Ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure

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Ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure
Image illustrative de l’article Ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure
La gare de Gisors-Ville et les ateliers vers 1900.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Gisors, Vernon, Pacy-sur-Eure
Historique
Mise en service 1869 – 1873
Fermeture 1941 – 1989
Concessionnaires MM Claverie et Desroches (1866 – 1870)
Cie du ch. de fer d'Orléans
à Châlons (1870 – 1892)
Ouest (1892 – 1908)
État (Non concédée) (1909 – 1937)
SNCF (1938 – 1994)
Ligne déclassée (à partir de 1994)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 339 000
Longueur 56,1 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 17 
Nombre de voies Anciennement à voie unique

La ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie normale de 56,1 km de longueur, située dans l'Eure et le Val-d'Oise. Elle permet en particulier de relier Gisors à Vernon et de desservir la basse vallée de l'Epte, frontière historique du Vexin français et du Vexin normand. Elle constitue la ligne 339 000 du réseau ferré national.

Histoire[modifier | modifier le code]

La gare d'Inval - Arrivée d'un train vers 1900.

La section de Gisors à Vernon a été concédée (intérêt local) suivant un arrêté du préfet du département de l'Eure à MM. Claverie et Desroches le [1]. Celle de Vernon à Pacy-sur-Eure a été concédée à M. Paul Desroches, entrepreneur de travaux publics, le [2]. La section de Vernonnet à Vernon a été déclarée d'utilité publique (intérêt local) le [3].

La section de Pacy à Vernon est déclarée d'utilité publique par un décret impérial le qui approuve la convention de concession[4].

La ligne est ouverte de Gisors à Vernonnet le [5]. Elle est prolongée jusqu'à Vernon le , avec franchissement de la Seine.

La concession de la ligne est reprise par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons par des traités signés les et . Ces traités sont approuvés par un arrêté du président du conseil du [6],[7].

Le , elle est prolongée jusqu'à Pacy-sur-Eure, permettant une correspondance avec la ligne d'Orléans à Rouen. Le [8], la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons afferme l'exploitation de la ligne à la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Rouen.

À la suite de la faillite de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons, la ligne est provisoirement administrée par le syndic de faillite. La loi du [9] incorpore la ligne dans le réseau général et la concède à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest.

Cette dernière compagnie est à son tour mise en liquidation et l'Administration des chemins de fer de l'État rachète la ligne le [10]. La SNCF devient concessionnaire le lors de la nationalisation. La ligne est transférée à Réseau ferré de France (RFF) en 1997.

Le tronçon de Vernon à Pacy-sur-Eure est fermé aux voyageurs le , suivi par celui de Gisors-Boisgeloup à Vernon, le . Lors de la Seconde Guerre mondiale, le viaduc sur la Seine à Vernon est détruit une première fois en 1940 à l'explosif par le génie français qui fait sauter deux travées, afin de tenter de contenir l'avancée des Allemands. Il est reconstruit en 1941, avant d'être de nouveau détruit, cette fois définitivement, en [11].

Le tronçon de Vernon à Pacy-sur-Eure est également fermé au trafic des marchandises en 1941 et déposé peu après par les Allemands pour la réalisation du mur de l'Atlantique[réf. nécessaire]. Cette section (PK 41,115 à 59,255) est déclassée le [12]. Le tronçon de Gasny à Vernonnet est finalement fermé au trafic de marchandises le et déclassé (PK 30,629 à 39,610) le [13]. Celui de Gisors-Boisgeloup à Gasny ferme le . Une section à Gasny (PK 29,140 à 30,120) est déclassée le [14], le restant de la ligne étant déclassé (PK 3,945 à 29,140) le [15]. Les installations sont déposées de Gasny à Vernonnet vers 1970 et de Neaufles-Inval à Gasny en 1997[16]. La section de Gisors à Gasny a laissé depuis la place à une « voie verte »[17],[18].

Tracé[modifier | modifier le code]

Le nœud ferroviaire de Vernon vers 1910.

