Ludwig von 88

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Ludwig von 88
Description de l'image Ludwigvon88_2022.jpg.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Punk rock, crossover thrash, reggae, rock alternatif, rock français
Années actives 19832001, depuis 2016
Labels Bondage Records
Crash Disques
Archives De La Zone Mondiale
Site officiel lv88.fr
Composition du groupe
Membres Karim
Nobru
Charlu
Jean-Mi
Anciens membres Olaf
Laurent ex Laurent
Fabrice
François

Ludwig von 88 (abrégé en LV88) est un groupe de punk rock et rock français. Affiliés à la scène du rock alternatif français, ils étaient très populaires dans les années 1980 et 1990[1],[2].

Le groupe est actif entre 1983 et 2001 puis revient à la scène en 2016 avant un nouvel album en 2019 après 17 ans de pause.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts (1983–1987)[modifier | modifier le code]

Le groupe est formé en 1983 par Laurent Manet et l'ex-membre des Béruriers Olivier « Olaf » Felingstone[1], respectivement bassiste et guitariste. Bientôt, ils sont rejoints par Fabrice Barthelon au chant et Laurent Portes, en seconde guitare. Le groupe se produit principalement à Pali-Kao et dans les squats de Paris, ou « l'usine » de Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

En 1984, arrivent Karim Berrouka au chant et Bruno Garcia (futur Sergent Garcia) qui remplace Laurent Portes à la guitare. Le groupe se produit avec deux chanteurs, deux guitaristes et un bassiste mais sans batteur. Comme de nombreux groupes de l'époque (Métal Urbain, Bérurier Noir), Ludwig von 88 utilise une boîte à rythmes. Olaf décide de quitter le groupe et la formation se stabilise désormais autour de Karim et Fabrice au chant, Bruno à la guitare et Laurent à la basse. Jean-Michel « Jean-Mi » Rossignol qui officie aussi dans Bérurier Noir, s'occupe des machines (boîtes à rythmes). Ludwig von 88 se caractérise par ses chansons mêlant à la fois un humour potache, des textes corrosifs et cyniques sur la société et un esprit enfantin[1]. Contrairement à Bérurier noir, Ludwig von 88 joue la carte de l'humour et de la dérision[3]. Leurs prestations scéniques sont résolument festives et théâtralisées, avec déguisements et reprises de chansons loufoques.

Albums et séparation (1986–1999)[modifier | modifier le code]

En 1986, Ludwig von 88 publie son premier album, Houla la !, suivi en 1987 par Houlala II "la mission". D'après Karim Berrouka, les deux disques ont été enregistrés dans une totale liberté, dans un esprit de délire, de provocation et d'exploration[4]. Le groupe aborde avec humour et ironie, des sujets comme la guerre (Libanais raides), la drogue (Le Manège enchanté, Kaliman…) et se moque de certaines personnalités (Louison Bobet for Ever), des hippies (Nous sommes des babas) ou même des punks (Les Iroquois à cheveux verts). Ils poussent l'humour jusqu'à enregistrer un titre appelé Le Chant des carpes… où l'on entend 2 minutes 21 de silence[3]. En 1988, Fabrice Barthelon et Laurent Manet quittent le groupe. François Gondry (Gondrax) reprend la place de bassiste jusqu'en 1990, et participe aux EP 45-tours, Sprint, LSD for Ethiopia et New Orleans. Charlu Ombre des Nuclear Device, le remplace en 1990, lorsqu'il rejoint Raymonde et les Blanc-becs. François Gondry créera plus tard Le Goéland, une entreprise de vente de t-shirts à slogan[5]. Dans les années 2010, les fils de François Gondry, Pierre et Jules, se lancent dans le rap et les clips sous les noms respectivement de Biffty et Julius[6].

Entre 1990 et 1999, le groupe suit un rythme de production quasiment annuel. En 1999, le groupe joue leur dernier concert et s'il n'annonce pas officiellement sa séparation, se met en pause prolongée. En 2001, Ludwig von 88 sort néanmoins un album : La révolution n'est pas un dîner de gala. Selon Karim Berrouka, le fait que Bruno Garcia, le guitariste, officie désormais dans Sergent Garcia[7], que Charlu Ombre ait déménagé à Avignon, et le manque de motivation font que le groupe arrête en 1999[4].

Depuis, Jean-Mi (Junior Cony) se lance dans le dub. On le retrouve également derrière les machines de Bérurier noir. Karim Berrouka écrit du fantastique et de la fantasy. Charlu quitte la basse et lance le projet Kiladikilé[8],[9].

