Lycée Henri-IV

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Lycée Henri-IV
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Description de cette image, également commentée ci-après
La tour Clovis, vestige de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève.
Identité
Devise Domus Omnibus Una
(Une maison pour tous)
Histoire et statut
Fondation 1796
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Paris
Proviseur Martine Breyton
Études
Population scolaire ~668 élèves au collège
~1 948 élèves au lycée
Formation Collège
Lycée général (S, ES et L)
CPGE scientifiques, économiques et littéraires
CPES (1re année)
Langues anglais, allemand, espagnol, italien, russe, arabe, chinois, hébreu
Localisation
Ville 5e arrondissement de Paris
Pays Drapeau de la France France
Site web lyc-henri4.scola.ac-paris.fr
Coordonnées 48° 50′ 46″ nord, 2° 20′ 52″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Henri-IV
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 5e arrondissement de Paris)
Lycée Henri-IV

Le lycée Henri-IV est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public, situé au 23, rue Clovis dans le 5e arrondissement de Paris, dans le Quartier latin. Il accueille plus de 2 600 élèves, du collège aux classes préparatoires.

Le lycée est réputé pour ses excellents résultats au baccalauréat, au concours général et aux concours d'entrée aux grandes écoles, et plus spécialement pour les concours littéraires (Écoles normales supérieure de Paris, Lyon et Paris-Saclay, École nationale des chartes). Il est connu pour son élitisme et pour avoir formé de nombreux intellectuels, hommes politiques, scientifiques et personnalités françaises.

Il est également classé monument historique pour certains de ses bâtiments hérités de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève, qui datent du XIIe au XVIIIe siècle : cloître, tour Clovis (ancien clocher), chapelle (ancien réfectoire), Salle des Médailles (ancien cabinet de curiosités). Des travaux de rénovation effectués vers 1996 ont mis au jour des vestiges de l'époque carolingienne.

Le devise du lycée est Domus Omnibus Una (« Une maison pour tous[1] »), est celle des moines augustiniens, dont le bâtiment était le siège. On désigne l'établissement par la périphrase « le lycée sur la montagne » pour sa situation dominante sur la montagne Sainte-Geneviève et par l'abréviation « H4 ».

Histoire

L'origine du site

À l'époque romaine le cœur de la cité se situe sur la montagne Sainte-Geneviève. Le cardo maximus (axe nord-sud, aujourd'hui rue Saint-Jacques) et le decumanus (est-ouest, aujourd'hui rue Soufflot)23 sont les voies majeures de Lutèce qui relient aux autres cités gauloises et donc à l'Empire. Au niveau de la rue Soufflot, en avant de l'actuel Panthéon, les vestiges du forum ont été dégagés. Le forum représente le centre politique, religieux, et commercial de la ville gallo-romaine. Il comporte une esplanade entourée de portiques sous lesquels sont installées des boutiques, la basilique où se traitent les affaires judiciaires et au centre le temple dont on ignore à qui il était dédié, peut-être à la triade capitoline (Jupiter, Junon, Minerve)18,23. Il est possible d'imaginer la foule se promenant sous les portiques, assistant au culte ou écoutant les plaidoiries à la basilique.

À quelques pas de là se trouvent les thermes du Nord, dits de Cluny. Leur construction date de la fin du Ier siècle. Ils comprennent des vestiaires, des palestres, des latrines, une salle froide (frigidarium), une salle tiède (tepidarium), une salle chaude (caldarium), un système de chauffage par hypocauste18,23,25. Des peintures, des mosaïques ornent l'intérieur des bâtiments.

L'aqueduc de Lutèce y conduit les eaux des sources de Chilly-Mazarin et de Morangis. Recueillie précieusement dans un bassin collecteur dans la commune de Wissous, à quatorze kilomètres au sud-ouest de Paris dans le département de l'Essonne, l'eau de source rejoint la cité par l'intermédiaire de ce qui est devenu les aqueducs d'Arcueil et de Cachan[2].

Les arènes de Lutèce, construites au Ier siècle, sont un peu plus à l'est. Complexe hybride, de type « amphithéâtre à scène » ou encore « amphithéâtre-théâtre », il comporte à la fois une scène pour les représentations théâtrales et une arène pour les combats de gladiateurs et autres jeux de l'amphithéâtre. Le parc qui l'abrite aujourd'hui est un havre de paix prisé des « ashquatriens ».

