Ligne des Borders

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Ligne des Borders
Borders Railway
Image illustrative de l’article Ligne des Borders
Train quittant la gare de Galashiels.

Réseau National Rail
Terminus Édimbourg Waverley
Tweedbank
Histoire
Mise en service 6 septembre 2015
Exploitant ScotRail
Infrastructure
Écartement des rails normal
Électrification Non
Exploitation
Matériel utilisé Class 158
Class 170
Points d’arrêt 9
Longueur 56,8 km
Fréquentation
(moy. par an)
2 016 186 (2019)

La ligne des Borders (en : Borders Railway) est une ligne ferroviaire à voie unique non électrifiée qui relie Édimbourg à Tweedbank, en Écosse.

Longue de 56,8 km, la ligne a été remise en service en 2015 sur le tracé de l'ancienne ligne fermée depuis 1969. Cette réouverture a fait suite à une intense campagne de lobbying au niveau local. Elle permet de désenclaver la région des Scottish Borders.

Son extension est envisagée en direction de Carlisle, en Angleterre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Construction et fermeture de la Waverley Route[modifier | modifier le code]

En 1849, la North British Railway met en service une ligne à travers le Midlothian qui relie Édimbourg à Hawick, dans les Scottish Borders. Une extension ouvre en 1862 et amène la ligne jusqu'à Carlisle, en Angleterre. La ligne est surnommée « Waverley Route » d'après le roman éponyme de Walter Scott qui fut écrit dans la campagne aux alentours[1].

Cet itinéraire est fermé de manière très controversée en janvier 1969 à la suite des recommandations du rapport Beeching de 1963, qui l'avait classée comme non rentable[2],[3]. D'après les informations données par le Ministère des Transports, la fermeture représentait au moins £536,000 d'économies potentielles pour British Rail. De plus, un investissement additionnel de £700,000 aurait été nécessaire pour maintenir la ligne en activité. Le dernier train de passagers sur la Waverley Route fut le train de nuit reliant Édimbourg à Londres-Saint-Pancras le 5 janvier 1969. La convoi, tracté par une Class 45 D60 Lytham St Anne's, arriva avec deux heures de retard à Carlisle car des manifestants opposés à la fermeture avaient bloqué les voies.

Seule un court tronçon de voies est conservé pour le fret entre Édimbourg et Newcraighall.

Campagne pour la réouverture[modifier | modifier le code]

Le tunnel de Bowshank à l'abandon, avant la réouverture de la ligne.

En 1992, l'architecte Simon Longland effectue un sondage le long de l'ancienne ligne, ce qui le conduit à établir un groupe d'action baptisé Borders Transport Futures (BTF) pour promouvoir la réouverture. L'idée portée est de rouvrir la ligne aux deux extrémités, sans connexion entre les deux. Le projet se heurte cependant au refus des propriétaires fonciers de céder leurs terrains.

En 1999, BFT laisse sa place à la Campaign for Borders Rail qui obtient, en 2000, la commande d'une étude de faisabilité par le Scottish Office. L'étude établit que la majorité de l'ancien tracé peut être réutilisée, mais qu'un certain nombre d'obstacles entre Édimbourg et Gorebridge font monter le coût des travaux d'infrastructures à £100,000. La rocade autoroutière d'Édimbourg coupe notamment l'ancienne voie ferrée à niveau sans que des mesures conservatoires aient été prises, causant ainsi la disparition de la plateforme sur 200 m. Plus loin, le tracé a été recouvert par un lotissement. Le doute plane également sur la rentabilité socio-économique d'une réouverture, avec un ratio seulement estimé à 0,5 pour 1. Campaign for Borders Rail estime néanmoins que le potentiel de trafic a été sous-estimé.

Edinburgh Crossrail[modifier | modifier le code]

La gare de Newcraighall, ouverte en 2002 dans le cadre du projet Edinburgh Crossrail.

Tandis que les discussions avancent sur la réouverture de la ligne jusqu'aux Borders, il est décidé en première étape de rouvrir aux voyageurs le tronçon de voie de 7,6 km de long de l'ancienne Waverley Route qui demeurait en service pour le fret entre Édimbourg et Newcraighall, pour un coût total chiffré à £10,000,000. Deux gares nouvelles sont créées à Brunstane et Newcraighall, cette dernière étant donnée d'un parc relais.

Ce projet, baptisé Edinburgh Crossrail, est mis en service le avec une desserte périurbaine à la demi-heure. La ligne est emprunté par des trains traversants qui continuent au-delà d'Édimbourg-Waverley vers Dunblane ou Bathgate. L'opération est un succès commercial et contribue à promouvoir l'idée d'une réouverture jusqu'aux Borders[4].

