Loir (rivière)

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le Loir
Illustration
Le Loir à Lavardin, Loir-et-Cher.
Carte.
Cours du Loir (carte interactive).
Caractéristiques
Longueur 318,5 km [1]
Bassin 8 294 km2 [1]
Bassin collecteur Loire
Débit moyen 32,2 m3/s (Durtal) [2]
Régime pluvial océanique
Cours
Source Perche
· Localisation Champrond-en-Gâtine[1]
· Altitude 263 m
· Coordonnées 48° 22′ 54″ N, 1° 03′ 53″ E
Confluence Sarthe
· Localisation Bec du Loir, Briollay/Écouflant
· Altitude 16 m
· Coordonnées 47° 33′ 29″ N, 0° 31′ 38″ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive droite Braye
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Sarthe
Régions traversées Centre-Val de Loire, Pays de la Loire
Principales localités Châteaudun, Vendôme, Montoire-sur-le-Loir, La Flèche

Sources : SANDRE:« M1--0160 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Le Loir est une rivière du centre-ouest de la France, dans les quatre départements d'Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher, de Maine-et-Loire et de la Sarthe, dans les régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, et un affluent de la Sarthe, donc un sous-affluent de la Loire.

Géographie[modifier | modifier le code]

De 318,5 km de longueur[1], il est réputé prendre sa source aux abords du Perche à Saint-Éman en Eure-et-Loir et longe le sud de cette région sur une grande partie de sa distance, pour se jeter dans la Sarthe (rive gauche) au nord d'Angers, dans le département de Maine-et-Loire.

Champrond-en-Gâtine (22km en amont) devrait être et fut bien le premier endroit déclaré de la source du Loir, mais vers l'an 1801, la source du Loir fut déclarée comme étant le débouché de l'étang de Cernay, situé dans le canton d'Illiers, ceci jusqu'à ce que l'officier d'état-major Pondra signale en 1858, dans le bulletin de la société archéologique, que l'étang de Cernay a disparu. Depuis cette date on s'accorde à dire que le Loir sourd au lavoir de Saint-Éman[réf. nécessaire], près d'Illiers-Combray.

Les confluences cumulées du Loir venu de l'est et de la Sarthe venue du nord, puis de la Mayenne venue de l'ouest donnent naissance à la Maine.

Position du Loir dans le bassin de la Loire
Position du Loir dans le bassin de la Loire

Départements et principales villes traversés[modifier | modifier le code]

Le Loir traverse 97 communes[1] réparties sur quatre départements : repoussé à l'est par les collines du Perche, le Loir coule grosso modo du centre vers le sud du département d'Eure-et-Loir, il passe au nord-ouest du Loir-et-Cher, puis au sud du département de la Sarthe avant de pénétrer par le nord du Maine-et-Loire.

Les principales villes traversées sont :

Département d'Eure-et-Loir[modifier | modifier le code]

En Eure-et-Loir, le Loir traverse 29 communes[1].

Par ordre alphabétique :
Alluyes, Autheuil, Bonneval, Cernay, Champrond-en-Gâtine (source), Charonville, Châteaudun, Les Châtelliers-Notre-Dame, Cloyes-sur-le-Loir, Les Corvées-les-Yys, Donnemain-Saint-Mamès, Douy, Illiers-Combray, Magny, Marboué, Marchéville, Montboissier, Montigny-le-Gannelon, Romilly-sur-Aigre, Saint-Avit-les-Guespières, Saint-Christophe, Saint-Denis-les-Ponts, Saint-Denis-les-Puits, Saint-Éman, Saint-Hilaire-sur-Yerre, Saint-Maur-sur-le-Loir, Saumeray, Le Thieulin, Villebon.

Département de Loir-et-Cher[modifier | modifier le code]

Areines, Artins, Brévainville, Couture-sur-Loir, Fréteval, Lavardin, Les Roches-l'Évêque, Lignières, Lisle, Mazangé, Meslay, Montoire-sur-le-Loir, Morée, Naveil, Pezou, Saint-Firmin-des-Prés, Saint-Hilaire-la-Gravelle, Saint-Jacques-des-Guérets, Saint-Jean-Froidmentel, Saint-Martin-des-Bois, Saint-Ouen, Tréhet, Villiers-sur-Loir, Vendôme, Thoré-la-Rochette.

Département de la Sarthe[modifier | modifier le code]

Poncé-sur-le-Loir, Ruillé-sur-Loir, La Chartre-sur-le-Loir, Lhomme, Chahaignes, Marçon, Dissay-sous-Courcillon, Château-du-Loir, Vaas, Le Lude, La Flèche.

Département de Maine-et-Loire[modifier | modifier le code]

Durtal, Huillé-Lézigné, Baracé, Tiercé, Montreuil-sur-Loir, Seiches-sur-le-Loir, Corzé, Rives-du-Loir-en-Anjou (Villevêque et Soucelles), Briollay.