La Civitas Parisiorum, ville des Parisii (IVe siècle), se rétracte sur la cité lors des invasions barbares. C'est à cette époque que nait la sainte patronne de la ville Geneviève, Jeanne d'Arc du Haut Moyen Âge. Sur le mons Lucotitus est aménagé un cimetière, où est supposément enterrée la Sainte.

L'abbaye royale de Sainte-Geneviève : 500-1500

Les voûtes du cloître.
Les restes de l'abbaye, rue Clotilde.

Après la victoire de Vouillé sur les Wisigoths qui lui ouvre la riche Aquitaine, le roi des Francs Clovis fonde vers 506 le monastère royal des Saints-Apôtres, dédié aux apôtres Pierre et Paul. Clovis y est inhumé en 511. L'année suivante, la basilique, poursuivie par la reine Clotilde, acquiert un prestige supplémentaire en recevant les reliques de sainte Geneviève[3]. Les rues Clovis et Clotilde bordent aujourd'hui le lycée Henri-IV, et la rue Clotaire est voisine en hommage à leur fils le roi Clotaire Ier.

Pillée à plusieurs reprises par les Vikings, l'abbaye accueille des chanoines séculiers qu'on appellera par la suite les « génovéfains ». En 1110, Étienne de Garlande, revenu en faveur à la cour de Louis le Gros, obtient le titre de doyen de l'abbaye Sainte-Geneviève. L'abbaye survit dans les ruines laissées par les Normands sur la montagne Sainte-Geneviève. Entre la cité et le « diable Vauvert », ce qui était dans l'Antiquité le forum n'est plus qu'une banlieue ensauvagée et mal fréquentée, une cour des miracles de nature à plaire à des goliards turbulents. L'abbaye protège la porte Bordet de l'enceinte de Philippe Auguste, au 50 rue Descartes. Une partie de la muraille est visible sur le chemin qui mène du lycée, au nos 5-7 de la rue Clovis et au nos 48-50, au bout de l'impasse Jacques-Henri-Lartigue. La place de la Contrescarpe voisine tire son nom cette fonction militaire.

Pierre Abélard, philosophe, théologien scolastique et poète y fonde alors une école de rhétorique et de théologie12. Le premier collège qui échappe au contrôle quotidien de l'évêque enfermé dans l'île de la Cité. Il ne s'agit pas seulement, comme ce le sera quarante-cinq ans plus tard pour le studium de Bologne, d'un centre de formation des moines et des futurs chanoines. À la différence de Guillaume de Champeaux, qui, en contrebas à Saint-Victor a voulu deux ans plus tôt fonder un monastère et se retirer du monde, Abélard veut attirer la foule et ouvre aux laïcs parmi les quelques génovéfains en place un nouveau Lycée.

C'est la première fois qu'une abbaye ouvre les portes du savoir. Elle trouve là, à travers la notoriété de son enseignement, un moyen de détourner les dons de ses concurrentes et de susciter des vocations auprès d'une jeunesse fuyant l'austérité. La seule activité d'enseignement intellectuel autorisée par la règle de Saint-Benoît, est l'étude non critique de l'Évangile et des Pères de l’Église, le catéchisme, un acte de foi et non de science. Cet acte de libération de l'enseignement contrôlé par le chapitre cathédral préfigure l'Université, qui ne sera officialisée que quatre-vingt-dix ans plus tard[4].

Au XIIe siècle, les bénédictins sont réformés par Suger, abbé de Saint-Denis, qui les remplace par des chanoines réguliers de Saint-Victor : il les oblige à constituer un atelier de copistes et une bibliothèque[5].

Les Temps modernes : 1500-1789

Gravure de l'église Saint-Étienne-et -Sainte-Geneviève de Paris, Martin Zeiller, 1655, Bibliothèque municipale Reims.
L'abbaye royale de Saint-Geneviève, du plan de Turgot, par Louis Bretez et Claude Lucas, 1739.

En 1619, Louis XIII donne l'abbaye en commende au cardinal de La Rochefoucauld, fondateur de l’ordre génovéfain, la Congrégation de France, réunissant tous les chanoines augustiniens[5]. Le cardinal dote l'abbaye d'une bibliothèque exceptionnelle qui, quarante années plus tard, recense 8 000 volumes[3].

