Ligne de Moux à Caunes-Minervois

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Ligne de
Moux à Caunes-Minervois
Image illustrative de l’article Ligne de Moux à Caunes-Minervois
Tracé de la ligne sur le plan visible en gare de Bordeaux
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1887
Fermeture 1939 – 1969
Concessionnaires Midi (1875 – 1937)
SNCF (1938 – 1972)
Ligne déclassée (à partir de 1972)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 735 000
Longueur 28 km
Écartement standard (1,435 m)
Pente maximale 11 
Nombre de voies Anciennement à voie unique
Les gares désaffectées d'Azille et ...
... de Caunes-Minervois en 2008
Les deux gares de Caunes-Minervois d'après une carte postale ancienne. En cartouche les horaires des trains en 1898

La ligne de Moux à Caunes-Minervois est une ancienne ligne ferroviaire française, longue de 28 kilomètres, établie dans le département de l'Aude. Elle a été mise en service par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne en 1887 et a été définitivement fermée en 1969. Elle se greffait sur la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Sète-Ville en gare de Moux.

Elle constituait la ligne 735 000 du réseau ferré national.

Historique[modifier | modifier le code]

Cette ligne a été déclarée d'utilité publique par une loi le [1]. Cette loi approuve la convention entre le Ministre des travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne signée à la même date, et qui concédée à titre définitif la ligne.

Elle a été ouverte à l'exploitation le [2].

Le , les Compagnie des chemins de fer du Midi et de Paris à Orléans ont créé une communauté d'intérêt financière, commerciale et technique et mis en œuvre une fusion étendue de leur exploitation[3]. C'est cette communauté qui a exploité la ligne, sous couvert de la concession à la Compagnie des chemins de fer du Midi, jusqu'à la nationalisation des chemins de fer qui a donné naissance à la SNCF le .

Courant à travers les vignes de l'Aude, la ligne de Moux à Caunes a été construite à l'origine dans le but d'écouler la production viticole, l'une des principales productions de la région. Par ailleurs la carrière de marbre de Caunes fournira aussi du trafic au rail. Ce marbre réputé à la couleur rouge a servi à la décoration de nombreuses églises.

De ce passé ferroviaire il ne reste plus grand chose. La ligne de Moux à Caunes sera déposée quelques mois après la fermeture, quant aux tramways de l'Aude ils seront démantelés dès 1932. Mais la trace de ces lignes ne s'est pas tout à fait effacée. Les gares de l'antenne entre Moux et Caunes sont toujours là, reprises par des particuliers ou par les municipalités. Les ponts défient le temps. Des chemins ont remplacé la voie ferrée. Parfois c'est la route qui emprunte l'ancienne plate-forme du chemin de fer.

Déclassement[modifier | modifier le code]

La ligne a été déclassée en totalité (PK 373,000 à 400,290) le [4].

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Son profil était moyen (rampes maximales de 11 ), mais a rendu nécessaire la construction de quelques ouvrages d'art, dont le pont assez important franchissant l'Aude peu avant Puichéric, d'une longueur de 188 mètres.

Exploitation[modifier | modifier le code]

En 1898 six trains (trois dans chaque sens) parcouraient la ligne en environ une heure, reliant Moux à Caunes.

Le trafic des voyageurs, lui, sera toujours faible et dès 1939 il sera supprimé. Depuis cette date la ligne Moux-Caunes ne sera ouverte qu'au seul trafic des marchandises et cela jusqu'en 1969, année de la fermeture définitive de la ligne. Il est à noter que la gare terminus de Caunes-Minervois faisait face à une seconde gare: celle des Tramways de l'Aude de la ligne à voie métrique Carcassonne-Lézignan.

Horaires de juin 1898[modifier | modifier le code]

fac-similé des horaires publiés en 1898

LIGNE DE MOUX A CAUNES
STATIONS 461
matin
463
soir
465
soir
STATIONS 460
matin
462
soir
464
soir
MOUX. . . D 10 54 3   6 6 27 CAUNES . . . D. 6 57 12 10 4 15
St-COUAT 11 3 13 6 34 RIEUX – PEYR 7 12 12 23 4 30
PUICHERIC 11   7 3 20 6 41 AZILLE 7 28 12 37 4 37
LA REDORTE 11 19 3 31 6 53 LA REDORTE 7 41 12 44 4 51
AZILLE 11 31 3 43 7   5 PUICHERIC 7 51 12 51 5   1
RIEUX-PEYR 11 44 3 52 7 21 St-COUAT 8   1 12 58 5 12
CAUNES . . . A. 11 52 4 7 31 MOUX . . . . A. 8   9 1   3 5 18

La ligne dans le cinéma[modifier | modifier le code]

En 1967, une séquence du film "Le Petit Baigneur" de Robert Dhéry, avec Louis de Funès, fut tournée à Azille, sur un passage à niveau gardé et équipé de barrières oscillantes. Un autorail unifié de 150 CV (série X 5500/ 5800) y fait deux fois un passage. À cette époque la ligne entre Moux et Caunes n'a plus que deux années à vivre. Et la présence d'un autorail était exceptionnelle, pour les besoins du film, puisque plus aucun train de voyageurs ne circulait depuis 28 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du Conseil d'état, année 1875, page 624.
  2. Rapports et délibérations - Aude, Conseil général, année 1887/08, page 138.
  3. « Loi tendant à adapter aux nécessités actuelles, dans l'ordre technique et économique, le régime des grands réseaux de chemin de fer d'intérêt général : 8 juillet 1933 », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 171,‎ , p. 7670 - 7672 (lire en ligne).
  4. Journal Officiel de la République Française du 2 février 1972, page 1 278.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Pierre Vergez-Larrouy : "Les chemins de fer du Midi" , Edition La Vie du Rail,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]