Louis Robert Bertrand Mutel de Boucheville

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Louis Robert Bertrand Mutel de Boucheville
Louis Robert Bertrand Mutel de Boucheville

Naissance
Bernay
Décès (à 68 ans)
Ancien 8e arrondissement de Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Génie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17831815
Distinctions Chevalier de l’Empire
Officier de la Légion d’honneur
Chevalier de Saint-Louis

Louis Robert Bertrand Mutel de Boucheville, né le à Bernay et mort le à Paris[1], est un général français de la Restauration.

États de service[modifier | modifier le code]

Après ses études, il obtient de l’université de Paris, un diplôme ès-arts, et il entre le , à l’école des ponts-et-chaussées. En 1785, il est envoyé à Cherbourg, pour y être employé aux travaux maritimes du port, et le , il devient ingénieur ordinaire à Tours. Membre de la garde nationale à cheval de cette ville en 1792, 1793 et en l’an II, il participe à la guerre en Vendée pendant cette période.

Il se distingue particulièrement lors des combats de Chemillé le , de Saint-Florent, et de Jumilière dans le canton de Cholet le . Il est durant son séjour en Vendée, chargé par le général Marceau, de plusieurs reconnaissances devant l’ennemi, à Saumur, à La Flèche, à Thouars, à Château-la-Vallière et au Mans, et aussi de la mise en état de défense des places de Chinon et de Tours.

Le , il est envoyé à l’armée du Nord, et le , il reçoit son brevet de capitaine du génie, avec pour mission d’aller restaurer les fortifications de Maubeuge, menacées par l’ennemi. Il est blessé grièvement d’un coup de carabine dans la cuisse droite le , lors d’une sortie de cette garnison. Après avoir relevé les remparts de Menin, il se rend à l’armée de Sambre-et-Meuse, où il est nommé chef de bataillon le . Investi du commandement en chef de son arme, il fait exécuter sous le feu de l’ennemi le tracé et la construction des batteries qui doivent protéger le passage du Rhin et assurer l’occupation de l’ile de Weissenborn, près de Neuwied. Le , neuf jours après l’ouverture de la tranchée devant cette ile, il reçoit une seconde blessure à la cuisse gauche.

En l’an IV, il participe au blocus de Ehrenbreitstein, il soutient l’attaque de l’ennemi près de Bendorff, défend la tête de pont de Neuwied, et il se fait remarquer lors du blocus de Mayence, ainsi que lors de la marche de l’armée sur Ratisbonne. L’année suivante, il se couvre de gloire à l’attaque d’une position devant Coblence, à la défense du Rhin, à la bataille de Neuwied le , et au second blocus d’Ehrenbreitstein. Il passe en l’an VI, à l’armée d’Angleterre, et il est chargé d’accompagner le général Kleber lors d’une reconnaissance des côtes maritimes. Il effectue aussi des reconnaissances sur les côtes de la Hollande, assiste à l’attaque d’Ostende par les Anglais, et il est chargé comme chef d’état-major du génie, de diverses missions importantes.

En février-, il se rend à l’armée de Mayence, où il exécute des travaux de reconnaissance sur le Neckar, et différents travaux de siège devant la place de Philippsbourg. Chef d’état-major du génie des trois armées de Mayence, d’observation et du Danube, il se « multiplie », pour ainsi dire, afin de répondre aux exigences de ces trois fonctions. Il prend part à divers combats qui ont lieu dans les Grisons, et à la bataille de Zurich. Il est nommé directeur des fortifications le , et chef de brigade le suivant.

En 1800, il fait partie de l’armée de réserve, et il se signale de nouveau pendant cette campagne, où il assiste du 16 au au passage du col du Grand-Saint-Bernard, où ses conseils ne sont pas sans utilité aux opérations du siège du fort de Bard, ainsi qu’au passage du Tessin et du . En , il est appelé à Paris, pour prendre la direction du personnel de son arme au ministère de la guerre, et le suivant il est nommé membre du comité des fortifications. Le , il est chargé provisoirement du dépôt central du génie, et le , il rejoint la direction du génie à Belle-Île-en-Mer, poste qui lui a été attribué 2 ans auparavant, mais qu’il n’a pu rejoindre avant en raison de ses fonctions au ministère, afin de mettre à l’abri cette ile, menacé d’une attaque sérieuse de la part des Anglais, dont les bateaux viennent proche de nos côtes.

En 1803, il est rappelé à Paris pour prendre part aux travaux du comité du génie, et il est fait chevalier de la Légion d’honneur le , puis officier de l’ordre le . En l’an XIII, il est nommé membre du collège électoral du département de l’Eure, et peu de temps après, il est désigné pour faire partie de l’armée des côtes de l’Océan, d’où il est dirigé sur le Rhin pour être employé à la Grande Armée d’Allemagne. Le , il se trouve à la bataille d’Ulm, et il suit l’armée jusqu’à la bataille d’Austerlitz le .

En 1806, il est envoyé dans sa direction de Belle-Île-en-Mer, en raison des inquiétudes du gouvernement sur les intentions anglaises sur les côtes de l’Océan, afin d’en assurer la défense ainsi que l’île de Quiberon. Le , il prend le commandement du génie du 10e corps de la Grande Armée, où il s’occupe, avec la plus grande activité, à mettre en état de défense la place de Hambourg. Il fait plusieurs reconnaissances entre l’Elbe et le Weser, et il est chargé de diverses opérations importantes jusqu’à la mer Baltique. À la fin de la campagne, il est chargé de la direction et de l’inspection des places de Dantzig, Stettin, de Custrin, de Glogau, et de Magdebourg.

De retour en France en 1810, il est créé chevalier de l’Empire le , et il met la dernière main aux nombreux projets qui lui ont été demandés et qu’il présente à l’Empereur l’année suivante, entre autres ceux relatifs aux travaux extraordinaires de Lorient, de Belle-Ile, de Quiberon, et de Napoléonville. Il fait les campagnes de 1812 et 1813, comme chef d’état-major du génie du 11e corps de la Grande Armée, et il rentre en France après le traité de Paris en 1814.

Lors de la première restauration, il est fait chevalier de Saint-Louis le , et il ne prend aucune part aux événements politiques des Cent-Jours. Il est admis à la retraite le , avec le grade de maréchal de camp.

Il meurt le , à Paris.

Dotation[modifier | modifier le code]

  • Le , donataire d’une rente de 2 000 francs sur les biens réservés à Erfurt.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Armoiries Nom du chevalier et blasonnement


Chevalier Louis Robert Bertrand Mutel de Boucheville et de l'Empire, décret du , lettres patentes du .

D'argent, à l'écusson de gueules chargé d'une fasce d'or accompagné de trois besants du même, deux en chef une en pointe ; bordure de gueules du tiers de l'écu au signe des chevaliers posé au deuxième point en chef. Livrées : rouge, jaune, blanc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 3, Bureau de l’administration, , 529 p. (lire en ligne), p. 390.
  • « Cote LH/1970/52 », base Léonore, ministère français de la Culture
  • « La noblesse d’Empire » (consulté le )
  • Vicomte Révérend, Armorial du premier empire, tome 3, Honoré Champion, libraire, Paris, , p. 306.