L'abbaye Sainte-Geneviève acquiert un prestige international sous Louis XIV, et sert de modèle pour d'autres fondations. L'abbaye devient un ermitage princier. Le Cabinet des Curiosités de la bibliothèque conserve alors des antiquités, des médailles et des monnaies[3].

En 1723, Marin Marais écrivit la Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont de Paris, une pièce de La Gamme et autres morceaux de symphonie pour le violon, la viole et le clavecin[6]. Le , le cercueil en cuivre de Descartes y est déposé sous un monument de marbre[7]. La rue Descartes borde aujourd'hui le lycée Henri-IV.

Louis XV fait le vœu en 1744 de construire une nouvelle église monumentale à l'abbaye. L'abbé de Sainte-Geneviève bénit le terrain le , le roi pose la première pierre en grande cérémonie le . Cette nouvelle église dessinée par Jacques-Germain Soufflot deviendra à la Révolution le Panthéon de Paris.

L'École centrale du Panthéon : 1789-1914

Le Lycée Napoléon, Charles Meryon, 1863.

Les chanoines sont chassés lors de la Révolution : leur abbaye est déclarée bien national en 1790[8]. Leur riche bibliothèque (58 000 imprimés et 2 000 manuscrits) — troisième bibliothèque en Europe après le Vatican et la Bodleian Library à Oxford — échappe à la dispersion. L'abbaye, elle, est remplacée par un établissement d'enseignement, inauguré le sous le nom d’École centrale du Panthéon. De remarquable savants y enseignent, notamment Georges Cuvier, promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie, et Aubin-Louis Millin de Grandmaison, naturaliste et bibliothécaire français, érudit dans plusieurs domaines, notamment l'archéologie et l'histoire de l'art médiéval et classique[3].

L'École centrale du Panthéon est remplacée par le lycée Napoléon, premier lycée de la République[3]. L'église abbatiale est rasée entre 1801 et 1807 pour percer la rue Clovis. Lors de la Restauration, le lycée est rebaptisé collège royal Henri-IV. Il est un lycée de l'élite, que fréquentent les fils de Louis-Philippe et la haute aristocratie.

Le lycée retrouve son Napoléon sous le Second Empire, et en 1870, avec la proclamation de la Troisième République change encore de nom, pour lycée Corneille. Mais en 1873, le gouvernement du président Patrice de Mac Mahon, royaliste légitimiste, et l'assemblée de l'Ordre moral renomment le lycée du nom du seul Bourbon apprécié des Républicains, « le bon roi Henri ». Le lycée Henri-IV a trouvé son nom actuel.

L'époque contemporaine : 1914 à nos jours

La tour Clovis entre le Panthéon et l'église Saint-Étienne-du-Mont, 1912.
Le cloître du lycée, au pied de la tour Clovis. On y aperçoit le monument aux morts en granite.

L'école perd un grand nombre de brillants élèves durant les combats de la Première Guerre mondiale. Une plaque impressionnante est inaugurée dans la salle du Parloir du lycée, ainsi qu'un monument dans les jardins du cloître, fleuris lors de la fête de l'Armistice.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, des étudiants du lycée Henri-IV bravent l'occupation nazie et se rendent au Panthéon pour fêter la fin de la guerre de 14-18. Ils seront arrêtés. Des étudiants juifs doivent cacher leur identité, et malgré les précautions du corps professoral, un certain nombre est déporté. Une plaque en leur mémoire est installée après la guerre à côté de la première. Une cérémonie annuelle, rassemblant les délégués de toutes les classes de la cité scolaire, rend hommage à tous ces élèves morts durant les deux guerres.

En 1946, dans le cadre de la rénovation du système éducatif, est ouvert à Montgeron (Seine-et-Oise) un lycée mixte expérimental rattaché à Henri-IV jusqu'en 1955. Des salles dans des préfabriqués sont installées dans la Cour Musset et la Cour Descartes.

Les élèves du lycée publient des revues, notamment une assez critique Ravaillac[9], qui se voit interdite par la direction dès son second numéro en [10]. Actuellement, un collectif lycéen publie un journal trimestriel, dont le premier numéro est paru le . Ce journal a pour titre The Fool on the Hill, titre d'une chanson des Beatles, mais aussi jeu de mot sur la position géographique de l'établissement parisien, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève[11].

L’établissement aujourd’hui

Collège Henri-IV

Entrée de l’ancien petit lycée Henri-IV, devenue l’entrée du collège, au no 7 rue Clotilde.

