Ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa à Saint-Étienne-de-Baïgorry

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Ligne d'
Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa
à Saint-Étienne-de-Baïgorry
Image illustrative de l’article Ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa à Saint-Étienne-de-Baïgorry
La gare terminus vers 1910.
Historique
Mise en service 1898
Électrification 1931 (ligne désélectrifiée)
Désélectrification 2011
Concessionnaires Midi (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF Réseau (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 661 000
Longueur 8,927 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Anciennement électrifiée en 1 500 V cc
Pente maximale
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire SNCF
Trafic marchandises
Schéma de la ligne

La ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa à Saint-Étienne-de-Baïgorry est une ligne ferroviaire française à écartement standard à voie unique, embranchement de la ligne de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, située intégralement dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

Cette courte antenne est mise en service en 1898 par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne (Midi), elle est fermée au service des voyageurs en 1950 par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).

Elle porte le numéro 661 000 dans la nomenclature du réseau ferré national.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1870, le ministre des travaux publics Charles de Freycinet désirant désenclaver les régions mal desservies fait réaliser des enquêtes pour préparer un plan de réalisation de chemins de fer. En le conseil général du département est amené à prendre position sur le projet d'une ligne de « Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port » auquel le préfet ajoute la possibilité d'ajouter un court embranchement d'Ossès aux Aldudes. Ce projet est accepté par un vœu pour l'ouverture d'une voie ferrée intitulée « de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port avec un embranchement d'Ossès aux Aldudes ». Les échanges entre les conseillers ont mis en avant l'intérêt d'ajouter cette courte antenne du fait qu'elle pouvait, outre la desserte locale, devenir le premier maillon d'une ligne internationale vers Pampelune en Espagne[1],[2].

Plus tard, lors de l'ouverture des chantiers une étude a rapidement mené à l'abandon de ce projet de prolongement vers l'Espagne du fait d'un coût trop important pour une ligne qui aurait eu un profil difficile car il fallait monter à 890 mètres d'altitude au col d'Urquiaga et ensuite passer en tunnel sous le massif du Quinto Real pour rejoindre la vallée du rio Arga[3] et le préfet souligne que l'argument qui a convaincu le ministre et le parlement est que la création de la ligne permettrait de réactiver la production des mines de Baïgorry[4].

Le gouvernement retient l'embranchement, il est intégré sous l'intitulé « de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, avec embranchement d'Ossès à Saint-Étienne-de-Baïgorry » dans le « plan Freycinet » où ce chemin de fer est classé par la loi du en no 181 des lignes du réseau des chemins de fer d'intérêt général[5],[3]. L'embranchement est inclus dans l'avant-projet, approuvé par une décision ministérielle du , précise que cette branche de la ligne principale se détache à Ossès pour remonter la vallée de la Nive des Aldudes jusqu'à Saint-Étienne-de-Baïgorry[6]. Cette courte antenne avec sa ligne principale sont déclarées d'utilité publique par une loi du [7],[3].

Une décision ministérielle de 1882 a précisé que l'unique station sera placée à Saint-Étienne-de-Baïgorry. Les chantiers concernant cet embranchement sont regroupés dans un seul lot (le no 6 de l'ensemble de ligne), en le projet est en cours de préparation[8].

Ligne de la compagnie du Midi[modifier | modifier le code]

La ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa à Saint-Étienne-de-Baïgorry est mise en service le [9].

La création de la halte de Borciriette, entre la gare de Saint-Étienne-de-Baïgorry et la halte d'Eyhéralde, a lieu en 1933[10].

La Compagnie électrifie la ligne en 1931 avec des caténaires 1 500 V alimentées par une sous-station, équipée de deux commutatrices de 750 KW, créée à Ossès[3].

Ligne de la SNCF[modifier | modifier le code]

La ligne est fermée au service des voyageurs en 1950 par le programme de coordination[9].

Le trafic marchandises perdure, en 2013 Réseau ferré de France envisage la fermeture de la section située entre les pk 243,345 et 247,355, sur la commune de Saint-Étienne-de-Baïgorry, du fait qu'il a constaté qu'il n'y a plus de circulations sur cette section depuis 1997[11]. La fermeture officielle de cette section longue de 4,010 km intervient le [12].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Tracé[modifier | modifier le code]

Ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa
à Saint-Étienne-de-Baïgorry
Schéma de la ligne
LSTR WASSER
Ligne de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port vers Bayonne
BHF WASSER
238,428 Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa (106 m)
ABZgl hKRZWaeq LSTRq
Ligne de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port vers St-Jean-Pied-de-Port
TUNNEL2 WABZgl WASSERq
Tunnel de Saint-Martin-d'Arrossa (165 m)
WASSER+l WBRÜCKE1 WASSERr
Pont sur la Nive des Aldudes
WASSER TUNNEL2
Tunnel de Berranco (188 m)
WASSERl WBRÜCKE1 WASSER+r
Pont sur la Nive des Aldudes
WASSER+l hKRZWae WASSERr
Pont sur la Nive des Aldudes
WASSER TUNNEL2
Tunnel de Hauscaraycoborda (177 m)
WASSERl WBRÜCKE1 WASSER+r
Pont sur la Nive des Aldudes
SKRZ-G1BUE WASSER
240,159 PN 3 des carrières
eHST WASSER
243,094 Eyheralde
GRZq
KSTRe
WASSER
243,345 Limite de déclassement
WASSER+l exhKRZWae WASSERr
Pont sur la Nive des Aldudes
WASSER exHST
245,010 Borciriette
WASSER exABZgnl exnKBSTeq
246,136 EP des carrières Etcheverry-Ainchart
WASSER exBHF
247,052 Saint-Étienne-de-Baïgorry (197 m)
WASSER exENDEe
247,355 Heurtoir

Globalement, cette courte ligne suit le cours de la Nive des Aldudes, avec un profil en plan peu favorable dans sa première partie, où la voie suit les méandres du cours d'eau par une suite de courbes et contre-courbes de 300 mètres de rayon minimum. Le profil en long présente une rampe maximale de 9‰[3] ou 9.6‰[13].

