Lou Albert-Lasard

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Lou Albert-Lasard
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Louise LazardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
LouVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Lieux de travail
Mouvement

Lou Albert-Lasard, née Louise Lazard le à Metz et morte le à Paris (14e arrondissement), est une artiste peintre franco-allemande[1]. Elle s'est distinguée à son époque par sa condamnation de la guerre[2]. Entre 1914 et 1916, elle côtoya le poète autrichien Rainer Maria Rilke.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issue de la bourgeoisie juive allemande, Louise Lazard[3] naît le [4], à Metz, une ville de garnison d'Alsace-Lorraine[5]. En 1904, comme Louyot, Pellon et bien d'autres artistes de cette génération, elle part à Munich pour suivre des études artistiques. Habitant dans la capitale du Land de Bavière avec sa sœur aînée Ilse Heller-Lazard, qui suit la même voie, elle rencontre de nombreux peintres parmi lesquelles se distinguent Franz Marc et Vassily Kandinsky.

En 1909, elle épouse Eugène Albert (1856–1929) et prend le nom de Albert-Lasard. De cette union naît une fille, Ingo de Croux-Albert (1911–1997). Après un séjour à Paris, où elle rencontre Fernand Léger, elle doit quitter la France à la veille de la Grande Guerre. De retour en Allemagne, elle fait la connaissance du poète Rainer Maria Rilke, avec lequel elle a une relation de 1914 à 1916[6]. Ils vivent ensemble à Rodaun près de Vienne, puis à Munich. Mais la relation prend fin car « les indécisions et le narcissisme de Rilke finissent par lasser Lou »[7].

Pendant toutes ces années, elle baigne dans un milieu où évoluent Romain Rolland, Stefan Zweig, Paul Klee, Oskar Kokoschka. Elle est pacifiste[8].

Du fait des risques qu'elle encourt pendant la Première guerre mondiale, elle part vivre en Suisse où de nombreux pacifistes trouvent refuge. Elle y fréquente le Cabaret Voltaire[9] vit à Ascona, expose. Puis, Lou Albert-Lasard rejoint l’association d’artistes expressionnistes du Novembergruppe à Berlin. Ses travaux sont alors essentiellement composés de portraits dessinés de ses amis.

En 1928, elle s’établit avec sa fille à Paris, où elle fait partie de la communauté des artistes de Montparnasse. Elle se lie d’amitié avec Henri Matisse, Alberto Giacometti et Robert Delaunay[10] dont elle réalise le portrait[11][réf. à confirmer].

Lou Albert-Lasard part souvent en voyage avec sa fille en Afrique du Nord, en Inde où elle rencontre Gandhi dont elle fait le portrait[12], ainsi qu'au Tibet, au Cambodge et dans d’autres pays. Les dessins et aquarelles (telle Les Deux Singes[13], 1931) qu’elle en rapporte seront exposés dès 1939.

Au début de la Seconde Guerre mondiale Lou Albert-Lasard et sa fille sont internées en , comme leur compatriote Adrienne Thomas, au camp de Gurs[14] pendant six mois, en tant que citoyennes d'un pays ennemi. Au cours de cette période à Gurs[15], elle réalise des dessins et des portraits représentant leur arrivée et des scènes de la vie du camp. Après leur renvoi, elle retourne à Paris et parvient à échapper aux rafles allemandes et françaises en se cachant, craignant la délation.

Après-guerre, son œuvre à l'eau-forte se poursuit, en particulier pour figurer au sein d'ouvrages imprimés comme celui de Lanza del Vasto Principes et préceptes du retour à l'évidence, en 1945[16][réf. incomplète]. Dans les années 1950, elle passe la plupart de son temps à voyager avec sa fille, dans une caravane. Elle en reproduit ses impressions à travers des aquarelles[17] et des lithographies. Elle illustre une biographie du mahatma Gandhi parue en 1952[18].

Lou Albert-Lasard meurt le [19] à Paris[6], en son domicile du 248, Boulevard Raspail[20].

Publications personnelles[modifier | modifier le code]

  • Die Mappe, Ed. Goldbeck-Löwe, Berlin, 2010.
  • Wege mit Rilke, S. Fischer, Frankfurt am Main, 1952.
  • Une Image de Rilke, Mercure de France, Paris, 1953.
  • Wege mit Rilke, Fischer-Taschenbuch-Verlag, Frankfurt am Main, 1985.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Personnelles
  • 1925 Galerie Flechtheim, Berlin (avec Emil van Hauth)[22]
  • 1983, « Lou Albert-Lasard 1885-1969 », Berlinische Galerie, Berlin
  • 1985, Galerie La Jurande, Paris
  • 1998, Galerie Lux, Berlin
  • 2001, Galerie Lux, Berlin
  • Zeit-Galerie dans la librairie de livres anciens Brendel, Berlin
  • 2002, « Arbeiten auf Papier », Das Verborgene Museum (de), Berlin
  • 2014, « Exposition Lou Albert-Lasard », Château de Courcelles, Montigny-lès-Metz[23][réf. incomplète]
Collectives