Il ne faut pas confondre le collège et le lycée Henri-IV. Le collège, contrairement au lycée, ne sélectionne pas ses élèves. Il n'est accessible qu'aux familles résidant dans son secteur. Toutefois certaines dérogations sont possibles, par exemple pour les élèves souhaitant apprendre le russe en langue vivante secondaire.

Le collège est aujourd'hui dirigé par la proviseure de la cité scolaire Henri-IV, Mme Breyton, et par la principale adjointe Mme Maës-Billard[12]. Certains professeurs du collège sont aussi professeurs au lycée. Une proportion de 42 %[réf. souhaitée] des élèves du collège ont pu accéder au lycée en 2011-2012.

Lycée Henri-IV

Enseignement secondaire

Entrée du lycée Henri-IV, au no 23 rue Clovis.
Lycée Henri-IV vu depuis la coupole du Panthéon.

Avec son voisin public le lycée Louis-le-Grand, le lycée est le seul de Paris hors des quatre secteurs (nord-est, nord-ouest, sud-ouest, sud-est) qui découpent Paris pour l'affectation automatique post-baccalauréat. Les élèves, pour la plupart sélectionnés dans les académies de Paris, Versailles et Créteil, mais aussi exceptionnellement dans des lycées des régions et des établissements français de l'étranger, sont sélectionnés sur dossier en fonction de leurs mérites et de leurs résultats scolaires. Chaque dossier est examiné manuellement par la direction.

Les élèves sélectionnés étant de très haut niveau, la direction remplit les classes à un niveau exceptionnel en France, comptant sur leur sérieux : sept classes de quarante élèves intègrent la seconde chaque année. La politique du lycée est de ne renvoyer aucun élève durant ces trois années, même si certains partent de leur propre chef. En Terminale, on compte 5 classes scientifiques (bac S), rangées par spécialisations (mathématiques, chimie, biologie) 1 littéraire (bac L), 1 économique et sociale (bac ES) et 1 mixte (L-ES). Chaque année depuis 2012, les bacheliers sont reçus par le proviseur à une cérémonie dans la salle des conférences, où après un discours de bénédiction, il leur remet un « diplôme du lycée » ainsi que leur nom de promotion, issus des anciens élèves du lycée. La première promotion s'appelle ainsi « promotion Simone-Weil », du nom de la philosophe humaniste morte en 1943.

Le lycée est aujourd'hui dirigé par la proviseure de la cité scolaire Henri-IV, Mme Breyton, et le proviseur-adjoint M. Bonetto-Boisard[12]. Certains professeurs du lycée sont aussi professeurs en classe préparatoire.

Enseignement supérieur

Les étudiants de classes préparatoire sont quant à eux recrutés au niveau national et international après une sélection très rigoureuse, fondée sur les résultats, leur évolution et le classement dans la classe de l'élève durant les années de Première et Terminale. Un grand nombre des étudiants de deuxième année retentent leur chance après des concours pas atteint au niveau de leur espérance. Mais pour pouvoir « faire cinq-demi » ou « cuber » à Henri-IV, il faut avoir au moins atteint les concours oraux des premières grandes écoles du classement.

Depuis 2012, on trouve au lycée Henri-IV[13] :

  • le cycle pluridisciplinaire d'études supérieures, intitulé CPES-PSL puis CyPES, en collaboration avec le pôle de recherche et d'enseignement supérieur Paris Sciences et Lettres. Ce cursus vise à former, en 3 ans, des étudiants dans trois filières différentes (Sciences, Humanités ou Sciences économiques, sociales et juridiques) en gardant les meilleurs aspects des classes préparatoires et de l'université. Viennent s'ajouter aux enseignements classiques des classes préparatoires des options telles que le droit et l'histoire de l'Art mais aussi un tronc commun partagé entre les trois filières[14].

Les classes préparatoires du lycée comptent parmi les plus réputées de France ; la sélection à l’entrée est donc très stricte. À ce titre, le lycée Henri-IV est généralement comparé à son rival le lycée Louis-le-Grand, et dans une moindre mesure au lycée Saint-Louis, avec qui il forme « les trois lycées de la montagne Sainte-Geneviève ».

Le fait que les CPGE soient essentiellement littéraires (12 divisions sur 24) a deux conséquences : d'une part, le lycée est réputé littéraire ; et d'autre part, le pourcentage d'étrangers en CPGE est faible (les CPGE littéraires recrutant surtout dans les lycées français de métropole).

