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Louis de Salgues de Lescure

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Louis de Salgues
Marquis de Lescure
Louis de Salgues de Lescure
Louis de Lescure, peinture de Robert Lefèvre, 1818.

Surnom Le saint du Poitou
Naissance
Paris (quartier St Sulpice)
Décès (à 27 ans)
La Pellerine
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Grade Général
Années de service 17821793
Conflits Guerre de Vendée
Faits d'armes Bataille de Thouars
Bataille de La Châtaigneraie
1re bataille de Fontenay-le-Comte
2e bataille de Fontenay-le-Comte
Bataille de Montreuil-Bellay
Bataille de Saumur
Bataille de Parthenay
1re Bataille de Moulin-aux-Chèvres
1re Bataille de Châtillon
Bataille de Martigné-Briand
2e Bataille de Luçon
3e Bataille de Luçon
Bataille de Tiffauges
Bataille de Montaigu
Bataille de Saint-Fulgent
2e Bataille de Moulin-aux-Chèvres
2e Bataille de Châtillon
Bataille de La Tremblaye
Famille Salgues de Lescure

Emblème

Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, né le [1] à Paris en l'hôtel de Montaigu rue des Fossoyeurs (actuellement rue Servandoni) et mort le à La Pellerine, est l'un des chefs de l'armée catholique et royale au cours de la guerre de Vendée, pendant la Révolution française. Il est surnommé le « saint du Poitou ».

Il naquit de Marie-Louis-Joseph de Lescure et de Jeanne de Durfort de Civrac (fille de Aimeric Joseph de Durfort-Civrac). La famille de Lescure est originaire de la terre de Lescure en Albigeois, où l'on voyait encore avant la Révolution française son château sur les bords du Tarn.

Au commencement du XVIIIe siècle, un abbé de Lescure, évêque de Luçon, attira près de lui son neveu, qui épousa Mlle de Granges de Surgères ; le fils de celui-ci se maria aussi en Poitou et fut tué à la bataille de Plaisance (1746), étant encore fort jeune. Son fils, père de l'illustre chef de la Vendée mourut en 1784 ; c'était un homme fort dissipé, qui laissa sa fortune en grand désordre (il avait dilapidé toute sa fortune au jeu).

Il possède également au décès de sa grand mère paternel Agathe Geneviève Sauvestre de Clisson, son château non loin de Bressuire ou il vivra au début de l'insurrection vendéenne. Il fut malheureusement incendié de nombreuses fois laissant disparaitre grand nombres de témoignages de sa famille[2].

Issu d'une famille désargentée, Louis Marie de Lescure réussit toutefois un beau mariage en épousant en 1791 sa cousine Victoire de Donissan. Il était le cousin de Henri de La Rochejaquelein, autre héros de la Guerre de Vendée.

Avant la Révolution française

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Il fut élève de l'École militaire. En entrant dans le monde à l'âge de seize ans, il y parut bien différent de ce qu'étaient alors les jeunes gens de son rang et de son état. Il était gauche, timide et taciturne ; il vivait, pour ainsi dire, isolé au milieu d'une société brillante, frivole et animée. Sa piété était grande et presque austère, sans nulle ostentation ; ce qui était le contraire de la mode de ce temps-là.

Aussi le mérite de son caractère et l'étendue de son savoir étaient-ils fort méconnus. On le trouvait bizarre et sauvage, ses manières et jusqu'à sa toilette le faisaient taxer d'une singularité qu'on lui pardonnait cependant à cause de son inaltérable douceur et de la bienveillance qu'il mettait dans toutes ses relations ; seulement on regrettait qu'un homme de sa naissance et dans sa position, fait, comme on disait alors, pour aller à tout, s'écartât de la route qui menait au succès.

Il obtint, peu de temps avant la Révolution française, une compagnie de cavalerie dans le régiment de Royal-Piémont.