Sources[modifier | modifier le code]

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Lou Albert-Lasard » (voir la liste des auteurs).
  • Complément avec autres sources, en particulier : BNF ; Catalogue d'exposition 2014 Bibliothèque Metz ; Archives of women artists (en français) association Loi 1901 fondée par Camille Morineau, historienne de l'art : awarewomenartists.com

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lou Albert-Lazard, Gemälde, Aquarelle, Grafik Berlinische Galerie, Berlin, 1983
  • Lou Albert-Lasard, Wege mit Rilke Fischer Verlag, Francfort, 1952
  • Gabriele Mittag, Es gibt nur Verdammte in Gurs. Literatur, Kultur und Alltag in einen Südfranzösischen Internierungslager, 1940-1941. Attempto-Verlag, Tübingen, 1996
  • Gabriele Mittag (Hg.), Gurs - Deutsche Emigranten im Französischen Exil, Argon Verlag, Berlin, 1990
  • Miriam Novitch, Spiritual Resistance: 120 Drawings from Concentration Camps and Ghettos, 1940-1945, The Commune of Milan, Mailand, 1979
  • Hanna Schramm et Barbara Vormeier, Vivre à Gurs : Un camp de concentration français, Maspero, Paris, 1979
  • Nicole Schneegans, Une image de Lou, coll. « Page blanche », Gallimard, 1996. (Biographie de Lou Albert-Lasard)
  • (en) « Lou Albert-Lasard », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • Le Delarge (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert-Lasard, Lo sur Katalog der Deutschen Nationalbibliothek.
  2. Anja Franke, « Rilke à Munich pendant la guerre et la révolution », dans Gilbert Krebs, Villes et Écrivains, Berlin, Munich, Venise, Institut Allemand Sorbonne Nouvelle (lire en ligne), premier paragraphe.
  3. Notice d'autorité Katalog der Deutschen Nationalbibliothek.
  4. Registre de l'état civil, Archives municipales de Metz, 1E/c87, page 231.
  5. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 ».
  6. a et b Gudrun Wedel: Autobiographien von Frauen: Ein Lexikon, Böhlau, Cologne, 2010 (p.9).
  7. Jean-Pierre Legendre Conservateur du Patrimoine, DRAC Rhône-Alpes et Bernard Sberro, Catalogue de l'Exposition d'œuvres de Lou Albert-Lasard, Montigny-les-Metz, 2014, docplayer.fr/amp/16159108-Exposition-lou-albert-lasard-une-artiste-entre-ombres-et-lumieres.html
  8. Catherine Gonnard, « Lou Albert-Lasard », dans Antoinette Fouque, Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne).
  9. Legendre, Sberro, Lou Albert-Lasard, artiste messine entre France et Allemagne, catalogue d'exposition, Bibliothèques-Médiathèques de Metz, 2014, voir : Exposition-lou-albert-lasard-une-artiste-entre-ombres-et-lumieres.html
  10. Albert-Lasard est publiée par la revue belge d’avant-garde Het Overzicht dirigée par Michel Seuphor et Jozef Peeters.
  11. « Lou Albert-Lazard - Matrimoine », sur Le Matrimoine (consulté le ).
  12. Musée national d'art moderne et contemporain Beaubourg https://www.centrepompidou.fr/en/ressources/personne/cynnMMd.
  13. « Lot 1667: ALBERT-LASARD, LOU (1885-1969): 2 Meerkatzen, 1931 » (consulté le ).
  14. Jacques Gandebeuf : Adrienne Thomas, le fantôme oublié de la gare de Metz, éd. Serpenoise, Marly, 2009.
  15. (en) « Camp de Gurs - Les activités artistiques (1940-1943) », sur Camp de Gurs (consulté le ).
  16. Ouvrage publié aux éditions Denoël. [1].
  17. Telle Paysage, voir « Lot n° 16 : Lou ALBERT-LASARD (1885-1969) Paysage Aquarelle... », Gazette de Drouot.
  18. « Lou Albert-Lasard (1885-1969) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  19. Décès le 21 août 1969 selon notice bnf.fr.
  20. Archives de Paris Acte de décès no 3260, vue 28 / 31.
  21. Liste des œuvres sur la Base Joconde.
  22. Besprechung in: Das Kunstblatt, IX. Jahrgang, 1925 (p.156).
  23. Exposition Lou Albert-Lasard sur montigny-les-metz.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]