Macroalgue

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Macroalgue
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Macroalgue » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Algues géantes (kelp ?)

Taxons concernés

Voir texte

Les macroalgues sont les grandes algues et algues géantes.

Ce sont des algues fixées sur un substrat rocheux, à l'exception des Sargasses de la mer des Sargasses qui flottent sans être accrochées. Elles constituent elles-mêmes un abri (ex : forêt de kelp) et un substrat pour de nombreuses communautés animales marines, voire pour des espèces semi-aquatique telle que la loutre de mer.

Exploitation[modifier | modifier le code]

L'exploitation des goémons comme engrais remonte au moins au haut Moyen Âge. Elle a contribué pour une part importante à la réputation de la « ceinture dorée » de la Bretagne[1]. Leur premier usage industriel a lieu au XVIe siècle dans les manufactures du verre et les fabriques de savon. La soude « naturelle » nécessaire à la réaction de saponification est en effet obtenue à partir des cendres de certaines plantes riches en sodium comme la Soude brûlée, les salicornes ou les algues. La température de fusion de la silice est abaissée par le carbonate de soude issue des cendres de bois mais avec l'épuisement des forêts, les verriers utilisent les cendres obtenues par le brûlage des algues brunes. Cette exploitation des algues décline avec la production industrielle du carbonate de sodium au XIXe siècle trois siècles plus tard mais en 1811, le chimiste Bernard Courtois découvre l'iode dans ces mêmes cendres, ce qui marque la deuxième période industrielle des algues. Les pains de soude de goémoniers sont livrés aux usines qui en extraient l'iode utilisé dans l'industrie de la photographie (iodure d'argent) et le domaine médical (teinture d'iode désinfectant les blessures externes)[2]. Aujourd'hui, des vestiges de cette époque sont encore visibles : ruines de fours à goémon et d'anciennes usines d'extraction d'iode

En raison de leur grande diversité chimique et de la bioactivité de leurs métabolites secondaires[3], les macroalgues présentent un intérêt commercial qui est surtout exploité depuis le XXe siècle : cosmétiques, industrie agroalimentaire (légumes, phycocolloïdes : épaississant, gélifiant, etc.), horticulture (plastique compostable), agriculture (engrais et substitut aux phytosanitaires chimiques), santé humaine (médicaments) et animale (substitut aux antibiotiques), bioénergie. Cet intérêt peut être une des causes de leur régression (ou extinction localement due à leur surexploitation) mais il peut également être valorisé à travers une filière algues bien maîtrisée.

La production mondiale de macro-algues (récolte et surtout culture d'algues brunes, rouges et vertes) explose au XXIe siècle : de 15 millions de tonnes en 2009[4], elle est passée à 25 millions de tonnes en 2016 (24 millions étant issues de l'algoculture). La Chine est le premier producteur mondial (64 % de la production mondiale) devant l'Indonésie (11 %) et l'Europe (1 % dont la France à peine 0,3 %)[5].

Filière macroalgues[modifier | modifier le code]

La filière macroalgues rassemble producteurs (récoltants à pied, pêcheurs, algoculteurs), les transformateurs, les fournisseurs de technologie, les organismes de recherche, les collectivités locales, les organismes locaux pertinents et autres parties prenantes.

Par exemple, la filière algues bretonne rassemble 1 500 chercheurs, génère 1 700 emplois avec près de 80 entreprises de transformation et de commercialisation (groupe Roullier, Goëmar…), pour une valeur estimée à 424 M€ en 2015[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacqueline Cabioc'h, Jean-Yves Floc'h, Alain Le Toquin, Charles François Boudouresque, Alexandre Meinesz, Marc Verlaque, Guide des algues des mers d'Europe, Delachaux et Niestlé, , p. 24.
  2. Carole Dougoud Chavannes, Les algues de A à Z, Jouvence, , p. 24.
  3. (en) Stengel DB, Connan S, Popper ZA., « Algal chemodiversity and bioactivity: sources of natural variability and implications for commercial application », Biotechnol Adv., vol. 29, no 5,‎ , p. 483-501 (DOI 10.1016/j.biotechadv.2011.05.016).
  4. Lucile Mesnildrey, Céline Jacob, Katia Frangoudes, Mélanie Reunavot, Marie Lesueur, La filière des macro-algues en France. Rapport d’étude. NETALGAE - Interreg IVb, 2012, p.3
  5. (en) S. Thanigaivel, Natarajan, Chandrasekaran, Amitava Mukherjee, John Thomas, « Seaweeds as an alternative therapeutic source for aquatic disease management », Aquaculture, vol. 464,‎ , p. 529-536 (DOI 10.1016/j.aquaculture.2016.08.001).
  6. Denis Sergent, « Dans le Finistère, des pionniers misent sur les algues  », sur la-croix.com, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) David M. John, Gabriel K. Ameka, George W. Lawson, The marine macroalgae of the tropical West Africa sub-region, Cramer, Berlin, 2003, 217 p. (ISBN 9783443510473)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]