Pendant la Révolution française

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Aux débuts de la Révolution, ce jeune officier, au goût très prononcé pour les études, parlant trois langues et d'une très grande culture, n'est pas tout à fait hostile aux idées nouvelles.

Déjà, à cette époque, l'émigration a débuté. Cependant, Lescure et beaucoup de nobles du bas-Poitou restent dans la région. Cependant, après la fuite manquée de Varennes, il émigre, pour une courte durée, en juin 1791. À son retour, engagé dans la garde royale, il participe à la défense des Tuileries, lors de la Journée du 10 août 1792. Retiré dans son château de Clisson (commune de Boismé), en Poitou, il accueille nombre de ses parents et amis qui fuient Paris.

Bientôt les paysans du Poitou, déjà blessés dans leur foi religieuse, doivent partir à l'armée, recrutés lors de la levée en masse. Leur refus entraîne leur révolte ; se rapprochant des nobles, les paysans des environs de Châtillon se rendent à Clisson, chez Lescure, chercher la Rochejaquelein, son cousin, propriétaire dans une de leurs paroisses.

L'engagement royaliste

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Il n'hésita point sur le parti qu'il devait prendre, et M. de Lescure l'y encouragea. M. de la Rochejaquelein se rendit vers Châtillon ; mais les paysans des environs de Clisson ayant commencé par se soumettre, M. de Lescure, qui ne pouvait s'éloigner du canton où son influence devait être utile, resta exposé aux poursuites des autorités républicaines : il fut, avec toute sa famille, emmené en prison à Bressuire. Quoiqu'il fût vénéré des habitants de cette bourgade, et que les principaux d'entre eux n'eussent d'autre désir que de le sauver, ce fut presque par miracle qu'il échappa aux violences des soldats accourus en hâte pour combattre les insurgés. Au bout de quelques jours, il fut délivré par l'armée vendéenne qui s'empara de Bressuire. Dès lors, il fut compté parmi les premiers chefs de cette armée, à laquelle se joignirent les paysans de son canton. Il prit la part la plus active aux travaux et aux dangers de cette vaste insurrection.

Guerre de Vendée

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Lorsque le triomphe de la Révolution fut décidé, il alla organiser la première insurrection vendéenne. Dès le début du soulèvement de la Vendée, et à la demande de ses paysans, il se met à la tête de l'insurrection.

Dès les premiers jours, il étonna les Vendéens par son intrépidité, en se précipitant le premier, et seul, sur un pont barricadé et gardé par les troupes républicaines devant Thouars (). À Fontenay (), il entra aussi dans la ville sans que personne osât d'abord le suivre, tant il était pressé d'aller délivrer des prisonniers vendéens qui y étaient enfermés. À Saumur dont il s'empare, il est blessé. En toute affaire, nul ne fut plus empressé et plus dévoué que lui. Au combat de Torfou, qui fut le dernier succès des Vendéens sur la rive gauche de la Loire, et où leurs efforts héroïques parvinrent à repousser pour quelques jours les troupes aguerries du général Kléber, on vit M. de Lescure mettre pied à terre et crier aux paysans découragés : « Y a-t-il quatre cents hommes assez braves pour venir périr avec moi? - Oui, monsieur le marquis ! » répondirent les gens de la paroisse des Echaubrognes ; et, à leur tête, il se maintint pendant deux heures. Après l'attaque infructueuse de Nantes () qui marque un tournant dans la guerre de Vendée, il tente en vain de rassembler certaines troupes dispersées de l'Armée catholique et royale.

Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent, peinture de Jules Girardet, 1882.
Musée Birkenhead.

La virée de Galerne

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Chassé de son quartier général par le général François-Joseph Westermann, il prend sa revanche à Tiffauges. Blessé grièvement le 15 octobre à la bataille de La Tremblaye par une balle reçue à la tête, il est porté agonisant par ses hommes, tout au long de la retraite de l'armée vendéenne après le désastre de la deuxième bataille de Cholet, emmenant avec elle la population fugitive.