Travaux et mise en service[modifier | modifier le code]

Le , le Parlement écossais approuve finalement à 114 voix contre 1 la réouverture de la ligne des Borders jusqu'à Tweedbank. Le linéaire à reconstruire mesure 48 km de long est comprend 7 stations. Il s'agit de la plus longe remise en service intervenue au Royaume-Uni, et de la première ligne ferroviaire construite en Écosse depuis 1901.

En novembre 2012, Network Rail est sélectionné pour construire la ligne, pour un coût total de £294 000 000. 42 nouveaux ponts doivent être construits tandis que 95 ponts et 2 tunnels déjà existants doivent être réhabilités[5]. La ligne est établie à voie unique sur 34,2 km en raison de difficultés d'insertion et du trafic attendu qui ne justifie pas un doublement complet. 15,3 km d'évitements sont cependant aménagés pour permettre le croisement des trains et assurer un service à la demi-heure. La nouvelle ligne n'est pas électrifiée, mais les ouvrages préservent cette possibilité en laissant le gabarit nécessaire à l'installation de caténaires.

La voie en cours de pose en octobre 2014.

Le coup d'envoi du chantier a été donné à Galashiels le . Les travaux préparatoires ont duré jusqu'en 2013 et ont consisté en la démolition des bâtiments sur le tracé, la suppression de la végétation ainsi que l'excavation de la plateforme. Le principal obstacle a été le franchissement de la rocade d'Édimbourg, où un nouveau tunnel a dû être construit pour la voie ferrée car celle-ci avait été démolie lors de la construction de l'autoroute. Pour permettre ces travaux, l'A720 a été déviée de manière temporaire. Des problèmes ont également été rencontrés avec d'anciens puits de mine, dont certain remontaient au XVIe siècle. Les premiers rails ont été posés dans le tunnel de Bowshank le , à la suite de quoi la pose du ballast puis de la voie s'est poursuivie sur l'ensemble du parcours. La gare de Tweedbank a été atteinte le . Les essais ont démarré le avec le DBSO 9702, tracté par le Class 37 604 de la compagnie Direct Rail Service (DRS).

Le service commercial débute le et 2 500 voyages sont effectués dès le premier jour. Le , la reine Élisabeth II est venue inaugurer officiellement la ligne à bord d'un train spécial à vapeur, tracté par la LNER Class A4 4488 Union of South Africa, et a dévoilé une plage commémorative à la gare de Tweedbank. Durant le premier mois d'exploitation, 125 971 passagers ont emprunté la ligne des Borders, soit près de 20 % du trafic qui était attendu annuellement. Face à ce succès qui dépasse toutes les prévisions, ScotRail décide rapidement d'agrandir le parking à Tweedbank et de faire circuler en heure de pointe de trains de quatre ou six voitures afin d'éviter la saturation. En 2019, quatre ans après sa réouverture, la ligne est décrite comme « victime de son succès » avec plus de quatre millions de passagers transportés[6].

Gares desservies[modifier | modifier le code]

Nom Image Coordonnées
Edinburgh Waverley
55° 57′ 09″ N, 3° 11′ 18″ O
Brunstane 55° 56′ 32″ N, 3° 06′ 03″ O
Newcraighall 55° 55′ 59″ N, 3° 05′ 27″ O
Shawfair 55° 55′ 04″ N, 3° 05′ 24″ O
Eskbank 55° 52′ 54″ N, 3° 04′ 58″ O
Newtongrange 55° 51′ 54″ N, 3° 04′ 06″ O
Gorebridge 55° 50′ 25″ N, 3° 02′ 47″ O
Stow
55° 41′ 32″ N, 2° 52′ 01″ O
Galashiels 55° 37′ 05″ N, 2° 48′ 22″ O
Tweedbank
55° 36′ 20″ N, 2° 45′ 27″ O

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Peter Ross, Borders Railway: The Return Journey, Ramsey, Lily Publications, , 144 p. (ISBN 978-1-907-94590-8)
  • (en) David Spaven, Waverley Route: The Battle for the Borders Railway, Mauchline, Stenlake Publishing, , 2e éd., 272 p. (ISBN 978-1-908-93182-5)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Borders Railway », sur scotrail.co.uk (consulté le )
  2. Spaven 2015, p. 28
  3. (en) Linda Ellis Macdonald, « Borders Railway opens up a new corner of the Scottish countryside », sur telegraph.co.uk, (consulté le )
  4. Spaven 2015, p. 183
  5. (en) Peter Ross, « Life on the line: Building the Borders Railway », sur scotsman.com, (consulté le )
  6. (en) « Borders Railway 'a victim of its own success' », sur heraldscotland.com, (consulté le )