Le lycée est aujourd'hui dirigé par la proviseure de la cité scolaire Henri-IV, Mme Breyton, et la proviseure adjointe Mme Giovachini[12]. Certains professeurs des classes préparatoires sont aussi professeurs en grande école.

Structure pédagogique

Structure pédagogique du collège et du lycée pour l'année 2012 - 2013 :

Structure pédagogique collège et lycée
Niveau Nombre de classes Nombre d’élèves Niveau Nombre de classes Nombre d’élèves
6e 5 170 2de 7 269
5e 5 168 1re 8 313
4e 5 174 Tle 8 283
3e 6 177 Total 23 865
Total 21 689
Bilan
Cycle Nombre de classes Nombre d’élèves
Collège 21 689
Lycée 23 865
Supérieur[20] 25 1 177
Total 69 2 731

Classements

Classement du lycée

Historiquement, le lycée est l'un des deux premiers du secteur public, en concurrence avec le lycée Louis-le-Grand.

En 2016, le lycée se classe selon le classement de l'Express « 9e sur 110 » au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et « 42e sur 2 277 » au niveau national[21]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au baccalauréat, la proportion d'élèves de première qui obtiennent le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[22]. D'autres classements donnent des résultats différents, mais au fil des ans le lycée reste toujours au sommet des classements.

En 2019, Henri-IV[23] est classé onzième lycée de France, selon le classement annuel du journal Le Figaro[24]. Par ailleurs, au classement des mentions très bien (résultats 2018), le lycée Henri IV est 4 ème, avec 73 % de mentions très bien au classement du Figaro[25]

Concours général

Depuis 1747 en France, le concours général est un concours destiné à récompenser chaque année les meilleurs élèves des classes de première et de terminale dans le concours général des lycées. Ce concours est particulièrement difficile puisque seuls 18 élèves au maximum par matière sont récompensés (3 prix, 5 accessits, 10 mentions), alors que le nombre de candidats peut s'élever par exemple à plus du millier dans certaines disciplines.

Les élèves de première peuvent concourir en français, histoire, géographie, arts plastiques, éducation musicale, version latine, thème latin, version grecque.

Les élèves de terminale peuvent concourir en dissertation philosophique, sciences de la vie et de la terre, mathématiques, physique-chimie, sciences de l'ingénieur, sciences économiques et sociales, allemand, anglais, arabe, chinois (depuis 2007), espagnol, hébreu, italien, portugais, russe.

Le lycée Henri-IV est le premier vivier de lauréats au concours général. Le concours ne donne pas d'avantages particuliers, même s'il est un plus au sein d'un dossier scolaire pour prétendre à des classes préparatoires. Les élèves qui ont obtenu un prix sont félicités par le ministre de l'Éducation nationale en personne au cours d'une cérémonie qui a souvent lieu dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris en présence de nombreuses personnalités. Il est ainsi résumé par Maurice Druon, président de l'association des lauréats du concours général en 1973 : « Une aristocratie qui ne se transmet que par le sang des livres, se prouve par un effort de six heures et qui ne donne droit à rien. Une preuve de valeur, et voilà tout1. »

Au lycée Henri-IV, les lauréats sont reçus avec leurs parents lors d'une cérémonie à la fin de l'année et obtiennent le droit de monter au sommet de la tour Clovis.

Nombre de lauréats au Concours général
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nombre de lauréats 11 9 11 11 11 13 14 17 16 19 32 27 24 28 15 14 22 27 21

Classements des CPGE

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles. Au classement des classes préparatoires du Le Figaro[26], le lycée Henri IV est premier dans la voie ECS (économique et commerciale voie scentifique) avec 66,7 % de réussite à HEC. Au classement des classes préparatoires ECE (économique et commerciale option économique), le lycée Henri IV est deuxième, avec 25 % de taux d’intégration à HEC. En 2018, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2017 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECE[27] 32 / 44 élèves 73 % 66 % 3e
sur 105
en stagnation
ECS[28] 36 / 43 élèves 84 % 75 % 1re
sur 91
en augmentation 1
Khâgne A/L[29] 47 / 121 élèves 39 % 40 % 1re
sur 36
en stagnation
Khâgne B/L[30] 31 / 54 élèves 57 % 55 % 1re
sur 24
en stagnation
Khâgne LSH[31] 29 / 86 élèves 34 % 26 % 2e
sur 73
en stagnation
MP / MP*[32] 61 / 88 élèves 69 % 56 % 2e
sur 113
en augmentation 6
PC / PC*[33] 27 / 40 élèves 68 % 65 % 2e
sur 106
en diminution 1
BCPST[34] 35 / 42 élèves 83 % 84 % 1re
sur 54
en augmentation 1
Source : Classement 2018 des prépas – L'Étudiant (Concours de 2017).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP. Pour les khâgnes, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles
de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon et EDHEC). En filières scientifiques, c'est un panier
de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Personnalités