Bassin versant[modifier | modifier le code]

La surface du bassin versant varie, selon les sources, de 7 920 km2 (Banque Hydro) à 8 294 km2 (Sandre).

Organisme gestionnaire[modifier | modifier le code]

  • Le syndicat mixte d'aménagement et de restauration du bassin du Loir en Eure-et-Loir (SMAR Loir 28), crée le [3].

Principaux affluents et sous-affluents[modifier | modifier le code]

D'amont en aval :

Les rivières les plus importantes pour les aménagements hydrauliques étaient autrefois de l'amont vers l'aval : la Thironne, la Foussarde, l'Ozanne, la Conie, l'Yerre, l'Aigre, la Braye, la Veuve, le Dême, la Fare ou le Long, la Maulne, l'Aune.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le Loir à Alluyes[modifier | modifier le code]

Alluyes, commune d'Eure-et-Loir située au nord de Châteaudun, a bénéficié de 1971 à 1987 d'une station hydrologique sur le Loir : le débit moyen annuel ou module, observé durant cette période de 14 ans, est de 2,07 m3/s, soit 2 070 litres par seconde pour un bassin versant de 764 km2. La hauteur maximale instantanée, relevée à Alluyes le , est de 2,10 m[4].

Le Loir à Durtal[modifier | modifier le code]

Son débit a été observé sur une période de 48 ans (1961-2008), à Durtal, localité du département de Maine-et-Loire, située à peu de distance de son confluent avec la Sarthe (bassin versant de 7 920 km2)[2] pour un bassin versant de 8 294 km2 total selon le SANDRE.

Le module du Loir est de 32,2 m3/s.

La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau allant de 39,4 à 61,2 m3/s, de décembre à avril inclus (maximum en janvier-février), et des basses eaux d'été, sur une période assez longue allant de fin juin à début octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 12,4 m3/s au mois d'août.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : M1531610 - Le Loir à Durtal pour un bassin versant de 7 920 km2[2]
(1961 - 2008)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

Étiage ou basses eaux[modifier | modifier le code]

Le VCN3 peut chuter jusque 3,5 m3/s en cas de quinquennale sèche, ce qui reste assez élevé. Dans bien des situations difficiles, le Loir bénéficie de l'apport fort régulier des cours d'eau beaucerons tels la Conie et l'Aigre.

Crues[modifier | modifier le code]

Les crues peuvent être assez importantes. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 170 et 260 m3/s. Le QIX 10 est de 310 m3/s, le QIX 20 de 370 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte à 440 m3/s.

Le débit instantané maximal enregistré a été de 454 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal était de 449 m3/s le même jour. En comparant ces chiffres aux valeurs des différents QIX de la rivière, on constate que ces crues étaient d'ordre cinquantennal et donc plutôt exceptionnelles.

Lame d'eau et débit spécifique[modifier | modifier le code]

La lame d'eau écoulée dans le bassin du Loir est de 129 millimètres par an, ce qui est fort faible et plus de moitié inférieur à la moyenne d'ensemble de la France. Le débit spécifique ou Qsp tombe de ce fait à un petit 4,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Les graphies anciennes les plus communes en latin médiéval de la rivière sont Lœdus ou Lidericus. Le nom le plus ancien est super-ledo attesté en 616 pour la partie amont carnute; les variantes graphiques latines ledis, liddus, lidus existent déjà avant 844[5].

La forme la plus ancienne est Ledo en 616 (Dictionnaire Topographique de la Sarthe), du gaulois ledo « flux, reflux ». En 800, Ledum puis évolution par rhotacisme * led - > ler- d'où Ler en 1142, puis Loir à partir de 1283. Il est apparenté au Lez[6].

Le gallo-romain ledus ou ledum désignerait trivialement un cours d'eau, un flux d'eau. Une attraction paronymique, avec le fleuve ligérien, n'est pas à exclure. La batellerie y montre depuis l'Antiquité une véritable identité ligérienne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les bourgades celtes qui jalonnent son parcours sont apparemment d'une importance bien mineure, en tous cas par rapport à la capitale des Carnutes ou celle des Andécaves, à proximité de sa vallée. Le Ledus est incontestablement une rivière carnute en amont, puis cénomane et andécave en aval.

Bords du Loir, 1907
Maxime Maufra
Leicester Museums

Dans la tradition française, le Loir prend naissance au débouché de l'étang de Cernay, situé dans le canton d'Illiers après 1801. Il coule ensuite vers Bonneval, Châteaudun, Fréteval, Vendôme, Les Roches, Château du Loir, Le Lude, La Flèche, avant de se jeter dans la Sarthe en rive gauche à 8 km au nord d'Angers.

Au XVIIIe siècle un projet de jonction du Loir et de l'Eure fut proposé par Joubert de Villemarest, mais il ne fut pas appliqué. En 1860, il est navigable en aval sur 113 km de ses 250 km (sic) de parcours global, grâce à un équipement de 39 écluses à portes marinières[7], ou pertuis, et non pas des écluses à sas qui auraient facilité la navigation. La navigation commençait au port de Château-du-Loir. Le fret fluvial consistait en pierre de taille, chaux, carreaux de verre ou de céramique, charbon, foin et fourrages divers, matières ligneuses, outre le flottage du bois. En 1957 le Loir est radié de la liste officielle des voies navigables.

