Malgium

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Malgium est une ancienne cité du sud de la Mésopotamie, qui a prospéré durant la période paléo-babylonienne (v. 2000-1600 av. J.-C.), dont les ruines ont été localisées sur le site de Tell Yassir (Irak).

Histoire[modifier | modifier le code]

Clou en argile portant une inscription d'Ipiq-Ishtar de Malgium. Pergamon Museum.

Malgium est le siège d'un royaume de taille modeste durant les premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C., dans le contexte de la fragmentation politique du sud de la Mésopotamie après la chute de la troisième dynastie d'Ur (Ur III) autour de 2000 av. J.-C., et l'implantation dans plusieurs cités de dynasties indépendantes, souvent d'origine amorrite. La cité se trouve à proximité de la ville d'Irisagrig, qui a fourni des archives de la fin de la période d'Ur III, qui, combinées à des inscriptions trouvées sur le Tell Yassir ainsi que des textes administratifs de provenance inconnue[1], ont permis de retrouver le nom de six rois de Malgium ayant régné vers cette période : Nur-Eshtar, Shu-Kakka, Nabi-Enlil, Shu-Amurrum, Imgur-Sin et Ishtaran-asu. Les sources d'Irisagrig semblent indiquer qu'une nouvelle dynastie s'implante à Malgium (Malkum dans les textes provenant de ce site) lors du délitement de l'empire d'Ur III, sous le règne d'Ibbi-Sîn (v. 2028-2004 av. J.-C. ; dans sa cinquième année de règne ou peu après)[2].

Le royaume de Malgium apparaît dans des inscriptions mentionnant des campagnes militaires de souverains de Larsa, Gungunnum (v. 1920-1906 av. J.-C.), Sîn-iddinam (v. 1849-1823), puis Warad-Sin (1834-1823). Hammurabi de Babylone, allié à Samsi-Addu d'Ekallatum et Ibal-pi-El I d'Eshnunna attaquent Malgium vers 1777 av. J.-C. Cette campagne a dévasté plusieurs villes du royaume de Malgium, qui est contraint de verser un lourd tribut à ses adversaires. Par la suite Malgium semble passer dans la mouvance de l'Élam, qui est à son tour opposé à Babylone, et subit également un revers. Malgium doit alors se libérer de la tutelle élamite. Les noms de certains souverains de cette période sont connus par trois inscriptions : Takil-ilissu, fils de Ishtaran-asu, et Ipiq-Ishtar, fils d'Apil-ilishu. Ipiq-Ishtar devient allié de Hammurabi et lui envoie des troupes pour l'aider à prendre Larsa en 1763. Néanmoins quelques années plus tard (v. 1760-1759) Malgium devient pour des raisons indéterminées la cible de Hammurabi, et son royaume est annexé à Babylone. Les murailles de la ville sont abattues deux années après sa prise, et une partie de sa population est déportée. Un sort est similaire est infligé à Mari (Syrie) sur ces mêmes années[3].

La ville n'est plus mentionnée que de façon sporadique dans les sources cunéiformes postérieures : elle est encore attestée au VIIe siècle av. J.-C.[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. L. Colonna d’Istria, « Noms d’annés de rois du Malgium sur quelques étiquettes », NABU 2020/10.
  2. (en) Tohru Ozaki, Marcel Sigrist et Piotr Steinkeller, « New Light on the History of Irisaĝrig in Post-Ur III Times », Zeitschrift für Assyriologie und Vorderasiatische Archäologie, vol. 111, no. 1, 2021, p. 28-37.
  3. (en) Trevor Bryce et al., The Routledge Handbook of the Peoples and Places of Ancient Western Asia, Oxon et New York, Routledge, , p. 441-442
  4. Bryce 2009, p. 442.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Douglas Frayne, The Royal inscriptions of Mesopotamia. Early periods, volume 4 : Old Babylonian Period (2003-1595 BC), Toronto, University of Toronto Press, , p. 668-674.
  • (en) Ahmed Ali Jawad, Barhan Abd Al-Reza, Ali Jabarat Nasir, Ahmed Abbas As’id et Rients de Boer, « The Discovery of the Location of Malgium (Tell Yassir) », Journal of Cuneiform Studies, vol. 72,‎ , p. 65–86.