Élèves

Bulletin scolaire, classe de philosophie, 1895.

Modèle:Message galerie

Proviseurs

Liste des proviseurs du lycée Henri-IV depuis sa création en 1804 sous le nom de l'École centrale du Panthéon.

Liste des proviseurs du lycée Henri-IV
Rentrée Sortie Nom Établissement
1 Noël-François De Wailly École centrale du Panthéon

Lycée Napoléon

Lycée Henri-IV

2 M. Auvray -
3 M. Gaillard -
4 Arsène Liez -
5 Alfred De Wailly (fils) Lycée Napoléon
6 Jean-Baptiste Jullien -
7 Léonce Sauveroche -
8 M. Caresme -
9 Dominique-Louis Baric Lycée Corneille
10 Jean-Baptiste Denis Lycée Henri-IV
11 Charles Gidel -
12 Léonce Grenier[35] -
13 Auguste Bertagne -
14 Raoul Suérus -
15 Louis Daux -
16 Léon Beck -
17 Émile Jolibois -
18 Jacques Barraud -
19 Paul Camenen -
20 Adonis Delfosse -
21 Jean Limouzin -
22 M. Laroche[Qui ?] -
23 M. Durand[Qui ?] -
24 Odette Christienne -
25 Patrice Corre[36] -
26 - Martine Breyton[37] -

Professeurs

Le corps professoral en 1888-89, photo de Jules David.
Photo de classe au lycée Henri-IV, vers 1914, le professeur à la table est le philosophe Alain.

Éléments d'architecture

Le lycée Henri-IV est un établissement classé du patrimoine. Il n'est ouvert au public que lors des journées du patrimoine.

La rotonde centrale et ses statues

Un architecte membre de la Congrégation de France, le Père Claude de Creil, fait construire sous le règne de Louis XIV la plupart des bâtiments actuel du lycée. Quatre ailes rayonnent en croix autour d'une rotonde centrale de style baroque.

On y accède par un somptueux escalier de pierre, avec des voûtes portées par d'épaisses colonnes. Il est appelé escalier des Prophètes pour les statues en marbre des prophètes de l'Ancien Testament qui en gardent l'entrée, ou parfois encore escalier de la Vierge à l'Enfant, pour la statue de la Madone dans une crypte au palier de l'escalier.

Une coupole peinte distribue l'accès aux deux bibliothèques et aux deux salles d'examen du dernier étage. Le dôme est élevé de quatre piliers sculptés, de style baroque, en forme de palmier avec des amours.

Le cloître et ses statues

Monument aux morts.

Les arcades du cloître datent de 1744. Elles abritent une frise reproduisant la frise des panathénées, exposé au musée du Louvre et British Museum. Deux bustes de poètes en bronze surveillent au sud l'accès à la cour Alfred de Musset (ancien élève du lycée), appelé jusqu'en 2012 cour des internes. C'est le mur de la salle des Actes, où sont exposées deux pierres tombales découvertes lors des excavations du printemps 1996. Des colonnes corinthiennes, vestiges du cloître gothique, sont exposées le long du mur ouest. L'administration occupe l'aile correspondant au mur nord, au-dessus de l'entrée. Un accès sous la Tour Clovis donne accès à la cour Descartes (Descartes est enterré dans l'abbaye).

Au centre du cloître, deux statues fleuries. La plus ancienne, en pierre, représente un poilu de la Première Guerre mondiale soutenu par une allégorie féminine. Face au couple, un buste en bronze d'un héros résistant du lycée de la Seconde Guerre mondiale.

La tour Clovis

La tour Clovis sur une lithographie de 1850.

La tour Clovis est le vestige de l'ancien clocher d'une église disparue entre le lycée et église Saint-Étienne-du-Mont. En 1803, la percée de la rue Clovis et la construction de la façade du lycée la dégage du complexe religieux. Depuis elle sonne un carillon distinct tous les quarts d'heure, et annonce les heures.