La ligne à voie unique trouve son origine en gare de Gisors-Boisgeloup ou Gisors-Ville, située au sud de l'agglomération. Elle se débranche de la ligne de Gisors-Embranchement à Pont-de-l'Arche, qui trouve elle son origine un peu en amont en gare de Gisors-Embranchement, à la bifurcation d'Inval, située au PK 3,9. Tandis que la ligne de Pont-de-l'Arche se dirige vers l'ouest dans la vallée de la Bonde, celle de Pacy-sur-Eure s'oriente au sud et suit alors le cours de l'Epte, avec des déclivités en dents de scie atteignant 3 à 8 ‰. Le long du tracé, situé majoritairement sur la rive droite de la rivière, mais avec quelques incursions sur la rive gauche, quelques embranchements desservent de petits établissements industriels. Le jardin de la maison du peintre Claude Monet est traversé par la ligne[19] qui longe à cet endroit l'actuelle route départementale 5.

Parvenue à l'embouchure de l'Epte, à Giverny, la ligne suit alors, sur quelques kilomètres, la rive droite de la Seine, avant d'atteindre Vernonnet, quartier de Vernon, où un viaduc en treillis métallique de cinq travées permet à la ligne de franchir le cours du fleuve. Tandis que l'itinéraire direct franchit par un pont les voies de la ligne de Paris-Saint-Lazare au Havre, une jonction s'en détache peu après le franchissement du fleuve afin d'offrir une correspondance en gare de Vernon. La ligne se poursuit par un itinéraire sinueux et accidenté, avec des rampes atteignant 17 ‰, contournant par l'est la forêt de Bizy avant d'atteindre la vallée de l'Eure, où elle se raccorde à la ligne d'Orléans à Rouen en gare de Pacy-sur-Eure[20].

Exploitation[modifier | modifier le code]

Horaires de la ligne en mai 1914.

Installations préservées[modifier | modifier le code]

La Voie verte de la vallée de l'Epte, qui relie Gisors à Gasny sur 28 km, réutilise la plateforme de la ligne en longeant l'Epte. C'est un tronçon de l’Avenue verte London-Paris par Gisors[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1866, page 36.
  2. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1868, page 52.
  3. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1868, page 50.
  4. « N° 17124 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement des chemins de fer d'intérêt local d'Évreux à Elbeuf et de Dreux à Acquigny, avec embranchement de Pacy-sur-Eure à Vernon : 1er mai 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 3, no 1738,‎ , p. 157 - 195.
  5. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1869, page 75.
  6. « N° 466 - Arrêté qui homologue les traités passés entre diverses compagnies de chemins de fer d'intérêt local et la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons : 24 juillet 1871 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 3, no 59,‎ , p. 65 - 66 (lire en ligne).
  7. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1870, page 8 et suivantes.
  8. Rapports et délibérations - Eure, Conseil général, année 1872, page 69.
  9. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du conseil d'État, année 1892, page 346.
  10. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du conseil d'État, année 1909, page 563.
  11. Henri Domengie et José Banaudo, Les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, p. 11.
  12. [PDF] Journal Officiel de la République Française du 13 novembre 1954, page 10676.
  13. [PDF] Journal Officiel de la République Française du 5 novembre 1967, page 10878.
  14. [PDF] Journal Officiel de la République Française du 6 septembre 1989, page 11256.
  15. [PDF] Journal Officiel de la République Française du 25 octobre 1994, page 15149.
  16. Train de l'Eure - Ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure.
  17. Eure voies vertes - Voie Verte de la Vallée de l'Epte.
  18. Voies vertes.com - Voie verte Gisors → Gasny.
  19. Georges Clemenceau, « Claude Monet et Giverny : Une promenade chez Monet à Giverny », sur swans.com, (consulté le ) : « Quand on vous aura dit que le jardin de Monet est traversé par une route à automobiles, par le chemin de fer de Gisors et par un embranchement de la rivière l'Epte… ».
  20. Henri Domengie et José Banaudo, Les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, p. 10.
  21. « Voie verte de la Vallée de l'Epte »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur oisetourisme.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • José Banaudo, Trains oubliés : 4. l'État, le Nord, les Ceintures, Menton, Éditions du Cabri, , 223 p. (ISBN 2903310246)
  • José Banaudo, Sur les rails de Normandie, Breuil-sur-Roya, Images ferroviaires, coll. « Éditions du Cabri », , 288 p. (ISBN 2-914603-43-6), p. 58.
  • Ludovic Claudel, Atlas historique des chemins de fer français, t. 2 : Bretagne - Centre-Val de Loire - Hauts-de-France - Ile-de-France - Normandie - Pays de la Loire, Paris, Les Éditions La Vie du rail, , 400 p. (ISBN 2370620927), p. 151.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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