Bien que blessé, Lescure aide encore de ses conseils l'état-major vendéen, contribuant à faire nommer la Henri de La Rochejaquelein généralissime. Après le passage de la Loire, il suit la marche pénible des Vendéens à travers l'Anjou et la Bretagne et la Normandie appelée la virée de Galerne.

Calvaire Les Besnardières

Il séjourne à l'hôtel de Monfrand, rue du Hameau, à Laval, soigné par son chirurgien Louis-Jean-Baptiste-Étienne Baguenier Desormeaux. Une plaque a été déposée sur la façade de l'hôtel de Monfrand où on peut lire : « Ici le général vendéen Louis-Marie de Lescure mortellement blessé a été soigné du 23 octobre au 2 novembre 1793. »

Plaque commémorative apposée au Calvaire Les Besnardières.

Les Mémoires de sa veuve évoquent longuement sa mort. Celui qu'on appelait le « saint du Poitou » meurt le dans la voiture au lieu-dit Les Besnardières près de La Pellerine sur la route entre Ernée et Fougères. Son beau-père, le général Guy Joseph de Donnissan, le fait enterrer dans un lieu resté inconnu, sans doute afin d'éviter la profanation de sa sépulture.

Sa veuve acquiert plus tard une grande célébrité, sous le nom de Madame de La Rochejaquelein, du nom de son nouveau mari Louis du Vergier de La Rochejaquelein, frère de Henri. Elle publie ses Mémoires au début de la Restauration.

Regards contemporains

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« Il unissait à une admirable piété une grande bravoure, ce qui faisait que, tout en s'exposant avec intrépidité, il évitait toujours de verser du sang. Il portait souvent pendu à son côté un grand sabre remarquable par son ancienneté. Ses pistolets étaient rarement chargés. S'il poursuivait les fuyards, il les excitait à fuir promptement, pour éviter d'être tués. Personne n'était plus humain. Il a sauvé infiniment de prisonniers de la mort. S'il donnait son avis, c'était toujours par de bon motif ; mais on lui reprochait la chaleur avec laquelle il soutenait son opinion dans le conseil, ce qui peut quelquefois entraîner autant que la solidité des raisons[3]. »

— Antoinette-Charlotte Le Duc de La Bouëre, Mémoires.

« Ayant de l'obstination dans le caractère, il présumait si peu de l'ennemi que cela devait lui faire commettre des fautes. Sans ce défaut, il aurait pu réussir, car son aménité, les égards qu'il témoignaient avec ceux qui se trouvaient avec lui firent qu'il s'attacha une partie des meilleurs officiers de l'armée, dont il savait non seulement se faire aimer, mais encore respecter, alliant à la douceur de la vie sociale la sévérité dans tout ce qui ce qui concernait le militaire. Il était religieux, humain, brave, un modèle de toutes les vertus. Cette grande obstination à laquelle il était si sujet ne venait que de la conviction qu'il avait lui-même qu'il faisait bien. Il voulait toujours tourner les choses à la manière qu'il croyait utile à ses vues, ce qui fait que succès ne répondaient pas toujours à ses desseins[4]. »

— Bertrand Poirier de Beauvais, Mémoires.

Iconographie

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Une médaille anonyme à l'effigie de Lescure a été réalisée à la Monnaie des médailles dans le cadre de la série dite "Galerie de la fidélité" en 1824. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0346).

Notes et références

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  1. Il fut baptisé en l'église Saint-Sulpice à Paris, ainsi que cela est spécifié sur son acte de mariage avec Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein le 27 octobre 1791 à Avensan, en Gironde.
  2. « Les mémoires de la marquise de la Rochejaquelein », dans Études et leçons sur la Révolution Française, Cambridge University Press, , 279–294 p. (lire en ligne)
  3. Étienne Aubrée, Le général de Lescure, librairie académique Perrin, , p.40.
  4. Poirier de Beauvais 1893, p. 110.

Bibliographie

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Roman

Liens externes

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