Musée des Instruments à vent

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Musée des Instruments à vent
Logo du Musée des Instruments à vent.
Informations générales
Type
Musée consacré aux instruments de musique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
1888
Dirigeant
Emanuele Marconi, directeur depuis 2019
Visiteurs par an
2 644 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Collections
Collections
Instruments à vent de la famille des bois
Provenance
Dons et acquisition d'instruments réalisés par des facteurs de La Couture-Boussey et des environs
Époque
Depuis le XVIe siècle
Nombre d'objets
250 (2017), 300 (2020)
Label
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Place de l'Église
27750 La Couture-Boussey
Coordonnées
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Le musée des Instruments à vent (MIV) est un musée ethnographique situé à La Couture-Boussey (Eure). Il est labellisé « musée de France ».

Premier musée consacré à la facture instrumentale en France, il présente des instruments à vent de la famille des bois fabriqués dans le bassin couturiot, des techniques de facture instrumentale et des archives sous toute leur forme des artisans s'y consacrant.

Historique[modifier | modifier le code]

La Couture-Boussey et ses environs sont un centre de facture d'instruments à vent depuis le XVIIe siècle[1],[2].

Les facteurs d'instruments de la Couture-Boussey étaient souvent musiciens à la cour à Versailles et à Paris à l'époque de Louis XV.

Place importante dans la fabrication des instruments de musique dans une région où le buis abondait[3] et inquiets face à la révolution industrielle qui les menace, les facteurs d'instruments à vent du village se rassemblent en un syndicat d’ouvriers « finisseurs en instruments de musique » et créent en 1888 le musée des Instruments à vent à La Couture-Boussey pour honorer et défendre le savoir-faire local. Très tôt, une démarche scientifique est adoptée pour la gestion des collections, qui servent à des fins pédagogiques pour les apprentis.

Les familles Noblet et Noblet-Thibouville permirent entre autres (flûtes, clarinettes de la maison Noblet/Leblanc (1750-2004), hautbois de chez SML Marigaux créé en 1935…) à la Couture-Boussey de devenir le centre de la fabrication des bois en Europe[4]. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l'activité de manufacture instrumentale a fortement régressé dans le village.

Pour faire face à l'affluence du public et afin de pouvoir exposer les collections dans de bonnes conditions, le nouveau musée est inauguré en 1982 après avoir été transféré de la salle de la mairie à l'ancienne école du village après deux années de travaux d'aménagement.

Le musée détient le label musée de France depuis 2003.

Depuis le , le musée est rattaché à la communauté d’agglomération Évreux Portes de Normandie et appartient à un réseau culturel composé par quatre institutions : le musée d’Art, Histoire et Archéologie d’Évreux, la maison des Arts d’Évreux et le conservatoire à rayonnement départemental d'Évreux.

En 2018, le musée fait l'acquisition du Portrait du flûtiste vêtu à l'orientale de Pierre Le Sueur[5].

Collections[modifier | modifier le code]

À la création du musée en 1888, les collections ont été constituées directement par les ouvriers « finisseurs en instruments de musique », notamment en réalisant des répliques d'instruments anciens prêtés par des collectionneurs. Dorénavant, les collections s'enrichissent régulièrement de dons de particuliers, de collectionneurs privés et d'entreprises du secteur. Elles sont également complétées par des acquisitions.

Le musée renferme quelques pièces rares et intéressantes comme des musettes de cour, des flageolets, des cors anglais, des hautbois de toute taille, des clarinettes, et bon nombre de flûtes traversières ou à bec. Des instruments plus ésotériques comme des coucous de théâtre, des flûtes-cannes complètent les collections.

Le hautbois de Louis Cornet (1678-1745) est l’instrument à vent le plus ancien du musée et est daté des années 1730. Il est fabriqué en buis, ivoire, laiton et os ; il possède une perce conique large comme les hautbois modernes ainsi que deux clés. Louis Cornet était un facteur natif de la Couture-Boussey qui s'installera à Paris comme beaucoup de facteurs renommés de la région couturiote (Hotteterre, Lot, Martin, Chédeville)[4]. Son talent était reconnu dans le tournage du bois et dans le travail de l’ivoire.

