Lunda (peuple)

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Lunda

Populations importantes par région
Autres
Langues lunda, ruund
Religions christianisme
Ethnies liées Lubas, Tchokwés

Les Lunda sont une population de langue bantoue d'Afrique centrale et australe, vivant dans le sud de la République démocratique du Congo (Lualaba, Kasai-Central, Kwango, Kwilu), dans le nord de la Zambie et dans l'est de l'Angola[1].

D'un point de vue culturel et linguistique, ils sont proches de leurs voisins Lubas, avec lesquels ils ont des liens historiques, depuis le mariage du prince luba Tshibind Irung avec la mythique reine lunda Ruwej, considérée comme la "Mère de la Nation" lunda.

Tshibind Irung s'empara par ruse du Rukan de la reine Ruwej, du bracelet sacré qui symbolise le pouvoir, et devint Roi. Après son règne, ce fut son fils, appelé Yav a Irung, qui lui succéda et devint le tout premier Mwant Yav, le souverain suprême des Lundas. Mwant Yav, son nom initialement, deviendra le titre de tous les empereurs lundas qui vont lui succéder.

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources et le contexte, on observe de multiples formes : Alunda, Alund, Aluunda, Aluund, Arunda, Arunde, Arund, Aruund, Balonde, Balounda, Balunda, Kalunda, Lounda, Loundas, Lownda, Lunda du Kasaï, Lunda du Mwant Yav, Lunda du Nord, Lunda du Shaba, Lunda du Sud, Lunda méridionaux, Lunda septentrionaux, Lundas, Luntu, Luunda, Mahundo, Noembo, Ruund, Valunda[2].

Population[modifier | modifier le code]

C'est un peuple d'agriculteurs bantous. Comme leurs voisins Lubas, ils cultivent le maïs et le mil, le manioc, les bananes plantains, les arachides, le mais, le coton et le tabac... Mais des nombreux autres lundas travaillent aussi dans les mines et les industries du Katanga[1].

Langue[modifier | modifier le code]

Leur langue est le lunda, une langue bantoue, dont le nombre de locuteurs était estimé en 2001 à 450 000 au Congo, autant en Zambie et 178 000 en Angola[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Aux XVIe et XVIIe siècles, leur royaume était l'un des plus puissants d'Afrique centrale. Il s'est étendu au siècle suivant grâce au commerce du sel, de l'ivoire, du cuivre et des esclaves, mais son déclin s'est amorcé au XIXe siècle en raison de la progression des Portugais et des Belges[1].

Culture[modifier | modifier le code]

Rue et maisons traditionnelles Lunda
Coiffe de dignitaire masculin ou féminin, Lunda et Tchokwe. XXe siècle[4]

La littérature orale lunda est très riche, en contes, proverbes et autres maximes, qui traduisent le mode de pensée, les rites et traditions lunda. La musique occupe également une place importante, avec des chansons et des rythmes adaptés à toutes les circonstances de la vie : la naissance, le mariage, la mort ou encore les grandes cérémonies, les parades où sont représentés l'empereur Mwant Yav et ses principaux dignitaires. La cérémonie de la circoncision, le Mukand, est un autre moment de la vie de la communauté, en tant que rite de passage de l'enfance à l'adolescence. Tout comme le mariage, qui engage deux familles et entraîne l'observance de divers rituels pour sceller l'alliance entre les deux familles. Sur le plan religieux, depuis la fin du XIXe siècle, les Lunda croyaient en un dieu unique, Nzamb Katang[5], créateur de toute chose sur terre : c'était un dieu qui n'intervenait pas directement dans la vie des croyants. Pour le solliciter, les Lunda imploraient les Ancêtres, qu'ils priaient autour de l'arbre sacré Mulemb, au pied duquel étaient déposées, tous les jours, des offrandes de nourriture, et à qui l'on s'adressait pour le remercier ou lui demander assistance selon les circonstances de la vie.

Par la suite, les Lunda ont été convertis au catholicisme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) James Stuart Olson, « Lunda », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 322 (ISBN 9780313279188)
  2. Source BnF [1]
  3. (en) Fiche langue[lun]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. Musée des Confluences
  5. Cette croyance était aussi celle des Tchokwe, à la même époque

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Hermann Baumann, Lunda. Bei Bauern und Jägern in Inner-Angola. Ergebnisse der Angola-Expedition des Museums für Völkerkunde, Berlin, Berlin, 1935, 249 p.
  • (en) Edouard Bustin, Lunda under Belgian rule : the politics of ethnicity, Harvard University Press, Cambridge, 1975, 303 p. (ISBN 0674539532)
  • (en) Merran Macculoch, The Southern Lunda and Related Peoples-Northern Rhodesia, Belgian Congo, Angola, International African Institute, Londres, 1951, 110 p.
  • (en) Victor Witter Turner, Lunda rites and ceremonies, Rhodes-Livingstone Museum, 1953, 56 p.
  • (en) Victor Witter Turner, Lunda medicine and the treatment of disease, Rhodes-Livingstone Museum, 1963, 63 p.
  • (en) Charles Matthew Newton White, The material culture of the Lunda-Lovale peoples, Rhodes-Livingstone Museum, 1948, 15 p.
  • Camille Brau, Le droit coutumier Lunda, Éditions de la Revue juridique du Congo belge, 1942, 109 p.
  • Sony Kambol Cipriano, L'étude de l'art sculptural des Lunda et Cokwe (Tshokwe) d'Angola dans une perspective historique : critique bibliographique, Université Panthéon-Sorbonne (Paris), 1993, 151 p. (Mémoire de Maîtrise).
  • (nl) Jos Gansemans, Muziek van de Lunda uit Zaïre, Koninklijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren (Belgique), 1974, 68 p.
  • (pt) Henrique Augusto Dias de Carvalho, Ethnographia e historia tradicional dos povos da Lunda (Expedição portugueza ao Muatiânvua, 1884-1888), Imprensa Nacional, Lisbonne, 1890, 731 p.
  • (pt) J. H. dos Santos David, Contribuição para o estudo da antropometria dos indígenas da Lunda e Songo, Publicações culturais da Companhia de Diamantes de Angola, Lisbonne, 1955, 314 p.

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Anthologie de la musique congolaise – RDC, vol. 1 : Musiques des Lunda du Katanga, (collecteur Jos Gansemans), Musée royal de l'Afrique centrale/Fonti musicali (CD + livret)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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