L'antenne se débranche de la ligne principale dans la gare d'Ossès, qu'elle quitte par une large courbe à droite en parallèle avec la ligne principale, jusqu'au passage à niveau de la route départementale 948. Ensuite, elle s'éloigne sur la droite pour pénétrer dans le tunnel de Saint-Martin-d'Arrossa. À sa sortie, elle franchit une première fois la Nive des Aldudes par un pont en fer, avant de pénétrer dans le tunnel de Berranco. Après avoir suivi la rive droite du cours d'eau, elle le franchit deux fois dans l'un de ses méandres, au lieu-dit Legarre. Elle reprend la remontée de la vallée en parallèle avec les légers méandres de la rivière, traverse le tunnel de Hauscaraycoborda, franchit de nouveau la Nive des Aldudes, avant d'en suivre la rive gauche pour traverser la route d'accès à la carrière de Rechorenborda.

Après une longue courbe à gauche, elle franchit le passage à niveau de la halte d'Eyheralde, avant de passer pour la cinquième fois au-dessus la Nive des Aldudes. Par un tracé en longues courbes à gauche, puis à droite, elle arrive au passage à niveau de la halte de Boriciriette. Toujours sur la rive droite et par des courbes, elle atteint le passage à niveau d'Ipharraguerre, avant de rejoindre par un tracé rectiligne la gare terminus, et ce en laissant une partie du bourg de Saint-Étienne-de-Baïgorry sur sa droite.

Gares[modifier | modifier le code]

L'embranchement comportait deux haltes intermédiaires, Eyheralde et Borciriette, et la gare terminus de Saint-Étienne-de-Baïgorry[9].

Ouvrages d'art[modifier | modifier le code]

La ligne compte cinq petits ponts sur la Nive des Aldudes, et trois tunnels d'une longueur totale de 530 mètres[3] :

  • T10 Saint-Martin-d'Arrossa, long de 165 m ;
  • T11 Berranco, long de 188 m ;
  • T12 Hauscaraycoborda, long de 177 m.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Collardey, La Vie du Rail 08-1981, p. 8
  2. « Chemin des Pyrénées centrales », Rapports et délibérations / Conseil général des Pyrénées-Atlantiques,‎ , p. 242-282 (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e et f Bernard Collardey, La Vie du Rail 08-1981, p. 9
  4. « Séance du 16 juin 1892 », Rapports et délibérations / Conseil général des Pyrénées-Atlantiques,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le )
  5. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  6. « Ligne de Bayonne à St-Jean-Pied-de-Port et St-Étienne-de-Baïgorry », dans Rapports et délibérations / Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Pau, (lire en ligne), p. 47-48
  7. « N° 10952 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port et à Saint-Étienne-de-Baïgorry : 28 juillet 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 23, no 647,‎ , p. 383 - 384 (lire en ligne).
  8. « Ligne de Bayonne à St-Jean-Pied-de-Port et St-Étienne-de-Baïgorry », dans Rapports et délibérations / Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Pau, (lire en ligne), p. 38-39
  9. a b et c Bernard Collardey, « Étude de ligne : Les antennes pyrénéennes d'ouest en est », Rail Passion, no 156 « Pau - Canfranc entre abandon et espoir »,‎ , p. 62-63 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  10. Ministère des travaux publics, « Midi », Journal officiel de la République française, no 218,‎ , p. 8131 (lire en ligne)
  11. « Réseau ferré de France - avis de publication  : projet de fermeture d'une section de ligne du réseau ferré national », sur Réseau ferré de France (consulté le ).
  12. Réseau ferré de France, « Fermeture de la section de ligne du réseau ferré national comprise entre les pk 243.345 et 247.355 de l’ancienne ligne d’Ossès-Saint-Martin-d’Arrossa à Saint-Etienne-de-Baïgorry », Bulletin officiel des actes de Réseau ferré de France, Paris, no 82,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF]).
  13. Profil en long de la ligne d'Ossès - Saint-Martin-d'Arrossa à Saint-Étienne-de-Baïgorry (Wikimidi)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Collardey, « Bayonne - Saint-jean-Pied de Port : une petite ligne reprend son souffle », La Vie du Rail, no 1811 « En suivant la Nive »,‎ , p. 8-10
  • Didier Janssoone, Gares et Trains du Pays Basque : de Bayonne à Hendaye, Ossès-Saint-Martin-d'Arrosa et Puyoô, de Biarritz-la-Négresse à Biarritz-ville..., Grandvilliers, Éditions Delattre, , 160 p. (ISBN 978-2-36464-002-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]