Maître des Missels della Rovere

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Maître des Missels della Rovere
Période d'activité
Nom de naissance
Jacopo RavaldiVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Lieux de travail

Le Maître des Missels della Rovere désigne par convention un enlumineur actif en Italie et en France entre 1467 et 1500. Il doit son nom à un missel en plusieurs volumes peints pour Domenico della Rovere actuellement conservé à la Morgan Library and Museum de New York et aux Archives d'État de Turin. Il est actif à la fois à Rome et en Touraine entre 1467 et 1500. Il a été identifié à l'artiste dénommé Jacopo Ravaldi.

Éléments biographiques et stylistiques[modifier | modifier le code]

Célébration de la messe, page du Missel de Domenico della Rovere, Morgan Library and Museum, M.306, f.119r.

Son style est isolé pour la première fois par l'historienne de l'art Mirella Levi d’Ancona en 1959 qui lui donne son nom de convention d'après un grand missel en plusieurs volumes aujourd'hui à la Morgan Library et à Turin destiné à Domenico della Rovere, un cardinal et neveu du pape Sixte IV. Son style est à la fois marqué par l'enluminure padouane et romaine de cette époque et par la peinture de Jean Fouquet et Jean Bourdichon de son époque et il se retrouve dans des manuscrits réalisés à la fois en Italie et en Touraine à la même époque. Les historiens de l'art se sont donc longtemps interrogés sur la chronologie et le parcours de l'artiste[1].

Selon les dernières recherches, il semble qu'il s'agisse d'un artiste français peut-être du nom de Jacques Ravaud, formé dans l'entourage de Jean Fouquet, qui se serait installé à Rome dès 1466-1467. Il participe à la décoration de plusieurs manuscrits liturgiques destinés à des prélats romains, ainsi qu'à un manuscrit destiné à la confrérie de Saint-Luc des peintres romains qui permet de l'identifier à un certain Jacopo Rivaldi mentionné dans les sources. Tout en continuant à travailler à Rome, il répond aussi à des commandes françaises, dès les années 1470, réalisant en totalité ou partiellement des livres d'heures. On ne sait pas si l'artiste fait des voyages en France à ces occasions ou s'il n'aurait pas réalisé ces commandes à distance, profitant des nombreux échanges épistolaires entre la curie romaine et la France. Il travaille notamment pour des évêques français comme Guillaume Briçonnet ou Guillaume de Clugny et collabore à des ouvrages avec des artistes tourangeaux comme Jean Poyer[2]. Il semble qu'il soit encore à Rome en 1487, assurant encore la charge de camerlingue chargé des écritures du registre de la congrégation de Santa Maria in Portico entre 1486 et [3]. Il retourne en Touraine à partir des années 1485-1490, peut-être en passant par Avignon, et adopte alors définitivement le style de la peinture locale. Son style se retrouve d'ailleurs dans les fresques de l'oratoire du Château de Dissay appartenant à l'évêque de Poitiers Pierre III d'Amboise[4].

Manuscrits attribués[modifier | modifier le code]

Manuscrits italiens[modifier | modifier le code]

Bréviaire à l'usage de Rome, Bibliothèque bodléienne.

Manuscrits français[modifier | modifier le code]

Crucifixion, miniature d'un livre d'heures à l'usage de Tours, Bibliothèque de l'Arsenal.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mirella Levi d’Ancona, « Le Maître des missels della Rovere : Rapports entre la France et l’Italie vers la fin du XVe et le début du XVIe siècle », Actes du XIXe congrès international d’histoire de l’art, Paris, 1959, pp. 256–63
  • Mara Hofmann, « Le Maître des Missels della Rovere et les ateliers tourangeaux », Art de l'enluminure, Paris, no 6, 2003, pp. 34–60
  • François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN 978-2-08-012176-9), p. 290-291
  • François Avril (dir.), Jean Fouquet, peintre et enlumineur du XVe siècle, catalogue de l'exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France / Hazan, , 432 p. (ISBN 2-7177-2257-2), p. 395-396
  • Valérie Guéant, L'enluminure entre Tours et Rome au XVe siècle : le Maître des missels della Rovere (Jacopo Ravaldi), thèse d'histoire de l'art sous la direction d'Anne-Marie Legaré et Gennaro Toscano, Université de Lille 3, 2010, 592 p.
  • Valérie Guéant, « Du nouveau sur la production des premières années à Rome du Maître des Missels Della Rovere », Rivista di storia della miniatura, no 13, 2009, p.153-154.
  • Valérie Guéant, « Le Maître des missels della Rovere : une carrière d'artiste entre Rome et Tours au XVe siècle », dans Geneviève Bresc-Bautier, Thierry Crépin-Leblond et Elisabeth Taburet-Delahaye, La France et l'Europe autour de 1500. Croisements et échanges artistiques, École du Louvre, , 320 p. (ISBN 978-2-9041-8739-1), p. 45-50
  • Béatrice de Chancel-Bardelot, Pascale Charron, Pierre-Gilles Girault et Jean-Marie Guillouët (dir.), Tours 1500. Capitale des Arts, Tours/Paris, Musée des Beaux-Arts, Tours / Somogy éditions d'Art, , 344 p. (ISBN 978-2-7572-0515-0), p. 258-260 (notice de Valérie Guéant)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]