Louis de La Couldre de La Bretonnière

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Louis de La Couldre
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Louis Bon Jean de La Couldre, vicomte puis comte de La Bretonnière, baptisé le au château de la Bretonnière à Marchésieux, décédé le à Paris, est un officier de marine français des XVIIIe et XIXe siècles. Il est le premier concepteur de la rade de Cherbourg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Engagé dans la Marine royale à 14 ans, officier à 16 ans, il participe à la guerre de Sept Ans et à la guerre d'indépendance des États-Unis. Lieutenant de vaisseau, il commande l'Aigrette[1] qui a livré bataille contre l'HMS Arethusa qui s'est échouée le lendemain sur l'île de Molène et s'y est brisée le . Il commande ensuite la frégate la Tourterelle[1] qui a convoyé plusieurs vaisseaux marchands français et américains amenant des fournitures militaires à Boston. À 40 ans, il est promu capitaine de vaisseau en 1780[1].

En 1763, il engage d'importants travaux hydrographiques pour préciser les cartes côtières.

Sous l'impulsion de Louis XVI qui veut construire un grand port militaire sur les côtes de la Manche, le duc d'Harcourt, gouverneur de Normandie, et Suffren, lieutenant général des armées navales, le chargent en 1776, du fait de sa parfaite connaissance des côtes, d'inspecter avec Pierre Méchain, les côtes entre Dunkerque et Granville.

En 1780, il remet son rapport[1], où il préconise Cherbourg, proposant de fermer la rade de 4 kilomètres par une digue de pierres perdues, à 4 kilomètres de la côte. Les ministres de la Marine de Sartine puis de Castries valident ce choix cette année-là. Trois ans plus tard, la méthode de construction reste à trancher.

Pour La Bretonnière, il faut asseoir la digue sur des vieux bâtiments de guerre immergés et de pierres perdues, et la maçonner sur sa partie supérieure. Mais on préfère le projet innovant de Louis-Alexandre de Cessart consistant en l'immersion de 90 cônes de bois lestés de pierres de 20 mètres de hauteur.

En 1784, alors que de Cessart est nommé responsable général du projet, La Bretonnière revient d'Amérique comme commandant de la Marine du port de Cherbourg[2]. En , Louis XVI assiste à l'immersion du neuvième cône de la digue. Mais cette technique révèle ses faiblesses face aux tempêtes. Seuls 20 cônes sont mis à l'eau en cinq ans à l'aube de la Révolution française. Aussi revient-on au projet initial de La Bretonnière en 1788, celui-ci se retrouvant seul à assumer les travaux après le départ du gouverneur Dumouriez en 1789 et de l'ingénieur en chef de Cessart en 1791. Le , le poste de commandant de la Marine est supprimé par un décret de l'Assemblée. Face à l'indiscipline du personnel[3], La Bretonnière présente sa démission au ministre de Molleville par lettre du [1].

Dénoncé par la société des Montagnards de Valognes où il s'est retiré rue de Poterie, il est emprisonné 16 jours à la maison d'arrêt qu'était devenu l'hôtel d'Ourville, bien après le 9 Thermidor (1794)[1], à compter du 19 thermidor an II ()[4]. Refusant d'être réintégré dans la marine comme simple matelot, comme le propose Le Carpentier, il monte à Paris[5]. Le Premier consul Bonaparte le réintègre comme capitaine de vaisseau (1803), mais refuse qu'il participe au comité des travaux de Cherbourg[6], préférant le nommer chef militaire de Boulogne puis de Dunkerque[7].

Impotent, il prend sa retraite par décret du et meurt à Paris cinq ans plus tard à 68 ans.

Vicomte par sa naissance[8], comte[9] par décret royal en 1787, il est membre de l'ordre de Cincinnatus[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

En 1784, il se marie à Jeanne de Beauvais de Montfort[11]. Un fils naît à Cherbourg de cette union : Bon Charles Henry Euloge (1788-1869)[10], qui résidera à Golleville.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Ludovic de Contenson, La Société des Cincinnati de France et la guerre d'Amérique (1778-1783), Auguste Picard éditeur, Paris, 1934, p. 197 En ligne sur gallica.fr.
  2. Pierre Appell, op. cit., p. 13.
  3. Lettre du , in Pierre Appell, op. cit., p. 50-51.
  4. André Chastain, Un convive du Dîner d'athées, de Barbey d'Aurevilly : Le docteur Bernard Bleny de Valognes (1779-1829), 1958, 162 p., (ISBN 9782307082965), en ligne.
  5. Lettre du 11 nivôse an VI (), in Pierre Appell, op. cit., p. 57.
  6. Une rue dans la zone portuaire de Cherbourg porte son nom : rue de La Bretonnière (voir entreprise CMN).
  7. Lettre du 3 brumaire an XII () in Pierre Appel, op. cit., p. 70.
  8. Pierre Appell, op. cit., p. 3.
  9. Pierre Appell, op. cit., p. 19.
  10. a et b Notice LH de Bon Charles Henry Euloge de La Couldre de La Bretonnière.
  11. Pierre Appell op. cit., p. 14.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Appell, Le capitaine de vaisseau de La Bretonnière, inventeur du port de Cherbourg, Cherbourg, E. Morel, 1930.
  • « La Bretonnière, père du port de Cherbourg », La Manche libre, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]