Loxapine

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Loxapine
Image illustrative de l’article Loxapine
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Identification
Nom UICPA 2-chloro-11-(4-méthylpipérazin-1-yl)dibenzo[b,f][1,4]oxazépine
No CAS 1977-10-2
No ECHA 100.016.215
No CE 217-835-3
Code ATC N05AH01
DrugBank APRD00574
PubChem 3964
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C18H18ClN3O  [Isomères]
Masse molaire[1] 327,808 ± 0,019 g/mol
C 65,95 %, H 5,53 %, Cl 10,82 %, N 12,82 %, O 4,88 %,
Propriétés physiques
fusion 109 à 110 °C
Pression de vapeur saturante 2,80×10-8 mmHg à 25 °C
Écotoxicologie
DJA 600 mg[2]
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité rapide (pic plasmatique atteint en 1h30)
Métabolisme Hépatique
Demi-vie d’élim. 8 heures (orale)
Excrétion

urine et fèces

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique antipsychotique
Conduite automobile déconseillée
Caractère psychotrope
Catégorie Neuroleptique atypique
Composés apparentés
Autres composés

amoxapine (métabolite)


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La loxapine (Adasuve, Loxapac, Xylac) est un antipsychotique atypique[3],[4],[5] de 2ème génération utilisé principalement dans le traitement des états psychotiques aigus et chroniques. Si la loxapine est un traitement toujours utilisé comme traitement de fond dans les maladies psychotiques, notamment la schizophrénie, elle est désormais surtout utilisée en psychiatrie comme tranquillisant majeur pour traiter l'agitation, les délires, stopper les hallucinations ou encore calmer les patients anxieux lorsque la psychopharmacologie de première intention (les anxiolytiques) a échoué. C'est un membre de la classe de la dibenzoxazépine[6].

La loxapine est en premier lieu un traitement efficace pour améliorer l'organisation de la pensée des patients psychotiques. La loxapine est, de nos jours, souvent utilisée dans le cadre du traitement des épisodes psychotiques aigus chez les patients schizophrènes, bipolaires ou mélancoliques.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Ses autorisations de mise sur le marché en France sont les états psychotiques aigus ou chroniques (schizophrénie, paranoïa, psychose hallucinatoire chronique…), les états d’agitations dans le cadre des psychoses et des troubles de la personnalité (trouble de la personnalité borderline, trouble de la personnalité antisociale) pour une courte durée et ce à partir de l’âge de 15 ans[7],[8]. Elle est surtout utilisée pour traiter les troubles du comportement associés aux psychoses et troubles de la personnalité, tels que l'agitation ou l'agressivité, l’anxiété, les automutilations ou encore le risque suicidaire. Une brève revue sur la loxapine[9] n'a pas montré en définitive que la loxapine était particulièrement efficace chez les patients avec une schizophrénie paranoïde. Une étude postérieure a montré que les quelques études ne prouvent pas que la loxapine ait des effets supérieurs à d'autres antipsychotiques[10]. La loxapine sous forme injectable intramusculaire aurait un effet plus rapide et une plus grande efficacité que l'halopéridol intramusculaire sur l'agitation et l'agressivité de certains patients[11].

loxapine
Informations générales
Princeps
  • Adasuve (États-Unis, France)
  • Loxapac (France)
  • Xylac (Canada)
Classe psycholeptiques, antipsychotiques diazépines, oxazépines et thiazépines, ATC code N05AH01
Forme comprimés pelliculés à 2,5, 5, 10, 25, 50 et 100 mg, solution buvable à 25 mg·ml-1, solution injectable à 50 mg·2·ml-1, poudre pour inhalation en récipient unique 9,1 mg
Administration per os, injection intramusculaire, inhalation
Sels succinate
Laboratoire Alexza, Apotex, Bioprojet Pharma, Dominion, Eisai, Pendopharm (Pharmascience), Pharmel, Sandoz
Identification
No CAS 1977-10-2 Voir et modifier les données sur Wikidata
No ECHA 100.016.215
Code ATC N05AH01
DrugBank 00408 Voir et modifier les données sur Wikidata

Recherche[modifier | modifier le code]

La loxapine a été un des cinq antipsychotiques utilisés dans une étude sur la structure des neurones dans les parties du cerveau dont on pense qu'elles sont impliquées dans la schizophrénie. Seule la loxapine a été associée avec le développement de nouvelles connexions entre neurones (neurogenèse)[12].

Biochimie[modifier | modifier le code]

C'est un antipsychotique polyvalent qui possède des propriétés anxiolytiques et sédatives lorsqu'il est consommé sur de courtes périodes et des propriétés antidélirantes (ou « incisives ») lorsqu'il est consommé sur de longues périodes. La loxapine est toutefois utilisée prioritairement pour ses propriétés sédatives. C'est un antagoniste ayant une forte affinité pour les récepteurs dopaminergiques D2, D3 et D4, les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A, 5-HT2C et 5-HT6, le récepteur adrénergique α1 et le récepteur histaminergique H1[11],[13].