Retour (depuis 2016)[modifier | modifier le code]

Le groupe se reforme en 2016, avec une première date le au Hellfest[10] et part en tournée pour une série de concerts sous le titre de Derniers concerts avant l'apocalypse.

Ludwig von 88 sort 20 chansons optimistes pour en finir avec le futur, son premier album depuis près de vingt ans, le [11].

Pour célébrer ses 40 ans d'existence, le groupe publie un titre inédit chaque semaine en streaming durant toute l'année 2023. 4 albums vinyles seront publiés chaque saison regroupant chacun 13 chansons publiées + une chanson exclusive.

Les deux premiers albums de la collection "Quarante ans de punk approximatif", "Saison 1 - L'hiver des crêtes" et "Saison 2 - Le printemps du pogo" sont édités respectivement en avril et en juillet 2023.

Signification du nom[modifier | modifier le code]

Le 88 a plusieurs interprétations. Ludwig von 88 aurait introduit « 88 » dans le nom de son groupe ironiquement pour faire grincer les dents des néonazis (la lettre H étant la huitième de l'alphabet, le nombre 88 est souvent utilisé par des mouvements néonazis pour symboliser le Heil Hitler, HH, 88 ou SS car S est la 8e lettre en partant de la fin de l'alphabet - l'un des groupes de rock français néonazis les plus connus à l'époque s'appelait d'ailleurs Légion 88). Dans l'album hommage Mort aux Ludwig Von 88, Tristan-Edern Vaquette fait référence à cette explication, en introduction du morceau Nous. Selon une interview de Karim, ce serait un pastiche du 77, nombre fétiche du mouvement punk, désignant l'année 1977 à partir de laquelle le punk a commencé à se répandre[12].

Le nom pourrait également être une référence parodique au groupe néonazi Légion 88[réf. nécessaire].

Selon une autre interview, de Nobru cette fois, il ferait référence au nombre de constellations recensées dans le ciel terrestre, entre autres[13]. Le « Ludwig Von » est une référence (fréquente dans le mouvement punk) au film culte Orange mécanique, et à la passion d'Alex pour Ludwig van Beethoven[14].

Dans un documentaire de 2016, un membre indique qu'il s'agit d'une référence à la tante d'un des membres du groupe nommée Yvonne et surnommée « von », fan de Beethoven et morte à 88 ans[15].

Membres[modifier | modifier le code]

Anciens membres[modifier | modifier le code]

  • Olivier « Olaf » Felingstone : guitare
  • Laurent Portes : guitare
  • Laurent Manet : basse (frère du journaliste et écrivain Jean-Luc Manet[16])
  • Fabrice Barthelon : chant
  • François Gondry : basse (futur bassiste de Raymonde et les Blancs-becs)

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums[modifier | modifier le code]

Singles et EP[modifier | modifier le code]

Splits[modifier | modifier le code]

  • 1986 : Flower Punks, Flower Skins (split EP avec Les P.P.I., 1986)
  • 1989 : Sardellen Filet (split EP avec Die Mimmi's)
  • 1998 : René Binamé + Ludwig von 88 (1998, split-CD avec René Binamé, 3 titres de Ludwig von 88)

Compilations[modifier | modifier le code]

Album hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Houla la !, la véritable histoire de Ludwig von 88.
  2. Ludwig von 88, sur musique.ados.fr.
  3. a et b « Groupes - Ludwig Von 88 », sur metalorgie.com (consulté le ).
  4. a et b « 1983/1985 Boissy Saint Léger - Interview », sur nyarknyark.fr (consulté le ).
  5. « Du punk au business, la petite entreprise de François, ex-Ludwig von 88 », sur streetpress, (consulté le ).
  6. « Biffty mord à pleines dents dans le bifteck du rap français », sur vice.com (consulté le ).
  7. « Sergent Garcia monte en grade », sur Libération (consulté le ).
  8. « Kiladikilé Avignon (84000) », sur spectable.com (consulté le ).
  9. « Un premier album pour Kiladikilé », sur ledauphine.com (consulté le ).
  10. « Hellfest, mon pogo d’enfer », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le ).
  11. Véronique Constance, « Ludwig Von 88, le retour du punk haute fidélité », sur Ouest-France, (consulté le ).
  12. 77 ; La révolution n'est pas un dîner de gala (2001)
  13. Vidéos MySpaceTV : Ludwig Von 88 - Interview ça se discute par Mathieu
  14. « Fiches de films - Répliks », sur replikultes.net (version du sur Internet Archive).
  15. « Ludwig von 88, le docu de la reformation », sur sourdoreille.net (consulté le )
  16. Arno Rudeboy, Nyark nyark !, Zones, Folklore de la zone mondiale, 2007 (ISBN 2-35522-008-5)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]