Louis Vierne

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Louis Vierne
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Louis Vierne vers 1910
Nom de naissance Louis Victor Jules Vierne
Naissance
Poitiers, Drapeau de la France France
Décès (à 66 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale Musicien, Compositeur, Organiste, Improvisateur, Professeur
Lieux d'activité Grand orgue de l’église Saint-Sulpice de Paris (1892-1900)
Grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris (1900-1937)
Années d'activité 1892-1937
Formation Institut National des Jeunes Aveugles (1881-1890)
Conservatoire de Musique et de Déclamation de Paris (1890-1894)
Maîtres César Franck
Charles-Marie Widor
Enseignement Conservatoire de Paris
Schola Cantorum
Élèves Maurice Duruflé, Nadia Boulanger, Bernard Gavoty, André Fleury, Augustin Barié, Adrien Rougier, Édouard Mignan, Henri Nibelle, Émile Poillot, Henri Gagnebin, Geneviève de La Salle, Noëlie Pierront, Édouard Souberbielle, Jean Bouvard, Léonce de Saint-Martin
Famille Charles Colin, René Vierne
Distinctions honorifiques Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1924)
Ordre national de la Légion d'honneur (1931)

Œuvres principales

Louis Victor Jules Vierne, né à Poitiers le et mort à Paris le , est un compositeur et organiste français.

Biographie

Il naît à Poitiers le , d'un père journaliste de tendance bonapartiste[1], atteint d'une cataracte congénitale. À l'âge de 6 ans, il est opéré et recouvre un peu de vision, ce qui est toutefois insuffisant pour qu'il puisse suivre des études dans des conditions habituelles. Il entre à l'Institut national des jeunes aveugles[1].

En 1884 le compositeur César Franck le remarque lors d'un examen et l'incite à suivre ses cours au Conservatoire de Paris, où il est admis en 1890[1]. Après la mort de César Franck qui survient peu après, Louis Vierne continue sa formation musicale avec Charles-Marie Widor[1]. dont il devient le suppléant tant à la classe d'orgue du Conservatoire qu'au grand-orgue de Saint-Sulpice. Il sera ensuite le suppléant d'Alexandre Guilmant[1] à la classe d'orgue du Conservatoire..

En 1899 Louis Vierne épouse Arlette Taskin, descendante de Pascal Taskin, dont le père, Émile-Alexandre, est chanteur à l'Opéra-Comique. Ils se sépareront en 1909, en raison de l'infidélité d'Arlette.

En 1900, un concours est organisé afin d'attribuer la place de titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Louis Vierne le remporte devant quatre autres candidats. Il conservera ce poste jusqu'à sa mort en 1937[1],[2].

En 1911, à la mort de Guilmant, tout désignait Louis Vierne - dont le souhait de Guilmant - pour lui succéder à la tête de la classe d'orgue au Conservatoire de Paris, mais il se heurte à l'opposition de Gabriel Fauré, alors directeur du Conservatoire, à la suite d'une dispute entre ce dernier et Widor. Il accepte en 1912 d'enseigner l'orgue à la Schola Cantorum[1],

Louis Vierne perd alors ses deux fils. Le cadet, André, meurt de la tuberculose en 1913, à l'âge de 10 ans. L'aîné, Jacques, s'engage après avoir obtenu une dispense signée de la main de son père, car il n'a que 17 ans. Il se suicide quelques mois plus tard, le [3]. Louis Vierne apprend cette mort alors qu'il est à Lausanne depuis 1916 pour soigner un glaucome qui menace de le rendre définitivement aveugle. Profondément touché, révolté devant la guerre qui dure depuis près de quatre ans, et torturé par le sentiment de responsabilité, il compose son Quintette pour piano et cordes, op.42, qu'il dédie « à la mémoire de mon fils Jacques ». Il confie à son ami Maurice Blazy, le  :

« J’édifie en ex-voto un Quintette de vastes proportions dans lequel circulera largement le souffle de ma tendresse et la tragique destinée de mon enfant. Je mènerai cette œuvre à bout avec une énergie aussi farouche et furieuse que ma douleur est terrible, et je ferai quelque chose de puissant, de grandiose et de fort, qui remuera au fond du cœur des pères les fibres les plus profondes de l’amour d’un fils mort… Moi, le dernier de mon nom, je l’enterrerai dans un rugissement de tonnerre et non dans un bêlement plaintif de mouton résigné et béat. »

Tombe de Vierne au cimetière du Montparnasse, Paris.