En bonne place, on peut voir le portrait de Jacques-Martin Hotteterre (1673-1763), célèbre musicien de la chambre du roi et membre d'une dynastie de facteurs d'instruments locaux.

Le musée dispose des prototypes de la clarinette octo-contrebasse de 1939 et de la clarinette octo-contralto de 1971 fabriqués par la maison Leblanc et conçus par l'acousticien Charles Houvenaghel.

Le musée dispose également d'un fonds d'archives et de photographies provenant des luthiers de la région ainsi que de collections d'outils de manufacture d'instruments, de machines et d'instruments à différentes étapes de fabrication[6].

Le musée collabore avec les autres musées publics dans le monde pour partager une partie des collections consultable en ligne sur la base Joconde des Musées de France[7], la base nationale des instruments de musique[8] et sur la base de données d'instruments de musique issus de collections publiques (244 musées, plus de 75 000 instruments inventoriés) dénommée MIMO[9].

Expositions[modifier | modifier le code]

Démonstration de montage et de grattage d'anches de hautbois lors des portes ouvertes au musée des instruments à vent en 1998.

Le musée organise régulièrement des expositions temporaires.

  • 2012 : « Vision contemporaine sur la clarinette et la facture instrumentale ».
  • 2014 : « Dans la musette de René Lot… La tradition de la copie d'instruments chez les facteurs »[10].
  • 2015 : « 1888, naissance d’un musée »[11].
  • 2016 : « Portraits de luthiers ».
  • 2020 : « Léon Leblanc, 1900-2000, un homme, un siècle », du au [12].
  • 2021 : « Un souffle de modernité ! Camille Saint-Saëns et les instruments à vent », du au .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Yves Rauline et François Camboulive, « Regards sur la facture instrumentale normande. La Normandie et la facture instrumentale », Études normandes, vol. 54e année, no 2,‎ , p. 9-24 (DOI 10.3406/etnor.2005.1587, lire en ligne, consulté le ).
  2. Sandrine Branci, « Feuilleton : La Couture-Boussey, berceau des instruments à vent 5/5 », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  3. Jean-Yves Rauline et François Camboulive, « La Couture-Boussey et ses environs », Études normandes, vol. 54e année, no 2,‎ , p. 53-68 (DOI 10.3406/etnor.2005.1590, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b « La Couture-Boussey - Les familles de Tourneurs et de Luthiers. », sur fr.geneawiki.com, (consulté le ).
  5. Didier Rykner, « Deux acquisitions pour des musées de l’Eure », sur latribunedelart.com, (consulté le ).
  6. Jean-Marie Ballu, Bois de musique: la forêt berceau de l'harmonie, Le gerfaut, , 192 p. (ISBN 9782914622363, lire en ligne), p. 143-145.
  7. Base Joconde, « Collections du Musée des instruments à vent (La Couture-Boussey) », sur pop.culture.gouv.fr, (consulté le ).
  8. Base nationale des instruments de musique, « ,SearchTerms:'Mus%C3%A9e%20des%20instruments%20%C3%A0%20vent',SortField:!n,SortOrder:0,TemplateParams:(Scenario:,Scope:BASENATIONALE,Size:!n,Source:,Support:))) Collections du Musée des instruments à vent (La Couture-Boussey) », sur basenationale.philharmoniedeparis.fr, (consulté le ).
  9. (en) MIMO, « Collections du Musée des instruments à vent (La Couture-Boussey) », sur mimo-international.com, (consulté le ).
  10. S.A.B.F., « Dans la musette de René Lot… La tradition de la copie d'instruments chez les facteurs », sur sabf.fr, (consulté le ).
  11. Suzanne Gervais, « Le Musée des instruments à vent de La Couture-Boussey expose son histoire », sur lalettredumusicien.fr, (consulté le ).
  12. La Dépêche Évreux, « La Couture-Boussey : la mémoire de Léon Leblanc honorée au musée des Instruments à vent », sur actu.fr, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]