Liste de films possédant plusieurs fins

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Lors du tournage d'un film, il arrive que plusieurs fins soient tournées soit pour la narration du film, soit pour choisir un fin alternative à présenter aux spectateurs.

Choix de forme narrative (différentes fins intégrées au film)[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un moyen purement cinématographique qui permet des variations sur les thèmes de la fatalité, du déterminisme ou de la chance. Il convient de distinguer :

les destins possibles à partir d'un évènement particulier[modifier | modifier le code]

  • L'Ironie du sort (1974) d'Édouard Molinaro (d'après le roman homonyme de Paul Guimard) : trois destins différents de trois résistants français pendant l'Occupation selon que la voiture d'un officier allemand démarre ou pas.
  • Le Hasard (1980) de Krzysztof Kieślowski : trois histoires différentes débutant avec la même situation au moment où le héros court après un train qui s'en va.
  • Smoking / No smoking (1993) d'Alain Resnais (d'après la pièce Intimate Exchanges du dramaturge anglais Alan Ayckbourn) : plusieurs destins possibles selon que le personnage fume ou ne fume pas.
  • Funny Games (1997) de Michael Haneke : un des personnages principaux du film alors en difficulté utilise une télécommande pour rembobiner quelques minutes dans le temps, afin d'obtenir une fin qui est plus favorable pour lui et son complice.
  • Pile & face (Les Portes du destin au Canada ; Sliding Doors) (1998) de Peter Howitt : la carrière d'une jeune londonienne selon qu'elle attrape ou non son métro.
  • Cours, Lola, cours (Lola Rennt) (1998) de Tom Tykwer : trois options retenues par l'héroïne pour réunir une somme d'argent dans un délai court.
  • L'Effet papillon (The Butterfly Effect) (2004) d'Eric Bress et J. Mackye Gruber : le héros a la faculté de changer des détails du passé qui modifient le cours des événements.
  • Funny Games U.S. (2007) de Michael Haneke — remake du film homonyme : un des personnages principaux du film alors en difficulté utilise une télécommande pour rembobiner quelques minutes dans le temps, afin d'obtenir une fin qui est plus favorable pour lui et son complice.
  • Notre univers impitoyable (2008) de Léa Fazer : l'avenir d'un couple qui aspire au même poste selon que l'un ou l'autre obtient la promotion.
  • Mr. Nobody (2009) de Jaco Van Dormael : les destins possibles d'un garçon de 9 ans qui doit faire le choix « impossible » de vivre avec son père ou sa mère au moment de leur séparation.
  • Source code (2011) de Duncan Jones : Un soldat peut se projeter dans le corps d’une personne et de revivre les 8 dernières minutes de sa vie. Sa mission : revivre sans cesse les quelques minutes précédant l’explosion afin d’identifier et d’arrêter les auteurs de l’attentat.
  • Plan de table (film) (2012) de Christelle Raynal : comment les variantes du plan de table d'un mariage bouleverse l'avenir des mariés et des invités.
  • La la land (2016) de Damien Chazelle : L'histoire d'amour contrariée ou non entre Mia Actrice débutante et Sebastian , pianiste de jazz
  • Esther (Orphan) de Jaume Collet-Serra : comment Esther s'en sort-elle après avoir tué sa famille ?
  • Simetierre (Pet Sematary) de Kévin Kölsch et Dennis Widmyer : Louis Creed va t-il épargner ou tuer sa fille Ellie ?

les vies possibles d'un personnage dans un autre contexte[modifier | modifier le code]

les fins alternatives proposées sur le ton humoristique ou parodique[modifier | modifier le code]

Les versions d'une même histoire racontée par plusieurs points de vue[modifier | modifier le code]

  • Rashōmon (1950) d'Akira Kurosawa : quatre versions différentes d'une même histoire.
  • L'Outrage (1964) de Martin Ritt : western qui s'inspire de Rashōmon.
  • Simon Werner a disparu (2010) de Fabrice Gobert
  • Jackie Brown (1997) de Quentin Tarantino : un échange d'argent dans un centre commercial vu des différents point de vue des protagonistes (il s'agit d'un passage du film, qui n'a pas d'incidence sur la fin de l'histoire).
  • Timecode (2000) de Mike Figgis : quatre versions simultanées et en temps réel de 90 minutes de la vie de 4 personnages qui participent à la même histoire.
  • la trilogie de Lucas Belvaux: trois films indépendants l'un de l'autre, mais filmés en même temps, présentant un même environnement sous trois points de vue différents, et avec des conclusions différentes
  • Angles d'attaque de Pete Travis : l'attentat contre le président des USA vu par différents témoins.