Revenu à Paris en 1920, Louis Vierne effectue des tournées dans toute l'Europe et aux États-Unis (en 1927). En 1932, il inaugure, avec Widor, l'orgue de Notre-Dame, restauré[1]. Louis Vierne meurt le d'une embolie cardiaque à l'âge de 66 ans. Il décède alors qu'il se trouve aux claviers de son orgue lors de son 1750e concert à Notre-Dame de Paris après avoir interprété sa Stèle pour un Enfant Défunt[1]. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, section 13.

Parmi les élèves de Louis Vierne, on compte plusieurs grands organistes : Augustin Barié, Nadia Boulanger, André Fleury, Maurice Duruflé[4],[5], Adrien Rougier, Édouard Mignan, Henri Nibelle, Émile Poillot, Henri Gagnebin, Geneviève de La Salle, Noëlie Pierront, Édouard Souberbielle, Léonce de Saint-Martin qui fut son suppléant à Notre-Dame de Paris de 1923 à 1930, puis de 1931 à 1937, année où il lui succéda, etc., et de nombreux élèves étrangers comme les Américains William C. Carl et Edward Shippen Barnes.

Louis Vierne est le neveu du compositeur Charles Colin.

Fichier audio
Vierne, final symphonie n°1
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Œuvre

Louis Vierne laisse environ 70 œuvres.

Orgue

Carillon de Westminster

Piano

  • 1893 : Trois pièces, op.29
  • 1899 : Suite bourguignonne, op.17
  • 1915-1916 : Trois Nocturnes, op.35
  • 1915 : Douze Préludes, op.36
  • 1916 : Poème des cloches funèbres, op.39 no 2 (le no 1 est perdu)
  • 1918 : Silhouettes d'Enfants, op.43
  • 1918 : Solitude, op.44
  • Sans date : Deux pièces, op.7

Musique de chambre

  • 1895 : Deux pièces pour alto (ou violoncelle) et piano, op.5
  • 1896 : Largo et Canzonetta pour hautbois et piano, op.6
  • 1894 : Quatuor à cordes, op.12
  • 1905-1907 : Sonate pour violon et piano, op.23
  • 1909 : Rhapsodie pour harpe, op.25
  • 1910 : Sonate pour violoncelle et piano, op.27
  • 1918 : Quintette pour piano et cordes, op.42
  • 1928 : Soirs étrangers, op.56

Orchestre

  • 1907-1908 : Symphonie en la mineur, op.24
  • 1925 : Poème pour piano et orchestre , op.50
  • 1926 : Ballade pour violon et orchestre, op.52

Vocales

  • 1901 : Messe solennelle en ut dièse mineur, pour Chœur à quatre voix mixtes et deux orgues. Op. 16, créée avec Louis Vierne et Charles-Marie Widor aux deux orgues de Saint-Sulpice ;
  • 1903 : Praxinoé : légende lyrique pour orchestre, soli et chœurs ;
  • 1912 : Les Djinns de Victor Hugo : poème symphonique pour chant et orchestre ;
  • 1914 : Psyché de Victor Hugo : poème symphonique pour chant et orchestre ;
  • 1916 : Éros d'Anna de Noailles : poème symphonique pour chant et orchestre ;
  • 1917 : Dal Vertice de Gabriele D'Annunzio : ode lyrique pour ténor solo et orchestre ;
  • non daté : La Ballade du Désespéré.

