Maladie de Charcot-Marie-Tooth type 2

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 24 février 2020 à 14:39 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

La maladie de Charcot-Marie-Tooth type 2 représente environ 30 % des cas de maladies de Charcot-Marie-Tooth. Elle ressemble cliniquement à la maladie de Charcot-Marie-Tooth type 1 mais de façon plus sévère[1].

À la différence de la maladie de type 1, l'affection de type 2 ne s'accompagne pas d'une diminution de la vitesse de conduction nerveuse car dans ce groupe des maladies de Charcot-Marie-Tooth la démyélinisation du nerf est absente : c'est l'axone qui est atteint. Ce type de CMT débute souvent vers l'âge de 15 ans. La cause principale des CMT de type 2 est la mutation de la protéine mitofusine 2 (MFN2). La mitofusine 2 est une GTPase de la famille des dynamines impliquée dans la fusion des mitochondries, en effet celle-ci permet aux mitochondries voisines de s'amarrer et ainsi de faire fusionner leur membranes externes. La protéine MFN2 mutée entraîne un défaut de fusion des mitochondries, qui conduit à une perturbation importante de leur transport et donc un déficit d'apport en ATP (l'énergie nécessaire au fonctionnement des cellules et produit par les mitochondries) à l'extrémité des neurones. Cette mutation est présente dans tout l'organisme mais elle ne devient pathologique que dans les longs axones des neurones moteurs et sensitifs.

Il existe 16 sous-types dont la distinction ne peut se faire que sur des critères génétiques.

Autres noms[modifier | modifier le code]

Maladie de Charcot-Marie-Tooth de type axonal.

Étiologie[modifier | modifier le code]

Le tableau ci-dessous résume les différents sous-types à transmission dominante, la fréquence, les gènes, les chromosomes et les protéines impliqués dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth type 2[1].

Sous type Fréquence Gène Chromosome Protéine
CMT2 EGR2,MT-AP6,CHCHD10,TFG,GAN,
HINT1,PNKP,DGTA2,ATP1A1,SACS
CMT2A1 KIF1B 1p36.22 mitofusine
CMT2A2 MFN2 1p36.22 mitofusine
CMT2B RAB7 3q13
CMT2B1 LMNA
CMT2B2 MED25
CMT2C TRPV4 12q23-24
CMT2D GARS 7p15
CMT2E NEFL 8p21.2 protéine constitutive des neurofilaments légers
CMT2F HSPB1 7q11-q21 protéine du choc thermique
CMT2G non connu 12q12
CMT2H GDAP1, MNF2 Pyr 1q36
CMT2I/J MPZ 1q22
CMT2K GDAP1 8q21
CMT2L HSPB8 12q24
CMT2M DNM2 19p12
CMT2N AARS 16q22
CMT2O DYNC1H1 19p12
CMT2P LRSAM1 9q33
CMT2Q DHTKD1
CMT2R TRIM2
CMT2S IGHMBP2
CMT2T DNAJB2
CMT2U MARS
CMT2V NAGLU
CMT2W HARS
CMT2X SPG11
CMT2Y VCP
CMT2Z MORC2

Incidence et prévalence[modifier | modifier le code]

La prévalence des neuropathies héréditaires est estimée à 30 pour 100 000. La prévalence de la maladie de Charcot-Marie-Tooth type 2 est de 10 pour 100 000. La prévalence des sous-types est inconnue.

Description[modifier | modifier le code]

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Traitement et prise en charge[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas actuellement de traitement pour la CMT2.

Une équipe chinoise a mis au point une souris modèle de la CMT2Q, qui n'exprime pas le gène DHTKD1. Ce gène est impliqué dans le sous-type CMT2Q chez l'homme. Le modèle murin reproduit les principaux signes cliniques de la maladie observés chez l’homme tels qu’une faiblesse progressive et un dysfonctionnement moteur et sensoriel[1]. Il représente un bon outil pour mieux comprendre les mécanismes de la maladie et le développement de recherches thérapeutiques. En effet, un traitement qui se révélerait efficace sur ce type de souris permettrait d'envisager l'ouverture d'essais cliniques chez l'homme.

Conseil génétique[modifier | modifier le code]

Mode de transmission[modifier | modifier le code]

La plupart des sous types sont de transmission autosomique dominante.

Sources[modifier | modifier le code]

  • CMT-Mag 90, janvier-février-, p. 6
  • (en) GeneTests: Medical Genetics Information Resource (database online). Copyright, University of Washington, Seattle. 1993-2005 [1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Avancées dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth », sur www.afm-telethon.fr,