show you the taste of ancient people », sur daydaynews.cc, (consulté le )
  9. (en) DayDayNews, « Chapter 7-Huang Sheng, the fashion girl of the Song Dynasty », sur daydaynews.cc, (consulté le )
  10. « 漢服科普|回望南宋「白富美」短暫絢爛的一生 原文網址 »,‎
  11. Wang, « The Idealised Lives of Women: Visions of Beauty in Chinese Popular Prints of the Qing Dynasty », Arts Asiatiques, vol. 73,‎ , p. 61–80 (ISSN 0004-3958, lire en ligne)
  12. John E. Vollmer, Dressed to rule : 18th century court attire in the Mactaggart Art Collection, Edmonton, University of Alberta Press, , 46 p. (ISBN 978-1-55195-214-7, OCLC 166687933, lire en ligne)
  13. (en) « Woman’s Skirt (mamian qun) », collections.rom.on.ca (consulté le )
  14. (en) « Woman’s skirt (mamian qun) », collections.rom.on.ca (consulté le )
  15. (en) Wien, « Weltmuseum Wien: Pleated wrap-skirt », www.weltmuseumwien.at, (consulté le )
  16. (en) « Han Women's Style », Chinese Traditional Dress - Online exhibitions across Cornell University Library (consulté le )
  17. Valery Garrett, Chinese Dress : From the Qing Dynasty to the Present., New York, Tuttle Pub, (ISBN 978-1-4629-0694-9, OCLC 794664023, lire en ligne)
  18. Davina Hanmer, Diana, the fashion princess, New York, 1st American, (ISBN 0-03-072068-0, OCLC 10375648, lire en ligne)
  19. Princess Diana poses with Charles ()
  20. (de) « Lady Diana: Die Stationen ihres Lebens in Bildern », Die Presse, (consulté le ), p. 3

Liens externes[modifier | modifier le code]