Depuis 2016, la véloroute V47 - Vallée du Loir à vélo suit le cours de la rivière sur 320 km[8], avec un parcours à distance des berges[9].

Le Loir et le Vendômois[modifier | modifier le code]

De Vendôme à La Chartre-sur-le-Loir, sur un parcours de moins de 50 km, se trouve réuni le plus bel ensemble de fresques et de peintures murales (XIIe – XVIe siècle) que la région ligérienne offre aux amateurs de formes et de couleurs anciennes. Elles décorent des petites églises médiévales égrenées le long d'une rivière tout en méandres, autrefois sur l'un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

La vallée est dominée par les ruines féodales de Vendôme, Lavardin, Montoire, Trôo. Cette vallée a profondément marqué l'identité du Vendômois, à l'origine comté qui s'est formé à partir des IXe et Xe siècles de part et d'autre de la vallée. La vallée est liée au souvenir de Pierre de Ronsard[10].

« On la traversait une première fois [la Vivonne], dix minutes après avoir quitté la maison, sur une passerelle dite le Pont-Vieux ».
Le Pont-Vieux sur la Vivonne de Proust à Illiers-Combray.

L'hommage littéraire de Marcel Proust[modifier | modifier le code]

« Jamais dans la promenade du côté de Guermantes nous ne pûmes remonter jusqu’aux sources de la Vivonne auxquelles j’avais souvent pensé et qui avaient pour moi une existence si abstraite, si idéale, que j’avais été aussi surpris quand on m’avait dit qu’elles se trouvaient dans le département, à une certaine distance kilométrique de Combray, que le jour où j’avais appris qu’il y avait un autre point précis de la terre où s’ouvrait, dans l’antiquité, l’entrée des Enfers. »[11]

La Vivonne, cette rivière fictive que Proust évoque tout au long de Combray, la première partie de Du côté de chez Swann dans sa suite romanesque À la recherche du temps perdu, correspond au Loir[9], dont la source se trouve à Saint-André-des-Champs (Saint-Éman), un village situé à 4 km d'Illiers-Combray dans le département d'Eure-et-Loir.

La Vivonne traverse Montjouvain (le manoir de Mirougrain) et Combray. Plusieurs de ses affluents bordent également les lieux du roman : Méséglise (Méréglise sur la Thironne) et Guermantes (château de Villebon).

Faune piscicole - Pêche[modifier | modifier le code]

Le Loir est classé cours d'eau de deuxième catégorie. On y rencontre essentiellement des gardons, des tanches, des perches, des carpes, des sandres. Ses trois principaux affluents du département d'Eure-et-Loir, l'Ozanne, l'Yerre et l'Aigre, sont classés en première catégorie, ou cours d'eau dans lesquels la truite peut se développer.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Sandre, « Fiche cours d'eau - Le Loir (M1--0160) » (consulté le ).
  2. a b et c Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Loir à Durtal (M1531610) » (consulté le )
  3. « Syndicat mixte d'aménagement et de restauration du bassin du Loir en Eure-et-Loir (SMAR Loir 28) », sur smar-loir28.fr (consulté le ).
  4. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Loir à Alluyes (M1021610) » (consulté le )
  5. Fabien Régnier, Jean-Pierre Drouin, Les peuples fondateurs à l'origine de la Gaule, édition Yoran Embanner, 2014, (ISBN 978-2914855945)
  6. Le terme ledus est cité par le géographe Pomponius Mela au Ier siècle.
  7. Dans les années 1830, il compte 40 écluses dont trente-neuf en bois et une en pierre ou maçonnerie. Sur ces 62 lieues de cours, les 23 lieues de l'aval sont navigable. Il existe encore 6 lieues de flottage autorisé entre Poncé et Couemont. Le kilométrage du cours global bondit à 311 dans le Larousse du XXe siècle.
  8. Propos recueillis par Camille Thomé, « La Vallée du Loir à vélo, un itinéraire touristique spontané », sur velo-territoires.org, (consulté le ).
  9. a et b Thomas Doustaly, « Le Loir à livre ouvert », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. Daniel Schweitz, L’Identité traditionnelle du Vendômois, opus cité
  11. Marcel Proust - Du côté de chez Swann, p. 231..

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire géographique universel, contenant la description de tous les lieux du globe ..., Volume 9, A. Lacrosse, 1839, en particulier l'entrée Loir, p. 161.
  • Daniel Schweitz, L’Identité traditionnelle du Vendômois : des travaux d’érudition locale à la reconnaissance d’un pays de la Vieille France (XVIIIe – XXe siècle), Vendôme, Éd. du Cherche-Lune, 2008.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]