Louise-Françoise de Bourbon (1673-1743)

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Louise-Françoise de Bourbon
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Louise Françoise de Bourbon, mademoiselle de Nantes par François de Troy, entre 1688 et 1693.
Biographie
Titulature Fille de France
Princesse de Condé
Duchesse de Bourbon
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Louise-Françoise de Bourbon
Surnom Mademoiselle de Nantes
Naissance
Tournai (Royaume de France)
Décès (à 70 ans)
Paris (Royaume de France)
Sépulture Couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques
Père Louis XIV
Mère Madame de Montespan
Conjoint Louis III de Bourbon-Condé
Enfants Marie-Gabrielle-Éléonore de Bourbon-Condé
Louis IV Henri de Bourbon-Condé
Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé
Louise-Anne de Bourbon-Condé
Marie-Anne de Bourbon-Condé
Charles de Bourbon-Charolais
Henriette-Louise de Bourbon-Condé
Élisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé
Louis de Bourbon-Condé
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Louise-Françoise de Bourbon

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Louise-Françoise de Bourbon, dite Mademoiselle de Nantes, est née à Tournai le et est morte à Paris le 16 juin 1743. Fille légitimée du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, elle est une princesse française, duchesse de Bourbon puis princesse de Condé[1]. Elle fut l'épouse de Louis III de Bourbon-Condé, petit fils du Grand Condé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Fille naturelle de Louis XIV, Louise-Françoise est légitimée par le Parlement de Paris l'année même de sa naissance avec ses frères aînés : le duc du Maine et le comte de Vexin. Madame de Montespan étant une femme mariée, son nom n'est pas mentionné dans l'acte de légitimation, le roi et sa maîtresse craignant que le marquis de Montespan ne cherche à reconnaître « de jure »[2] ces enfants par vengeance. Ainsi, toute sa vie Louise-Françoise sera considérée comme étant enfant du seul roi et ne pourra jamais avoir officiellement des rapports filiaux avec sa mère. Par exemple, elle ne pourra porter son deuil à sa mort en 1707.

Elle est élevée avec ses frères et sœur à venir par Madame de Maintenon. Elle est mariée à ses douze ans le dans la chapelle du château de Versailles au duc de Bourbon, fils d'Henri-Jules de Bourbon-Condé et petit-fils du Grand Condé (le fils aîné du prince de Condé porte le titre de duc de Bourbon en attendant d'être prince de Condé à la mort de son père)[3].

Mariage[modifier | modifier le code]

Son époux la néglige mais lui donne neuf enfants, parmi lesquels le duc Louis-Henri de Bourbon, un des premiers ministres les plus contestés de France, au début du règne de Louis XV. Son époux est un être violent, cruel, qui a hérité de la folie issue, semble-t-il, du côté de sa grand-mère paternelle née Plessis de Richelieu. Cependant, il reste un être fin et intelligent qui fera la fortune de sa famille en se montrant toujours soumis à son royal beau-père. Cette union est scandaleuse car le duc de Bourbon est un prince du sang alors que Mademoiselle de Nantes est une bâtarde, mais la mésalliance est facilitée par la dot procurée par Louis XIV à sa fille, plus d'un million de livres et en donnant le gouvernement de Bourgogne aux Condé et en assurant la survivance de la charge de la surintendance du roi à la mort de son père et de son grand-père[4].

Il meurt en 1710, et sa veuve se console vite. On prête en effet à la duchesse un penchant à la galanterie. Il est certain qu'elle eut de l'inclination pour le prince de Conti, son cousin et beau-frère (sa fille Marie-Anne fut considérée comme la fille du prince de Conti). Elle n'eut que très peu d'influence sur ses enfants : sa fille aînée, devenue religieuse, était mentalement perturbée ; son fils aîné, Louis-Henri était soumis à sa maîtresse, Mme de Prie ; son fils, le comte de Charolais rappelait par bien des points son père étant comme lui cruel et débauché. Quant au comte de Clermont, il ne se maria pas, et entretint très librement de nombreuses maîtresses.

Personnalité[modifier | modifier le code]

Mlle de Nantes eut l'occasion d'affronter sa sœur, Mlle de Blois (devenue duchesse d'Orléans par son mariage avec Philippe d'Orléans, fils de Monsieur, en 1701) en 1710 lors du mariage du duc de Berry : ce dernier, petit-fils de Louis XIV, prince simple et généreux, devait se marier. La guerre de Succession d'Espagne empêchant le choix d'une princesse de sang royal étrangère, Louis XIV hésitait entre une princesse de la maison d'Orléans et de la maison de Condé (Louise-Élisabeth de Bourbon-Condé). Finalement ce furent les Orléans qui l'emportèrent, à sa grande fureur.

Elle était devenue très proche de son demi-frère, le Grand Dauphin, et régnait sur le château de Meudon : elle espérait beaucoup du futur règne de « Monseigneur », mais celui-ci mourut en 1711, ruinant tous ses espoirs. Belle, libre, provocante, elle est redoutée pour son esprit mordant, et anime la vie de la cour à la fin du règne de Louis XIV. Une fois veuve, aidée de son amant, le marquis de Lassay, elle fait fortune grâce au système de Law. Elle bâtit à Paris un des plus beaux monuments de la capitale, le Palais Bourbon, actuel siège de l'Assemblée Nationale.

Descendance[modifier | modifier le code]

Françoise-Marie de Bourbon dite Mademoiselle de Blois et Louise-Françoise de Bourbon dite Mademoiselle de Nantes par Philippe Vignon, vers 1690.

Chose rare pour l'époque, ses neuf enfants atteignent l'âge adulte :

  1. Marie-Gabrielle-Éléonore de Bourbon, abbesse de Saint-Antoine-des-Champs ;
  2. Louis-Henri-Joseph de Bourbon-Condé, futur prince de Condé ;
  3. Louise-Élisabeth de Bourbon, qui épousa en 1713 Louis-Armand de Bourbon-Conti ;
  4. Louise-Anne de Bourbon-Condé dite « Mlle de Sens » ou « Mlle de Charolais » ;
  5. Marie-Anne de Bourbon-Condé dite « Mlle de Clermont ») ;
  6. Charles de Bourbon-Condé, comte de Charolais, pair de France ;
  7. Henriette-Louise de Bourbon-Condé dite « Mlle de Vermandois », abbesse de Beaumont-lès-Tours en  ;
  8. Élisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé dite « Mlle de Gex » ;
  9. Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont-en-Argonne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. De par son mariage avec Louis III de Bourbon-Condé.
  2. Locution latine signifiant « de droit », exprimant l'idée d'impératif, parfois impératif nécessaire.
  3. « L'étonnante destinée d'un édifice provisoire : la chapelle royale de Versailles entre 1682 et 1710 », Situ no 1, 2001, sur le site du ministère de la Culture et de la Communication.
  4. Jacques Bernot, « La duchesse de Bourbon », Au cœur de l'histoire, Europe 1, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Bernot, Mademoiselle de Nantes, fille préférée de Louis XIV, Nouvelles Editions Latines, , 269 p. (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]