Ligne de Lamothe à Arcachon

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Ligne de
Lamothe à Arcachon
Image illustrative de l’article Ligne de Lamothe à Arcachon
La ligne, en gare de La Teste.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Le Teich, Gujan-Mestras, La Teste-de-Buch, Arcachon
Historique
Mise en service 1841 – 1857
Électrification 1927
Concessionnaires Bord. à La Teste (1837 – 1859)
Midi (1859 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 657 000
Longueur 16,043 km
Vitesse maximale
commerciale
100 km/h
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 1500 V continu
Pente maximale
Nombre de voies Double voie
Signalisation BAL
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV inOui, TER

La ligne de Lamothe à Arcachon est une courte ligne de chemin de fer française, établie dans le département de la Gironde, qui relie l'ancienne gare de Lamothe, gare d'embranchement de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun, à la gare d'Arcachon.

Elle constitue la ligne no 657 000 du réseau ferré national.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chronologie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

L'origine de la ligne date des débuts du chemin de fer, lorsque des Bordelais s'engagent dans une entreprise destinée à permettre le développement économique des landes et des pourtours du bassin d'Arcachon. Après les premières études débutées en 1835 par Louis Godinet, notaire à Bordeaux[3], l'État soumet à l'adjudication un chemin de fer de Bordeaux à la Teste par une loi le [4]. L'adjudication a lieu le suivant. C'est l'ingénieur Marie Fortuné de Vergès qui obtient la concession. Cette adjudication est approuvée par une ordonnance royale le [5]. En annexe est joint un cahier de charges pour l'établissement d'un chemin de fer de Bordeaux à la Teste de Busch[6].

Il crée une société anonyme dénommée « Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à La Teste » avec des capitalistes bordelais. Dès cette époque, les administrateurs prévoient de pouvoir ouvrir un embranchement vers Bayonne à partir de Lamothe sur la commune du Teich[7]. La ligne est mise en service le , elle débute en gare de Bordeaux-Ségur et rejoint la gare de La Teste[1], l'inauguration avait eu lieu la veille, le [8].

L'exploitation s'avère moins lucrative que prévu et la ligne construite à l'économie a besoin rapidement d'importants travaux de rénovation[9]. La Compagnie se retrouve en difficulté financière des avant les journées révolutionnaires de février 1848 qui finissent de mettre à mal les finances. La Compagnie ne trouve pas de solutions et, comme d'autres, elle est mise sous séquestre par un arrêté du président du conseil le [10], l'État prenant en charge l'administration de la ligne et son exploitation[11]. La solution va venir des frères Pereire, qui bénéficient d'importants soutiens financiers, par le biais d'un accord de mise à bail signé le . En 1853, le séquestre est levé par décret impérial le 1er septembre[12],[13] et l'État remet officiellement la ligne à la Compagnie du Midi en décembre. La Compagnie du Midi entreprend immédiatement d'importants travaux de remise en état et de rationalisation de son exploitation[14]. Une convention de fusion est signée le entre la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à La Teste et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne. Cette convention est approuvée par un décret impérial le [15].

Par ailleurs la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne ouvre, le , le premier tronçon de Lamothe à Dax de sa ligne vers Bayonne. La section de Lamothe à La Teste devient un simple embranchement de l'axe de Paris à Irun par Bordeaux et Bayonne[16]. Le prolongement entre La Teste et Arcachon est concédé à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial le suivant[17]. La compagnie ouvre le prolongement de La Teste à Arcachon le [2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La ligne (avec ses caténaires midi) près de la gare de Gujan-Mestras.

Exploitation[modifier | modifier le code]

Outre les dessertes locales, cette ligne a accueilli dès le XIXe siècle des trains directs Paris - Arcachon, en saison, de jour et de nuit (avec couchettes) et désormais, à l'année, des TGV inOui qui desservent Bordeaux-Saint-Jean, Facture-Biganos et plus rarement La Teste.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François et Maguy Palau, « 2.14 Bordeaux-La Teste », dans Le rail en France : les 80 premières lignes, 1828 - 1851, Paulau, Paris, 2003 (ISBN 2-950-94-21-0-5), p. 81
  2. a et b François et Maguy Palau, « 2.38 La Teste-Arcachon : 25 juillet 1857 », dans Le rail en France : le Second Empire, tome 1, 1852 - 1857, Paulau, Paris, 1998 (ISBN 2-950-94211-3),p. 195
  3. G. Bouchon, 1891, op. cit. p. 14.
  4. « N° 6963 - Loi qui autorise l'établissement d'un chemin de fer de Bordeaux à La Teste : 17 juillet 1837 », Bulletin des lois du royaume de France, Paris, Imprimerie royale, iX, vol. 15, no 524,‎ , p. 217 - 233 (lire en ligne).
  5. « N° 7235 - Ordonnance du Roi qui approuve l'adjudication passée, le 26 octobre 1837, pour l'établissement d'un chemin de fer de Bordeaux à La Teste : 15 décembre 1837 », Bulletin des lois du royaume de France, Paris, Imprimerie royale, iX, vol. 15, no 551,‎ , p. 852 - 857 (lire en ligne).
  6. « Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens et avis du Conseil d’Etat, Année 1837 », sur books.google.fr (consulté le )
  7. cf. projet de loi non voté en 1846 in A. Picard
  8. G. Bouchon, op. cit., pp. 41-42
  9. J. Ragot, op. cit., p. 128.
  10. Histoire financière des chemins de fer Français, par A. de Laveleye, p. 27
  11. A. Picard, op. cit., p. 633 et p. 682.
  12. « N° 776 - Décret impérial qui lève le séquestre du chemin de fer de Bordeaux à La Teste : 1er septembre 1853 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 2, no 89,‎ , p. 427 - 428 (lire en ligne).
  13. A. Picard, op. cit., p. 74.
  14. J. Ragot, op. cit., p. 132.
  15. « N° 6710 - Décret impérial qui approuve la convention passée, les 28 décembre 1858 et 11 juin 1859, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne : 11 juin 1859 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 14, no 709,‎ , p. 126 - 135.
  16. « La ligne Paris - Bordeaux - Irun » dans le magazine Le train, spécial no 27, mars 2001, p. 21
  17. « N° 4493 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 4 avril 1857, pour la concession d'un prolongement du chemin de fer de Bordeaux à La Teste jusqu'à Arcachon : 14 avril 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 9, no 490,‎ , p. 683 - 685.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Alfred Picard, Les chemins de fer français. Étude historique sur la constitution et le régime du réseau, Tome 1 & Tome 2, J. Rothschild éditeur, Paris 1885,
  • G. Bouchon, Cinquantenaire de l'inauguration du chemin de fer de Bordeaux à la Teste et à Arcachon..., Gounouilhou, Bordeaux 1891, réédition à l'identique Esprit du temps, 1991 (ISBN 9782908206050), 82 pages,
  • Jean Brenot, Cent cinquante ans de Chemin de fer de Bordeaux à La Teste et à Arcachon, 1841-1991, Esprit du temps, Bordeaux le Bouscat 1991 (ISBN 978-2908206043),
  • François et Maguy Palau, « 2.38 La Teste-Arcachon :  », dans Le rail en France : le Second Empire, tome 1, 1852 - 1857, Paulau, Paris, 1998 (ISBN 2-950-94211-3),p. 195,
  • François et Maguy Palau, « 2.14 Bordeaux-La Teste », dans Le rail en France : les 80 premières lignes, 1828 - 1851, Paulau, Paris, 2003 (ISBN 2-950-94-21-0-5), p. 81.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]