Mélodies

  • 1895 : A Elle, poème de Paul Gobillard
  • 1896 : Fini de rire de Maurice Léna
  • 1896 : Beaux papillons blancs de Théophile Gautier
  • 1986 : Donc ce sera pour un clair soir d'été de Paul Verlaine
  • 1896 : Qu'as-tu fait de ta jeunesse ? de Paul Verlaine
  • 1897 : L'heure du berger de Paul Verlaine
  • 1897 : Ô triste, triste était mon âme de Paul Verlaine
  • 1897 : Le Rouet de Charles Leconte de Lisle
  • 1898 : Dors, chère Prunelle de Catulle Mendès
  • 1899 : Chanson d'automne de Paul Verlaine
  • 1899 : Lied d'amour de Carly Timun
  • 1899 : Extase de Victor Hugo
  • 1903 : Soleils couchants de Paul Verlaine
  • 1903 : Nox de Charles Leconte de Lisle
  • 1903 : Adieu de Villiers de l'Isle Adam
  • 1912 : Stances d'amour et de rêve, op.29 de Sully Prudhomme
  • 1916 : Spleens et Détresses, op.38 de Paul Verlaine
  • 1921 : Cinq poèmes de Charles Baudelaire, op.45
  • 1924 : Poème de l'amour, op.48 de Jean Richepin
  • 1929 : Les angélus de Jehan le pauvre
  • 1930 : Quatre poèmes grecs, op.60 d'Anna de Noailles
  • non daté : Vocalise étude pour voix grave et piano
  • non daté : Les roses blanches de la lune de Jean Richepin
  • non daté : Deux chansons populaires roumaines

Discographie

  • L'intégrale des six symphonies par Marc Dubugnon, enregistrée à Saint Martin, Vevey, Suisse. Disques Aethon. L'Intégrale sur YouTube.
  • L'Œuvre intégrale pour orgue par Wolfgang Rübsam. Enregistrée à St. François-de-Sales, Lyon, St. Antoine-des-Quinze-Vingts, Paris, et à Rockefeller Memorial Chapel, University of Chicago. Saarbrücken: IFO Records, 2008 (en préparation). 8 CD.
  • 4 symphonies pour Orgue par Marie-Claire Alain aux grandes orgues Cavaillé-Coll, Abbaye aux Hommes de Caen (Erato 2292-45485-2).
  • Les six symphonies par Pierre Cochereau.
  • Les six symphonies par Ben Van Oosten (Digital Recording MD+GL 3211/12, MG+GL3213/14).
  • Les 24 pièces de fantaisie, par Olivier Latry (BNL 112742).
  • 2e et 3e symphonies par Olivier Latry (BNL 112741).
  • Quintette pour piano et cordes Op. 42 par Quatuor Viotti (ERATO 2292-45524-2).
  • Sonate pour violon et piano Op. 23 par Olivier Charlier, violon, Jean Hubeau, piano (ERATO 2292-45524-2).
  • Sonate pour violoncelle et piano si mineur Op. 27 par Yvan Chiffoleau, violoncelle, Olivier Gardon, piano (Timpani 1C1006).
  • Soirs étrangers, 5 pièces pour violoncelle et piano Op. 56 (1928) par Yvan Chiffoleau, violoncelle, Olivier Gardon, piano (Timpani 1C1006).
  • Marche triomphale pour le Centenaire de Napoléon 1er pour orgue et cuivres par Patrick Delabre, Ens. de cuivres Guy Touvron (Valois V 4627).
  • Messe solennelle ut # m., chœur à 4 voix et 2 orgues par Maîtrise Notre-Dame de Paris, Nicole Corti, dir., Philippe Lefebvre, orgue (Hortus 055).

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i Maurice Duruflé, Léonce de Saint-Martin, « Louis Vierne », sur www.musimem.com (consulté le )
  2. « http://www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/histoire/grandes-figures-et-personnalites/louis-vierne/ »
  3. Fiches Mémoires des Hommes sur le site du ministère de la Défense
  4. « Louis Vierne : portrait et biographie sur France Musique », sur France Musique (consulté le )
  5. Encyclopædia Universalis, « LOUIS VIERNE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • L'Orgue, Revue trimestrielle Cahiers et Mémoires Louis Vierne « Mes souvenirs et journal fragments », Réimpression de 1995 des numéros III et IV de 1970 ; ISSN 0030-5170 ; no 950545 dépôt légal : .
  • Musiciens de France, la génération des grands symphonistes de Paul-Gilbert Langevin, La Revue musicale, Éditions Richard Masse, Paris, 1979.

Biographies

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes