Madison Grant

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Madison Grant
Madison Grant.jpg
Madison Grant au début des années 1920.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Sleepy Hollow (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Avocat, zoologiste, eugéniste, conservationniste, historien, anthropologue, théoricien racial, écologueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvements
Œuvres principales
The Passing of the Great Race (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Madison Grant () est un avocat américain, connu principalement pour son travail comme eugéniste et conservateur naturaliste. En tant qu'eugéniste, Grant est l'auteur de certains des travaux scientifiques racialistes les plus connus, et il joue un rôle dans le renforcement des restrictions législatives sur l'immigration et la politique de stérilisation aux États-Unis. Comme conservateur, Grant est connu pour avoir sauvé de nombreuses espèces animales, fondé de nombreuses et différentes organisations environnementales et philanthropiques, et développé considérablement les sciences environnementales et de protection de la nature.

Biographie[modifier | modifier le code]

Grant est né à New York, dans l’État de New York. Son père Gabriel Grant est un médecin réputé et est chirurgien lors de la guerre de Sécession. Sa mère s'appelle Caroline Manice. Grant vit très longtemps à New York. Enfant, il fréquente des écoles privées et voyage en Europe, et au Moyen-Orient avec son père. Il entre à l’université Yale, et fut diplômé jeune avec les honneurs en 1887. Il reçut un diplôme de droit de la faculté de Columbia et commença une carrière d'avocat. Cependant, ses centres d’intérêts étaient plutôt ceux d’un naturaliste.

Il ne se marie jamais et n’a pas d’enfant. Il se lance avec son frère Forest Grant dans la carrière politique en 1894, en militant pour l'élection de William Strong à la mairie de New York.

Le Déclin de la grande race[modifier | modifier le code]

Dans un livre célèbre : Le Déclin de la grande race ou les bases raciales de l'histoire européenne (The passing of the Great Race, 1916), il oppose les Nordiques (Anglais, Scandinaves, Allemands ou « nobles Russes », censés descendre des Varègues), incarnant « l'homme blanc par excellence », aux races alpine et méditerranéenne, comprenant globalement les Italiens, une partie des Autrichiens et des Allemands, les Espagnols, les Portugais, une partie des Français, les peuples balkaniques, etc., qui souffriraient de « métissages » divers avec les « peuples négroïdes », contrairement à la race nordique : « Le Nordique est dominateur, individualiste, confiant en lui-même et jaloux de sa liberté politique et religieuse. Il s'ensuit qu'il est généralement protestant. »

Si les théories racialistes étaient largement enseignées dans les années 1920 dans la plupart des universités européennes et américaines, les scientifiques estimaient que l'éducation et la christianisation apportaient une évolution positive donnant par ailleurs une justification à la colonisation. Grant, lui, prétendait que les races sont fixes et régissent de manière intangible les capacités et le comportement de leurs membres. Il accuse la démocratie et le sentimentalisme chrétien d'affaiblir la race blanche[1].

Les idées racialistes de Grant sur les Indo-Européens ont fortement influencé les dirigeants nazis Alfred Rosenberg et Adolf Hitler[2], qui appartenait pourtant, selon les critères raciaux de Grant, à la « race alpine ». Le livre figurait en bonne place dans la bibliothèque personnelle d'Adolf Hitler qui a écrit personnellement à Grant pour le remercier d’avoir écrit ce livre qu’il appelait « ma Bible[3] ».

Publications[modifier | modifier le code]

Répartition actuelle (1916) des races europeenes : carte du statu quo territorial selon Grant (« Nordiques » en rouge, « Alpins » en vert et « Méditerranéens » en jaune).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Louis Vullierme, Le maître à penser d'Hitler : Madison Grant dans Historia d'avril 2015, n°820 pp. 25-30
  2. Timothy W Ryback, Dans la bibliothèque privée d’Hitler : les livres qui ont modelé sa vie, trad. Gilles Morris-Dumoulin, Paris, Cherche Midi, 2009, 415 p., (ISBN 978-2-74911-342-5).
  3. (en) Stefan Kühl, Nazi Connection : Eugenics, American Racism, and German National Socialism, New York, Oxford University Press, 2002, 166 p., (ISBN 978-0-19508-260-9), p. 85.
  4. Reprinted in The National Geographic, Vol. XXXVII, January/June, 1920.

Liens externes[modifier | modifier le code]