Son métabolite principal est l'amoxapine, un antidépresseur tétracyclique[14].

Effets secondaires[modifier | modifier le code]

N. B. : selon DrugPoint, les pourcentages donnés après les éventuels effets secondaires se réfèrent à la fréquence de ces effets secondaires[15].

Effets secondaires courants de la loxapine (fréquence ≥ 1 %) par inhalation[15] :

  • perte de goût (14 %) ;
  • sédation (12 %) ;
  • pharyngite (3 %).

Effets secondaires courants de la loxapine administrée par voie orale[15] :

Effets secondaires rares[15] :

Efficacité[modifier | modifier le code]

Selon la HAS, le service médical rendu de la loxapine est important[18].

Fait divers[modifier | modifier le code]

Le , il a été utilisé par malveillance contre des soignants de l'Hôtel-Dieu de Paris[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « Résumé des caractéristiques du produit - LOXAPAC 100 mg, comprimé pelliculé - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le ).
  3. Centre de toxicomanie et de santé mentale, « Comprendre les médicaments psychotropes - Les antipsychotiques » Accès libre [PDF], sur camh.ca, (consulté le ).
  4. (en-US) « Table: Conventional Antipsychotics », sur Merck Manuals Professional Edition (consulté le ).
  5. Katherine M. Fortinash, Patricia A. Holoday Worret, Dave Holmes, Etienne Paradis-Gagné, Dany Jolin, Éric Lavertu, Santé mentale et psychiatrie, 3e édition, Montréal, Chenelière Éducation [TC Média Livres], , 968 p. (ISBN 978-2-765-0-6393-3), p. 656
  6. Glazer WM, « Does loxapine have "atypical" properties? Clinical evidence », The Journal of Clinical Psychiatry, vol. 60, no Suppl 10,‎ , p. 42–6 (PMID 10340686)
  7. https://www.has-sante.fr/jcms/p_3433392/fr/loxapac-loxapine-traitement-des-etats-d-agitation-a-partir-de-15-ans
  8. « Inhaled loxapine for the treatment of agitation in borderline personality disorder », sur EM-Consulte (consulté le ).
  9. « Clozapine and loxapine for schizophrenia », Drug and Therapeutics Bulletin, vol. 29, no 11,‎ , p. 41–2 (PMID 1747161)
  10. Chakrabarti A, Bagnall A, Chue P. et al., « Loxapine for schizophrenia », Cochrane Database of Systematic Reviews (Online), no 4,‎ , p. CD001943 (PMID 17943763, DOI 10.1002/14651858.CD001943.pub2)
  11. a et b « Loxapine » in Le guide du prescripteur : psychopharmacologie essentielle, Médecine-sciences Flammarion p. 232
  12. (en) Brennand Kristen, Anthony Simone, Jessica Jou, Chelsea Gelboin-Burkhart, Ngoc Tran, Sarah Sangar, Yan Li, Yangling Mu, Gong Chen, Diana Yu, Shane McCarthy, Jonathan Sebat & Fred H. Gage, « Modelling schizophrenia using human induced pluripotent stem cells », Nature, vol. 473, no 7346,‎ , p. 221–5 (PMID 21490598, DOI 10.1038/nature09915)
  13. Collège national de Pharmacologie Médicale, « Loxapine », sur pharmacomedicale.org, (consulté le ).
  14. (en) Cheung SW, Tang SW, Remington G, « Simultaneous quantitation of loxapine, amoxapine and their 7- and 8-hydroxy metabolites in plasma by high-performance liquid chromatography », Journal of Chromatography, vol. 564, no 1,‎ , p. 213–21. (PMID 1860915, DOI 10.1016/0378-4347(91)80083-O)
  15. a b c et d Truven Health Analytics, Inc. DrugPoint® System (Internet) [cité le 21 septembre 2013]. Greenwood Village, CO: Thomsen Healthcare; 2013.
  16. (en) Kimberly Nordstrom, « Inhaled loxapine for rapid treatment of agitation in schizophrenia and bipolar disorder: an update », Neuropsychiatry, vol. 2, no 3,‎ , p. 253–260 (ISSN 1758-2008, DOI 10.2217/npy.12.23, lire en ligne, consulté le )
  17. Taylor, David,, Kapur, Shitij, et South London and Maudsley NHS Trust,, The Maudsley prescribing guidelines in psychiatry, , 760 p. (ISBN 978-1-118-75457-3, 1-118-75457-3 et 978-1-118-75459-7, OCLC 899114040, lire en ligne)
  18. HAS, Commission de la Transparence, Avis du 14 mars 2007
  19. « leparisien.fr/paris-75/six-mem… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Liens externes[modifier | modifier le code]