Maison Schröder de Rietveld

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Maison Schröder de Rietveld
Présentation
Type
Maison-musée (en), maison unifamilialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Style
Architectes
Gerrit Rietveld, Truus Schröder (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
Surface
75 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Sites web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Date d'entrée
Identifiant
Critères
Localisation
Adresse
50 Prins Hendriklaan (d) Voir et modifier les données sur Wikidata
Utrecht
 Pays-Bas
Coordonnées
Carte

La maison Schröder de Rietveld (en néerlandais : Rietveld Schröderhuis) est construite en 1924 par l'architecte néerlandais Gerrit Rietveld pour Truus Schröder (nl), pharmacienne impliquée au sein du mouvement De Stijl. Se trouvant à Utrecht parmi d'autres villas bourgeoises, elle est désormais reconnue comme un des premiers symboles du mouvement moderne en architecture, illustration de l'aventure néoplasticiste de l'architecte néerlandais Rietveld.

Faisant partie du Centraal Museum[1], elle a été inscrite par un comité de l'UNESCO en 2000 sur la liste du patrimoine mondial.

Histoire[modifier | modifier le code]

Après la mort de son mari, Truus Schröder demande à Rietveld de construire une maison où elle sera partenaire dans la conception. Ils trouvent un terrain et y font ériger un assemblage asymétrique d'éléments simples et rehaussés par les couleurs primaires, bleu, rouge et jaune, dans l'esprit des principes de De Stijl.

Jusqu'à sa mort en 1985, Truus Schröder a vécu dans la maison Rietveld Schröder. Le bâtiment a ensuite été restauré et ouvert au public.

Architecture[modifier | modifier le code]

De dimension modeste, le bâtiment se divise entre un rez-de-chaussée où on retrouve un petit studio, un garage ayant servi d'atelier à Rietveld et une cuisine spacieuse, et un étage cloisonné par des parois mobiles permettant de délimiter trois chambres et un salon. Des meubles encastrés et des tiroirs coulissants sont disposés à l'intérieur. Des fenêtres en angle laissent passer une lumière abondante.

Une illustration de la synthèse des arts plastiques[modifier | modifier le code]

La maquette de la maison Schröder montre qu'elle est un véritable équivalent fonctionnel au tableau abstrait de Mondrian Composition en rouge, jaune, bleu et noir (1921).

L'idée directrice du néoplasticisme est l'aspiration à une synthèse des arts plastiques (peinture, sculpture, architecture, arts appliqués) en recherchant l'abstraction des formes et de la couleur par l'emploi de la ligne droite, des couleurs primaires et des non-couleurs (gris, noir et blanc)[2].

Truus Schröder et Rietveld, amoureux, conçoivent la maison ensemble, voulant un bâtiment léger, lumineux et ouvert, en privilégiant de larges fenêtres occupant toute la hauteur d'un étage, et un cadre harmonieux, reflet du souci éducatif de Schröder pour ses trois enfants. Elle travaille elle-même dans la maison, de même l'architecte y installe son atelier, meuble l'intérieur et le dote de cloisons coulissantes au premier étage, pour répondre à une demande d'espaces de vie modulables, espaces structurés en couleurs et lumières. « L'angle droit, transformé en dogme par Mondrian, est au cœur du volume d'ensemble cubique comme des moindres détails de structure ou de décoration : les fenêtres, qui sont tournées vers l'extérieur, ne s'ouvrent que dans une position, à 90° par rapport à la façade. Les couleurs du revêtement sont celles d'un tableau de Mondrian et les façades, régies par un système complexe de contrepoints et de rapports de proportions mathématiques, sont de grandes constructions claires et rigoureuses sans axe de symétrie ; l'ensemble est ordonné mais dynamique et ouvert en raison de l'intersection de nombreux plans et de la finesse des poteaux et balustrades des balcons. La distribution de chaque niveau est aussi sur une grille orthogonale qui n'empêche pas des effets de transparence dues à l'importance des sources lumineuses et à l'usage de cloisons coulissantes… Les meubles soulignent les articulations essentielles de l'architecture, ce qui fait de la villa une œuvre d'art totale où fusionnent les arts décoratifs et les arts dits majeurs[3] ».

L'apparence standardisée de l'ensemble ne doit cependant pas faire illusion : loin d'une production industrialisée, la maison Schröder est plutôt l'expression d'une maison unique pensée comme un meuble[3]. L'artiste Claes Oldenburg dira même que la maison est une chaise, se rappelant sans doute la fameuse chaise rouge et bleue conçue par Rietveld[4].

Galerie[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Rietveld Schröderhuis », sur Rietveld Schröderhuis (consulté le ).
  2. Élisabeth Besson, Denis Arino, L'Art du XXe siècle, Réunion des Musées Nationaux, , p. 116
  3. a et b Jean-Paul Bouillon, Paul-Louis Rinuy, Antoine Baudin, L'art du XXe siècle: 1900-1939, Citadelles & Mazenod, p. 261
  4. Olivier Boissière, Les maisons du XXe siècle, Paris, Pierre Terrail, , 208 p. (ISBN 2-87939-111-3), p. 54

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]