Formes d'exploitation différentes[modifier | modifier le code]

L'exploitation du film connaît plusieurs formes différentes pour différentes causes :

Désaccord entre le producteur et le réalisateur[modifier | modifier le code]

  • Blade Runner de Ridley Scott. En 1982, les producteurs firent rajouter quelques images pour montrer que le héros réussit à quitter Los Angeles. Ces plans disparurent des versions refaites 20 ans plus tard par le réalisateur.
  • Terminator de James Cameron
  • Brazil de Terry Gilliam. Les Européens eurent droit à la fin pessimiste voulue par le réalisateur alors que les Américains eurent, dans un premier temps, une version plus courte avec une fin optimiste. Finalement, la version européenne sortit également sur les écrans américains, mais sans succès.
  • L'Effet papillon d'Eric Bress et J. Mackye Gruber, déjà cité plus haut mais disposant d'une quatrième fin voulue par les producteurs?
  • Le Fanfaron de Dino Risi. Le producteur pensait à une fin optimiste qui n'aurait pas eu besoin d'être tournée (en supprimant la dernière séquence), mais le réalisateur ajouta la dernière séquence que l'on peut voir.
  • Le Professionnel de Georges Lautner. Le réalisateur choisit avec Jean-Paul Belmondo une fin alternative contre l'avis des producteurs.
  • La Belle Équipe de Julien Duvivier : la première version, noire, tournée par Duvivier fut refusée par les producteurs qui la transformèrent en happy end au prix d'un montage un peu artificiel. La fin initiale a fait l'objet d'une redécouverte grâce à Patrick Brion et son émission Cinéma de minuit diffusé sur la chaine de télévision française FR3, avant d'être proposée dans les éditions DVD.

Désaccord avec la censure[modifier | modifier le code]

Hésitation du metteur en scène sur la conclusion de son récit[modifier | modifier le code]

Suspense[modifier | modifier le code]

La production décide de préserver le suspense en évitant les indiscrétions

Projections test avant finalisation[modifier | modifier le code]

Le metteur en scène et/ou le producteur décident de procéder à des projections test avant de finaliser la conclusion du film.

  • Liaison fatale : le réalisateur a modifié la fin du film sept mois après l'avoir tournée après l'avis général des projections test. Dans la première version, Alex se suicidait avec un couteau portant les empreintes de Dan. À la fin exploitée du film, Alex est tuée mais la légitime défense permet une fin moins pessimiste.
  • Fight Club de David Fincher : il fallut ajouter des flashbacks à la fin, non présents à l'origine, car le public test n'avait pas compris l'histoire.
  • Snake Eyes de Brian De Palma : celui-ci avait initialement prévu la destruction totale du stade, mais les projections test ayant déçu, il fut décidé de tourner en urgence la fin du film telle qu'on la connaît.

Distribution étrangère[modifier | modifier le code]

Les distributeurs étrangers d'un film pensent que celui-ci ne marchera pas bien sur leur marché s'il est laissé tel quel.

  • Kiki la petite sorcière de Hayao Miyazaki : une réplique a été ajoutée à la fin du film pour la version diffusée aux États-Unis afin que le happy end soit accentué.
  • L'Étau (Topaz) d'Alfred Hitchcock : toute la partie consacrée à la Résistance ayant été gommée sur la version française, le final au stade Charléty aurait été incompréhensible ; il a alors fallu arranger une autre fin, certes en queue de poisson, mais du coup vraisemblable... L'édition DVD propose une troisième fin alternative.
  • Mémoire effacée de Joseph Ruben : fin alternative de la VO et bonus DVD avec des scènes coupées et / ou alternatives.

Version cinéma et bonus DVD[modifier | modifier le code]

Existence d'une version cinéma et une autre en bonus DVD.

Plusieurs fins différentes en salle[modifier | modifier le code]

  • deux fins : Trouble Jeu
  • film projeté d'abord en 1940, puis ayant eu droit plus tard à une sortie avec une fin différente : Menaces
  • trois fins[1] : Cluedo
  • sept fins différentes testées en séances de promotion avant une sortie officielle avec 2 fins : La Foule

Autres considérations[modifier | modifier le code]

  • Les créateurs de Paranormal Activity tournent une fin originale avec leur moyens limités, mais lorsqu'une exploitation en salle dans le circuit classique est décidée, une nouvelle fin est tournée avec des moyens plus importants.

Notes et références[modifier | modifier le code]