La base de la tour, avec des baies en cintre date de Philippe Auguste. Ce même roi fait du monastère Sainte-Geneviève le gardien de la porte sud de Paris, dans l'actuelle rue Descartes. Des tronçons de l'enceinte de Philippe Auguste sont visibles rue Clovis (en descendant prendre le métro Cardinal-Lemoine) et rue Jacques-Henri Lartigue (depuis la Bibliothèque des littératures policières). Le nom de la place de la Contrescarpe, rendez-vous le midi des lycéens, témoigne des fossés du mur.

Les ogives du premier et deuxième étage datent du XIVe siècle. Le couronnement du gothique flamboyant, reconstruit après 1483. Une comparaison est intéressante avec le clocher de l'église Saint-Nicolas-des-Champs à l'autre extrémité du vieux Paris de Philippe Auguste.

La chapelle du lycée

Le lycée possède un internat et une aumônerie catholique. La messe est dite deux fois par semaine dans la chapelle du lycée à laquelle on accède par un escalier dans le mur ouest du cloître. Elle possède un petit orgue et des concerts, comme celui des lycéens en fin d'année y sont célébrés.

La chapelle était en fait le réfectoire des moines. En dessous, au rez-de-chaussée se trouvait le cellier, avec ses voûtes basses. Elle est transformée en chapelle au XIXe siècle.

Les cadrans solaires

Une ligne de Midi, sans son stylet, est encore visible sur un contrefort de l'église Saint-Étienne-du-Mont, rue Clovis face au lycée. Elle indiquait au moines de l'abbaye Sainte-Geneviève l'heure du midi pour la prière[38].

Dans l'enceinte même du lycée, subsistent deux cadrans solaires, placés dos-à-dos dans les cours Descartes et du Méridiens, au troisième étage. Ils ont été monté au XVIIIe siècle par Alexandre Guy Pingré, alors bibliothécaire de l'Abbaye royale de Sainte-Geneviève. Il se rendra célèbre en 1761 lors d'une expédition à l'île Rodrigue pour mesurer le transit de Vénus.

Celui de la cour du Méridien est plein sud, mais du fait d'une mauvaise restauration n'est pas tout à fait à la verticale, ce qui fausse la lecture[39]. Son double, cour Descartes est donc plein nord. Le style est absent, mais de toute façon son orientation ne permettrait de lire l'heure qu'entre 5 h et 8 h et de 18 h à 20 h, comme en témoignent les lignes gravées. Une devise s'y déploie : Vix Orimur Et Occidimus, soit "A peine paraissons-nous que nous disparaissons [les heures]".

Au centre de la cour du Méridien se trouve le cosmographe, sphère armillaire géante qui donne son nom à la cour. Il a été installé en 1861. Haut de 3 m, le cercle équatorial fait 1,60 m. Il faut le voir de nuit. Son axe pointe l'étoile polaire, c'est-à-dire qu'il est exactement dans l'axe de la Terre. Les deux autres cercles présente le méridien, le le point vernal, dans la constellation des poissons y passe exactement à la verticale. L'autre cercle présente le plan de l'équateur terrestre[38].[image souhaitée]

Dans la culture

Littérature

  • H4 Blues, Jean-Bernard Pouy, Gallimard, 2003 - 188 pages
  • Le lycée Henri-IV entre potaches et moines copistes, Sophie Peltier-Le Dinh, Danielle Michel-Chich, éd. PIPPA, 2008

Films et séries télévisées tournés au lycée

Accès

Le lycée Henri-IV est accessible par les lignes de bus RATP 84 et 89, par la ligne 7 du métro à la station Place Monge ou la ligne 10 à la station Cardinal Lemoine, ainsi que par le RER B à la station Luxembourg. Les élèves dévalent la montagne Saint-Geneviève depuis les stations Vélib+, rue Valette, rue Clotilde et rue Descartes. Une autre option est d'arriver en nageant, par la Piscine municipale Jean-Taris, sous la cour du lycée, et qui offre un accès direct, soit par un accès utilisé pour les cours de sport, soit par les « jardins du proviseur », sur lesquels donnent les baies vitrées de la piscine[40].

Au premier plan, la façade du lycée Henri-IV ; en arrière-plan, le dôme du Panthéon.

Notes et références

  1. « Odette Christienne, discours du 27 septembre 2008, lors du dévoilement de plaques commémoratives en hommage aux enfants juifs déportés des écoles du Ve arrondissement », sur fcpe.henriiv.free.fr (consulté le ).
  2. administrateur, « Le patrimoine communal », sur www.wissous.fr (consulté le )
  3. a b c d et e « Histoire », sur lyc-henri4.scola.ac-paris.fr (consulté le )
  4. Charles de Rémusat, Abélard: sa vie, sa philosophie & sa théologie, Didier, (lire en ligne)
  5. a et b Barreau, p. 230.
  6. (en) « Sonnerie de Sainte Genevieve du Mont de Paris (Marais, Marin) - IMSLP/Petrucci Music Library: Free Public Domain Sheet Music », sur imslp.org (consulté le )
  7. René Descartes et Louis Aimé Martin, Œuvres philosophiques, A. Desrez, (lire en ligne)
  8. Barreau, p. 231.
  9. Les deux numéros de cette revue sont disponibles dans les archives du site de l'association Ravaillac.
  10. Emmanuel Davidenkoff, « Malvenu d'être nu à Henri-IV », Libération, .
  11. http://tfothjournal.blogspot.fr/
  12. a b et c « Administration », sur lyc-henri4.scola.ac-paris.fr (consulté le )
  13. Selon « son site »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. « Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures »
  15. Conservant leurs noms de HX2 et HX3 de l'époque où les mathématiques supérieures étaient indifférenciées.
  16. Parfois encore nommées XM et XM' selon l'ancienne qualification des mathématiques spéciales.
  17. Conservant son nom de HX1 de l'époque où les mathématiques supérieures étaient indifférenciées.
  18. Parfois encore nommée XP' selon l'ancienne qualification des mathématiques spéciales.
  19. Encore nommées Agro 1 et Agro 2.
  20. « CPGE : Structures pédagogiques », sur lyc-henri4.scola.ac-paris.fr (consulté le ).
  21. « Classements départemental et national des lycées français », sur lexpress.fr (consulté le ).
  22. « Méthodologie du classement national des lycées français », sur lexpress.fr (consulté le ).
  23. IV Henri, « Fiche Lycée Henri IV », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
  24. Le Figaro, « Classement des mentions très bien », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
  25. Le Figaro, « Classement des mentions très bien », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
  26. Le Figaro, « Lycée Henri IV », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
  27. Classement 2018 des prépas ECE
  28. Classement 2018 des prépas ECS
  29. Classement 2018 des prépas A/L
  30. Classement 2015 des prépas B/L
  31. Classement 2018 des prépas LSH
  32. Classement 2018 des prépas MP
  33. Classement 2018 des prépas PC
  34. Classement 2018 des prépas BCPST
  35. Notice biographique sur le site Persee.fr.
  36. Centre France, « Le Bourbonnais, Patrice Corre, proviseur du lycée Henri-IV, prend sa retraite », www.lamontagne.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « Administration », sur lyc-henri4.scola.ac-paris.fr (consulté le )
  38. a et b Jean Pierre MARTIN, « cadrans paris 28 sept 2013 », sur www.planetastronomy.com (consulté le )
  39. Robic, « Cadrans solaires du Lycée Henri 4 », sur www.cadrans-solaires.fr (consulté le )
  40. « Piscine Jean Taris - Paris.fr », sur equipement.paris.fr (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • L'Émoi de l'histoire, no 14, revue de l'Association historique du lycée Henri-IV, Paris :
    • « Henri-IV », no 14 ;
    • « Numéro spécial bicentenaire du lycée Henri-IV », no 17 ;
  • Le Lycée Henri-IV, Paris, éd. Gérard Klopp, 1996.
  • Joëlle Barreau, « Henri-IV » dans Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Hachette, 1994.
  • Sophie Peltier-Le Dinh, Danielle Michel-Chich, André Arnold-Peltier, Le Lycée Henri-IV : Entre potaches et moines copistes, Pippa, 2008.
  • Élisabeth Liris, De l’Abbaye Sainte-Geneviève au Lycée Napoléon : l’École centrale du Panthéon (1796-1804), dans La Révolution française, cahiers de l'Institut d'histoire de la Révolution française, 2013, no 4 (Pédagogies, utopies et révolutions (1789-1848)) (lire en ligne)

Liens externes